Santé : franchises et démantèlement de l'assurance maladie
Franchise médicale: deux associations déposent un recours devant le Conseil d'Etat
Deux associations de défense des malades et handicapés ont déposé mardi un recours devant le Conseil d'Etat pour contester le principe des franchises médicales, qui porte notamment "atteinte à l'accès aux soins".
La Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés (FNATH) et l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (ANDEVA) indiquent dans un communiqué "avoir déposé un recours devant le Conseil d'Etat" contre ces franchises qui "portent atteinte à l'accès aux soins".
Les franchises médicales prévoient que les 45 millions d'assurés sociaux doivent prendre en charge 50 centimes sur chaque boîte de médicaments et par acte paramédical, et deux euros par transport sanitaire. Le montant total de la franchise ne peut pas dépasser 50 euros par an. Mais les personnes souffrant d'une affection de longue durée (ALD), qui pâtissent d'importants restes à charge, doivent l'acquitter, ce que dénoncent plusieurs malades qui se sont mis en grève de soins.
Les deux associations évoquent une décision du Conseil constitutionnel du 13 décembre dernier, qui "émet une réserve sur les franchises médicales en demandant que leur montant fixé par décret ne remette pas en cause les exigences du 11e alinéa du Préambule de la Constitution de 1946". A savoir que la loi "garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé".
"La FNATH et l'ANDEVA demandent au Conseil d'Etat d'appliquer cette réserve: les montants fixés par le décret d'application, combinés aux autres efforts financiers demandés aux assurés sociaux depuis 2004 (...), constituent de véritables obstacles à l'accès aux soins et à la santé pour les millions de personnes démunies".
De plus, les franchises portent "atteinte au droit des victimes du travail", car elles "sont contraires à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales", selon les deux associations. "Elles introduisent au détriment des victimes du travail une différence de traitement avec les autres victimes d'un dommage corporel inacceptable et prohibée". AP
Plus on est malade, plus on va payer...
Plus on est malade, plus on va payer...
Maintenant, ça suffit !
Le Collectif National Contre les Franchises et pour l’Accès aux Soins pour Tous appelle à un rassemblement à la clôture des Etats Généraux de l’Organisation des Soins
vendredi 8 février
16h00
devant le 67 rue du Faubourg St Martin
m° Château d’eau (ligne 4)
Gare de l’Est (lignes 4,5,et 7)
République (lignes 3,5,8,8 et 11)
Pour défendre notre système de santé solidaire, il est urgent de nous mobiliser, nombreux. Malades, familles, médecins, professionnels de la santé, mais aussi tous les citoyens.
Car la maladie, ça peut arriver à tout le monde.
Signez et faites signer la pétition en ligne
* Pourquoi continuer avec le dogme des franchises sur les soins alors que toute franchise entraîne un retard à l’accès aux soins, et a comme conséquence l’augmentation des dépenses de santé consécutive à l’arrivée tardive dans le système de soins( urgences hospitalières notamment) ?
* Pourquoi le gouvernement est-il si réticent à taxer les stock-options dans les mêmes proportions que nos salaires, ce qui rapporterait 3 milliards, et préfère-t-il aller prendre 850 millions dans la poche des malades avec les franchises ?
* Pourquoi cet acharnement (qui n’a rien de thérapeutique !) du gouvernement contre la sécurité sociale ?
La prétendue « responsabilisation » des malades, inventée par Nicolas Sarkozy est non seulement une véritable manipulation mensongère, mais surtout une insulte à tous les malades et à la majorité du peuple attaché au principe de solidarité qui voudrait que chacun puisse bénéficier d’une prévention et des soins de qualité selon le principe fondateur de l’assurance maladie : « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ! »
Le Collectif National contre les Franchises Médicales
* Exige l’abrogation immédiate des franchises sur les soins, véritables « taxes sur les malades »
* Rendra public un livre noir des retards dans l’accès aux soins, rassemblant des témoignages qui nous sont arrivés, et qui montrera comment des mesures telles que les franchises, le démantèlement de l’Aide Médicale d’Etat, les déremboursements massifs de médicaments, font que de plus en plus de malades sont obligés de renoncer aux soins dont ils ont besoin.
* Demande que soit redonnés aux usagers du système de santé, à commencer par les malades et les handicapés, premiers touchés par ces mesures injustes, la parole, la dignité et le droit fondamental à la santé.
* Appelle les associations de malades, de handicapés et d’usagers du système de soins, ainsi que les professionnels de santé, à nous communiquer
Collectif National Contre les Franchises et pour l’Accès aux Soins pour Tous : AC le feu-Act Up Paris-AIDES-Alternative libertaire-Alter Ekolo-Appel contre la Franchise-Association de défense des malades invalides et handicapés (AMI)-Association des Médecins Urgentistes de France (Amuf)-Association Nationale des Médecins Référents (AMedRef)-ATTAC France-CADAC-Collectif féministe Ruptures-Collectif « La Santé n’est pas une marchandise »-UD CGT Paris-CGT de l’administration centrale des Affaires sociales-CGT de l’assistance publique-Collectif des jeunes médecins contre les franchises-Collectif des Médecins Généralistes pour l’Accès aux Soins (CoMéGas)-Comité des familles pour survivre au sida-CNDF-Confédération paysanne-Convergence citoyenne-Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services publics-Coordination des Collectifs unitaires anti-libéraux-Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité- Coordination Femmes Egalité-Femmes solidaires-Fondation Copernic-FSU-Homosexualités et socialisme-LCR-Les Alternatifs-Les Verts-LMDE-L.O.-Mars- Gauche républicaine-Médecins du monde -MJS-Mouvement français pour le planning familial-Mouvement jeunes communistes de France (MJCF)-Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP)-MRC-Mutuelle générale de l’équipement et des territoires (MGET)-Mutuelle nationale des fonctionnaires des collectivités territoriales(MNFCT)-Onsil -PCF-PS-PCOF-PRCF-PRS-Résistance sociale-Sidaction-SNCDS-SNES-SNICS-FSU-Snuipp-FSU-Sud Education-Syndicat de la Médecine Générale (SMG)-Syndicat des médecins inspecteurs de santé publique (SMISP)-Syndicat national des médecins de PMI(SNMPMI)-Syndicat national des professionnels de santé au travail(SNPST)-Union confédérale des médecins salariés de France (UCMSF)-Union des étudiants communistes (UEC)- Union des Familles laïques (UFAL)-Union fédérale Sud Protection Sociale-Union fédérale Sud Santé Sociaux-Union nationale alternative mutualiste (UNAM)- Union nationale des étudiants de France (UNEF)-Union nationale des groupements mutualistes solidaires (UNGMS)-Union nationale des retraités et des personnes âgées (UNRPA)-Union syndicale de la psychiatrie (USP)-Union syndicale des médecins de centre de santé(USMCS)-Union syndicale Solidaires.
Maintenant, ça suffit !
Le Collectif National Contre les Franchises et pour l’Accès aux Soins pour Tous appelle à un rassemblement à la clôture des Etats Généraux de l’Organisation des Soins
vendredi 8 février
16h00
devant le 67 rue du Faubourg St Martin
m° Château d’eau (ligne 4)
Gare de l’Est (lignes 4,5,et 7)
République (lignes 3,5,8,8 et 11)
Pour défendre notre système de santé solidaire, il est urgent de nous mobiliser, nombreux. Malades, familles, médecins, professionnels de la santé, mais aussi tous les citoyens.
Car la maladie, ça peut arriver à tout le monde.
Signez et faites signer la pétition en ligne
* Pourquoi continuer avec le dogme des franchises sur les soins alors que toute franchise entraîne un retard à l’accès aux soins, et a comme conséquence l’augmentation des dépenses de santé consécutive à l’arrivée tardive dans le système de soins( urgences hospitalières notamment) ?
