Yves a écrit :Pour répondre à Chomist (avec beaucoup de retard, mille excuses)

Ce n'est pas bien grave, nous avions eu l'occasion d'échanger sur ce sujet.
Ce que je note dans cette histoire, c'est que seule la violence paie. Je ne l'encourage pas - je déplore que les Français aient à en arriver là - mais je constate ...
S'il n'y avait pas eu de voitures brûlées avenue Foch ("sous les fenêtres de l'oligarchie", pour reprendre ton expression), s'il n'y avait pas eu Le Puy-en-Velay, pas eu un hôtel particulier incendié place de l'Etoile ... rien n'aurait été obtenu en termes de doublement de prime à la conversion, "augmentation"

des salaires, suspension de mesures scélérates en ce début d'année ... Tout ceci étant évidemment très insuffisant, quand il n'y a pas purement et simplement anguille sous roche dans les mesures annoncées.
Dans le même sens, qui obtient les bonnes grâces du pouvoir, qui s'attire l'oreille attentive des dirigeants ?
- Cégétistes victimes d'un plan social et menaçant de déverser des substances polluantes dans la rivière juste derrière l'usine qui menace de fermer
- Gros bras séquestrant l'équipe dirigeante dans son bureau du siège social
- "Jeunes des banlieues" lors des émeutes
- Pondeuses professionnelles avec leur poussettes qui débordent, et qui chouinent, qui gueulent, qui menacent ... dans tous les CCAS de France du 1er janvier au 31 décembre pour avoir un logement HLM plus grand, des chèques alimentation, ou une quelconque subvention ... nous avons toutes et tous à l'esprit des exemples du même acabit.
A contrario, qui n'obtient jamais rien ?
- Militaires (strict devoir d'obéissance statutaire, absence de droit de grève et, jusqu'à une époque récente, pas de droit à la syndicalisation). A comparer avec nos amis policiers, comparaison instructive ...
- Chômeurs (pas de conscience de groupe, pas d'organisation de défense digne de ce nom dans le paysage institutionnel actuel des contre-pouvoirs, et surtout capacité quasi inexistante à se mobiliser)
- Diplômé(e)s (pour le mensonge d'Etat relatif à leur situation professionnelle prétendument meilleure, voir les posts de Zorro et les miens sur nos secteurs respectifs, je ne suis pas sûr que dans la com, que tu connais bien, la situation soit très différente). Ah ça c'est sûr, en baissant en permanence son froc devant les tenants du système (auxquels tout diplômé(e) s'identifie en pensant faire partie de l'élite de la Nation), en niant le Grand Déclassement/Grand Remplacement pour "faire bien" dans les concours administratifs ou au Rotary Club local, en considérant que la lutte bouuuuuuu ... c'est sale, on n'arrive pas à grand chose !!!
Moralité : il n'y a qu'en tapant du poing sur la table qu'on obtient. Qu'on se le dise ... Les élites voudraient-elles dégoûter de leur chère démocratie représentative qu'elles ne s'y prendraient pas autrement.