@Skippy :
2. Toute faute n'ouvre pas droit à réparation (Conseil d'État, 18/06/1986, n° 49813)
FAUX. Et figure-toi que c'est notre ami
@jose, qui intervient de temps à autre dans ces forums, qui a inversé ici a priori
le cours de l'histoire de la justice administrative française, après 25 ans d'immobilisme - ce n'est pas rien (même si c'est une décision de première instance).
Je cite : «
Considérant que M. X. demande au Tribunal, dans le dernier état de ses écritures, de mettre à la charge du département de l'Ardèche la somme de
10 100 euros en réparation du préjudice qu'il soutient avoir subi en raison de la perte de temps consacré aux procédures engagées estimée à 3 900 euros
et de son préjudice moral estimé à 6 500 euros ; que l'illégalité des décisions procédant à l'évaluation du revenu de solidarité active de M. X., même
imputable à une simple erreur d'appréciation, constitue une faute de nature à engager la responsabilité du département de l'Ardèche ; » (TA de Lyon, 22
novembre 2011, n°1005766).
Mon avocat utilise cette jurisprudence dans la procédure indemnitaire, c'est dire !
le préjudice doit être prouvé dans son existence et son étendue (c'est-à-dire avec des pièces justificatives).
Oui, forcément. C'est bien pour ça qu'il faut toujours garder les courriers, e-mails, etc. J'ai d'ailleurs pris l'habitude aujourd'hui
de les numériser, sinon ça devient vite le bazar, avec des tas de papiers administratifs ici et là. Et je stocke le tout ensuite dans des chemises.
3. Je demandais deux fois 1000 € d'indemnités (préjudice en temps et préjudice moral), pour un recours portant sur quelques milliers d'euros. Le mémoire en défense de la partie adverse m'a opposé que la juridiction administrative fixait le préjudice moral à des sommes plus modestes.
2x 1000 €, ça n'a rien d'excessif, mais sur un préjudice moral seul (incluant le temps passé), ce qui est alloué par un tribunal administratif peut être moindre (mais pas forcément).
De manière générale, à moins d'avoir un préjudice absolument certain et prouvé, les indemnités accordées vont de 500 à 3 000 euros, le plus souvent.
Il n'est le plus souvent pas raisonnable de demander plus de 15 000 euros auprès d'un tribunal administratif.
Alors que devant une juridiction civile, commerciale, prud'hommale, des demandes indemnitaires de 20 000 à 80 000 euros n'ont rien d'extraordinaires, a priori.
Donc en cas de préjudices importants, mieux vaut faire étudier le dossier par un avocat ou son assistance juridique pour voir quelle juridiction peut être la plus adaptée
(attaquer l'Etat en justice plutôt que son administration, par exemple).