superuser:
Pendant trois années pleines, j'ai envoyé en moyenne 50 candidatures par mois, spontanées ou ciblées (des mois à 30, des mois à 80 : ça fait du pognon, et une sacrée pile de réponses négatives à montrer !).
Et depuis six mois, j'ai arrêté : j'en ai ma claque
Idem.
Ce qui m'a mis en rogne est le fait que l'on demande ce genre de preuves de recherches d'emploi sans prendre en compte la situation individuelle, ce qui prend beaucoup de temps pour un résultat nul.
J'avais montré maintes fois mes lettres de motivations à ces "spécialistes" de l'emploi qui n'ont pas trouvé grand chose à critiquer. Donc ça n'a pas été la lettre qui a posé problème.
Si en revanche on m'avait laissé libre de disposer de mon temps comme je l'aurais souhaité, j'aurais pu l'investir dans des activités qui correspondent à mes aspirations. Je l'aurais utilisé pour réactiver ma vie sociale qui a été quasiment inexistante, et on sait bien que c'est par un réseau de relations, de connaissances et d'amis qu'on augmente les chances de trouver quelque chose. Mais si j'avais investi mon temps dans ce sens-là je n'aurais pas pu fournir ces "preuves de recherches" demandées.
Par conséquence, les exigences de l'ANPE ont eu l'effet inverse de l'effet recherché.
Je résume (en caricaturant): l'ANPE, en exigeant des candidatures comme preuve de recherche active d'emploi peut empêcher de faire ce qu'il faut pour trouver du travail. En contrepartie l'ANPE récompense ces "preuves de recherche d'emploi" par le maintien de l'allocation chômage ("tu es un bon chômeur"). Le contrôle des "preuves" justifie leur propre existence dans le système ANPE, donc de leur travail à eux. Puisqu'ils tiennent à garder leur travail, ils continueront à exiger ces preuves qui garderont nombres de personnes dans l'isolation dans laquelle ils se trouvent.
Si je raconte au prochain entretien que je me suis investi dans une association, que je suis sortie voire des expositions, des spectacles et des concerts ce qui m'a permis de rencontrer des gens, puis j'ai commencé à inviter des gens que j'ai rencontré et que j'ai fait la fête avec eux ce qui est bon pour le moral, et que par la suite j'ai été invité à mon tour, que j'ai fait bénévolement des traductions de textes à intéret publique pour établir un contact avec un univers qui correspond avec ma personalité, mais seulement je n'ai répondu à aucune annonce d'emploi puisque de toute façon ça ne répond pas, on n'a pas de difficulté à prévoir la réaction du conseiller.
Et pourtant.
Certes, on comprend qu'il puisse être agaçant d'admettre que le DE augmente ses chances de trouver du travail en s'amusant et en s'épanuissant, pendant que le conseiller de l'ANPE est forcé de jouer un rôle qui est aux antipodes de ses convictions (mis apart quelques "flics dans l'âme") et de surcroît n'est pas couronné de succès. Il a des raisons d'être mécontent car il subit lui-même ces exigences rigides et inadaptées au cas individuel qu'il est obligé de faire passer sous peine de sanctions, ce qui constitue une aliénation par rapport à son rôle social qu'il voudrait jouer dans ce casse-tête collectif.
Ansi, on produit des frustrations et beaucoup de vent des deux cotés.
(Je ne sais pas ce qui a été dans ma tisane mais elle a été bonne

)
Sinon j'ai passé d'excellentes vacances, et je souhaite à nous tous une bonne rentrée, à Yves une bonne issue de l'histoire "radiateur" et à actuchomage une bonne continuation!
