L'Emploi et le Chômage en Débats

De savoir que nous sommes des millions ne me rassure pas et ne m'aide pas à relativiser. Si j'avais pu être le seul je crois que j'aurai accepté parce qu'au moins des gens qui en ont le pouvoir m'auraient aidé et ça aurait vite changé. Mais vu ce nombre j'ai peur de ne pas faire partie de ceux qui s'en sortiront. Quand on est peu nombreux ça se passe vite, quand on est autant c'est ingérable.

Je suis mort de peur, j'ai tellement peur que ça ne cesse pas avant des années, voir jamais.

J'ai peur de ne plus jamais retrouver mon insouciance et ma joie de vivre d'avant. Peur d'être prisonnier d'une vie que je n'ai pas pu construire comme je le voulais. Et si ça cesse et que nous pouvons enfin retrouver une vie confortable, combien de temps les gens retiendront-ils la leçon ?

J'ai espoir que ça cesse et que ça ne recommence plus jamais ... Ai-je raison ?

Tchouni !

Ya peut être dans ton patelin, une baraque qui fait office de bibliothèque ?
Ils ont peut être, Idées noires, ou Cauchemarrant, de Franquin.... rayon BD
Le gag page 22, mais bon ils sont tous adaptés à ton cas.

Je crois que si tu arrives à rigoler de toi même, tu sera sauvé ...
Sinon j'ai lu dans tes posts, qu'on te proposait une formation en lycée agricole ?
http://www.cneap-nature.fr/lycee-agricole-prive-paris/
et ils en existent aussi des publics dans toute la France, et avec Internat.
et paysagiste, ça payent bien ! ou dans le domaine équestre, ou le pinard ect ....
faut pas voir agricole avec des œillères ....
T'a quand même réussi à nous "faire faire" 5 pages de commentaires !
c'est pas rien

Oui j'ai une bibliothèque. Je n'y vais plus depuis des mois, j'ai perdu le goût de la lecture, j'y arrive plus.

Je n'ose plus rire, je culpabilise sinon, c'est lamentable.

Quant au domaine agricole, c'est pas du tout ma came ! Je ne suis pas fait du tout pour ça, le pire c'est que j'avais appelé le lycée en question, je n'avais pas compris que c'était pour un bac pro agricole et vu la réaction de la responsable pédagogique quand je lui ai dit que j'étais de la ville que j'étais en rase campagne depuis 3 mois elle m'a clairement dit que je n'étais pas fait pour ça vu mon profil.

Et je suis allergique à tout ce qui touche de près ou de loin au jardinage, alors je devrais oublier définitivement cette expérience.

5 pages déjà.

hello, il est rare le nombre de gens qui ont tout réussi. La crise actuelle n'est pas un mythe mais une vraie mer... et pour tout le monde. Ta jeunesse est ta vraie richesse. Regarde les gens qui t'aime et fais de même. Courage moussaillon. Même le malheur a une fin, comme tout d'ailleurs.

Mes parents essaient de relativiser, c'est difficile pour eux je le sais. Mais voilà, le fait qu'ils relativisent m'agace parce que j'ai envie qu'ils extériorisent eux aussi, qu'ils disent que c'est grave, j'ai ... envie d'entendre que ça ne s'arrangera jamais.

Je ne sais pas pourquoi j'ai envie qu'ils me le disent en plus ... Et puis je me sens tellement honteux, mon frère qui ne bossait pas avait droit aux reproches de mon père, pas moi. Le contexte était différent je pense c'était il y a 20 ans ... Mais j'ai honte de cette différence de traitement.

Et quand il me fait un reproche ça me blesse et je m'énerve, de toute façon la colère c'est ma seule protection, si je ne m'énerve plus c'est que c'est la non-retour. Alors au moins quand je m'énerve, je me maintiens "en vie".

Je m'en veux terriblement d'être en colère et de leur montrer, mais je suis sous pression constamment, jamais un répit de quelques heures, je me sens tellement impuissant. Et mes parents ne peuvent rien faire pour m'aider, ça me désole parce que j'ai besoin d'aide, je ne peux pas y arriver seul. Psychologiquement je suis beaucoup trop fragile pour tenir, mais je ne peux pas compter sur leur aide pour que ça cesse, ils n'ont pas ce pouvoir. C'est terriblement effrayant parce que je ne sais pas comment je vais faire pour y arriver seul.

