L'Emploi et le Chômage en Débats

Bonjour à toutes et à tous,

j'ai cherché une rubrique présentation pour les nouveaux utilisateurs mais je ne l'ai pas trouvé, alors je poste ici vue que ma présentation ressemble à un "coup de gueule".

Je me présente, j’ai 45ans et je suis au chômage depuis plus de 3ans, j’avais 11ans d’expérience, j’avais une formation initiale suffisante , j’avais un logement dans une grande métropole des Hauts-de-France avec pleins d’emplois et pourtant je demeure sans emploi, sans formation complémentaire (toutes refusées) sans voix de retour à l’emploi.
Là je parle au passé (« j’avais ») car on me dit qu’après 2ans de chômage, l’acquis d’avant ne vaut plus rien sur le marché de l’emploi… donc au revoir ma formation, mes études, mon expérience, mon réseau relationnel.

J’ai passé des entretiens, j’ai dépassé la centaine de candidatures, envoyé mon CV à des dizaines de gens, j’ai eu des réponses ubuesques, on m’a proposé de faire des choses hors de la logique sous prétexte qu’elles allaient être rémunérées et me sortir des chiffres (des chômeurs) pendant le temps de formation (par exemple : refaire une formation dont j’ai déjà le diplôme sous prétexte que la région paie la formation…). Merci Pôle Emploi, et merci l’AFPA pour votre attitude à encourager les demandeurs d’emploi afin qu’il gâchent l’argent de ma région. Xavier Bertrand si vous arrivez à ce message, sachez que j’ai les noms de ces personnes fonctionnaires malhonnêtes sinon débordantes de subventions sans objectif de résultat…
Ah l’argent de la formation professionnelle, je sais où il va moi ! Et quand j’entends dire qu’on manque de gens dans telle ou telle branche de métiers, je peux vous dire qu’il y a personne pour vous montrer la liste d’emplois vacants, ces fameux 400000 offres non pourvues, les précieuses…

Aujourd’hui, Pôle-emploi et les autres personnes que je rencontre sur mon parcours de « retour à l’emploi » (je le mets entre guillemets car j’aurai préféré le terme « mes croisades ») se plaignent de mon comportement car je refuse de devenir autoentrepreneur ou de créer mon entreprise…c’est devenu incroyable ce qu’on peut reprocher aux chômeurs en 2017.
On m’incite à ne plus être salarié…c’est tellement hallucinant.
Déjà qu’on se fait traiter de fainéant alors même qu’ils refusent de voir les entreprises qui ne recrutent pas ou qui ne répondent pas ou qui te donnent des refus bidons plus que discriminatoires.


Mais ces nuances ne sont qu’infime comparées aux millions de chômeuses et de chômeurs qui sont dans ma situation : au chômage et pourtant motiver à s’en sortir.

J’ai la chance (si je peux encore dire cela) d’avoir gardé la raison, la santé et mes capacités intellectuelles.

Voilà c’est tout pour aujourd’hui, c’est déjà pas mal comme présentation. Espérant que mon côté cynique (ironique ?) aura fait rire Desproges ou Coluche là-haut.

Eliot Lucet a écrit :Espérant que mon côté cynique (ironique ?) aura fait rire Desproges ou Coluche là-haut.

Ce ne sont ni cynisme ni ironie qui vous animent mais réalisme. Une multitude de personnes se reconnaîtront dans votre récit, que nous avons lu et relu sur nos forums depuis la création du site en 2004. À raison de 50 à 60 fois par an, faites le calcul !!!

Le chômage est avant tout, surtout, essentiellement, une déperdition et une gabegie d'énergie, de moyens, de temps… dont la société se nourrit. Car il faut bien occuper (inutilement le plus souvent) les 6,5 millions d'inscrits à Pôle Emploi, focaliser leur esprit qui, ainsi, n'est pas accaparé par des questions plus essentielles du genre : Comment se fait-il que plus il y a de chômeurs, plus il y a de salariés qui se disent débordés de travail, à la limite de la rupture et du burn-out ?

Ce n'est pas que l'activité manque, mais c'est la pénurie d'emplois qu'on entretient parce qu'elle constitue le fondement de notre société de consommation, comme la rareté d'un bien fixe son prix et sa valeur. On encourage donc la concurrence entre travailleurs, entre "en activité" et "au chômage", entre jeunes et matures… pour créer les conditions de l'insécurité professionnelle et donc de la soumission à un système qui satisfait toujours une large majorité.

Seulement voilà, vous, moi, nous et beaucoup d'autres ici, appartenons à la minorité qui en subit les conséquences. Non seulement notre statut infamant de chômeur nous opprime mais il conforte dans leurs convictions celles et ceux qui y échappent. Il les rassure, il les motive plus encore à s'en tenir éloigné… Beaucoup y ont tout à gagner. D'autres (dont nous sommes) y ont tout à perdre.

