L'Emploi et le Chômage en Débats

tristesir a écrit :

Qu'est devenue cette personne?

Décédé quelques jours plus tard.

Ah mince, je n'en avais entendu parler nul part...
Merci pour l'information.

je n'en avais entendu parler nul part...

Plus haut sur ce même file. Alors que la CAF parlait de diagnostic vital non engagé, histoire de se dédouaner de toute responsabilité ?

http://www.rue89.com/2012/09/26/mon-voi ... ade-235652

superuser a écrit :http://www.rue89.com/2012/09/26/mon-voi ... ade-235652

Même si l'article et/ou le témoignage me semble(nt) moyennement crédible(s) (rue89 oblige), il met en avant une des pires conséquences à mes yeux de ces fameux "minima sociaux" : l'indiférence.

Combien de personnes au RSA/ASS en arrivent à bout sans que personne ne s'en soucie?
Combien de gens savent que leur voisin est dans une merde noire et ne font rigoureusement rien, si ce n'est de se dire dans le meilleur des cas "le pauvre" et lui faire un bonjour souriant (mais gèné) en le croisant?
Combien de gens, croisant un SDF (encore plus précaire qu'au RSA) chaque jour/semaine sans lui jeter un regard?

Je ne critique pas la personne "racontant" cette histoire, car au final pratiquement tout le monde aurait agis de la même façon : en ne faisant rien avant qu'il ne soit trop tard.
Pas forcément filer de l'argent, de la bouffe, ou je ne sais quoi de matériel. Juste discuter avec le SDF devant le supermarché, échanger une clope, inviter le "RSA-iste" à boire une vulgaire (et pas couteuse) bière pour papoter de tout et de rien. C'est con, mais dans une merde noire juste papoter redonne une motivation pour vivre.

Ca m'a foutu le cafard cette histoire, tiens...

On ne peut plus fêter son anniversaire tranquillement il faut que les pauvres et leur problèmes viennent gâcher la fête.

Il ne leur suffit plus de nous importuner dans les transports en commun à nous réclamer de l'argent qu'on n'a pas l'intention de leur donner, maintenant ils viennent à domicile nous déranger avec leur problèmes. Est-ce qu'ils nous aident à décider si on va partir faire du ski à Saint Moritz ou aux Seychelles cet hiver? Bande d'égoïstes qui ne pensent qu'à leur petits problèmes de pauvres !

patapoum a écrit : Combien de personnes au RSA/ASS en arrivent à bout sans que personne ne s'en soucie?
Combien de gens savent que leur voisin est dans une merde noire et ne font rigoureusement rien, si ce n'est de se dire dans le meilleur des cas "le pauvre" et lui faire un bonjour souriant (mais gèné) en le croisant?
Combien de gens, croisant un SDF (encore plus précaire qu'au RSA) chaque jour/semaine sans lui jeter un regard?

le pire c'est que même les services sociaux n'en on rien à foutre... on se demande à quoi ça sert un CCAS ? si tu es sur le point d'être expulsé et de te retrouver à la rue, ils te donnent une vielle feuille photocopié avec le nom d'associations comme les restos du coeur, etc... et démerde toi.....

ils te donnent une vielle feuille photocopié avec le nom d'associations comme les restos du coeur

Quitte à ne rien faire, c'est mieux qu'une bonne vieille corde bien solide en chanvre

patapoum a écrit : Ca m'a foutu le cafard cette histoire, tiens...

Pas mieux...

Comme je rejoins ton point de vue!

Je crois que c'est bien ça le pire: l'isolement, l'indifférence (quand ce n'est pas le mépris) des autres, ceux qui sont épargnés (jusqu'à quand? )
Je dis ça parfois l'air de rien, en "déconnant", comme quoi qu'un de ces quatre on me retrouvera pendue à une poutre du grenier... Tu parles! J'ai même plus de quoi m'acheter la corde, même si je pense qu'il y a des prix de gros en ce moment!
Tous ces gens qui en finissent, à part trois lignes dans un journal avec comme titre "drame de la misère" ou "drame de la solitude", ça va devenir tellement courant qu'on finira par en faire une rubrique spéciale façon chiens écrasés... Et après?

En ce moment ce qui me fout le plus la rage, ce n'est pas l'indifférence des gens (qui pour la plupart ne savent pas quoi dire, quoi faire ni comment réagir, et qui ont tous eux-mêmes leurs problèmes et leur propre vie à gérer) mais les organismes qui sont soi-disant là pour aider ceux qui en ont besoin. De la théorie à la pratique il y a une sacrée marge! Déjà, la personne dans le besoin, qu'elle soit à l'ASS ou au RSA, fait preuve d'une sacrée force et d'un grand courage pour "aller mendier" et exposer sa vie en long, en large et en travers. Si en plus elle n'obtient qu'une fin de non recevoir, là ça revient à une mise en danger délibérée de sa vie. Une condamnation à... aller se faire pendre, ailleurs. Et après on s'étonne que les gens préfèrent ne plus rien demander et renoncer à des "droits" supposés?

