L'Emploi et le Chômage en Débats

Je reprends ici un commentaire du dernier article posté sur le CUI de 7 heures imposé aux RSAstes («Je ne veux pas signer un contrat de défiance») :

Le CEE a rendu son rapport sur le RSA. Accablant.

Télécharger ici en pdf :
http://www.cee-recherche.fr/fr/doctrav/ ... entale.pdf

M. Hirsch doit en avoir des insomnies : le nom de l’auteure principal, Dominique Méda, est d’un poids considérable dans le milieu.

La genèse aberrante du dispositif y est démontée, en particulier la prétendue «lassitude de la solidarité» prétextée pour transformer le RMI.
Sont dénoncés la méconnaissance du public concerné et de ses vulnérabilités, la séparation entre le social et le professionnel, le rôle central, irréaliste, dévolu à Pôle-Emploi.
L’expression «torture morale» est employée au sujet de l’obligation de faire semblant de chercher un travail qui n’existe plus.

Le rapport se termine sur une note inquiète à propos du parcours dit «social . Car les textes stipulent bien qu’il s’agit là d’une «filière» temporaire. Cf. la proposition de la Droite Populaire de limiter dans le temps le RSA…

Je vais lire ce rapport et en pondre une synthèse.

superuser a écrit :Je demande à Patdu49, expert de la calculette, de nous faire un décryptage de budget comme il en a le secret pour le cas du RSAste obligé de travailler 7 heures par semaine en CUI.

Voici sa réponse :

Patdu49 a écrit :non, 7 heures ne fera pas perdre ni la CMU, ni le tarif social énergie, on reste sous les plafonds .. juste que un peu + de paperasses, comme pour nous en ASS ..

par contre des 130 euros environ, faut compter :
perte prime de noel
perte possible d'un peu d'APL (selon les revenus année moins 2)
perte possible de droits connexes éventuels locaux (tarif spécifique transport ou gratuité si lié à condition uniquement de RSA socle)

et donc prendre en compte éventuels frais de déplacement .. donc encore + si jamais une collectivité proposerait de bosser style 1h30/jour sur 5 jours ..

Le CEE a rendu son rapport sur le RSA. Accablant.

Télécharger ici en pdf :
http://www.cee-recherche.fr/fr/doctrav/ ... entale.pdf

M. Hirsch doit en avoir des insomnies : le nom de l’auteure principal, Dominique Méda, est d’un poids considérable dans le milieu.

La genèse aberrante du dispositif y est démontée, en particulier la prétendue «lassitude de la solidarité» prétextée pour transformer le RMI.
Sont dénoncés la méconnaissance du public concerné et de ses vulnérabilités, la séparation entre le social et le professionnel, le rôle central, irréaliste, dévolu à Pôle-Emploi.
L’expression «torture morale» est employée au sujet de l’obligation de faire semblant de chercher un travail qui n’existe plus.

Le rapport se termine sur une note inquiète à propos du parcours dit «social . Car les textes stipulent bien qu’il s’agit là d’une «filière» temporaire. Cf. la proposition de la Droite Populaire de limiter dans le temps le RSA…

C'est interessant parce que , effectivement, la notion de contrat a été perdue toutes ces années. En 1998, dans le mouvement des chomeurs, on denonçait auprès des prefectures l'obligation de resultat ! Or les prefets nous repondaient à l'epoque, qu'il n'y avait pas d'obligation de resultat dans le contrat RMI (je dois encore en avoir une lettre dans mes paperasses)
"alors même que, comme l’ont rappelé de nombreux chercheurs mais aussi les
responsables politiques ayant participé au débat entourant la mise en place du RMI, le contrat
d’insertion n’était pas la contrepartie du versement de l’allocation, mais signalait l’obligation
faite à la société de tout mettre en oeuvre pour insérer l’allocataire......"

Ce qui remettrait en cause , tous les arguments actuels! Y compris les 7 h obligatoires!

"le personnage central n’est plus l’assisté qui ne veut pas travailler
mais le travailleur pauvre, l’allocataire du RMI, qui, luttant contre les sirènes de l’assistance,
décide de retourner malgré tout sur le marché du travail et qui, au terme de son effort, n’est
pas payé de retour. Non seulement, travaillant plus, il ne gagne pas plus, mais, d’une certaine
manière, plus il travaille, moins il gagne. Le problème n’est plus que l’allocataire du RMI ne
travaille pas, mais que, travaillant, il perde de l’argent et que, travaillant malgré la perte, il
accepte néanmoins de le faire. Est posée à cette occasion la question de l’articulation avec les
droits connexes, nationaux et locaux, qui viennent souvent amplifier les pertes financières
liées à la reprise d’activité.""

