Ardue c'est sûr car on ne peut en effet pas généraliser et il faudrait distinguer les différents types de médias.Yves a écrit :Oui Poolpie, la question des médias est essentielle mais peut-être est-elle encore plus ardue !
L'exemple des USA nous démontre qu'il faut prendre le problème dans le sens inverse: les instances dirigeantes agissent de plus en plus directement en fonction des orientations éditoriales des médias. Murdoch est devenu bien plus puissant que les partis démocrates et républicains. Il a même fait taire les journaux de la côté est qui étaient contre la guerre en Irak. Effrayant!Yves a écrit :Car l'orientation éditoriale (et donc la crédibilité) des médias ne relèvent pas directement des instances dirigeantes de ce pays.
Tout comme ta pétition n'aborde pas les éventuelles solutions au problème de représentativité des politiciens aux pouvoir, mon idée était juste de mettre l'accent sur le fait que ce pouvoir appuie ses actions sur des lignes éditoriales de médias qui n'inspirent que peu de confiance aux citoyens. Plusieurs journaux (même certains dont les ventes ne cessent de diminuer) ont d'ailleurs fait leurs titres sur ce sujet récemment.Yves a écrit :Certes, des lois peuvent limiter le phénomène de concentration qu'on observe actuellement, mais la majorité des médias sont entre les mains du secteur privé et là, difficile de mener une action autre que ponctuelle comme celle lancée par notre copain Nicrus (malheureusement absent des forums en ce moment) contre l'omniprésence des partisans du OUI dans les médias lors de l'ouverture du débat référendaire du 29 mai.
Je ne dirais pas qu'ils sont lobotomisés, mais plutôt qu'ils manquent cruellement d'objectivité. J'ai été abonné pendant deux ans à Libération, la dernière année du gouvernement Jospin puis la première de celui de Raffarin. Je trouvais les critiques très objectives la première année et particulièrement orientées la seconde. J'ai annulé mon abonnement pour cette raison. Depuis, bien que je sois souvent en désaccord avec Jean-François Kahn, je suis abonné à Marianne, et j'ai apprécié sa neutralité pendant la campagne, donnant la parole à tout le monde, ne censurant pas ses journalistes qui étaient en grande majorité opposés au traité (alors que JFK le soutenait).Yves a écrit :Mais si on prend le cas de L'Humanité, par exemple, ce journal - comme d'autres - se débat avec des difficultés financières inextricables.
Il faut croire que les lecteurs ne sont plus au rendez-vous de l'engagement (politique, syndical…).
Nos médias nationaux sont - hélas - à l'image de la société française : lobotomisés.
Personnellement, je n'ai pas été choqué par le fait que pratiquement toute la presse ait été en faveur du traité de constitution européenne. Il serait dangereux d'imposer à certains journaux une ligne éditoriale afin de respecter la pluralité. Ce qui était choquant, c'est que les actionnaires imposent cette ligne éditoriale (qui fait la ligne éditoriale sinon les actionnaires) contre l'avis des majorités (dans l'ensemble) de journalistes opposés à ce traité (les censurant au passage), ainsi que la censure et les insultes envers les lecteurs favorables au non.
Je ne suis pas d'accord. Car sinon, dans 10 ou 20 ans, si des problèmes de santé apparaissent à cause des OGMs cultivés aujourd'hui, on pourrait aussi dire que nous somme complices. Pourtant, beaucoup de monde se mobilise autour de José Bové sur ce sujet, et l'opinion publique soutient en grande partie ce combat. Que pouvons nous faire de plus pour ne pas être complices? Que faire d'autre que de ne plus acheter de journaux lorsqu'on n'est pas satisfait de ce qu'on y trouve? Continuer à les acheter étant interprété par leurs directions comme un soutien à leur ligne éditoriale. Je n'achète pourtant pas un journal car je suis content d'y trouver ce que je pense mais pour y trouver des informations contradictoires. Aujourd'hui la contradiction est aux abonnés absents!Yves a écrit :Par facilité, par paresse, nous avons laissé le marketing et le tout business s'immiscer partout.
Nous sommes tous complices de ce laisser-faire : presse gratuite, real TV, émissions «débilisantes»…
C'est pourtant à eux de garantir notre liberté, la liberté en général, et donc celle des médias. Qui en a les moyens sinon? Qui vote les lois qui peuvent donner leur indépendance aux médias? Je sais que tu ne le feras pas Yves, mais que personne ne me réponde que nous avons élu nos dirigeants, et que par conséquent nous sommes responsables du manque de lois pour garantir l'indépendance des médias!Yves a écrit :De mon point de vue, nos dirigeants ne sont pas les premiers responsables de cette situation.
Les sites comme Actuchomage ont de plus en plus de lecteurs justement car les médias traditionnels ne jouent plus leur rôle, c'est bien la preuve que les français ne sont pas indifférents. On peut se désoler que la mobilisation contre le traité de constitution européenne semble avoir fondue depuis le 29 mai, mais cela me semble logique. Entre deux périodes d'expression de ses désaccords, le peuple doit laisser le temps aux gouvernants de prendre en compte ses doléances (il n'a de toute façon pas le choix, il se sent impuissant car son vote n'est pas pris en compte). C'est ce qu'essaie de faire croire le gouvernement Villepin en ce moment, de peur de prendre une claque encore plus grande aux prochaines échéances électorales.
Il a fallu une famine pour que le peuple français se décide enfin à se débarasser de ses monarques devenus si distants et indifférents à ses problèmes. La droite n'a pas supprimé le RMI car celui-ci écarte le déclencheur-famine, elle espère simplement que la pyramide des âges permettra d'éviter le déclencheur-précarité. Si le départ à la retraite de la génération du baby-boom ne permet pas de résorber significativement le chômage, alors là, on peu s'attendre à ce que les mécontentements ne s'expriment plus dans le respect de la loi. Supprime le RMI et ferme les restos du coeur et des millions de personnes seront dans la rue, c'est certain!
La télé endort peut-être les citoyens mais je ne crois pas qu'elle les lobotomise pour autant.