@Dufresne :
Tout cela est quand-même bien compliqué je trouve.
Ce n'est effectivement pas normal. Remplir une déclaration de revenus (d'ailleurs pré-remplie) pour les impôts est souvent plus simple.
Et la prise en compte de l'épargne détenue n'existe pas pour ARE, ASS, AAH, etc.
Là, il faut bien constater que côté Pôle Emploi, les syndicats veillent au grain, et côté AAH, les bénéficiaires (dont je suis) sont
bien plus pugnaces que les allocataires du RSA (et vont voter, eux).
a) Cette histoire de double ponction sur le même produit me semble quand-même un peu limite
C'est l'assurance-vie qui rabote RSA et APL... mais pas deux fois (sauf que certaines CAF ne se gènent pas pour prélever 3 %
plus les intérêts déclarés, car voila, une CAF pourra toujours dire qu'elle ne connait pas la nature de ce qui est déclaré
dans la case "autres ressources".
Moi, je dis que le formulaire est à revoir. Depuis la jurisprudence du Conseil d'Etat qui fait foi de l'été 2017,
tout cela aurait dû changer. Or, ce n'est pas le cas... sauf si l'allocataire réclame son dû, ce qui est bien rare).
Pour ce qui vous concerne, sachez qu'à ce stade les lois et jurisprudences sont claires en la matière, sauf pour la prime d'activité,
où il semble qu'il manque un article de loi sur l'épargne (c'est expliqué dans l'un des deux liens que j'ai donné plus haut), mais, là,
c'est récent. RSA et APL, cela fait plus d'une décennie que cela existe. Donc, dans votre histoire, la partie législative est limpide.
c) J'ai revérifié tout récemment : dans mon département, la CAF, dans le formulaire trimestriel, amalgame toujours de la même façon les Livrets A, LDD etc
et les assurances-vie dans la partie "argent placé". Elle est donc hors-la-loi concernant toutes les personnes qui auraient, par exemple, un simple Livret A
avec 20000 euros dessus, qui serait taxé à 3% l'an alors que la CAF ne devrait déduire que le montant exact des intérêts produits, c'est bien ça ?
OUI. Mais, selon ce qu'on en a vu, si l'allocataire n'a pas déclaré d'intérêt, la CAF dira souvent qu'elle est de bonne foi, car elle ne pouvait pas deviner
que le placement générait des intérêts. C'est presque désopilant

*
Or, pour l'instant, nous n'avons reçu aucun témoignage disant que telle ou telle CAF a mené des démarches pro-actives pour connaître la nature des placements détenus
ET rendre le trop-perçu. Cela ne veut pas dire que cela n'existe pas, mais bon, en l'état chacun en pensera ce qu'il veut.
b) Pouvez-vous svp m'indiquer de quoi il s'agit pour les 4 départements ciblés : j'ai lu que par ailleurs un BRSA se verrait sucrer l'intégralité de son RSA
si cette personne dispose de plus de 22500 euros sur tous ses comptes et livrets etc confondus, est-ce cela auquel vous faisiez allusion ?
Il n'existe pas pour le moment de tels plafonds dans les autres départements ou bien ceci est-il valable partout ?
Un petit nombre de départements, certains politiquement radicalisés sur le sujet du RSA, a effectivement mis en place un plafond d'épargne pour refuser
l'attribution du RSA aux personnes disposant, selon eux, de trop d'épargne. Etant donné que ce dispositif est local, et illégal, le plafond n'est pas le même dans
chaque département, ni même parfois selon que ce soit le "RSA Socle" ou le "RSA Couple". Les 22500 euros se rapportent aux Pyrénées-Orientales, pour le "RSA Socle".
En 2019, cinq départements étaient concernés par le problème : Manche, Orne, Eure, Hérault, Pyrénées-Orientales. Peut-être d'autres, mais on ne sait pas.
Le département de la Manche s'est pris une veste magistrale récemment (2019) au Conseil d'Etat sur le sujet (rejet du pourvoi visant à casser leur condamnation
de première instance). Le reste évolue, mais je n'en dis pas plus pour des raisons de confidentialité (plusieurs contentieux juridiques en cours actuellement).
J'espère que ce dossier sera bouclé courant 2020, pour l'ensemble des départements concernés.
De toutes façons, pour les départements qui persistent après leur condamnation administrative, on dira aux allocataires de se renseigner pour une plainte
contre X éventuelle au Procureur du coin, en plus des démarches administratives.