* Pourquoi le gouvernement est-il si réticent à taxer les stock-options dans les mêmes proportions que nos salaires, ce qui rapporterait 3 milliards, et préfère-t-il aller prendre 850 millions dans la poche des malades avec les franchises ?
* Pourquoi cet acharnement (qui n’a rien de thérapeutique !) du gouvernement contre la sécurité sociale ?
La prétendue « responsabilisation » des malades, inventée par Nicolas Sarkozy est non seulement une véritable manipulation mensongère, mais surtout une insulte à tous les malades et à la majorité du peuple attaché au principe de solidarité qui voudrait que chacun puisse bénéficier d’une prévention et des soins de qualité selon le principe fondateur de l’assurance maladie : « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ! »
Le Collectif National contre les Franchises Médicales
* Exige l’abrogation immédiate des franchises sur les soins, véritables « taxes sur les malades »
* Rendra public un livre noir des retards dans l’accès aux soins, rassemblant des témoignages qui nous sont arrivés, et qui montrera comment des mesures telles que les franchises, le démantèlement de l’Aide Médicale d’Etat, les déremboursements massifs de médicaments, font que de plus en plus de malades sont obligés de renoncer aux soins dont ils ont besoin.
* Demande que soit redonnés aux usagers du système de santé, à commencer par les malades et les handicapés, premiers touchés par ces mesures injustes, la parole, la dignité et le droit fondamental à la santé.
* Appelle les associations de malades, de handicapés et d’usagers du système de soins, ainsi que les professionnels de santé, à nous communiquer
Collectif National Contre les Franchises et pour l’Accès aux Soins pour Tous : AC le feu-Act Up Paris-AIDES-Alternative libertaire-Alter Ekolo-Appel contre la Franchise-Association de défense des malades invalides et handicapés (AMI)-Association des Médecins Urgentistes de France (Amuf)-Association Nationale des Médecins Référents (AMedRef)-ATTAC France-CADAC-Collectif féministe Ruptures-Collectif « La Santé n’est pas une marchandise »-UD CGT Paris-CGT de l’administration centrale des Affaires sociales-CGT de l’assistance publique-Collectif des jeunes médecins contre les franchises-Collectif des Médecins Généralistes pour l’Accès aux Soins (CoMéGas)-Comité des familles pour survivre au sida-CNDF-Confédération paysanne-Convergence citoyenne-Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services publics-Coordination des Collectifs unitaires anti-libéraux-Coordination Nationale des Comités de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité- Coordination Femmes Egalité-Femmes solidaires-Fondation Copernic-FSU-Homosexualités et socialisme-LCR-Les Alternatifs-Les Verts-LMDE-L.O.-Mars- Gauche républicaine-Médecins du monde -MJS-Mouvement français pour le planning familial-Mouvement jeunes communistes de France (MJCF)-Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP)-MRC-Mutuelle générale de l’équipement et des territoires (MGET)-Mutuelle nationale des fonctionnaires des collectivités territoriales(MNFCT)-Onsil -PCF-PS-PCOF-PRCF-PRS-Résistance sociale-Sidaction-SNCDS-SNES-SNICS-FSU-Snuipp-FSU-Sud Education-Syndicat de la Médecine Générale (SMG)-Syndicat des médecins inspecteurs de santé publique (SMISP)-Syndicat national des médecins de PMI(SNMPMI)-Syndicat national des professionnels de santé au travail(SNPST)-Union confédérale des médecins salariés de France (UCMSF)-Union des étudiants communistes (UEC)- Union des Familles laïques (UFAL)-Union fédérale Sud Protection Sociale-Union fédérale Sud Santé Sociaux-Union nationale alternative mutualiste (UNAM)- Union nationale des étudiants de France (UNEF)-Union nationale des groupements mutualistes solidaires (UNGMS)-Union nationale des retraités et des personnes âgées (UNRPA)-Union syndicale de la psychiatrie (USP)-Union syndicale des médecins de centre de santé(USMCS)-Union syndicale Solidaires.
"Un aveuglement face aux inégalités sociales de santé", entretien avec Didier Fassin, directeur d’études à l’EHESS
le 8 février 2008
La cécité face aux inégalités sociales de santé est partagée par tous, pour différentes raisons sociales et politiques. Un entretien avec Didier Fassin, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, paru dans le numéro 39 de la Revue Pratiques.
Pratiques : Quels sont les facteurs sociologiques et politiques qui font que la société française tolère autant les difficultés d’accès aux soins et les inégalités sociales ?
Didier Fassin : Deux confusions semblent en fait souvent s’opérer : entre soins et santé d’une part, entre inégalités et pauvreté d’autre part. En France, on a tendance à assimiler soins et santé, à accentuer la corrélation entre problèmes de santé et difficultés d’accès aux soins, or on a intérêt à les séparer car ils relèvent d’une logique différente. Les inégalités sociales de santé sont en France parmi les plus élevées d’Europe de l’Ouest (l’écart d’espérance de vie à 35 ans des hommes selon leur catégorie socioprofessionnelle est le plus important atteint neuf années), alors que l’efficacité du système de soins est très bien évaluée (il est au premier rang du classement de l’Organisation mondiale de la santé). C’est dire que les deux réalités – la santé et les soins – ont une large autonomie l’une par rapport à l’autre : un pays peut avoir un bon système de soins et des inégalités de santé très profondes.
Par ailleurs, on constate en France une tendance structurelle des politiques : d’un côté, on produit davantage d’inégalités sociales, notamment par les politiques fiscales mais aussi de l’éducation et de l’emploi, et de l’autre, on s’attaque à la pauvreté extrême, comme c’est la mission du Haut Commissaire chargé de ces questions. Autrement dit, on déconnecte les deux phénomènes : on se soucie de moins en moins de justice sociale, mais on développe les programmes d’assistance. Ce décalage est caractéristique de toutes les politiques libérales dont on constate qu’elles finissent par se retourner aussi contre les pauvres, accusés de contribuer à leur propre misère ou de tricher avec les fonds de la solidarité publique, comme on vient de l’entendre à propos des chômeurs.
Or, lorsqu’on examine les statistiques de mortalité, on se rend compte qu’elles indiquent non pas une rupture entre les riches et les pauvres, mais bien un gradient continu des cadres supérieurs aux ouvriers non qualifiés, en passant par toutes les catégories intermédiaires : les inégalités l’emportent sur la pauvreté si l’on peut dire. Ces réalités sont largement méconnues et même pour une part occultées.
De quoi sont faites les inégalités sociales de santé ?
Améliorer son état de santé, cela ne dépend pas seulement du domaine des soins : obtenir un logement décent, une meilleure éducation, un accès à l’emploi, des conditions correctes de travail, ce sont des facteurs bien plus déterminants. Ce qui ne veut pas dire que l’accès aux soins soit sans importance. En fait, plus que pour ses conséquences sur la santé, l’accès aux soins doit être défendu en tant que droit. Et c’est précisément cette dimension qu’on perd de vue quand on avance des mesures pour financer la Sécurité sociale comme le forfait hospitalier ou la franchise médicale dont il s’agit moins de contester le bien-fondé dans l’absolu que le fait qu’en l’appliquant à tous, on ne pénalise que les plus pauvres, les excluant du droit à des soins. La conséquence, c’est qu’ils renoncent à des soins ou n’achètent pas des médicaments. Parfois, ils viennent se faire soigner à l’hôpital parce que il n’y a pas d’argent à avancer et sont surpris par le montant de la facture reçue ensuite qu’ils n’arrivent pas à régler.
Pourquoi cette cécité générale sur l’importance des déterminants sociaux de la santé et sur les inégalités ?
Quand on interroge les gens sur les inégalités de santé, en effet, il est rare qu’ils parlent des conditions de vie ; ils évoquent soit des inégalités innées, soit des inégalités de soins. Le social est absent de leur discours. Cet aveuglement affecte du reste presque tout le monde, les profanes, nos gouvernants, et même nombre de ceux qui réfléchissent sur le système de société et de santé.