Qu'importe que certains chômeurs se la coulent douce, en profitent (un temps qui ne dure jamais très longtemps), ne font pas les efforts nécessaires… car la grande majorité d'entre eux, d'entre nous, est dans une situation d'inconfort et souvent de grande souffrance. Comme si le bonheur et l'épanouissement des uns devaient obligatoirement puiser sa substance dans l'oppression des autres. Si tel est le cas, il s'agit d'être du bon côté de la barrière.

Et ce système pervers s'auto entretient, car qui est la clientèle principale des magasins discount, ce genre de chaîne où les employés sont menés à la schlague, faisant suite à une agriculture riche en pesticides, et l'exploitation d'autres pauvres gens aux champs et dans les usines ?
Les précaires, les RSA, les chômeurs, les petites retraites. Nous sommes tous responsables mais il est impossible pour beaucoup de gens d'aller se ravitailler ailleurs.

Même chose dans la fabrication et la vente de chaussures et de vêtements, et de tous les objets de consommation courante.
Et dans le logement : Les loyers sont très élevés et l'argent public passe directement dans la poche des propriétaires via l'APL. L'Etat devrait construire les logements et l'APL devrait être réservée à ces logements et aux petits accédants à la propriété.

je ne vais pas rechercher ce que j'avais trouvé il y a quelques années qui était en gros
Lors de votre premier entretien avec Pôle emploi, le conseiller doit vous informer sur vos droits à la formation

J'avais découvert cela un jour car sorti d'un CDD , j'avais droit à une formation avec le fongecif, mais je l'ai découvert plusieurs mois après et donc j'étais hors délai. Tout cela parce que PE ne m'avait pas informé de mes droits à la formation lors du premier entretien (c'était un texte noir sur blanc)

Non ce n’est pas du cynisme, à un moment on se rend bien compte qu’on se fout complètement de notre gueule. Je me retrouve tout à fait dans votre témoignage d’ailleurs. Des hauts de France aussi je constate le pillage de l’argent public par ses pseudos formations, entre l’afpa et une multitude de formations d’un mois censé préparer aux nouvelles technologies on n’est pas gâtés. Ah comme j'aimerais avoir les chiffres réels, avec le nombre de personnes qui trouvent un emploi suite a ces formations, et attention ! Dans le cadre de la formation suivie!
L’auto entreprenariat aussi ca me fait sourire,bien sur y’a qu’a… demandez conseil a votre banquier, il vous dira que les ¾ font faillite. Comme ça vous pourrez ajouter l’endettement au chômage .

unchti a écrit : L’auto entreprenariat aussi ca me fait sourire,bien sur y’a qu’a… demandez conseil a votre banquier, il vous dira que les ¾ font faillite. Comme ça vous pourrez ajouter l’endettement au chômage .

Enfin les banquiers sont aussi en partie responsable de la faillite de ces auto-entrepreneurs car non seulement ils refusent de prêter le moindre centimes à cause du "risque", mais en plus, ils les assassinent avec des frais de gestion de compte et autres services pas forcement utile. Certains ont adapté leurs offres mais il a fallu pas mal de temps...

Quand tu commences et que tu n'as donc pas de fond de roulement, que tu traites avec des entreprises qui te payent à 45 jours alors qu'avec ton statut d'auto-entrepreneur on te force à payer comptant et que la banque ne te fait pas de cadeau, tu n'as presque aucune chance...

Statovore a écrit :

unchti a écrit : L’auto entreprenariat aussi ca me fait sourire,bien sur y’a qu’a… demandez conseil a votre banquier, il vous dira que les ¾ font faillite. Comme ça vous pourrez ajouter l’endettement au chômage .

Enfin les banquiers sont aussi en partie responsable de la faillite de ces auto-entrepreneurs car non seulement ils refusent de prêter le moindre centimes à cause du "risque", mais en plus, ils les assassinent avec des frais de gestion de compte et autres services pas forcement utile. Certains ont adapté leurs offres mais il a fallu pas mal de temps...

Quand tu commences et que tu n'as donc pas de fond de roulement, que tu traites avec des entreprises qui te payent à 45 jours alors qu'avec ton statut d'auto-entrepreneur on te force à payer comptant et que la banque ne te fait pas de cadeau, tu n'as presque aucune chance...

On est bien d'accord, cela n'est clairement pas viable pour grand monde.

Il faut surtout démarrer l'activité en provisionnant un fond de roulement suffisant. C'est un problème pour de nombreuse entreprise quel que soit le statut, mais le fait que le public visé par l'auto-entrepreneuriat est un public de gens fauché et souvent inexpérimenté à qui on a vendu un système "simple et sans grand frais" aggrave le problème.

Le peu de formation initiale pour la création d'entreprise "offerte" par les CCI est ridicule et ne parlons pas même pas de formation continu...

autoentrepreneur (microentreprise) ne va plus être viable avec le prélèvement a la source comme l'auto est imposé sur son CA(chiffre d'affaire) quand il fessais 0 il payait 0 mais la ils vont prélever l’impôt même si le CA est de 0...