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Publié : 05 juin 2008
par did
je suis un ancien " cégétiste ". Quand je suis tombé au chômage, j'ai arreté de cotiser
Mais c'est vrai, que la CGT à une organisation très centralisé. Elle est à l'image du PC.

Pour le choix du syndicat, il faut voir lequel est le plus présent (et qui agis le plus ) dans ta branche.
:wink:

Je dépends le la convention de la métallurgie et je suis dans le 95.

cdt
did

Publié : 05 juin 2008
par carl
Did tu est du 95 ? Alors, salut voisin ! Moi aussi je suis du Val d'Oise.

Chez les métallos c'est plutot la CGT qui domine. A vérifier !

Publié : 05 juin 2008
par carl
L'union syndicale Solidaires affirme ses positions radicales

L'union syndicale Solidaires a affirmé son opposition radicale au gouvernement, dans un paysage syndical en pleine recomposition, avec en point de mire les élections prud'homales de décembre, lors de son congrès qui s'est achevé jeudi.


Pendant trois jours, l'union syndicale, qui comprend principalement les syndicats Sud, s'est posée en alternative face aux grandes confédérations, notamment la CGT et la CFDT. Elle leur reproche de "composer" avec le gouvernement et de vouloir écarter le "syndicalisme de lutte" en soutenant la réforme des règles de représentativité syndicale dans le secteur privé.

Les critères retenus dans le projet du gouvernement sur ce sujet, largement inspirés de la "position commune" signée par CGT, CFDT, Medef et CGPME, n'assurent pas pour l'instant une place à Solidaires parmi les organisations admises dans la négociation sociale, au nombre de cinq actuellement (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC).

"Nous avons renforcé notre détermination à faire reconnaître notre place dans le paysage syndical", s'est réjouie la porte-parole Annick Coupé dans son discours de clôture d'un congrès "tourné vers l'avenir".

Les délégués se sont prononcés en faveur d'un seuil de représentativité à 5% des voix aux élections professionnelles pour les entreprises et les branches, au lieu des 8% prévus par le gouvernement.

A défaut d'une place d'interlocuteur reconnu, l'union syndicale entend légitimer sa place sur le terrain en étendant son implantation, notamment dans le secteur privé.

Solidaires s'est fixé l'objectif ambitieux de rassembler 5% des voix aux élections prud'homales du 3 décembre. Lors des dernières élections en 2002, Solidaires --sous son ancien nom de Groupe des dix-- avait rassemblé 1,51%.

Issue du Groupe des dix créé en 1981 par dix syndicats d'inspiration autonome avant de prendre le nom de Solidaires en 2004, l'organisation revendique aujourd'hui 90.000 adhérents et 43 syndicats et fédérations membres.

"Nous sommes déterminés à tout faire pour mettre un coup d'arrêt à la politique de destruction sociale généralisée du gouvernement et du Medef", a déclaré Annick Coupé, estimant que son mouvement était désormais "mieux armé" pour un "affrontement que l'on n'évitera pas".

Les délégués ont adopté des revendications radicales, comme le salaire minimum à 1.500 euros net par mois, le retour à 37,5 annuités de cotisation pour une retraite à taux plein et l'instauration d'une durée du travail à 32 heures hebdomadaires.

Annick Coupé a appelé à travailler à "l'unité d'action", qui explique notamment sa participation à la journée du 17 juin, aux côtés de la CGT et de la CFDT, contre les projets de réforme de retraite et de remise en cause des 35 heures.

Invité du congrès, le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, s'est "félicité" que Solidaires, seule organisation avec la sienne à s'être joint au mouvement, ait "pris la bonne décision".

Les questions d'organisation ont en revanche suscité de vifs débats, notamment entre deux des syndicats à l'origine du Groupe des dix, SNJ (journalistes) et SNABF (Banque de France), d'une part, et les syndicats Sud et les unions locales, d'autre part, sur la question du droit de vote de ces dernières au comité national.

Afin d'éviter une "crise" interne à quelques mois des prud'homales, les composantes de Solidaires se sont entendues pour constituer un groupe de travail avant un "congrès extraordinaire" sur le sujet dans un an.
Source : Yahoo.fr


SUD, enfin un vrai syndicat de lutte de classes. Maintenant, faudra voir ce que ça donne réellement sur le terrain !

Re : où vont les syndicats?

Publié : 05 juin 2008
par neness77
Réponse : droit dans le mur !!!