Il semble aller de soi que la santé est en rapport avec la médecine : quand on est malade, on va chez le médecin ; la santé, c’est donc son affaire. A ce raisonnement spontané, s’ajoutent le discours et les pratiques des médecins eux-mêmes qui défendent toujours leur métier en affirmant qu’ils sont les garants de l’état de santé de leurs concitoyens. Or c’est différent d’être efficace sur un individu et sur une population globale. Ce n’est pas faire injure aux médecins que de constater que leur action influe relativement peu sur les indicateurs de santé publique.
Dans cette cécité, il faut aussi tenir compte de l’histoire de la Sécurité sociale : depuis 1945, et même avant, ce sont les luttes et les mouvements sociaux qui ont permis que la population ait un accès aux soins de plus en plus étendu. C’est un sentiment partagé par les syndicats, les mutuelles, les travailleurs, qui y voient à juste titre une conquête sociale, non spécifique à la France, mais sans doute accentuée dans ce pays, où cela a une force toute particulière. Or là encore, l’assurance maladie n’est qu’un élément dans la production de l’état de santé de la population, et de surcroît relativement modeste.
Troisième raison d’aveuglement, en France les déterminants sociaux et les inégalités sociales de santé ne font que très peu l’objet d’études scientifiques et ne sont pas non plus l’objet de débats publics. Beaucoup moins que dans les pays anglo-saxons, où ce sont des questions portées dans l’espace politique. En France, jamais, sauf peut-être en 2003 lors de la canicule, on ne parle d’inégalités de santé. Et moins encore d’inégalités sociales.
La « bonne » couverture sociale autoriserait l’absence de conscience des inégalités ?
Je ne conteste pas la Sécurité sociale, ni les progrès en termes de couverture sociale, encore que, au cours des dernières années, on en a rabattu sur le niveau de couverture sociale. Si on bénéficie de son extension à quasiment 100 % de la population, en revanche sa profondeur n’a cessé de régresser. Autrement dit ce qui reste à payer pour le patient ou sa mutuelle a augmenté. Or là encore, pour les personnes à faibles revenus, mais au-dessus des minima sociaux, l’absence de mutuelle signifie qu’elles ont à leur charge un ticket modérateur dont la valeur croît sans arrêt. Dire qu’on va « responsabiliser » les gens en les faisant payer une franchise médicale comme on leur a demandé hier de s’acquitter d’un forfait hospitalier, c’est donc simplement oublier que l’on paye déjà – ou plutôt que les pauvres paient déjà.
C’est un discours classique : ce sont toujours les comportements des malades, et notamment des plus nécessiteux - que l’on fustige - sans s’interroger sur le système de soins. Lorsqu’on a posé la question de l’engorgement des services d’urgence dans les hôpitaux il y a quelques années, on a dit que les malades profitaient de l’hôpital. On n’a pas parlé de la qualité des plateaux techniques, ni de la disponibilité des professionnels, bien meilleurs dans les hôpitaux qu’en ville, où les médecins ne travaillent souvent pas le soir et le week-end et, du reste, tendent de plus en plus à refuser les bénéficiaires de l’aide médicale de l’Etat et de la CMU, ainsi que nous l’avions montré il y a quelques années. Ainsi ce sont toujours les conduites supposées déviantes des malades qui posent des problèmes : on a vite fait de dire qu’ils consomment n’importe comment, surtout s’ils sont pauvres.
Quel est l’aspect symbolique de l’accès aux soins ?
L’accès aux soins n’est donc pas tellement accès à une meilleure santé, je viens de le dire. C’est bien sûr un droit : droit d’être soigné, d’être aidé, d’avoir accès à des conseils, à des mesures de prévention. Ce droit est une forme de reconnaissance de l’individu par la société, une façon de lui faire une place, au titre de la solidarité. Mais il y a une autre dimension, dont on ne parle jamais. C’est la vie quotidienne : pouvoir consulter un médecin généraliste proche de chez soi, surtout s’il a, outre sa compétence technique, une compétence relationnelle, cela participe de la qualité de vie. On sait cela pour les personnes âgées, mais il ne s’agit pas seulement d’elles. Il suffit d’entendre les conversations courantes, dans le train ou dans un magasin : pour beaucoup, la visite chez le médecin est un instant décisif de leur existence. Non seulement pour la qualité des soins reçus, mais aussi pour ce qui a été dit, ce qui a été échangé. On accorde toujours beaucoup de poids aux paroles et aux gestes de celui ou celle qu’on investit d’un savoir et d’un pouvoir bien plus considérable que ne s’en plaignent les médecins. Cette dimension de la vie ordinaire, de la relation sociale n’est guère théorisée ni quantifiée : elle n’est pas même valorisée par les analystes des systèmes de soins : c’est pourtant un élément aussi essentiel que trivial.
Des politiques publiques dans le but de réduire les inégalités sociales de santé sont-elles possibles ?
Comme je l’ai rappelé, ce sont des politiques qui portent d’abord sur des domaines extra- sanitaires : éducation, logement, habitat, emploi, conditions de travail, protection au travail. Les politiques redistributives sont indispensables, elles peuvent se décliner dans les différents domaines précédents. L’aide apportée aux élèves en difficulté, l’attribution de logement aux plus défavorisés, l’indemnisation des personnes privées d’emploi, ce sont des mesures plus efficaces sur la santé que la construction d’hôpitaux et a fortiori l’augmentation des honoraires des médecins. Ce n’est pas la voie dans laquelle les gouvernements se sont engagés au cours de la période récente. Au contraire, on semble revendiquer l’inégalité en tant qu’elle serait profitable à l’économie et paradoxalement juste. Il faut « travailler plus pour gagner plus », nous dit-on, sans nous dire ce que l’on fait de ceux qui n’ont pas accès à un emploi ou qui ne dépasseront jamais le niveau du salaire minimum.
Pour que des politiques publiques réduisent les inégalités de santé, il faut donc introduire explicitement cette question des inégalités de la conception à l’évaluation de l’action publique. Une difficulté est qu’on se donne rarement les indicateurs correspondants, les instruments qui permettraient de mesurer l’évolution des inégalités. On peut éventuellement compter les pauvres, mais on ne mesure pas les inégalités.
Parmi les 100 indicateurs de santé publique dans la loi de 2003 sur la santé, aucun ne concerne les inégalités. Le mot même n’y a pas sa place et ce malgré la demande que Jack Ralite, ancien ministre de la santé, avait faite au Sénat, lors de la discussion du texte. Quand on se refuse même à les nommer, on comprend qu’il soit difficile de les combattre.
Extrait de la revue Pratiques, n°39, octobre 2007.
source
le 8 février 2008
La cécité face aux inégalités sociales de santé est partagée par tous, pour différentes raisons sociales et politiques. Un entretien avec Didier Fassin, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, paru dans le numéro 39 de la Revue Pratiques.
Pratiques : Quels sont les facteurs sociologiques et politiques qui font que la société française tolère autant les difficultés d’accès aux soins et les inégalités sociales ?
Didier Fassin : Deux confusions semblent en fait souvent s’opérer : entre soins et santé d’une part, entre inégalités et pauvreté d’autre part. En France, on a tendance à assimiler soins et santé, à accentuer la corrélation entre problèmes de santé et difficultés d’accès aux soins, or on a intérêt à les séparer car ils relèvent d’une logique différente. Les inégalités sociales de santé sont en France parmi les plus élevées d’Europe de l’Ouest (l’écart d’espérance de vie à 35 ans des hommes selon leur catégorie socioprofessionnelle est le plus important atteint neuf années), alors que l’efficacité du système de soins est très bien évaluée (il est au premier rang du classement de l’Organisation mondiale de la santé). C’est dire que les deux réalités – la santé et les soins – ont une large autonomie l’une par rapport à l’autre : un pays peut avoir un bon système de soins et des inégalités de santé très profondes.
