@genep :
La question maintenant est: comment faire pour que ça ne soit pas classé comme fraude mais comme erreur. C'est surtout ça qui m’inquiète.
Je pense qu'on est beaucoup dans mon cas à se tromper. Mais aux yeux de la loi c'est frauder.
Je vais supposer que ce que vous avez dit est vrai pour écrire ce qui suit : la vraie question, c'est : est-ce que la CAF va vous classifier comme fraudeur,
et ça, au vu de ce que l'on sait, la réponse est probablement oui. Et aux yeux de la loi (etc.), tant que vous n'avez pas été condamné... vous êtes innocent !
Personne n'est coupable, par défaut !
Le rapport qui fait foi en la matière est le rapport de septembre 2017 de M. le Défenseur des Droits.
Ici :
https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/ra ... droits-des
C'est un excellent document, bien qu'un peu ardu pour des gens qui ne connaissent rien au droit. Je vous invite à le lire. Et à le mentionner, l'air de rien, à la CAF lorsque
vous débuterez vos démarches de régularisation à l'amiable.
Pour résumer, beaucoup de CAF fichent, probablement illégalement, beaucoup trop d'allocataires comme fraudeurs.
Donc, sachant que le contexte actuel en France est franchement glauque en la matière,
j'espère pour vous que le reste de votre dossier est sans problème.
Ceci dit, chaque CAF fait un peu ce qu'elle veut, c'est départementalisé. Et de là, il existe de nombreuses disparités et façons de faire selon le département.
Ce qui est sûr c'est que je n'ai jamais voulu frauder et je ferai tout pour réparer cette erreur.
Là, comme je l'avais vu avant qu'
@Albert56 l'écrive,
il ne va pas être simple de plaider que vous n'avez pas vu la case 'argent placé' dans la
DTR (Déclaration Trimestrielle de Ressources). Ceci dit, les CAF ont une obligation d'information : dans certains départements, cela est fait - dans d'autres, non.
Et il est vrai que, par exemple, chez Pôle Emploi, cette taxation de l'argent placé n'existe pas, donc il est toujours curieux de découvrir que les allocataires
du RSA sont concernés par de telles mesquineries.
Donc, comme vous l'on dit les autres intervenants,
régularisez votre dossier avec la CAF en leur racontant votre version des faits.
De manière générale,
les CAF ont toutes les difficultés du monde à récupérer leurs indus, donc si vous vous montrez coopératif, ça doit passer.
Votre assurance-vie est taxable à 3% l'an, mais les intérêts générés à la fin ne sont pas à déclarer.
Si votre produit d'assurance-vie est hors norme (disons s'il produit un revenu tous les ans), là, c'est ce revenu qui est à déclarer,
et l'assurance-vie n'est alors pas taxable à 3%)
L'idée que je puisse aller en prison me fait perdre tous mes moyens là. C'est fou.
@Yves Si vous êtes de bonne foi, vous ne risquez pas grand-chose.
De fait, vous êtes un peu protégé par le fait qu
'il y a eu d'énormes illégalités dans cette taxation de l'argent placé de la part des CAF et des Conseils Départementaux
depuis une décennie, et comme il se sont fait attraper en 2016 et 2017 par la justice sur le sujet, ils seront peu enclin à étaler cette scandaleuse affaire devant un Tribunal Correctionnel,
où, au final, c'est peut-être plus eux que vous qui risquent une condamnation. Donc parlez bien dans votre courrier de la gestion controversée de cette taxe de 3% et de la circulaire CAF du 17 novembre 2017.
Du moment que vous êtres prêt à payer ce que vous devez, cela devrait suffire.
Car, de ce que j'ai pu constater, c'est le plus souvent lorsque l'allocataire nie les faits et conteste l'indu que des poursuites sont engagées par une CAF.
Notez que le Conseil Départemental a aussi son mot à dire, probablement, vu que c'est le Président du Conseil Départemental qui est le patron du RSA, par chez vous
(pour des raisons politiques - médiatisation de la dite "chasse aux fraudeurs" -, des poursuites peuvent toutefois être engagées contre vous - c'est peu probable, mais...).
Au cas où : si votre CAF vous traîne devant le Tribunal Correctionnel, sachez que les jugements de première instance sont assez aléatoires.
Par contre, lorsque ce genre d'affaire est ensuite porté devant de plus hautes juridictions, les condamnations sont le plus souvent cassées,
car c'est aux CAF de démontrer l'intention frauduleuse. Un oubli ou une erreur involontaire n'est pas une fraude.
Disons que les juges tiennent compte du fait que, sur 10 allocataires dans une situation comme la vôtre, les 10 ne seront pas des fraudeurs :
et ils ne condamnent pas des innocents.
Par contre, dans le cas d'utilisation de faux papiers, dans le cadre de réseaux organisés, j'ai déjà lu que des peines de prison avaient été prononcées.
Donc ça existe bien. Les CAF affichent parfois ces condamnations dans leurs locaux. Mais dans votre cas, quand bien même la CAF démontrerait une fraude, vous écoperez tout au plus de prison avec sursis ou moins de deux ans fermes (donc non-exécutables). Donc respirez
Les vraies fraudes concernent plutôt des salaires dissimulés, du travail au noir non déclaré (et pour cause), etc.
Un exemple de fraude probable et de peine de prison prononcée :
https://www.lanouvellerepublique.fr/deu ... -de-la-caf
En tout état de cause, je vous invite à vérifier auprès de votre banque et de votre assurance si vous bénéficiez d"une assurance protection juridique :
pour la
MatMut, je crois que c'est par défaut pour tous les sociétaires (et c'est très bien !), et la
Macif offre cinq appels de nature juridique par an dans le cadre de son assurance habitation, etc.
En effet, comme vous possédez des capitaux, vous ne serez pas éligible à l'aide juridictionnelle.
Vous êtes donc vulnérable, ici.
Comme
@eloit l'a dit :
gardez les preuves de tout. Se montrer coopératif, cela n'empêche pas de rester sur ses gardes (si vous saviez de quoi certaines CAF sont capables...

). Et envoyez tout en recommandé avec accusé de réception.
Quant au remboursement, demandez éventuellement un échéancier à votre CAF, si vous en avez besoin.
Vous serez vraisemblablement aussi fiché comme fraudeur (ce qui en soi n'est probablement pas légal sans condamnation, mais ceci est un autre sujet).
Si la CAF vous fait des soucis, vous pouvez aussi :
- Faire appel à la médiatrice de votre CAF.
- Consulter un délégué du Défenseur des Droits près de chez vous.
Et si cela échoue, vous rapprocher d'un syndicat ou d'une association locale de défense des précaires, pour une visite collective chez Mme la Directrice.