Les syndicats sont totalement décrédibilisés en France, d'ailleurs, j'écoutais une vidéo sur Backchich.info où un responsable de la CFTC Métallurgie reconnaissait ouvertement que les syndicats perçoivent du pognon de la part des caisses noires du patronat suite à l'affaire de L'UIMM. C'est édifiant comme aveu et pourtant, ça ne choque même pas le syndicaliste !

Se rend-t'il seulement compte que dans l'histoire, les cocus sont les travailleurs??? Comment voulez-vous avoir confiance dans des gens de cet acabit ? :x

Publié : 07 juin 2008
par maguy
Je viens de trouver cet article qui illustre bien ma pensée, un peu morose en ce moment

Et ils ne lâcheront plus rien !

Sans vouloir « lire dans le marc de café » ou faire de la prédiction à bon marché, on peut en effet conclure, au vu des évènements et de la situation nationale et internationale qu’on est dans une impasse….

La stratégie de luttes sociales adoptées par les organisations syndicales et politiques est totalement obsolète et inefficace et vient une fois encore de le démontrer. C’est une capitulation sur toute la ligne, malgré une soit disante « suspension de l’ action », et la victoire incontestable des libéraux qui sont désormais sûrs qu’ils feront passer toutes leurs mesures.

Pourquoi en sommes nous là et que faire ?

L’AUTISME POLITIQUE ET SYNDICAL

Il n’est pas pensable d’imaginer un seul instant que les organisations syndicales ne pouvaient pas se douter que les actions initiées par elles, grève symbolique et sempiternelles manifestations « de masse », ne serviraient à rien. Pourtant, elles n’ont pas hésité à essayer et à entraîner dans cette aventure sans lendemains des centaines de milliers de salariés, de lycéens et de retraites sur des questions essentielles telles que les conditions de vie et les retraites.

Après avoir organisé la triste fête de la « démonstration de masse », elles laissent les lycéens devant leurs examens, les retraités devant leurs maigres pensions et les salariés devant la perspective d’une durée de vie active insupportable. Et pour couronner le tout, à l’unisson, elles proclament qu’elles sont « particulièrement satisfaites de la mobilisation et de la démonstration ». Mais de qui se moque-t-on ?

L’obstination et l’aveuglement inouïs des militants complète la misère théorique des organisations syndicales et politiques qu’ils cautionnent benoîtement. Ainsi, ces dernières verrouillent aujourd’hui toute possibilité d’avancer vers un changement social.

Les structures politiques et syndicales ont traité et traitent leurs militants exactement comme l’Etat traite le citoyen, en objet utilitaire pour justifier, au nom de ses soit disants intérêts, un système bureaucratique dont ne profitent que quelques uns…. Demandez aux dirigeants de retourner à la base ! Voyez ce que deviennent petit à petit les dirigeants politiques qui disent être à la base !....

Tant que cette situation de bureaucratie politique et syndicale était en adéquation avec une situation sociale et économique « supportable »… progression du pouvoir d’achat, amélioration de la protection sociale, abaissement de l’âge de la retraite, plein emploi,…. le scandale n’était pas criant et les incompétences peu voyantes. Aujourd’hui ce n’est plus le cas… socialement on n’avance plus, on régresse même, et l’avenir est sombre.

L’AUTOROUTE PATRONAL

Dans ces conditions, le patronat, qu’il soit français ou autre, assoiffé de profits, de réduction de coûts, de déréglementation va encore plus instrumentaliser les salariés qui trouveront, voire quémanderont, un travail pour vivre. Salariés qui n’ont plus le moindre instrument efficace de résistance aux agressions des possesseurs du Capital.

Salariés atomisés, livrés pieds et poings liés à un patronat/actionnariat tout puissant qui n’hésite plus à les considérer, sans crainte aucune, comme soumis à ses intérêts.

Après les chemins escarpés d’une contestation sociale qui savait et pouvait arracher des concessions aux profiteurs des richesses produites, c’est aujourd’hui, par notre capitulation et notre incapacité à concevoir une stratégie cohérente de changement social,… une véritable autoroute que nous offrons aux actionnaires du capital.

A lieu de réfléchir à nos erreurs et à envisager la suite, les leaders politiques préparent des congrès, élaborent de nouvelles structures de partis pour faire quoi ? Mobiliser ? Mais en vu de quoi ? Ne cherchez pas,… ils ne le disent pas, mais en vue tout simplement des prochaines échéances électorales. J’exagère ? On prend le pari pour dans quelques mois.

