Re: portons plainte
Publié : 24 avr. 2009
On interdit toute pensée de partage. Le pire est que beaucoup d'entre nous ne se pose plus la question. Et nous les regardons s'amuser devant nous, qui rentrons d'une journée d'humiliation, à faire gagner à un clanpin,
(quote Roland 58)
La compassion est un sentiment democratique. Comme l'avait fait remarqué Tocqueville, les modernes " se devouent rarement les uns pour les autres;mais ils montrent une compassion générale pour tous les membres de l'espèce humaine.... A mesure, que les peuples deviennent plus Semblables les uns aux autres, ils se montrent réciproquement plus compatissants pour leur misère, et, le droit des gens s'adoucit.Ce sentiment prolonge naturellement l'egalité des individus. Puisque les hommes jouissent formellement des mèmes droits, ils doivent aussi bénéficier de la meme sollicitude:la compassion est donc à la fois cause et conséquence de la démocratie.
De manière sincère ou calculée , notre époque se montre bruyamment compatissante. Comme valéry Giscard d'Estaing l'avait pressenti lors du débat de l'entre deux tours de la présidentielle de 1974, le politique doit montrer qu'il jouit du monopole du coeur. Les campagnes se gagnent desormais à grand coup de " fracture sociale" ou de COMPASSIONATE CONSERVATISM aux Etats Unis.
Bien sur, une société refusant la compassion ressemblerait à celles qu'on decrites, en leur temps, Soljenitsyne ou Primo Levi. L'enfer ignore la compassion ; lui concéder le premier role permettra -t-il pour autant de construire un paradis? Il est permis d'en douter. Si certaines qualités sont indispensables pour nous permettre de mener une vie douce, elles peuvent etre nocives si elles deviennent les carastéristiques principales d'un état: c'est notamment le cas de la compassion.
Une société reposant sur ce principe pourrait devenir une sorte de nouveau despotisme, dont tocqueville redoutait l'avènement. Parmi les fléaux qu'il craignait pour les temps futurs, il imaginait un pouvoir immense' , à la fois prévoyant, doux et omniprésent , reduisant chaque nation à " n'etre plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger"; ce pouvoir serait tellement bienveillant vis à vis de ses sujets qu'il chercherait par tous les moyens à leur oter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre".
Le spectacle de " notre société des victimes" donne à ces paroles un écho prophétique!
Réalisant une prophétie biblique, les derniers seront devenus les premiers.
La victime justifie tout: c'est en son nom que l'on mène une guerre contre l'Irak ou bien celle contre les pédophiles.
Naguère oubliée de l'histoire, la victime aujourd'hui est devenue une categorie sociale instrumentalisée.
Engendrée par l'humanisme, la société des victimes conduit au victimisme.Dans l'humanisme, c'est l'homme qui est la mesure de toute chose; dans le victimisme , c'est la victime qui ne peut etre tenue pour responsable d'une évolution qui la depasse et la rend innocente.
Le consensus compassionnel en vient à constituer une menace pour la democratie.""""
Extrait du livre de Guillaume Erner . La société des victimes . Ed La Découverte.
(quote Roland 58)
La compassion est un sentiment democratique. Comme l'avait fait remarqué Tocqueville, les modernes " se devouent rarement les uns pour les autres;mais ils montrent une compassion générale pour tous les membres de l'espèce humaine.... A mesure, que les peuples deviennent plus Semblables les uns aux autres, ils se montrent réciproquement plus compatissants pour leur misère, et, le droit des gens s'adoucit.Ce sentiment prolonge naturellement l'egalité des individus. Puisque les hommes jouissent formellement des mèmes droits, ils doivent aussi bénéficier de la meme sollicitude:la compassion est donc à la fois cause et conséquence de la démocratie.
De manière sincère ou calculée , notre époque se montre bruyamment compatissante. Comme valéry Giscard d'Estaing l'avait pressenti lors du débat de l'entre deux tours de la présidentielle de 1974, le politique doit montrer qu'il jouit du monopole du coeur. Les campagnes se gagnent desormais à grand coup de " fracture sociale" ou de COMPASSIONATE CONSERVATISM aux Etats Unis.
Bien sur, une société refusant la compassion ressemblerait à celles qu'on decrites, en leur temps, Soljenitsyne ou Primo Levi. L'enfer ignore la compassion ; lui concéder le premier role permettra -t-il pour autant de construire un paradis? Il est permis d'en douter. Si certaines qualités sont indispensables pour nous permettre de mener une vie douce, elles peuvent etre nocives si elles deviennent les carastéristiques principales d'un état: c'est notamment le cas de la compassion.
Une société reposant sur ce principe pourrait devenir une sorte de nouveau despotisme, dont tocqueville redoutait l'avènement. Parmi les fléaux qu'il craignait pour les temps futurs, il imaginait un pouvoir immense' , à la fois prévoyant, doux et omniprésent , reduisant chaque nation à " n'etre plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger"; ce pouvoir serait tellement bienveillant vis à vis de ses sujets qu'il chercherait par tous les moyens à leur oter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre".
Le spectacle de " notre société des victimes" donne à ces paroles un écho prophétique!
Réalisant une prophétie biblique, les derniers seront devenus les premiers.
La victime justifie tout: c'est en son nom que l'on mène une guerre contre l'Irak ou bien celle contre les pédophiles.
Naguère oubliée de l'histoire, la victime aujourd'hui est devenue une categorie sociale instrumentalisée.
Engendrée par l'humanisme, la société des victimes conduit au victimisme.Dans l'humanisme, c'est l'homme qui est la mesure de toute chose; dans le victimisme , c'est la victime qui ne peut etre tenue pour responsable d'une évolution qui la depasse et la rend innocente.
Le consensus compassionnel en vient à constituer une menace pour la democratie.""""
Extrait du livre de Guillaume Erner . La société des victimes . Ed La Découverte.