Coronavirus : #IlsSavaient, #OnNoublieraPas

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Coronavirus : #IlsSavaient, #OnNoublieraPas

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Coronavirus : #IlsSavaient, #OnNoublieraPas… La grogne sociale monte sur les réseaux sociaux

SANTE De nombreux internautes reprochent à l’exécutif de ne pas avoir anticipé l’épidémie de coronavirus et de ne pas être suffisamment transparents dans la gestion de la crise sanitaire.

Entre pénurie de masques et dépistages tardifs, les Français jugent de plus en plus sévèrement l’action du gouvernement.
Le hashtag #IlsSavaient, associé au mot-clé #OnNoublieraPas ont ainsi émergé sur les réseaux sociaux ces derniers jours, et font aujourd’hui partie des sujets les plus discutés sur Twitter.
« Ces mots-clés concentrent aujourd’hui toutes les colères, et aussi une forme d’angoisse », explique Pascal Froissart, maître de conférences à l’Université de Paris VIII et chercheur au Centre d’études sur les médias, les technologies et l’internationalisation.
« Ils rassemblent tout le mécontentement de ceux qui ont le sentiment d’avoir été trompés », ajoute Philippe Pascot, l’une des figures des gilets jaunes.
« Le nombre de cas positifs double tous les trois-quatre jours »… Après presque deux semaines de confinement, le coronavirus​ continue dangereusement de progresser en France. Depuis le début de l’épidémie, 2.600 personnes sont mortes et plus de 19.000 sont actuellement hospitalisés, dont 4.600 en réanimation. Dans le même temps, la défiance envers le gouvernement ne fait que croître. Si les cotes de popularité d’ Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe progressent, 73 % des Français estiment que le gouvernement n’est pas à la hauteur, selon une enquête de l’institut Elabe parue

Entre pénurie de masques et dépistages tardifs, les Français jugent de plus en plus sévèrement l’action du gouvernement. Le hashtag #IlsSavaient, associé au mot-clé #OnNoublieraPas (ou #OnNoublieraRien) ont ainsi émergé sur les réseaux sociaux ces derniers jours, et font aujourd’hui partie des sujets les plus discutés sur Twitter. De nombreux internautes reprochent à l’exécutif de ne pas avoir anticipé la crise sanitaire. Beaucoup accusent ainsi les autorités d’avoir tardé à réagir et de ne pas être suffisamment transparentes dans la gestion de la crise.

« Ces hashtags concentrent aujourd’hui toutes les colères »
« Le hashtag #IlsSavaient est apparu sur Twitter le samedi 21 mars, juste après la déclaration d’Agnès Buzyn qui assurait avoir prévenu le gouvernement de la gravité de l’épidémie de Covid-19, dès le mois de janvier », explique Pascal Froissart, maître de conférences à l’Université de Paris VIII et chercheur au Centre d’études sur les médias, les technologies et l’internationalisation (CÉMTI). Les propos de l’ancienne ministre de la Santé ont abondamment été repartagés, et ont rapidement mis le feu aux poudres sur les réseaux sociaux. « #IlsSavaient et n’ont rien fait. Des têtes doivent tomber rapidement » ou encore « #IlsSavaient et essaient de nous rendre responsable de leur incurie (…) La macronie nous oblige à aller bosser, pour essayer de sauvegarder les intérêts de la finance », ont ainsi tweeté certains internautes.

Selon l’outil d'analyse Socioviz, le hashtag a été partagé des dizaines de milliers de fois et continue aujourd’hui d’alimenter le fil des discussions sur Twitter, accompagné des mots-clés #covid19, mais aussi #politique, #masques, #lrem, #gouvernement… « Il est aussi souvent associé à des thèmes comme les violences policières, l’opposition au gouvernement, les « gilets jaunes »… Il concentre aujourd’hui toutes les colères, et aussi une forme d’angoisse », ajoute le sociologue, spécialiste de la rumeur.

Outre les critiques contre le manque d’anticipation du gouvernement, de nombreux internautes ont aussi dénoncé via ces hashtags un système de santé à deux vitesses. « Vous avez droit au test, et les Français crèvent la bouche ouverte » s’est ainsi énervé un utilisateur de Twitter en réponse au message de la secrétaire d’État, Emmanuelle Wargon, qui a annoncé la semaine dernière avoir été testée positive au coronavirus. « #IlsSavaient et ont décidé de nous sacrifier. Pas de test pour les gueux », a partagé un autre internaute, avec en lien la vidéo du commissaire européen Michel Barnier, expliquant tout sourire avoir aussi été testé positif au Covid 19.
« Une mobilisation est en train de naître sur les réseaux sociaux »
Cette crise semble aujourd’hui révéler une fracture sociale bien présente dans le pays. « Ces mots-clés rassemblent tout le mécontentement de ceux qui ont le sentiment d’avoir été trompés. Le « ils » désignent « les élites » qui ont tardé à agir malgré leurs informations et qui, aujourd’hui, manquent de transparence dans la gestion de l’épidémie du coronavirus », explique l’écrivain Philippe Pascot, l’une des figures du mouvement des gilets jaunes, auteur du livre Mensonges d’Etat (Max Milo Editions). « Une sorte de mobilisation est en train de naître sur les réseaux sociaux. Il y a un ras-le-bol général de ces politiques qui ont des passe-droits [pour se faire dépister ou se faire traiter à la chloroquine], de ces Parisiens nantis qui ont fui en province, de ceux qui doivent travailler alors que d’autres restent chez eux ! »

Le politologue Jérôme Sainte-Marie explique également que « cette crise est un formidable révélateur des tensions sociales ». « Elle aggrave l’imaginaire de lutte des classes, entre les agents d’exécution contraints de se rendre sur le lieu de travail et leurs cadres en télétravail dans leur résidence secondaire. Cela nourrit une colère qui pourrait préparer une terrible sortie de crise », analyse le politologue, auteur de Bloc contre bloc (éditions du Cerf).

Une « giletjaunisation » de la crise ?
Pour certains, le contenu des messages relayés sous la bannière « #IlsSavaient » rappellent également ceux massivement partagés en 2018 sur les réseaux sociaux par les « gilets jaunes ». « Il y a en effet beaucoup de militants et de groupes Facebook de gilets jaunes qui repartagent quotidiennement ces hashtags », reconnaît Philippe Pascot. « Mais c’est beaucoup plus profond. C’est tout le peuple français qui hurle. Même la couche moyenne supérieure qui défendait encore un peu Macron et sa politique est aujourd’hui en colère ! ».

Le sociologue Pascal Froissart refuse aussi de réduire cette mobilisation aux simples gilets jaunes. « C’est un mouvement de défiance contre les institutions, une colère citoyenne. Dire qu’il s’agit d’une « giletjaunisation » reviendrait à disqualifier d’emblée ce discours, et à nier une réalité. Contrairement à ce que l’on a pu lire, ces hashtags ne sont pas le signe d’un complotisme. Ils reflètent une réelle inquiétude d’une partie de la population ».
Source :https://www.20minutes.fr/high-tech/2750 ... or=RSS-176
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