Par ailleurs, on constate en France une tendance structurelle des politiques : d’un côté, on produit davantage d’inégalités sociales, notamment par les politiques fiscales mais aussi de l’éducation et de l’emploi, et de l’autre, on s’attaque à la pauvreté extrême, comme c’est la mission du Haut Commissaire chargé de ces questions. Autrement dit, on déconnecte les deux phénomènes : on se soucie de moins en moins de justice sociale, mais on développe les programmes d’assistance. Ce décalage est caractéristique de toutes les politiques libérales dont on constate qu’elles finissent par se retourner aussi contre les pauvres, accusés de contribuer à leur propre misère ou de tricher avec les fonds de la solidarité publique, comme on vient de l’entendre à propos des chômeurs.
Or, lorsqu’on examine les statistiques de mortalité, on se rend compte qu’elles indiquent non pas une rupture entre les riches et les pauvres, mais bien un gradient continu des cadres supérieurs aux ouvriers non qualifiés, en passant par toutes les catégories intermédiaires : les inégalités l’emportent sur la pauvreté si l’on peut dire. Ces réalités sont largement méconnues et même pour une part occultées.
De quoi sont faites les inégalités sociales de santé ?
Améliorer son état de santé, cela ne dépend pas seulement du domaine des soins : obtenir un logement décent, une meilleure éducation, un accès à l’emploi, des conditions correctes de travail, ce sont des facteurs bien plus déterminants. Ce qui ne veut pas dire que l’accès aux soins soit sans importance. En fait, plus que pour ses conséquences sur la santé, l’accès aux soins doit être défendu en tant que droit. Et c’est précisément cette dimension qu’on perd de vue quand on avance des mesures pour financer la Sécurité sociale comme le forfait hospitalier ou la franchise médicale dont il s’agit moins de contester le bien-fondé dans l’absolu que le fait qu’en l’appliquant à tous, on ne pénalise que les plus pauvres, les excluant du droit à des soins. La conséquence, c’est qu’ils renoncent à des soins ou n’achètent pas des médicaments. Parfois, ils viennent se faire soigner à l’hôpital parce que il n’y a pas d’argent à avancer et sont surpris par le montant de la facture reçue ensuite qu’ils n’arrivent pas à régler.
Pourquoi cette cécité générale sur l’importance des déterminants sociaux de la santé et sur les inégalités ?
Quand on interroge les gens sur les inégalités de santé, en effet, il est rare qu’ils parlent des conditions de vie ; ils évoquent soit des inégalités innées, soit des inégalités de soins. Le social est absent de leur discours. Cet aveuglement affecte du reste presque tout le monde, les profanes, nos gouvernants, et même nombre de ceux qui réfléchissent sur le système de société et de santé.
Il semble aller de soi que la santé est en rapport avec la médecine : quand on est malade, on va chez le médecin ; la santé, c’est donc son affaire. A ce raisonnement spontané, s’ajoutent le discours et les pratiques des médecins eux-mêmes qui défendent toujours leur métier en affirmant qu’ils sont les garants de l’état de santé de leurs concitoyens. Or c’est différent d’être efficace sur un individu et sur une population globale. Ce n’est pas faire injure aux médecins que de constater que leur action influe relativement peu sur les indicateurs de santé publique.
Dans cette cécité, il faut aussi tenir compte de l’histoire de la Sécurité sociale : depuis 1945, et même avant, ce sont les luttes et les mouvements sociaux qui ont permis que la population ait un accès aux soins de plus en plus étendu. C’est un sentiment partagé par les syndicats, les mutuelles, les travailleurs, qui y voient à juste titre une conquête sociale, non spécifique à la France, mais sans doute accentuée dans ce pays, où cela a une force toute particulière. Or là encore, l’assurance maladie n’est qu’un élément dans la production de l’état de santé de la population, et de surcroît relativement modeste.
Troisième raison d’aveuglement, en France les déterminants sociaux et les inégalités sociales de santé ne font que très peu l’objet d’études scientifiques et ne sont pas non plus l’objet de débats publics. Beaucoup moins que dans les pays anglo-saxons, où ce sont des questions portées dans l’espace politique. En France, jamais, sauf peut-être en 2003 lors de la canicule, on ne parle d’inégalités de santé. Et moins encore d’inégalités sociales.
La « bonne » couverture sociale autoriserait l’absence de conscience des inégalités ?
Je ne conteste pas la Sécurité sociale, ni les progrès en termes de couverture sociale, encore que, au cours des dernières années, on en a rabattu sur le niveau de couverture sociale. Si on bénéficie de son extension à quasiment 100 % de la population, en revanche sa profondeur n’a cessé de régresser. Autrement dit ce qui reste à payer pour le patient ou sa mutuelle a augmenté. Or là encore, pour les personnes à faibles revenus, mais au-dessus des minima sociaux, l’absence de mutuelle signifie qu’elles ont à leur charge un ticket modérateur dont la valeur croît sans arrêt. Dire qu’on va « responsabiliser » les gens en les faisant payer une franchise médicale comme on leur a demandé hier de s’acquitter d’un forfait hospitalier, c’est donc simplement oublier que l’on paye déjà – ou plutôt que les pauvres paient déjà.
C’est un discours classique : ce sont toujours les comportements des malades, et notamment des plus nécessiteux - que l’on fustige - sans s’interroger sur le système de soins. Lorsqu’on a posé la question de l’engorgement des services d’urgence dans les hôpitaux il y a quelques années, on a dit que les malades profitaient de l’hôpital. On n’a pas parlé de la qualité des plateaux techniques, ni de la disponibilité des professionnels, bien meilleurs dans les hôpitaux qu’en ville, où les médecins ne travaillent souvent pas le soir et le week-end et, du reste, tendent de plus en plus à refuser les bénéficiaires de l’aide médicale de l’Etat et de la CMU, ainsi que nous l’avions montré il y a quelques années. Ainsi ce sont toujours les conduites supposées déviantes des malades qui posent des problèmes : on a vite fait de dire qu’ils consomment n’importe comment, surtout s’ils sont pauvres.
Quel est l’aspect symbolique de l’accès aux soins ?
L’accès aux soins n’est donc pas tellement accès à une meilleure santé, je viens de le dire. C’est bien sûr un droit : droit d’être soigné, d’être aidé, d’avoir accès à des conseils, à des mesures de prévention. Ce droit est une forme de reconnaissance de l’individu par la société, une façon de lui faire une place, au titre de la solidarité. Mais il y a une autre dimension, dont on ne parle jamais. C’est la vie quotidienne : pouvoir consulter un médecin généraliste proche de chez soi, surtout s’il a, outre sa compétence technique, une compétence relationnelle, cela participe de la qualité de vie. On sait cela pour les personnes âgées, mais il ne s’agit pas seulement d’elles. Il suffit d’entendre les conversations courantes, dans le train ou dans un magasin : pour beaucoup, la visite chez le médecin est un instant décisif de leur existence. Non seulement pour la qualité des soins reçus, mais aussi pour ce qui a été dit, ce qui a été échangé. On accorde toujours beaucoup de poids aux paroles et aux gestes de celui ou celle qu’on investit d’un savoir et d’un pouvoir bien plus considérable que ne s’en plaignent les médecins. Cette dimension de la vie ordinaire, de la relation sociale n’est guère théorisée ni quantifiée : elle n’est pas même valorisée par les analystes des systèmes de soins : c’est pourtant un élément aussi essentiel que trivial.
Des politiques publiques dans le but de réduire les inégalités sociales de santé sont-elles possibles ?
