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SONDAGE - TELETRAVAIL: "j'adore ou boîte de pandore?

Publié : 09 juin 2017
par Vegan
Sondage (Merci d'indiquer votre avis, SVP).

TELETRAVAIL: "J'adore ou... boîte de Pandore?"

http://www.lefigaro.fr/societes/2017/06 ... mettre.php

Télétravail en France: actuellement entre 2% et 17% le pratiquent (contre 30% en Europe)...

Si le télétravail semble avantageux car il peut faire gagner du temps de sommeil, éviter des transports (avec leur lot de dépense, de pollution, de désagrément et de risques) et améliorer la vie familiale, certains pensent que c'est une boîte de Pandore. Une porte ouverte à la délocalisation de masse (dans des pays francophones où le salaire est à 300€) et à la désocialisation des employés. :roll:

Re: SONDAGE - TELETRAVAIL: "j'adore ou boîte de pandore?

Publié : 09 juin 2017
par Statovore
Le problème du télétravail, c'est principalement le contrôle du temps de travail effectif notamment lorsque l'on demande aux gens d'en faire plus que son voisin.

Un exemple simple, je peux imprimer tout les documents nécessaire à un travail intellectuelle et travailler pendant 70h par semaine alors que je serais connecté à mon ordinateur pendant les 35h réglementaire.
Je peux pousser le vice en utilisant un téléphone non professionnel pour qu'une partie de mon temps de travail ne soit pas tracé.

J'aurais l'air d'un salarié super-performant alors qu'en réalité l'employeur se retrouve dans une situation de travail dissimulé vu que mes heures ne sont pas toutes rémunérée. C'est un problème aussi bien pour les salariés qui ont peur d'être exploité que pour les employeurs qui ont peur qu'un salarié "performant" ne se retourne contre eux.


Quand à la délocalisation, c'est une réalité. Dans la plupart des grandes entreprises, il y a des postes où tu peux travailler sans jamais sortir de ton bureau (plateforme téléphonique, comptabilité, gestion comptable ...).
Ces postes sont très facilement délocalisable grâce à internet. Un logiciel du type skype sur un pc portable avec un casque/micro et on peut faire de l'assistance informatique de gens en France alors que l'on est à l'autre bout du monde. Et c'est d'ailleurs ce que font une bonne partie des grandes entreprises (SAV de site de vente en ligne, SAV de fournisseur d'accès internet, gestion d'entreprise...).

Par exemple, dans de la gestion, il suffit d'avoir une boite à lettre en France avec une personne qui numérise les factures, les bons de livraison, les lettres de réclamation ... et on peut envoyer le tout à l'autre bout du monde où l'on paiera quelques Francophone peu qualifié pour faire le travail de saisie informatique.



Et avec la réalité augmenté, cela risque même de toucher les métiers "manuel", il suffit de voir le domaine de la chirurgie dans lequel des robots permettent à des spécialistes d'opéré en étant basé a des centaines de kilomètre. Si l'on est capable de faire cela pour de la chirurgie, l'on est capable de faire la même chose pour tout un tas de métier manuel tel que les opérateurs sur des lignes de production.
L'usine sera en France pour limiter les coûts de transport mais il n'y aura presque aucun salarié sur place. Le plus gros du travail sera fait par des travailleurs payé un salaire de misère à l'autre bout du monde.
Avec la "livraison directe" (drop-shipping), il sera possible de payer des impôts très faible en France.

Re: SONDAGE - TELETRAVAIL: "j'adore ou boîte de pandore?

Publié : 18 juin 2017
par Vegan
Statovore, tu as raison de souligner cette dérive possible des heures supplémentaires cachées et non payées pour les employés les plus lents / les moins performants qui voudraient néanmoins accomplir leur boulot afin de ne pas être licenciés. Risque de sacrifice et de baisse de productivité réelle pour l'employé.

Mais la réciproque est vraie. Un employé aux 35h pourrait fort bien de bouger le cul pour accomplir l'intégralité de son travail habituel en 15h. Et Profiter des 20h restantes pour ses loisirs ou bien pour réaliser des projets personnels. :) Lorsque l'on "échappe" à la surveillance du patron, on est beaucoup plus motivé pour être efficace. Car si on améliore son efficacité au bureau, il est probable que le patron nous confie plus de boulot, non? Il est nul de faire semblant d'être occupé au bureau (si on a réussi à accomplir de façon expéditive les tâches prévues).

Cf La semaine de 4h de Tim Ferriss pour creuser cette mine d'or. :)

ps: un employé astucieux pourrait même s'organiser pour déléguer 90% du travail à des assistants étrangers à bas salaire et "empocher" la différence. Il serait donc officiellement toujours un employé. Mais en réalité il agirait comme un prestataire qui emploierait des sous-traitants. Désormais, avec les plateformes et vu le flou légal actuel, je suppose qu'un tel "chef d'orchestre" passerait entre les mailles du filet. Il est même possible qu'il se transforme en prestataire officiel après un temps. Pour gérer une plus grande quantité de travail (qui sera délégué).