Certains diront, en vue d’une unité, d’une mobilisation, d’un rassemblement populaire… mais concrètement ça veut dire quoi ?

Si c’est se mobiliser comme on le fait depuis quelques années, avec à la clé l’échec de la mobilisation,… ça sert à quoi ?

Si c’est pour faire des actions de démonstration, même de masse, purement spectaculaires et télégéniques,… ça sert à quoi ?

Si c’est pour organiser des manifestations « thérapeutiques », pour exprimer son « ras le bol » et exorciser ses angoisses,… ça sert à quoi ?

Tout cela n’est que des mots destiné à donner l’illusion de la puissance, alimenter l’espoir,… à défaut de trouver une issue.

Le discours purement incantatoire a pris le pas sur l’action. Le drame de l’impuissance collective va se transformer, et se transforme déjà, en « sauve qui peut » individualiste, au grand bonheur du patronat qui n’a déjà plus face à lui une force déterminée et cohérente, mais au contraire une multitude de demandeurs d’emploi près à toutes les compromissions, les capitulations, pour assurer leur subsistance. Le contrat de travail va être, par la déréglementation, individualisé… ce qui va faire évidemment chuter les salaires, la protection sociale individualisée… seuls les riches pourront se soigner, les retraites individualisées par la généralisation de la capitalisation, etc…

Face à cela que vont proposer les politiciens et les syndicats, des manifestations ? des pétitions ? une grève de 24 heures ? des candidats pour les prochaines élections ?

UN AVENIR INCERTAIN

Le désastre politique et social, pour ne parler que d’eux est à notre porte et certains s’amusent à construire, une fois encore, des structures organisationnelles dont nous avons vu depuis un siècle et demi l’inefficacité, à défiler dans l’indifférence de ceux à qui nous nous adressons et à se pavaner dans des médias qui n’ont pour unique mission que de préserver ce système mortifère.

Ce n’est plus une défaite que nous subissons au moment de chaque luttes, mais une capitulation en règle, qui, devant l’aggravation de la situation économique et sociale va se transformer en déroute voire en panique générale.

Contrairement aux fantasmes des organisations politiques et syndicales, qui voient une « force populaire monter », nous assistons en fait à un véritable délitement de l’action collective, de l’action de « résistance ».

La capitulation en ce mois de mai 2008 ( juin ne va voir que de dérisoires répliques du mouvement ) des « leaders autoproclamés » de la contestation sociale cache en fait une véritable faillite politique – celle d’une stratégie obsolète, totalement inadaptée aux exigences de la période.

La soit disante « suspension » du mouvement de contestation sociale, n’est que le cache misère d’une honteuse débâcle,… Qui peut croire en une renaissance du mouvement actuel avec les dirigeants actuels, sur des bases nouvelles, lors de la rentrée de septembre. ?

Les gestionnaires du système savent désormais à qui ils ont à faire et les marges de manœuvres des « contestataires »,… Ils vont arroser financièrement les plus belliqueux : paysans, pêcheurs, routiers, ambulanciers, taxis,… et passer les autres par « pertes et profits », perdre les autres dans des procédures et propositions dans lesquelles plus personnes ne comprend rien… pour finalement en arriver à leurs fins.

L’aggravation de la situation internationale – émeutes de la faim, déclin du pétrole, dérèglement climatique – purs produits d’une système marchand mortifère, sans aucune opposition, à fortiori alternative, sérieuse, va continuer à nous faire courir le risque d’une régression à l’échelle planétaire.

Les « leaders » politiques et autres vedettes médiatiques de tous poils vont, comme si de rien n’était, manœuvrer, intriguer pour le seul objectif qu’ils peuvent imaginer : préparer les prochaines élections européennes. D’ailleurs les manœuvres, dans tous les camps, ont déjà commencé.

Les luttes sociales seront désormais attelées à cette contrainte. En l’absence de toute remise en question de notre part de cette problématique politicienne et électorale, les gestionnaires et actionnaires du capital, n’ont pas trop de soucis à se faire… Ils viennent une fois encore d’en avoir la preuve.

Patrick MIGNARD
Mai 2008



source

A part serrer les poings de rage et courber l'échine, que faire ? Nous avons été trahi car ceux mêmes qui étaient sensés nous défendre :evil:

Publié : 07 juin 2008
par romain23
part serrer les poings de rage et courber l'échine, que faire ? Nous avons été trahi car ceux mêmes qui étaient sensés nous défendre (quote Maguy)

Excellent texte, qui résume bien l'etat des consciences actuelles!