Patdu49 a écrit :non, 7 heures ne fera pas perdre ni la CMU, ni le tarif social énergie, on reste sous les plafonds .. juste que un peu + de paperasses, comme pour nous en ASS ..

par contre des 130 euros environ, faut compter :
perte prime de noel
perte possible d'un peu d'APL (selon les revenus année moins 2)
perte possible de droits connexes éventuels locaux (tarif spécifique transport ou gratuité si lié à condition uniquement de RSA socle)

et donc prendre en compte éventuels frais de déplacement .. donc encore + si jamais une collectivité proposerait de bosser style 1h30/jour sur 5 jours ..

Esperons, pour ceux qui n'atteignent pas les seuils. Mais, ceci est aussi signalé dans le rapport d'evaluation du RSA, cité plus haut en reference!

"D’après tous les entretiens que nous avons réalisés, ce nouveau seuil (légèrement plus élevé
que le seuil précédent, qui prévalait au moment du RMI…) constitue désormais une nouvelle
barrière. Sauf à trouver un temps plein, les allocataires renonceront manifestement à le
dépasser. Il est ressenti par les assistantes sociales – rapportant les points de vue des
allocataires mais aussi détentrices d’une parole avertie sur l’intérêt de la réforme – comme
une très grande injustice et une absence radicale de progrès, voire une dégradation par
rapport à la situation antérieure. Le seuil n’a pas été supprimé mais simplement déplacé. Dès
que les allocataires du RSA socle reprennent une activité ou augmentent légèrement la durée
de celle-ci et la déclarent sur leur déclaration trimestrielle de ressources (DTR), le seuil à
partir duquel les « droits connexes » sont perdus est très rapidement atteint. La reprise d’une
activité d’un certain volume fait perdre, dans un premier moment, la couverture maladie
universelle (CMU) complémentaire, la gratuité des transports et l’allocation de logement
complémentaire de la Ville de Paris (ALCVP, cf. encadré 3).""
2.1.2. L’incitation

Travail contre RSA : comment ça marche

Durée des contrats : de 6 à 12 mois. Bref, du pur jetable.

Secteurs concernés : collectivités, hôpitaux, écoles, associations.

Le type de jobs qui seront imposés : aide à la personne, sorties de classe, participer au tri et au ramassage des déchets, entretien, petits travaux de rénovation, peinture, etc… Super !

superuser a écrit : M. Hirsch doit en avoir des insomnies : le nom de l’auteure principal, Dominique Méda, est d’un poids considérable dans le milieu.

Au contraire il assume à 100%, je viens tout juste de l'entendre à la TV. Et les 7h de taf obligatoires, il est pour aussi !

La précarité c'est pas son problème, son discours est celui de la réinsertion sociale dans ce qu'elle a de plus pathologique. Un chômeur pour lui, c'est comme aider un clodo à arrêter de picoler et lui redonner de la "dignité" en lui faisant balayer la cour.

petits travaux de rénovation, peinture

Je me sens déjà devenir un artiste. Ce sont des murs qu'ils veulent que je repeigne? une chance pour eux ils profiteront de mon talent pour pas un euro de plus.
S'ils veulent me licencier après ça je ne leur en voudrais pas outre mesure

tristesir a écrit :

petits travaux de rénovation, peinture

Je me sens déjà devenir un artiste. Ce sont des murs qu'ils veulent que je repeigne? une chance pour eux ils profiteront de mon talent pour pas un euro de plus.
S'ils veulent me licencier après ça je ne leur en voudrais pas outre mesure

Je sent des débordements

Vous avez raison Hector, ça sent le débordement ...

L'expression par l'art est une bonne manière de se soulager ...
Dans une certaine émission qui parle de relooking d'intérieur ... Ils disent souvent "dégager les angles" ...
Si ça peut vous aider

Durée des contrats : de 6 à 12 mois. Bref, du pur jetable.

Secteurs concernés : collectivités, hôpitaux, écoles, associations.(quote)

on pourra toujours participer à la diminution des retraites, en cas de distibution de medicaments. Je suis pas responsable, je viens juste là pour 7H, et comme j'ai mal au dos avec mon arthrose et que je suis obligé de porter "papy" c'est pas de ma faute s'il est tombé!
Quand à faire traverser les momes à la sortie de l'ecole, je ne peux pas etre sur les ecoles maternelles, le maire de ma commune ne souhaite pas m'y voir!
Sinon, on peut toujours se mettre les parents à dos!!!!

romain23 a écrit : Sinon, on peut toujours se mettre les parents à dos!!!!

S'occuper des morpions des autres, j'ai déjà assez des miens ! Faut voir comme ça démange ces bêtes là !