Re: SONDAGE - TELETRAVAIL: "j'adore ou boîte de pandore?

Publié : 19 juin 2017
par Statovore
Vegan a écrit :Car si on améliore son efficacité au bureau, il est probable que le patron nous confie plus de boulot, non? Il est nul de faire semblant d'être occupé au bureau (si on a réussi à accomplir de façon expéditive les tâches prévues).
Sauf que si tu ne fait pas tes 35h, l'employeur peut te diminuer ton salaire s'il arrive à prouver que tu ne fait pas toute tes heures et vu les possibilités de l'informatique, c'est très facile à vérifier avec un ordinateur d'entreprise :
- Conversation téléphonique par l'ordinateur (ben oui, ca n'est pas au salarié de payer le téléphone)
- réponses aux courriels
- utilisation du tableur et du traitement de texte avec sauvegarde automatique toute les 5 minutes
- agenda numérique
- utilisation des logiciels spécifique à l'entreprise
...
Vegan a écrit : ps: un employé astucieux pourrait même s'organiser pour déléguer 90% du travail à des assistants étrangers à bas salaire et "empocher" la différence. Il serait donc officiellement toujours un employé. Mais en réalité il agirait comme un prestataire qui emploierait des sous-traitants. Désormais, avec les plateformes et vu le flou légal actuel, je suppose qu'un tel "chef d'orchestre" passerait entre les mailles du filet. Il est même possible qu'il se transforme en prestataire officiel après un temps. Pour gérer une plus grande quantité de travail (qui sera délégué).
C'est tout à fait possible, mais au bout d'un moment, cela va se voir et l'employeur prend alors de gros risque.

Re: SONDAGE - TELETRAVAIL: "j'adore ou boîte de pandore?

Publié : 19 juin 2017
par Vegan
Je pars du principe que selon ce scénario de télétravail "optimisé", le patron est satisfait et se moque de la façon dont le boulot est fait, s'il est bien fait. Voire même, s'il y a une augmentation de la production par l'employé. :D Nul besoin de fliquer un employé suffisamment astucieux ou performant pour travailler moins de 35h et produire autant (sinon plus).

Un patron hargneux qui reprocherait à un employé son efficacité ne mériterait pas un si bon employé. Et les choses se corrigeront d'elles-mêmes. Le super employé travaillera pour un patron plus intelligent. :wink:

Re: SONDAGE - TELETRAVAIL: "j'adore ou boîte de pandore?

Publié : 19 juin 2017
par Statovore
Tu oublies un paramètre : La cupidité.

Un chef d'entreprise en demande toujours plus. Tu trouves un super procédé pour doubler la production ? S'il n'est pas capable de vendre deux fois plus, il licenciera des gens devenu "inutile" afin d'augmenter ses profits.

Ceci à toujours été le cas et la mécanisation est un exemple flagrant.

Re: SONDAGE - TELETRAVAIL: "j'adore ou boîte de pandore?

Publié : 20 juin 2017
par Vegan
Il est aussi possible et facile pour l'employé (qui le souhaiterait) de dissimuler son nombre d’heures effectivement travaillées.

La constante recherche de productivité à certes mis plein de monde au chômage (exemple théorique: un tracteur remplace 10 humains). Et cela continue. Mais pour autant, doit-on cesser d'optimiser la productivité?

Dans le cas que je présentais, l'objectif de l'employé est essentiellement d'augmenter son efficience personnelle, afin d'accomplir ses tâches habituelles plus rapidement / avec moins de ressources. Et de jouir de la différence (ex: plus de temps libre). L'idée étant que l'employeur ne le sache pas. Car il ajustera vraisemblablement les choses. Soit en augmentant la quantité de travail à fournir par l'employé. Soit en supprimant un collègue. Soit en développant l'entreprise (conquête de nouveau marché) ou les résultats (augmentation de la marge de profit).

Effectivement, si un employé parvient à fournir le travail de 5 personnes (en recrutant des assistants virtuels en Inde par ex.), alors cela équivaut un peu à une délocalisation, à une "immigration virtuelle". Et à une fuite d'argent, car les assistants virtuels dépenseront leurs sous en Inde...

ps: en tant qu'employé, personnellement, je ne fais du zèle que pour deux raisons:
1/ améliorer mes conditions de travail
2/ dans un but écologique

Pour ce qui est de mon employeur, je fais le strict minimum, à l'instar du salaire qui m'est versé. Car je ne remarque aucune reconnaissance de sa part. Et je note très peu de respect de la part de tous les employeurs qui m'ont exploité depuis une vingtaine d'année. De plus, je n'ai aucune perspective de rester longtemps dans quelque entreprise que ce soit. Je comprends que le zèle puisse être justifié par carriérisme et lorsque l'on a une relation harmonieuse avec son employeur.