Par contre, rien n'empeche qu'un jour , les gens puissent se rassembler et s'unir ensemble, sans forcément un leader syndical ou politique, pret à se faire mousser. Peut-etre qu'il n'y a pas besoin de " chef" pour faire une revolution!
Mais , je suis une eternelle idealiste, mais , j'y crois, vu la situation explosive que l'on vit.

Publié : 07 juin 2008
par maguy
A part les jacqueries du Moyen-Age, la guerre des farines sous Louis XVI, je me demande s'il y a eu de vraies révolutions populaires, ou alors comme la Commune ou celles de 48 noyées immédiatement dans le sang.
Peut-etre qu'il n'y a pas besoin de " chef" pour faire une revolution!
Il n'y a surtout aucun rassembleur capable de canaliser les colères et les frustrations.

Ils ont bien bossé leurs gens de la com, ils ont divisé la population par âge, caste, métier, statuts au point que personne ne se sente concerné par les problèmes du voisin, alors que tout est lié, pfffff :evil:

Publié : 07 juin 2008
par romain23
Un Exemple de mobilisation reçue dans ma boite Mail.

Préavis de grève national le lundi 16 Juin 2008.
Il n'y a qu'une façon de faire pression : la MOBILISATION de tous les automobilistes Français qu'y on vu leur 'budget' gasoil - essence être multiplié par 2 ou 3 en 6 mois !
Comme à chaque révolution, ce qui fait notre force c'est notre nombre.
Nous allons bloquer la France entière et prendre le gouvernement en otage !!
Qui : Tous les automobilistes FRANCAIS.
Quoi : Blocage des routes, autoroutes, chemin de fer...
Comment: Des centaines de voiture à l'arrêt sur toutes les routes de Francedevrait marcher aussi bien que des camions, des tracteurs ou des bateaux.
Pourquoi : Le gasoil à 1€.
Grâce à internet, ce mail peut faire le tour de France en quelques minutes,alors au boulot les 'Vache à lait', faite marcher le 'Transférer ce mail'
Bonne chance à tous.



Publié : 07 juin 2008
par maguy
Mmmouais :roll:

Au moins, on roule moins, on pollue moins et on consomme moins, surtout dans les hypermarchés forcément en dehors des villes.

Je ne crois pas du tout à ce genre d'actions, désolée :?

Et en plus, ce seront de nouveau les automobilistes contre les usagers autres qu'en voiture, donc ils veulent encore DIVISER.

Publié : 07 juin 2008
par maguy
Les lamentations du pôv' c...hérèque, vraiment lamentable :lol:

c'est par là

Allez, un extrait je ne résiste pas

Ahurissant, mais tellement révélateur, l’article du secrétaire général de la CFDT paru dans "le Monde" du 6 juin 2008, intitulé « Pourquoi le gouvernement traite-t-il le dialogue social par le mépris ? » ! M. Chérèque avait déjà été obligé, le 20 novembre 2007, de s’enfuir à toutes jambes d’une manifestation syndicale contre la réforme des régimes spéciaux de retraite ; un groupe de manifestants qui ne lui pardonnaient pas ses appels à mettre fin à la grève, l’avaient pris à partie aux cris de “Chérèque avec les patrons”, “Sarkozy-Chérèque même combat”. (1)


Le voici en train de gémir maintenant pour s’être fait rouler comme un bleu par le gouvernement au sujet de la déréglementation du temps de travail, insidieusement inscrite « à titre expérimental » dans un accord entre CGT, CFDT et les principaux syndicats patronaux, qui portait sur la représentativité syndicale. Le gouvernement entend en fait que, loin d’être expérimentaux les dépassements du « contingent conventionnel d’heures supplémentaires prévu par l’article 17 de la position commune » deviennent la règle. Adieu les 35 heures


Ah ch'avais pas, j'avais pas vu, qu'est ce que je suis kon :evil:

Tu parles de syndicats à la mords-moi-le... :wink:

Publié : 08 juin 2008
par carl
Les tristes lamentations de Chéréque (CFDT)

Citation :
Les tristes lamentations du secrétaire général de la CFDT devant « le mépris » gouvernemental

Ahurissant, mais tellement révélateur, l’article du secrétaire général de la CFDT paru dans "le Monde" du 6 juin 2008, intitulé « Pourquoi le gouvernement traite-t-il le dialogue social par le mépris ? » ! M. Chérèque avait déjà été obligé, le 20 novembre 2007, de s’enfuir à toutes jambes d’une manifestation syndicale contre la réforme des régimes spéciaux de retraite ; un groupe de manifestants qui ne lui pardonnaient pas ses appels à mettre fin à la grève, l’avaient pris à partie aux cris de “Chérèque avec les patrons”, “Sarkozy-Chérèque même combat”. (1)