Comme je l’ai rappelé, ce sont des politiques qui portent d’abord sur des domaines extra- sanitaires : éducation, logement, habitat, emploi, conditions de travail, protection au travail. Les politiques redistributives sont indispensables, elles peuvent se décliner dans les différents domaines précédents. L’aide apportée aux élèves en difficulté, l’attribution de logement aux plus défavorisés, l’indemnisation des personnes privées d’emploi, ce sont des mesures plus efficaces sur la santé que la construction d’hôpitaux et a fortiori l’augmentation des honoraires des médecins. Ce n’est pas la voie dans laquelle les gouvernements se sont engagés au cours de la période récente. Au contraire, on semble revendiquer l’inégalité en tant qu’elle serait profitable à l’économie et paradoxalement juste. Il faut « travailler plus pour gagner plus », nous dit-on, sans nous dire ce que l’on fait de ceux qui n’ont pas accès à un emploi ou qui ne dépasseront jamais le niveau du salaire minimum.
Pour que des politiques publiques réduisent les inégalités de santé, il faut donc introduire explicitement cette question des inégalités de la conception à l’évaluation de l’action publique. Une difficulté est qu’on se donne rarement les indicateurs correspondants, les instruments qui permettraient de mesurer l’évolution des inégalités. On peut éventuellement compter les pauvres, mais on ne mesure pas les inégalités.
Parmi les 100 indicateurs de santé publique dans la loi de 2003 sur la santé, aucun ne concerne les inégalités. Le mot même n’y a pas sa place et ce malgré la demande que Jack Ralite, ancien ministre de la santé, avait faite au Sénat, lors de la discussion du texte. Quand on se refuse même à les nommer, on comprend qu’il soit difficile de les combattre.
Extrait de la revue Pratiques, n°39, octobre 2007.
source
Communiqué de presse du CISS sur les franchises
février 2008
En réponse aux attentes des personnes entrées en grève de soins, pour rappeler la gravité des situations dans lesquelles se trouvent les nombreuses personnes qui ne peuvent pas payer les nouvelles franchises et sont ainsi contraintes de renoncer aux soins, la ministre de la Santé vient d’annoncer que les franchises pourront être remboursées … par le Fonds national d’action sociale de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie !!!!
Le coût des franchises sera donc supporté par les malades … et par l’Assurance Maladie.
La progression régulière vers le mur de l’absurde continue : alors que les franchises devaient pallier l’insuffisance de recettes du système d’assurance maladie, voilà que pour pallier les méfaits de franchises qui s’appliquent à tous (y compris les personnes reconnues en ALD, les victimes d’accidents de travail ou encore les personnes qui dépassent de peu le plafond ouvrant droit à la CMU, ce qui fait du monde !) la ministre propose de supprimer l’action sanitaire et sociale de la CNAMTS pour l’affecter aux franchises !
Le large débat sur le financement de la santé, annoncé en septembre 2007 au Sénat par le Président de la République lors de son intervention devant l’Association des journalistes de l’information sociale, et qui devait s’ouvrir au premier semestre de l’année 2008, attend toujours.
Et en attendant, les cartes sont rebattues … sans débat. Ou alors entre amis, ceux qui ont fabriqué le déficit de l’Assurance Maladie depuis 30 ans maintenant : les désormais célèbres « partenaires sociaux ».
En effet, se tiendra à la Présidence de la République le 6 février prochain une réunion dont sont exclus le mouvement mutualiste (38 millions de personnes tout de même) et les associations d’usagers de la santé (60 millions de personnes tout de même).
Pendant ce temps, pas moins de quatre missions ou commissions (Larcher, Flajolet, Etats généraux de l’organisation de la santé, Ritter) travaillent (à peu près dans le même sens) à la santé de demain sans que la question déterminante du financement soit discutée !
Vite, vite, débattons du financement : tout deviendra possible.
CISS (Collectif interassociatif sur la santé)
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février 2008
En réponse aux attentes des personnes entrées en grève de soins, pour rappeler la gravité des situations dans lesquelles se trouvent les nombreuses personnes qui ne peuvent pas payer les nouvelles franchises et sont ainsi contraintes de renoncer aux soins, la ministre de la Santé vient d’annoncer que les franchises pourront être remboursées … par le Fonds national d’action sociale de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie !!!!
Le coût des franchises sera donc supporté par les malades … et par l’Assurance Maladie.
La progression régulière vers le mur de l’absurde continue : alors que les franchises devaient pallier l’insuffisance de recettes du système d’assurance maladie, voilà que pour pallier les méfaits de franchises qui s’appliquent à tous (y compris les personnes reconnues en ALD, les victimes d’accidents de travail ou encore les personnes qui dépassent de peu le plafond ouvrant droit à la CMU, ce qui fait du monde !) la ministre propose de supprimer l’action sanitaire et sociale de la CNAMTS pour l’affecter aux franchises !
Le large débat sur le financement de la santé, annoncé en septembre 2007 au Sénat par le Président de la République lors de son intervention devant l’Association des journalistes de l’information sociale, et qui devait s’ouvrir au premier semestre de l’année 2008, attend toujours.
Et en attendant, les cartes sont rebattues … sans débat. Ou alors entre amis, ceux qui ont fabriqué le déficit de l’Assurance Maladie depuis 30 ans maintenant : les désormais célèbres « partenaires sociaux ».
En effet, se tiendra à la Présidence de la République le 6 février prochain une réunion dont sont exclus le mouvement mutualiste (38 millions de personnes tout de même) et les associations d’usagers de la santé (60 millions de personnes tout de même).
Pendant ce temps, pas moins de quatre missions ou commissions (Larcher, Flajolet, Etats généraux de l’organisation de la santé, Ritter) travaillent (à peu près dans le même sens) à la santé de demain sans que la question déterminante du financement soit discutée !
Vite, vite, débattons du financement : tout deviendra possible.
CISS (Collectif interassociatif sur la santé)
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LES FRANCHISES SUR LES SOINS NE SONT PAS UNE FATALITE
Les franchises sur les soins sont entrées en application le 1er janvier 2008.
Malgré l'appel lancé sur Internet dès le mois de Mars 2007, malgré le relai pris par un collectif d'organisations contre les franchises*, malgré le travail militant pour expliquer et dénoncer cette mesure, les franchises sur les soins que Nicolas Sarkozy appelait de ses vœux depuis de nombreuses années sont entrées en vigueur après que le principe en ait été voté le 26 octobre à l'Assemblée par les députés UMP, qui choisirent ainsi de « responsabiliser » les cancéreux, les dialysés, les diabétiques et les accidentés du travail.
Tout juste notera t'on que le projet initial de franchise sèche sur les 50 ou 100 premiers euros de dépenses annuelles, qui aurait exclu de tout remboursement 27% des assurés sociaux ( les plus jeunes, les moins malades ) avait été finalement abandonné par Nicolas Sarkozy, au grand dam des assureurs privés** qui attendaient ce signal pour fragiliser encore vis-à-vis de ce public le système solidaire.
Le principe des franchises : une retenue de 50 centimes d'euros sur chaque boîte de médicaments, sur chaque acte infirmier ou de kinésithérapie, sur chaque prise de sang, et une retenue de 2 euros sur chaque transport sanitaire, à concurrence de 50 euros par an, pour l'instant***. ( en supplément des forfaits de 50 euros par an sur les consultations médicales, déjà en vigueur depuis la réforme Douste-Blazy de 2005)
Au prétexte de « responsabiliser » les malades, puis de financer l'Alzheimer ( en taxant en priorité les patients les plus fragiles et dépendants), le gouvernement a choisi de mettre à mal encore une fois le principe d'assurance-maladie solidaire hérité du pacte de 1945.