Re: SONDAGE - TELETRAVAIL: "j'adore ou boîte de pandore?

Publié : 20 juin 2017
par Statovore
Vegan a écrit :Il est aussi possible et facile pour l'employé (qui le souhaiterait) de dissimuler son nombre d’heures effectivement travaillées.
Il est possible de cacher beaucoup de chose mais cela fini par se savoir à un moment ou à un autre. Il suffira d'un bon coup de pression sur un dossier "important" pour que tu te mette à travailler "à plein temps".
Plus sournois, la prime de résultat. Tant que les objectifs du salarié sont rempli, c'est que la charge de travail est insuffisante donc on l'augmente.
Vegan a écrit : La constante recherche de productivité à certes mis plein de monde au chômage (exemple théorique: un tracteur remplace 10 humains). Et cela continue. Mais pour autant, doit-on cesser d'optimiser la productivité?
Je suis quelqu'un qui est pour le progrès donc la recherche de productivité ne me pose pas de problème. Ce qui me gène, c'est surtout le fait que l'on n'utilise pas ce gain de productivité pour nos loisirs en partageant les tâches restantes et le télé-travail n'échappera pas à la règle.
Il suffit de voir le nombre d'heures supplémentaire non déclarées que font certaines personnes (d'où le fait qu'un bon nombre d'entreprise refusent d'installer des pointeuses) pour se rendre compte que le télé-travail ne changera rien à ce sujet.
Vegan a écrit : Dans le cas que je présentais, l'objectif de l'employé est essentiellement d'augmenter son efficience personnelle, afin d'accomplir ses tâches habituelles plus rapidement / avec moins de ressources. Et de jouir de la différence (ex: plus de temps libre). L'idée étant que l'employeur ne le sache pas. Car il ajustera vraisemblablement les choses. Soit en augmentant la quantité de travail à fournir par l'employé. Soit en supprimant un collègue.
L'idée est bien belle mais comme je l'ai montré plus haut, il faut un peu de réalisme car cela va finir par se voir.
Vegan a écrit :Soit en développant l'entreprise (conquête de nouveau marché) ou les résultats (augmentation de la marge de profit).
Réflexion totalement fausse au niveau Macro-économique. Si une entreprise conquière de nouveau marché, cela veut dire que les autres en perdent et donc licencieront.
Vegan a écrit : Effectivement, si un employé parvient à fournir le travail de 5 personnes (en recrutant des assistants virtuels en Inde par ex.), alors cela équivaut un peu à une délocalisation, à une "immigration virtuelle". Et à une fuite d'argent, car les assistants virtuels dépenseront leurs sous en Inde...
D'où l’intérêt des monnaies nationales qui ont pour but d'éviter l’hémorragie en forçant a avoir un équilibre entre les flux entrant et sortant. L'euro aurait due être la dernière pierre de l'édifice et non l'une des premières. On en voit les conséquences.

Re: SONDAGE - TELETRAVAIL: "j'adore ou boîte de pandore?

Publié : 21 juin 2017
par Vegan
:)

On est d'accord sur l'essentiel. Effectivement, les gains de productivité sont bien trop captés par les plus intelligents, les mieux placés ou les mieux équipés (économiquement parlant) au détriment du prolétariat qui continue à travailler dur (ou à chômer).

Le télétravail optimisé sera peut-être réservé à une élite de cadres astucieux, dans certains secteurs propices, avec l'intelligence et les moyens de dissimuler les astuces d'optimisation. Sinon, l'optimisation se fera à coup d’auto-entrepreneurs et autres sous-traitants payés au lance pierre et jetés dès que le marché se retourne. Au moins, le télétravailleur dissimulateur permet une relative stabilité préférable à la précarité du type que l'on embauche et jette pour un rien. :wink:

Tout le monde ne pourra pas utiliser le télétravail "optimisé" astucieusement, sans se faire chopper. C'est vrai.
Le télétravail (comme l'intelligence artificielle, la robotisation, la mondialisation, la virtualisation ou encore la concentration économique) présente à la fois des avantages et des inconvénients.

Pour ce qui est du développement macro économique de l'activité, il y a aussi la possibilité de croissance. Genre une expansion générale de l'activité et des mutations d'activité. Et plus d'emploi à la clé. Y compris par des emplois "sauvés" qui auraient autrement été absorbés par des pays à meilleure productivité. Seulement, la croissance n'est pas éternelle sur Terre. Et les emplois passent d'une zone à l'autre...

Les cryptomonnaies pourraient révolutionner l'activité capitaliste sur un mode réellement libéral (moins de friction dans les échanges, zéro frais, zéro contrôle, zéro limite, zéro délai). Il y a peut-être là un potentiel de croissance pour que le monde tienne encore quelques années / décennies avant de s'effondrer. (A distinguer du capitalisme de connivence et des mafias parfois qualifié d'ultra libéral. Ce qui est une escroquerie intellectuelle).