Le voici en train de gémir maintenant pour s’être fait rouler comme un bleu par le gouvernement au sujet de la déréglementation du temps de travail, insidieusement inscrite « à titre expérimental » dans un accord entre CGT, CFDT et les principaux syndicats patronaux, qui portait sur la représentativité syndicale. Le gouvernement entend en fait que, loin d’être expérimentaux les dépassements du « contingent conventionnel d’heures supplémentaires prévu par l’article 17 de la position commune » deviennent la règle. Adieu les 35 heures !

Naïveté ou aveuglement ?

Le secrétaire général de la CFDT crie à la trahison gouvernementale en protestant de la pureté de ses intentions de syndicaliste engagé dans un bouleversement « historique », dit-il, visant à remplacer « l’affrontement et la méfiance » par « le dialogue social et la recherche de compromis ». Faut-il qu’il soit naïf ou aveugle pour ne pas se rendre compte que tout ce qu’on lui offre de négocier c’est le démantèlement du contrat social établi par le programme du Conseil national de la Résistance de 1945. Certains responsables patronaux ne s’en cachent même pas. (2)

Du coup, il ne perçoit pas l’ironie de la présidente du MÉDEF qui, dit-il encore pour s’en réjouir, a joint sa voix à la sienne pour se plaindre du non-respect par le gouvernement de l’accord intersyndical. Elle a, en effet, l’élégance de ne pas se réjouir trop ouvertement que la mariée soit si belle pour le patronat : il ne faut surtout pas humilier un partenaire si conciliant qui a permis de revenir vers le 19ème siècle quand la limitation de la durée du travail était une priorité.

En revanche, il s’étonne que les autres syndicats qui se sentent floués par le projet des nouvelles règles de représentativité syndicale favorables aux grandes centrales, « tirent à boulets rouges sur la CGT et la CFDT » qui ont accepté de signer ce document. Et il en vient sans rire à reprocher au gouvernement d’avoir « (provoqué) la zizanie entre les organisations syndicales » Sans blague ! Sûr que le gouvernement doit en être affligé ! Comme si ce n’était pas l’objectif de tout pouvoir face à un front syndical !

Un syndicalisme de compagnie

La notion de syndicalisme est devenue bien curieuse dans l’esprit de ce leader syndical. Un petit retour sur l’Histoire romaine lui serait utile : les tribuns de la plèbe qui jouaient grosso modo un rôle comparable de contre-pouvoir, avec droit de veto et immunité dans l’exercice de leurs fonctions, étaient systématiquement ou corrompus ou assassinés par les patriciens. Qu’on se souvienne des deux frères Tiberius et Caius Gracchus ! On reste donc confondu par les croyances ingénues que le secrétaire général de la CFDT affiche sans craindre de se discréditer davantage.

1- Croire à la négociation sans rapport de forces favorable
Il se flatte de vouloir développer « la culture du dialogue et de la négociation ». Or, il semble l’oublier, cette culture ne se décrète pas : elle se pratique et éventuellement s’inscrit dans la durée pourvu qu’un rapport de forces équilibré y contraigne les parties. Il faut croire que le gouvernement a jugé que le rapport de forces lui était favorable pour oser ce coup de force.

Un responsable syndical peut-il être pris au dépourvu à ce point ? Il est vrai qu’une vie douillette de permanent, érigé en interlocuteur des princes, avec voiture de fonction et chauffeur, qu’il y ait ou non « fluidification sociale » à la UIMM, ne prédispose pas à la méfiance envers le pouvoir qui a toute raison de chérir un auxiliaire aussi empressé. Mais il arrive que le rapport de forces qui importe seul au pouvoir, conduise celui-ci à quelques brutalités sans égards pour le délicieux partenaire syndical qu’il était devenu. Est-ce nouveau ?

2- La recherche insensée du compromis
Étonnante aussi ce que devient dans l’esprit d’un apparatchik la définition d’ « un syndicat responsable » quand on l’entend dénoncer « des syndicats peu responsables parce que peu responsabilisés, adoptant une attitude de rejet plutôt que de recherche de compromis. » On ne saurait mieux diagnostiquer ce qui fait la faiblesse de ce syndicalisme de compagnie dont a profité aussitôt le gouvernement car un syndicat responsable, selon M. Chérèque, écarte le rejet et privilégie le compromis.