Pourtant, au moment où cette mesure entre en application, le réel se rappelle au bon souvenir du Président. Des patients fragilisés découvrent au jour le jour la réalité des franchises. Contrairement à ce qui a longtemps été claironné par le Ministère de la Santé, les pauvres paient les franchises sur les soins. Le seuil de pauvreté en France est de 817 euros, et seuls sont exemptés ( hormis les femmes enceintes et les enfants), les personnes subsistant avec moins de 610 euros par mois. Dans ce contexte de détresse et de colère, la grève de soins de Bruno-Pascal Chevalier****, travailleur social de 45 ans, atteint du SIDA, représente hélas l'aboutissement inéluctable d'une logique purement financière, d'une lubie présidentielle. Les médias se tournent alors vers lui en masse, s'intéressent à la question des franchises, certains pour la première fois. Et de nombreux Français découvrent aujourd'hui, bien tardivement, la question des franchises sur les soins, qui met en difficulté de nombreuses personnes âgées, invalides, atteintes d'affections de longue durée, mais aussi de plus en plus de personnes et de familles à faibles revenus qui ne peuvent déjà plus faire face aux dépenses de santé et ne se soignent plus qu'en repoussant à plus tard leurs démarches de soins.
L'appel contre la franchise a ainsi engrangé au courant du mois de Janvier plus de 5000 signatures en une après-midi après un sujet au Journal télévisé de France 2, pour atteindre 116.000 signatures sur le site, et 36.000 signatures papier récoltées par Bruno-Pascal Chevalier.
L'appel contre la franchise, ainsi que les initiatives locales et nationales, restent d'actualité. Signez la pétition, faites la signer.
Les franchises sur les soins ne sont pas une fatalité.
Inutiles économiquement, dangereuses médicalement, injustes moralement, elles témoignent d'une étrange politique de civilisation, qu'il nous revient de combattre, et de sanctionner.
Christian Lehmann www.appelcontrelafranchise.org
* Un collectif national regroupant partis politiques, associations, syndicats, s'est créé pour amplifier le mouvement initié par la pétition, à l'adresse : www.contre-les-franchises.org ** « Sarkozy a tué l'idée de mettre en place une vraie franchise, qui aurait consisté à ne pas prendre en charge du tout les 50 ou 100 premiers euros de dépense, puis à faire varier ce seuil en fonction des besoins de financement de la Sécu. A présent, la grogne est telle que cette mesure ne verra jamais le jour » soupire un courageux expert anonyme, artisan de ces réformes. L'Expansion, Novembre 2007, Stéphanie Benz. *** Seul le principe des franchises a été voté par les parlementaires. Le montant en a été fixé par décret, et peut être révisé à tout moment par le fait du Prince. Comme le disait Nicolas Sarkozy en Juin 2006 : « Si les dépenses augmentent, et donc le déficit augmente, on pourrait alors augmenter le montant de la franchise. »
**** www.grevedesoins.fr
NOTE IMPORTANTE AU NIVEAU DES LISTES DE SIGNATAIRES ET DES PETITIONS PAPIER :
1-Toutes les signatures sont comptabilisées. Beaucoup aimeraient pouvoir retrouver facilement leur nom sur la liste mais le nombre de signataires rend ceci très difficile. 2-Sur ce site, vous trouverez un modèle de pétition papier à signer. Il n'existe pas d'adresse postale où envoyer cette liste… pour une bonne raison. Nous n'avons pas les moyens matériels d'entrer à la main des milliers de signatures. Nous vous demandons donc d'aller au bout de votre geste militant et d'intégrer ces signatures à la liste, en notant éventuellement *.* si vous n'avez pas l'adresse mail du signataire. Vous pouvez aussi adresser les pétitions papier à : Bruno-Pascal CHEVALIER 17 Résidence Bois-Pommier 91390 Morsang-sur-Orge
Pour les initiateurs de l'Appel contre la Franchise Christian Lehmann et Martin Winckler
Après les franchises médicales, Sarkozy remet en cause les droits des malades en ALD
Selon M. Chassang, Président de la CSMF, reçu par Nicolas Sarkozy, celui-ci aurait évoqué sa volonté, en ce qui concerne les Affections de longue Durée (ALD), de "distinguer ce qui relève de la solidarité de ce qui relève de l'assurance".
Les ALD (cancer, diabète, sida, sclérose en plaques, mucoviscidose...) ce sont, comme leur nom l'indique des maladies de longue durée. Des maladies qui doivent être soignées. Les malades en ALD ont besoin de soins. Pour ne pas mourir. Pour moins souffrir. Ou pour ne pas rechuter.
C'est une nouvelle mise en cause du principe de sécurité sociale solidaire, comme les franchises sur les soins pour « responsabiliser les malades », ou que le projet du 5ème risque qui placerait la dépendance liée à l'âge dans la catégorie des « risques assurables » selon les termes même de Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy qui distribue généreusement 15 milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches, dès son entrée en fonction, et ose, quelques mois plus tard, lâcher, non sans cynisme, que « les caisses sont vides ». Et qui, pendant que les services des impôts relancent les bénéficiaires du bouclier fiscal qui ont « oublié » de réclamer leur cadeau, annonce, sans état d'âme, que les malade, eux, devront payer ou renoncer à se soigner.
Comment M. Sarkozy entend-il définir « ce qui relève de la solidarité » et « ce qui relève de l'assurance » ? La « solidarité », ce serait le filet de sécurité, la charité, le service minimum, « pour les plus pauvres », les SDF de la sécurité Sociale. Pour tous les autres, l'immense majorité de la population, il faudrait prendre des assurances privées inaccessibles au plus grand nombre, dépenser jusqu'au dernier centime pour tenter de sauver sa vie ou celle d'un parent, d'un enfant....
La réforme de M Sarkozy est appliquée aux Etats Unis. Elle tue : 18 000 morts chaque année
Encore une fois, Nicolas Sarkozy nous fait la démonstration claire que, pour justifier un projet injustifiable et inacceptable, il s'appuie sur des propositions injustes, dangereuses, qui sont de surcroit une insulte, d'une rare violence, à tous les malades. Après le racket des malades avec les franchises, l'attaque contre le système solidaire est cette fois-ci frontale. La maladie « qui relève de l'assurance » c'est le basculement vers le « chacun pour soi ».
Le collectif national contre les franchises dénonce ce projet scandaleux et constate qu'une fois encore l'homme qui a promis, des trémolos dans la voix, au soir de son élection, de « porter attention à chaque habitant de ce pays, à commencer par les plus faibles » affiche son manque d'attention, par contre, aux promesses qu'il a faites, sa méconnaissance du sujet, son indifférence aux personnes concernées, son obstination qui ne connaît aucune limite... pas même celles de la décence.
Communiqué du Collectif national Contre les Franchises et pour l'accès aux soins pour tous
Source
http://www.contre-les-franchises.org/
Il faut bien vivre avec son temps :
Le grand débat pré-électoral qui agite réellement l'électorat américain, c'est justement le type d'assurance santé universelle qui doit être mis en place au USA. Ce n'est même plus de savoir si le marché de la santé est bon ou mauvais, ces derniers temps, il y a eu une vraie prise de conscience outre-atlantique sur la nécessité d'une couverture maladie universelle, prise de conscience à mon sens grandement alimentée par les comportements iniques des compagnies privées qui ne respectent même plus leur clients payants et cherche le profit à tout prix, c'est à dire en lâchant leur client quand ils deviennent malades. Ainsi, même une assurance maladie privée très chère ne te met pas du tout à l'abri de devoir vendre ta maison en cas d'ALD.
Du coup, le modèle, c'est nous!
Le grand débat pré-électoral qui agite réellement l'électorat américain, c'est justement le type d'assurance santé universelle qui doit être mis en place au USA. Ce n'est même plus de savoir si le marché de la santé est bon ou mauvais, ces derniers temps, il y a eu une vraie prise de conscience outre-atlantique sur la nécessité d'une couverture maladie universelle, prise de conscience à mon sens grandement alimentée par les comportements iniques des compagnies privées qui ne respectent même plus leur clients payants et cherche le profit à tout prix, c'est à dire en lâchant leur client quand ils deviennent malades. Ainsi, même une assurance maladie privée très chère ne te met pas du tout à l'abri de devoir vendre ta maison en cas d'ALD.