J'ai l'impression que tu fais une dépression.
Je ne suis pas médecin, mais c'est vraiment l'impression que tu me donnes.

Au fait pratiques tu un sport? Ou avait tu un sport que tu aimais bien faire?

Psychologiquement je suis beaucoup trop fragile pour tenir, mais je ne peux pas compter sur leur aide pour que ça cesse

Mais bon sang, tu ne peux pas essayer de compter sur toi-même ? Tu n'es plus un bébé tout de même.

Tes pauvres parents, qui ont aussi leurs soucis vont finir par déprimer aussi...

Le sport serait une solution, ça décrasse les muscles et le cerveau, on peut rencontrer des gens aussi.

Croyez-bien que j'aimerais avoir assez d'estime de moi-même pour compter sur moi, mais bizarrement le chômage me l'a totalement piétinée ! Je ne me sens pas de taille à me prendre les centaines de refus à venir sans broncher voyez-vous ! Et vous ne connaissez pas le lien particulier qui me lie à mes parents, j'étais là quand l'huissier est venu nous mettre encore une fois à la porte, j'étais là quand on s'est retrouvés au camping pour dormir, à l'hôtel un an puis deux mois aussi, je suis là pour les pousser à aller voir le médecin quand ils ont un souci, je leur avance de l'argent régulièrement. L'idée que je parte loin de chez eux les rend malade, et j'ai besoin d'eux auprès de moi, c'est ainsi.

J'ai encore envie d'entretenir l'illusion qu'ils peuvent me protéger, j'ai besoin de sécurité, j'en ai aucune alors je la cherche désespérément là où elle est !

Quant au sport, la salle me coûtait 60€ par mois et la piscine la plus proche est à 16 km. A moins d'errer dans le patelin comme je le faisais parfois, je n'ai pas les moyens de faire du sport, ni l'envie. A part faire de la gym au sol et des haltères, je n'ai aucun autre moyen d'en faire. Et sans envie, on ne fait pas.

Et même si ça décrasse, c'est insuffisant pour moi ! Je continuais à cogiter même en salle de sport. J'ai besoin d'être rassuré sur mon avenir ! Mais personne ne peut le faire réellement, et c'est de ça dont j'ai besoin. D'avoir des réponses, négatives ou pas ! J'ai besoin de savoir.

Même si mes parents m'ont toujours dit qu'ils comprenaient que c'était dur, j'ai honte par rapport à eux. J'ai honte de ne pas y arriver, parce que j'aimerais être indépendant et les aider plus encore.

Mais bon, je postule, au moins je reste actif quelque part. A force ça va donner quelque chose j'espère !

J'ai regardé l'émission de M6 sur le bonheur. C'était pas mal, mais c'est manichéen, gentillet et dégoulinant de bons sentiments ...

Je ne pense pas malheureusement que ça suffise pour que des gens profondément fragilisés par la précarité entre autre puissent aller mieux durablement avec ce type de méthodes, bien que scientifiques. A moins que je me trompe ?.... J'espère !!!

c'est manichéen, gentillet et dégoulinant de bons sentiments ...

Ben oui, quoi, c'est m6...

Ils aiment bien montrer ce genre d'émissions où le chômeur triche, a un intérieur le plus dégueu possible, s'exprime très mal. Une façon de dire à ceux qui ne sont pas encore au chomdu, voila ce qui vous attend si vous ne courbez pas encore l'échine.

Je ne regarde plus ces daubes depuis des années, mais j'imagine aisément le niveau. On peut apprendre un point de tricot ou à bricoler, certainement pas le bonheur.

Là par contre non, le seul qui avait un intérieur crade et le plus aigri était certainement celui qui gagnait le mieux sa vie en plus. Là au moins ça brisait un vieux cliché bien nauséabond. C'est déjà ça.

Malgré tout ça peut être une base ce genre d'exos pour ceux qui veulent essayer d'être plus heureux. Mais pour une personne dépressive ce serait une perte de temps je pense, voir dangereux.