Bien au contraire, l’irresponsabilité d’un syndicat au regard des intérêts de ses adhérents n’est-elle pas dans la recherche insensée du compromis à tout prix quand tout ou presque est à rejeter ? Il est pathétique d’entendre le secrétaire général de la CFDT reprocher au gouvernement de « (renvoyer les syndicats) à (leurs) banderoles » et à « une seule posture possible, celle de la contestation ». N’est-ce pas la fonction même d’un contre-pouvoir dont ce leader syndical a oublié jusqu’à l’idée ? Et pour cause, sa dernière manif lui a laissé un souvenir cuisant.

On le comprend. Le pauvre homme ne sait plus à quel saint se vouer. D’un côté, des manifestants le huent, et de l’autre, le pouvoir se moque de lui. Ce n’est peut-être pas plus mal. Qui sait si ne vont pas enfin s’ouvrir des yeux qui restaient rigoureusement fermés depuis des années sur les atteintes aux droits de la Personne et sur la suppression méthodique des moyens légaux de les prévenir ou de les réprimer, de la négociation au recours juridictionnel ? Tantôt la loi a été vidée de son contenu, tantôt elle a été rendue inoffensive, tantôt elle n’a pas été appliquée. Cette nouvelle ruse gouvernementale peut être salutaire si elle contraint le syndicalisme fourvoyé dans une illusoire alliance de l’eau et du feu , à abandonner le rôle de supplétif du pouvoir pour retrouver celui de contre-pouvoir qui est le sien. Paul Villach



(1) « Chérèque fuit en courant une manifestation syndicale : image symbolique du conflit ? » , AGORAVOX, 21 novembre 2007.

(2) Dans Challenge du 4 octobre 2007, Denis Kessler écrit notamment :
« Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !
Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. (…) Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…

A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »

Publié : 08 juin 2008
par tristesir
Il n'y a surtout aucun rassembleur capable de canaliser les colères et les frustrations.
Les hommes (femmes) providentiel(le)s on devrait s'en méfier.

Contre un mouvement qui cherche à isoler les gens et les laisser sans défense seuls contre leur exploiteurs, la venue de l'homme (femme) providentiel(le) me semble s'inscrire dans ce mouvement.

Publié : 08 juin 2008
par maguy
Les hommes (femmes) providentiel(le)s on devrait s'en méfier
Bien sûr Tristesir je me méfie du nouveau messie qui va s'annoncer :lol:

J'ai vraiment du mal à me reconnaitre dans aucun mouvement.

J'y peux rien, je n'ai définitivement pas l'instinct grégaire :wink:

Et puis le "suivez-moi, je suis le sauveur, demain on rase gratis" je n'y crois pas, pas confiance :evil:

Publié : 08 juin 2008
par serenity
"Les gestionnaires du système savent désormais à qui ils ont à faire et les marges de manœuvres des « contestataires »,… Ils vont arroser financièrement les plus belliqueux : paysans, pêcheurs, routiers, ambulanciers, taxis,… et passer les autres par « pertes et profits », perdre les autres dans des procédures et propositions dans lesquelles plus personnes ne comprend rien… pour finalement en arriver à leurs fins".


Totalement d'accord avec cette analyse et la conclusion qui en découle (les lignes ci-dessus recopiées).

Systématiquement, les secteurs qui s'en sortent financièrement sont ceux qui ont les moyens logistiques de pouvoir paralyser le pays...

Serenity.

Publié : 08 juin 2008
par Monolecte
serenity a écrit :"Les gestionnaires du système savent désormais à qui ils ont à faire et les marges de manœuvres des « contestataires »,… Ils vont arroser financièrement les plus belliqueux : paysans, pêcheurs, routiers, ambulanciers, taxis,… et passer les autres par « pertes et profits », perdre les autres dans des procédures et propositions dans lesquelles plus personnes ne comprend rien… pour finalement en arriver à leurs fins".


Totalement d'accord avec cette analyse et la conclusion qui en découle (les lignes ci-dessus recopiées).

Systématiquement, les secteurs qui s'en sortent financièrement sont ceux qui ont les moyens logistiques de pouvoir paralyser le pays...

Serenity.
Le corollaire de cette "découverte", c'est que la grève générale reste encore l'arme fatale du bras de fer social : sans notre travail, ils ne sont plus rien... ils le savent très bien et font de grands efforts pour que nous ne nous rendons compte de rien!