Du coup, le modèle, c'est nous!
Quand une femme accouche et ne peut payer qu'une journée d'hosto, elle est effectivement lâchée le lendemain
J'imagine le désarroi d'une femme dont c'est le premier bébé, elle ne peut même pas se reposer elle-même.
J'avais lu je ne sais où, qu'un homme avait eu plusieurs doigts tranchés par une scie. Il a dû choisir quel doigt faire greffer car il n'avait pas les moyens de tous les faire opérer !
Je ne suis pas spécialement l'actualité aux US, mais il me semble que Clinton au début de son premier mandat devait créer un genre de CMU accessible à tous. Il a renoncé assez vite, sous la pression ??

J'imagine le désarroi d'une femme dont c'est le premier bébé, elle ne peut même pas se reposer elle-même.
J'avais lu je ne sais où, qu'un homme avait eu plusieurs doigts tranchés par une scie. Il a dû choisir quel doigt faire greffer car il n'avait pas les moyens de tous les faire opérer !
Je ne suis pas spécialement l'actualité aux US, mais il me semble que Clinton au début de son premier mandat devait créer un genre de CMU accessible à tous. Il a renoncé assez vite, sous la pression ??
Grands prématurés
J'espère ne pas trop m'éloigner du sujet, mais j'ai vu cette info ce matin sur le portail Orange.
J'en ai encore des frissons dans le dos. Est-ce qu'on va, au nom de la productivité, du profit ne plus soigner ces bébés, ce qui reviendrait à une forme d'euthanasie.
Prépare-t-on l'opinion publique
Grands prématurés : près de 40 % ont des déficiences à l'âge de 5 ans
A l'âge de cinq ans, près de 40% des enfants nés grands prématurés présentent des déficiences motrices (difficulté à marcher), sensorielles et intellectuelles, selon une étude de l'Inserm.
"Un tiers des grands prématurés requièrent toujours à 5 ans une prise en charge spécialisée", montre aussi l'étude "Epipage" de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale français (Inserm) publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, datée de samedi.
"Chaque semaine de grossesse en plus permet de réduire le risque de déficience", souligne auprès de l'AFP le Dr Béatrice Larroque (Inserm) qui a coordonné l'étude.
En Europe, 1,1% à 1,6% des enfants nés vivants sont des grands prématurés, c'est-à-dire nés avant la fin du 7e mois de grossesse soit avant 33 semaines de grossesse révolues.
En France, 10.000 grands prématurés naissent chaque année. On en dénombre "11.657 en Angleterre et Pays de Galles en 2005" et "80.000 aux Etats-Unis en 2004", relève l'Anglaise Mary Jane Platt (Liverpool) dans un éditorial de Lancet.
"La légère augmentation du nombre de grands prématurés ces dernières années s'explique par divers facteurs : plus de grossesses multiples et de traitements de l'infertilité, des maternités plus tardives, sans oublier les progrès de la médecine qui ont entraîné une progression de la survie (85% des enfants vivants à la sortie de l'hôpital dans l'étude)", ajoute Mme Larroque.
L'étude lancée en 1997, concerne -bilan de santé à l'âge de 5 ans à l'appui- 1.817 anciens grands prématurés et 396 enfants nés à terme, servant de groupe de comparaison.
Selon l'étude, 42% des enfants nés entre 24 et 28 semaines de grossesse et 31% de ceux nés entre 29 et 32 semaines nécessitent une prise en charge spécialisée à 5 ans, contre 16% de ceux nés à terme.
Au total, presque 40% de ces anciens grands prématurés présentent une déficience motrice, sensorielle ou intellectuelle (dite "cognitive").
Les taux de déficience sévère, modérée et légère sont respectivement de 5%, 9% et 25%.
Parmi ces grands prématurés, 9% ont une paralysie cérébrale (infirmité motrice cérébrale provoquant des troubles moteurs): "un tiers de ces enfants ne marchent pas ou seulement avec une aide".
"L'altération du développement intellectuel est particulièrement préoccupante", ajoute le Dr Larroque : 32% ont un score de capacités cognitives (équivalent au Q.I) inférieur à 85 (en dessous de la normale) et 12% un score inférieur à 70, équivalent au retard mental.
"Entre l'ensemble des grands prématurés et les enfants nés à terme, la différence est 11 points (score de 93,7 contre 106 en moyenne)", relève le Dr Larroque. Mais si l'on considère les plus prématurés des grands prématurés (nés à 24-25 semaines), la différence est de 18 points (88 contre 106).
Seulement 1% des enfants ont des déficiences visuelles sévères (vision inférieure à 3/10 aux deux yeux).
Les taux de déficience sur le plan moteur, visuel et intellectuel, sont d'autant plus élevés que les enfants sont nés plus prématurément : 18% des enfants nés à 24-26 semaines de grossesse souffrent de paralysie cérébrale à 5 ans, contre 12% de ceux nés à 29 semaines et 4% de ceux nés à 32 semaines.
Environ 5% des grands prématurés (contre 2% des nés à terme) n'ont pas achevé le test. Ce qui laisse penser que les difficultés intellectuelles des grands prématurés, source de problèmes d'apprentissage à l'école, peuvent être sous-estimées, dit-elle.
"Prévenir les troubles d'apprentissage associés aux déficits cognitifs chez les grands prématurés représente un réel défi", estime-t-elle.
Un truc me gêne un peu quand on voit les chiffres, si on compare presque 5 fois plus d'enfants prématurés à des enfants à terme, la proportion d'enfants à problèmes sera plus élevée, non ?
Je suis très mal à l'aise
J'en ai encore des frissons dans le dos. Est-ce qu'on va, au nom de la productivité, du profit ne plus soigner ces bébés, ce qui reviendrait à une forme d'euthanasie.
Prépare-t-on l'opinion publique

Grands prématurés : près de 40 % ont des déficiences à l'âge de 5 ans
A l'âge de cinq ans, près de 40% des enfants nés grands prématurés présentent des déficiences motrices (difficulté à marcher), sensorielles et intellectuelles, selon une étude de l'Inserm.
"Un tiers des grands prématurés requièrent toujours à 5 ans une prise en charge spécialisée", montre aussi l'étude "Epipage" de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale français (Inserm) publiée dans la revue médicale britannique The Lancet, datée de samedi.
"Chaque semaine de grossesse en plus permet de réduire le risque de déficience", souligne auprès de l'AFP le Dr Béatrice Larroque (Inserm) qui a coordonné l'étude.
En Europe, 1,1% à 1,6% des enfants nés vivants sont des grands prématurés, c'est-à-dire nés avant la fin du 7e mois de grossesse soit avant 33 semaines de grossesse révolues.
En France, 10.000 grands prématurés naissent chaque année. On en dénombre "11.657 en Angleterre et Pays de Galles en 2005" et "80.000 aux Etats-Unis en 2004", relève l'Anglaise Mary Jane Platt (Liverpool) dans un éditorial de Lancet.
"La légère augmentation du nombre de grands prématurés ces dernières années s'explique par divers facteurs : plus de grossesses multiples et de traitements de l'infertilité, des maternités plus tardives, sans oublier les progrès de la médecine qui ont entraîné une progression de la survie (85% des enfants vivants à la sortie de l'hôpital dans l'étude)", ajoute Mme Larroque.
L'étude lancée en 1997, concerne -bilan de santé à l'âge de 5 ans à l'appui- 1.817 anciens grands prématurés et 396 enfants nés à terme, servant de groupe de comparaison.
