L'Emploi et le Chômage en Débats

La ministre du Travail et les huit organisations patronales et syndicales représentatives se sont réunies rue de Grenelle le 30 septembre pour engager des réflexions sur les suites à apporter aux réformes de l'assurance-chômage et de la formation.

Du côté de l’assurance-chômage et en dépit des protestations de certaines centrales syndicales ou patronales, le ministère enfonce le clou : pas question d’annuler les quatre dispositions de la réforme reportées au 1er janvier 2021 (bonus-malus, dégressivité des allocations, période d’affiliation, salaire journalier de référence) et le calendrier sera tenu, même si quelques ajustements seront possibles.

https://www.info-socialrh.fr/social/dia ... 625261.php

D'un côté, on nous bassine chaque jour, que nous allons vivre une crise économique et sociale sans précédent et donc une augmentation exponentielle de la courbe du chômage. D'un autre, on a le gouvernement qui refuse d'annuler les néfastes réformes de l'assurance chômage.
Donc, j'en déduis, que soit la crise économique ne sera pas aussi violente, que soit, ceux qui nous gouvernent sont des fous furieux, qui veulent augmenter le nombre de pauvres.

Je penche pour la seconde déduction. En effet, une tiers -mondisation de la France , ne serait pas pour déplaire au patronat . Car, avec une partie de la population corvéable à merci et avec un code du travail réduit à peau de chagrin, nous pourrions rivaliser avec le Bangladesh.
Et là, pour le coup, nous serions ultra compétitif, comme disent les économistes

@carl :

ceux qui nous gouvernent sont des fous furieux

Ils sont tout simplement totalement incompétents, et le tout est amplifié par leur radicalisation idéologique ultralibérale, jusqu'au-boutiste.
Et facilité par une presse complice : par exemple :
https://www.latribune.fr/economie/franc ... 58602.html
<< Malgré la reprise économique, la dette publique française restera encore élevée à horizon 2025, "autour de 117%" du PIB, avant un début de "décrue", prévoit le gouvernement. >>
Quelle reprise économique vigoureuse ? Et comment pourrait-elle avoir lieu avec certains fondamentaux au plancher, comme le taux de motivation des salariés
à un royal 8 % (contre 30 % aux Etats-Unis) ?
Quelle décrue de la dette ? Certaines analyses donnent la dette à 125 % fin 2021. Comme sous Balladur, puis Sarkozy, la dette décolle façon fusée avec Macron,
et les élections présidentielles approchant, les subventions au patronat, c'est à pipeline ouvert, littéralement.
On a d'ailleurs vu les conseils départementaux de l'Orne et de la Manche distribuer une partie des impôts collectés (pour le RSA, les routes, et les collèges) aux patrons locaux,
ce que les préfets ont bloqué. Il faut entretenir l'illusion que tout marche, et taper sur le bouc-émissaire : les pauvres. Rien de nouveau.

@Donuts3003 :

pour moi qui suis de gauche

La gauche actuelle est en lambeaux pour plusieurs raisons : conversion à l'ultralibéralisme, échec de Tsipras en Grèce malgré l'appui de bons intellectuels (Yánis Varoufákis, James Galbraith), rien de révolutionnaire venant de la gauche espagnole non plus, communautarisme, indigénisme, migrantophilie excessive (alors que des quotas seraient plus sages,
en période de croissance), restriction des libertés, soutien à la presse vendue, etc. Bref, ils sont perçus comme faisant partie du système. En France, le PS n'est pas revenu sur les réformes du RMI et de Pôle Emploi de Sarkozy, et n'a concrètement pas fait grand chose pour les salariés, qui le lui ont bien rendu.
Sur la Grèce : https://blogs.mediapart.fr/cadtm/blog/2 ... onseillers
Voir aussi Michel Onfray - "Pour cette gauche, si vous n’êtes plus productif, on vous détruit" : https://www.youtube.com/watch?v=iW4LyDdt_Xs
Rappelons aussi que LFI est contre le revenu universel, mais pour "le travail pour tous", reste à savoir comment y arriver, lol.
De fait, les pauvres sont pris entre le marteau (la droite) et l'enclume (la gauche actuelle).

Je pense que, suite aux prochaines élections départementales, nous pourrons enfin voir le vrai visage de chaque parti politique, vu que, à mon avis, la carte de France
sera plutôt bariolée le soir des résultats : rien n'est très clair quant à ce que fera le RN en matière de social (bâton ?), et EELV a encore tout à prouver (la gauche étant
pro-administration, je ne m'attends à aucun changement côté CAF : les pressions venant des éventuels départements EELV resteront sûrement modestes).
Les autres partis ont déjà démontré qu'ils étaient soit indifférents, soit néfastes, aux pauvres.
Aujourd'hui en France, être de gauche ne veut plus vraiment dire grand chose, c'est une sorte de grigri auquel les gens se raccrochent par habitude, mais aussi angoisse.
Et être de droite, c'est essentiellement être clientéliste, et même pauvrophobe pour certains - rien à voir avec la République.

J'irais tout de même voter, lol. Et j'encourage les précaires à faire de même.

Le gros problème de cette réforme réside dans le nouveau calcul du salaire journalier de référence. Cela touche les chômeurs les plus précaires, ceux qui ne peuvent accéder à des CDI ou des CDD longs et doivent se contenter de miettes. Au lieu de favoriser le retour à l'emploi, on les enfonce encore plus en les punissant de prendre des contrats courts. Pour ne pas être pénalisé, il ne faut pas répondre aux offres de CDD courts. Comme les DELD ne peuvent espérer mieux, eh bien ils resteront moisir au fond du trou. Ces pratiques sont idiotes. Il vaut mieux des DE avec un peu de travail que rien du tout. Ce gouvernement ne comprend rien à l'emploi.