Jean-Luc Mélenchon a retenu la leçon… de ses déconvenues en 2012 (aux présidentielles et face à Marine Le Pen aux législatives). Je l'ai évoqué à de nombreuses reprises ici, il n'a rien à gagner - dans un premier temps - à une confrontation directe avec le FN (très populaire dans les classes… populaires, et chez les jeunes aussi).
Mélenchon a mis de l'eau dans son vin en reprenant à son compte des sujets qui mobilisent les électeurs FN, comme les travailleurs détachés et les immigrés clandestins. Son discours a évolué car ces thèmes constituaient SON plafond de verre. Il est difficile de s'engager en faveur des ouvriers, des chômeurs et des précaires, tout en "acceptant" leur mise en concurrence avec des travailleurs fraîchement arrivés, dont la présence est autorisée sur le territoire (les détachés originaires de l'UE) ou illégale (les clandestins).
Si Mélenchon veut détourner l'électorat populaire de l'attractivité FN, il est contraint de tenir un discours ferme sur l'immigration… et ses dérives.
Quant aux drapeaux rouges remplacés par des drapeaux tricolores, ils s'inscrivent dans la même veine. Placer la France et les Français au cœur de son discours, tout en évitant les "symboles" qui effarouchent plus qu'ils ne mobilisent.