Selon l'étude, 42% des enfants nés entre 24 et 28 semaines de grossesse et 31% de ceux nés entre 29 et 32 semaines nécessitent une prise en charge spécialisée à 5 ans, contre 16% de ceux nés à terme.
Au total, presque 40% de ces anciens grands prématurés présentent une déficience motrice, sensorielle ou intellectuelle (dite "cognitive").
Les taux de déficience sévère, modérée et légère sont respectivement de 5%, 9% et 25%.
Parmi ces grands prématurés, 9% ont une paralysie cérébrale (infirmité motrice cérébrale provoquant des troubles moteurs): "un tiers de ces enfants ne marchent pas ou seulement avec une aide".
"L'altération du développement intellectuel est particulièrement préoccupante", ajoute le Dr Larroque : 32% ont un score de capacités cognitives (équivalent au Q.I) inférieur à 85 (en dessous de la normale) et 12% un score inférieur à 70, équivalent au retard mental.
"Entre l'ensemble des grands prématurés et les enfants nés à terme, la différence est 11 points (score de 93,7 contre 106 en moyenne)", relève le Dr Larroque. Mais si l'on considère les plus prématurés des grands prématurés (nés à 24-25 semaines), la différence est de 18 points (88 contre 106).
Seulement 1% des enfants ont des déficiences visuelles sévères (vision inférieure à 3/10 aux deux yeux).
Les taux de déficience sur le plan moteur, visuel et intellectuel, sont d'autant plus élevés que les enfants sont nés plus prématurément : 18% des enfants nés à 24-26 semaines de grossesse souffrent de paralysie cérébrale à 5 ans, contre 12% de ceux nés à 29 semaines et 4% de ceux nés à 32 semaines.
Environ 5% des grands prématurés (contre 2% des nés à terme) n'ont pas achevé le test. Ce qui laisse penser que les difficultés intellectuelles des grands prématurés, source de problèmes d'apprentissage à l'école, peuvent être sous-estimées, dit-elle.
"Prévenir les troubles d'apprentissage associés aux déficits cognitifs chez les grands prématurés représente un réel défi", estime-t-elle.
Un truc me gêne un peu quand on voit les chiffres, si on compare presque 5 fois plus d'enfants prématurés à des enfants à terme, la proportion d'enfants à problèmes sera plus élevée, non ?
Je suis très mal à l'aise

Il Y eu une époque dans l'histoire médicale , où on ne réanimait pas à tout crin.
C'est le probleme de l'acharnement thérapeutique qui se pose.
Quand également les medecins declenchent les accouchements pour raison de confort médical ! Mon fils est né 15 jours avant parce que le gynéco a declenché pour diverses raisons d'interet personnels hospitaliers!
Et, puis, il y a tout le probleme de la prévention, qui n'a jamais eu de fonds pour fonctionner. C'est la FRANCE! ON REPARE, ON REPARE àprès.
Et sans vouloir rentrer dans une politique de stigmatisation specifique, est-il normal que l'on crée ensuite, apres , les avoir reanimer à outrance, des regions entieres d'handicapes, et, notamment le Centre de la france, où se sont implantés toute une industrie du handicap: IME, Centre d'aide par le travail, institutions diverses etc.....
GHETTOS du handicap.
Ne vaudrait_il pas mieux sortir des raisons ideologiques , religieuses, et éviter une somme abominable de souffrances physiques et psychologiques, tant à l'enfant qu'à la famille, et, proposer l'avortement thérapeutique, par choix quand c'est possible.
Cela me fait penser aux enfants de tchernobyl! et leur survie plus qu'aleatoire!
C'est le probleme de l'acharnement thérapeutique qui se pose.
Quand également les medecins declenchent les accouchements pour raison de confort médical ! Mon fils est né 15 jours avant parce que le gynéco a declenché pour diverses raisons d'interet personnels hospitaliers!
Et, puis, il y a tout le probleme de la prévention, qui n'a jamais eu de fonds pour fonctionner. C'est la FRANCE! ON REPARE, ON REPARE àprès.
Et sans vouloir rentrer dans une politique de stigmatisation specifique, est-il normal que l'on crée ensuite, apres , les avoir reanimer à outrance, des regions entieres d'handicapes, et, notamment le Centre de la france, où se sont implantés toute une industrie du handicap: IME, Centre d'aide par le travail, institutions diverses etc.....
GHETTOS du handicap.
Ne vaudrait_il pas mieux sortir des raisons ideologiques , religieuses, et éviter une somme abominable de souffrances physiques et psychologiques, tant à l'enfant qu'à la famille, et, proposer l'avortement thérapeutique, par choix quand c'est possible.
Cela me fait penser aux enfants de tchernobyl! et leur survie plus qu'aleatoire!
Bonjour,
Vous faites bien d'y penser à la pollution (tchernobyle ou pyralène ou ..)
parceque les scientifiques eux n'y ont pas pensé du tout :
".../... divers facteurs : plus de grossesses multiples et de traitements de l'infertilité, des maternités plus tardives, sans oublier les progrès de la médecine .../... ajoute Mme Larroque.
En gros,
c'est la faute aux parents et à l'acharnement thérapeutique ...
Vous faites bien d'y penser à la pollution (tchernobyle ou pyralène ou ..)
parceque les scientifiques eux n'y ont pas pensé du tout :
".../... divers facteurs : plus de grossesses multiples et de traitements de l'infertilité, des maternités plus tardives, sans oublier les progrès de la médecine .../... ajoute Mme Larroque.
En gros,
c'est la faute aux parents et à l'acharnement thérapeutique ...
Romain, ce qui me fait froid dans le dos, ce n'est pas que je sois pour l'acharnement thérapeutique à tout crin.
Ce qui m'effraie sont les DERIVES qui vont en découler, qui va décider qu'un bébé n'a pas droit aux soins, à partir de quel poids ?
Ce qui me gêne est que cela recouvre encore et toujours des problèmes de fric.
Au train où vont les délires religieux de qui on sait et de l'église qui relève la tête, j'ai des doutes sur le fait que l'avortement soit autorisé encore longtemps.
On va en arriver à des solutions eugenistes parfaitement odieuses, et là je dis gaffe
Car l'article ne parle pas de foetus malformés mais bien de bébés nés vivants, trop tôt mais vivants. Donc l'argument de l'avortement thérapeutique ne tient pas.
Ce qui m'effraie sont les DERIVES qui vont en découler, qui va décider qu'un bébé n'a pas droit aux soins, à partir de quel poids ?
Ce qui me gêne est que cela recouvre encore et toujours des problèmes de fric.
Au train où vont les délires religieux de qui on sait et de l'église qui relève la tête, j'ai des doutes sur le fait que l'avortement soit autorisé encore longtemps.
On va en arriver à des solutions eugenistes parfaitement odieuses, et là je dis gaffe

Car l'article ne parle pas de foetus malformés mais bien de bébés nés vivants, trop tôt mais vivants. Donc l'argument de l'avortement thérapeutique ne tient pas.
Pour avoir fait un stage en néonatalité ... On fait vraiment de l'acharnement sur certains de ces petits ...
Quand on voit un p'tit bout "vivant" sur la machine, ... l'équipe s'acharner pendant 1 semaine pour qu'ensuite ................ le p'tit bout meurt ...
Au risque de choquer ... Si mon enfant né trop tôt et qu'il fait moins des 500gr réglementaires, il n'y aura pas intérêt à ce que quelqu'un essaie de le réanimer ... Mon mari est moi sommes d'accord sur ce sujet ...
Quand on voit un p'tit bout "vivant" sur la machine, ... l'équipe s'acharner pendant 1 semaine pour qu'ensuite ................ le p'tit bout meurt ...
Au risque de choquer ... Si mon enfant né trop tôt et qu'il fait moins des 500gr réglementaires, il n'y aura pas intérêt à ce que quelqu'un essaie de le réanimer ... Mon mari est moi sommes d'accord sur ce sujet ...