Ouais , mais les tiens , tu peux toujours leur filer une baffe quand ils poussent les limites un peu trop loin, mais ceux des autres, on peut porter plainte contre toi! Qui est responsable dans ce cas là, sur un CAE de 7h? parce que l'encadrement, reférent, j'ai donné dans l'EN ( ma referente etait agent hotelière de l'En , et donc presente aux heures des repas, sur son ecole, pendant que moi j'etais absente à ces heures là et mon école eloignée à 25 km de la sienne, et moi educatrice! Bonjour la reference! °)
Tiens! alors qu'il manque des postes financés dans l'education spécialisée et que les professionnels se suicident......

actu.orange.fr/france/nord-droit-de-retrait-d-educateurs-apres-le-suicide-d-un-de-leurs-collegues-afp_324006.html

Moi ? J'ai pas d'enfants.

Ça serait quand même marrant qu'on m'envoie aider ceux des commères du coin à traverser. Elles qui me perçoivent déjà comme suspect, au point de demander à leur enfants de m'éviter. Comme ça, j'aurais même pas besoin de me gratter les parties génitales devant leur progéniture pour m'assurer qu'elles écrivent au maire ...

http://www.dailymotion.com/video/x6s1va ... rel-page-5

Hector a écrit :Moi ? J'ai pas d'enfants.

Ça serait quand même marrant qu'on m'envoie aider ceux des commères du coin à traverser. Elles qui me perçoivent déjà comme suspect, au point de demander à leur enfants de m'éviter. Comme ça, j'aurais même pas besoin de me gratter les parties génitales devant leur progéniture pour m'assurer qu'elles écrivent au maire ...

http://www.dailymotion.com/video/x6s1va ... rel-page-5

Des comères qui seraient bien capable d'équiper leurs enfants de masque à gaz pour traverser la route.... pfff !

Car le nombre de personnes qui veulent voir les RSAistes plutot pour l'entretien des espaces verts, du nettoyages de tags et des rues et pour le développement des toilettes publiques en ville, voire eboueurs pour "remplacer les immigrés" est assez fort, meme si c'est dit à demi-mot. Mais qui donc voudrait voir des personnes aux RSA "piquer le boulot de leur enfants" ? Si leurs enfant commencent déja par faire le sale boulot en job étudiant ou job tout court, et que les RSAiste arrivent pour prendre leur place, ça va grincer .... et crier à l'incompétence et au défaut de service ....

Ces nouveaux contrats de 7 heures ça va encore compliquer l'usine à gaz.
Ne serait-il pas plus simple que l'Etat dote nettement plus les collectivités locales, et que celles-ci aient davantage de salariés communaux avec de vrais contrats de travail normaux ? Des contrats à temps partiel pour ceux que ça arrange et des contrats à temps plein.

Au lieu d'avoir tous ces dispositifs qui coûtent un argent fou en paperasses, réunions, commissions, et qui servent surtout à justifier le salaire d'intervenants dont on pourrait souvent se passer.

Notre société n'est-elle pas assez riche pour créer des emplois utiles ? Effectivement du travail il y en a , c'est l'argent pour le rémunérer qui manque.
L'aide à la personne c'est important pour que les anciens puissent rester chez eux, (au lieu de se retrouver dans une maison de retraite où on leur pompe les économies de toute une vie sans leur fournir les conditions de vie qu'ils méritent) ; c'est un vrai travail que certaines personnes recherchent, pour lequel ces personnes se forment, mais il n'y a pas assez d'argent public pour le financer. Il n'y a aucune raison de forcer des RSAstes qui n'ont pas de motivation pour ce genre de métier.

Aménager les bourgs pour que les piétons puissent circuler, pour que ce soit joli et agréable, c'est fait dans les communes favorisées, mais il y a encore beaucoup à faire ailleurs.

Trier les déchets...mais ils se foutent de nous : les sociétés qui le font profitent déjà assez des dispositifs de contrats aidés. Le recyclage engendre des revenus, ces sociétés se font beaucoup d'argent déjà sur notre dos : j'en ai pris conscience maintenant que j'ai des poubelles individuelles : je produis 2 poubelles de recyclable par an , soit en tout 200 litres. Et 3 poubelles de non-recyclable; soit 300 litres. Mes habitudes n'ont pas changé par rapport aux années passées. Ce qui signifie qu'on m'a fait payer 170 euros par an pour le ramassage et le traitement de 5 poubelles et la gestion de la déchetterie où je fais moi-même la moitié du boulot en triant consciencieusement mes déchets !!
A ce tarif, j'estime que ces sociétés pourraient embaucher et payer un peu plus les salariés (ils sont tous au SMIC), et surtout qu'elles n'ont pas besoin d'être aidées.