Je pense malgré tout que le bonheur est une multitude d'actions chimiques et d'événements qui les suscitent, seulement les facteurs environnementaux sont là pour que ça fonctionne ... Et c'est l'essentiel.

C'est intéressant, cette question du bonheur, dans la société qui est la nôtre aujourd'hui...Ca peut même être une idéologie parmi d'autres, pour nous convaincre de nous adapter à l'éradication organisée de nos droits les plus élémentaires. Beaucoup de psychiatres, et surtout psychanalystes pensent que le bonheur dépend avant tout de nous, de notre intérieur. Du coup, peu importerait notre richesse, l'intérêt que présente notre travail, si nous sommes très appréciés ou non...C'est en partie vrai, mais en partie seulement...Heureusement, certains ne sont pas dupes et disent depuis quelques temps que la clinique psychiatrique trouve quasiment toute sa source dans la précarité ! (la folie protège...)
Et puis il y a toujours des gens pour nous rappeler la faim dans le monde...Si on mange à sa faim, et qu'on a un toit au dessus de sa tête, alors tout va bien ! Peu importe qu'on gagne seulement le smic voir moins, si on ne sait pas combien de temps on aura du travail ni pour quel salaire, combien de temps les employeurs voudront encore de nous...peu importe qu'on se demande si après demain on pourra encore payer ses factures ou être à la rue...Je n'en suis pas là...mais aujourd'hui je me demande si un jour je serai capable de vivre de nouveau par mes propres moyens, quand je vois le nombre d'offres d'emplois, le nombre de CDD et les salaires qui n'en finissent pas de baisser. Combien de personnes vont encore être obligées de vivre dans leur famille, avec des parents qui ont eux même mangé leur pain noir...Remarquez, ça a un côté pratique remarquez, comme ça on sera sur place pour s'occuper d'eux lorsqu'ils deviendront dépendants

Comment ne pas être mort de peur dans ces conditions ???

C'est pas le genre de topic à lire pour avoir une pêche d'enfer... Vous allez nous démoraliser tout le monde. Tiens, je vais aller voir dans "rions un peu" s'il y a du nouveau...

Personnellement je pense que l'on ne peut pas sauter de joie et être optimiste quand on est précaire ou chômeur. Certains ont préféré relever la tête et se dire qu'ils voulaient vivre à tout prix avec ou sans boulot pour retrouver une vie normale, c'est courageux.

Moi je n'en suis pas arrivé à ce stade, j'espère décrocher un bon cdi avant .....

Je rêve que cette société se rebelle mais en profondeur, que tout le monde dans ce pays décide de mettre un terme à tout ça en se révoltant. Mais on invite les fonctionnaires qui gagnent bien leurs vies pleurer à la tv comme ça on zappe les vacataires et les catégorie C qui touchent pas grand chose et qui en bavent. Les français auraient plus de recul et d'intelligence ça se saurait, mais ils préfèrent constamment taper sur les fonctionnaires ... Merci qui quand on est content d'être admis aux urgences et soigné ? Merci qui quand les leçons sont faites et apprises ? Merci qui quand sur la voie publique il y a un malaise ?

Mon père était fonctionnaire mais il se levait à 4h15 et avait un boulot physique.


Navré Bebert, en ce moment je ne suis pas d'humeur à rire ... Je vis dans l'incertitude donc je ne sais pas comment me comporter : me battre, me résigner, espérer ??? Je n'ai aucune possibilité de me projeter car aucune réponse à mes angoisses. Même si je me sens un peu mieux, mon humeur fluctue énormément.

On vit tous dans l'incertitude... Chomeurs ou pas... Ce qu'il te faut justement c'est apprendre a vivre avec.

Evidemment je comprends la frustration, le desespoir des jeunes qui parfois apres des annees d'etudes se retrouvent au mieux inutiles et au pire exploites. Je pense que ce monde n'en a plus pour tres longtemps et que tu as des chances de connaitre celui d'apres, pas moi compte tenu de mon age. Passe cinquante berges on prend de la distance avec les evenements bons ou mauvais je crois.