Parfois il ne faut pas grand chose pour remonter la pente, ou tout du moins ne pas tomber plus bas: au-delà de l'aide matérielle il y a surtout l'écoute, le non-jugement, l'empathie; un simple sourire ou une main sur l'épaule ne va certes pas améliorer nos finances mais parfois, cela peut simplement soulager, nous libérer d'un poids... Un simple "comment ça va, toi?" sincère et soucieux peut faire toute la différence, plutôt qu'un énième "alors, t'as du boulot? Tu cherches au moins?" , et tout son cortège de joyeusetés...
Tout vaut mieux que l'indifférence.

Tout vaut mieux que l'indifférence.

Je ne sais pas... tout dépend de la personne. Je ne supporte pas qu'on s'occupe de moi, qu'on entre dans ma vie et mes décisions.

Si c'est pour tapoter sur l'épaule et se fiche de ce que nous disons, je préfère encore l'indifférence. Sans compter ceux qui viennent avec leurs con-seils et on se retrouve en train de se justifier.

Ceci dit, il y a une différence entre habiter une grande ville ou un village. Je préfère encore mon anonymat et tout va toujours bien pour moi, tant pis pour ceux qui aimeraient de voir le moral dans les chaussettes et gémir sur moi-même.

Les jours de blues ou de moral en berne, je m'enferme.

Devant certains évènements, les problèmes financiers deviennent dérisoires.

elusive_reclusive a écrit : Parfois il ne faut pas grand chose pour remonter la pente, ou tout du moins ne pas tomber plus bas: au-delà de l'aide matérielle il y a surtout l'écoute, le non-jugement, l'empathie; un simple sourire ou une main sur l'épaule ne va certes pas améliorer nos finances mais parfois, cela peut simplement soulager, nous libérer d'un poids... Un simple "comment ça va, toi?" sincère et soucieux peut faire toute la différence, plutôt qu'un énième "alors, t'as du boulot? Tu cherches au moins?" , et tout son cortège de joyeusetés...
Tout vaut mieux que l'indifférence.

C'est quelque chose que j'ai réalisée un jour où, n'ayant pas un rond, j'ai filé quelque clopes à un SDF avec un chaton qui mendiais dans l'indiférence générale sur la place Royale de Nantes (les Nantais reconnaitrons).
On a discuté quelque dizaines de secondes à peine (j'allais à un entretiens, pressé), lui disant que j'étais au chômage et n'avais que 4-5 camel à partager. Il m'a juste répondu (je cite de mémoire) que "le simple fait d'échanger quelque mots lui faisait plus de bien qu'une pièce balancée par terre sans un regard".

C'est con, mais ce jour-là ces quelque mots m'ont fait l'effet d'une belle claque dans la gueule.

maguy a écrit : Je ne sais pas... tout dépend de la personne. Je ne supporte pas qu'on s'occupe de moi, qu'on entre dans ma vie et mes décisions.

Si c'est pour tapoter sur l'épaule et se fiche de ce que nous disons, je préfère encore l'indifférence. Sans compter ceux qui viennent avec leurs con-seils et on se retrouve en train de se justifier.

Nan, je parlais d'indifférence quand on est en demande et en attente d'une oreille amie, pas des "de quoi j'me mêle" et des "yakafokon"!
Je crois qu'il n'est rien de pire que d'appeler au secours (voire hurler au secours) et de ne pas être entendue.

Ceci dit, il y a une différence entre habiter une grande ville ou un village. Je préfère encore mon anonymat et tout va toujours bien pour moi, tant pis pour ceux qui aimeraient de voir le moral dans les chaussettes et gémir sur moi-même.

Les jours de blues ou de moral en berne, je m'enferme.

Bof. Ville ou campagne je ne vois pas la différence en ce qui me concerne: j'ai ramené mon isolement avec moi lorsque j'ai quitté la ville. A la rigueur c'est "moins pire" ici, où je suis isolée y compris géographiquement. Etre seule au milieu d'une multitude de gens, c'était encore pire.

J'ai le souvenir d'un désespéré qui habitait l'immeuble d'un de mes amis mais heureusement pas à sa verticale. Un jour, il a décidé d'en finir, il a ouvert le gaz, et a fait exploser toute la partie de l'immeuble à sa verticale. La partie de cet immeuble s'est écroulée comme un château de cartes. Il y eut des morts, un ou plusieurs enfants je crois me rappeler, mais lui a survécu à l'explosion.

Si les suicides de pauvres se perpétuent j'ai peur qu'ils nous coupent le gaz

tristesir a écrit : Il y eut des morts, un ou plusieurs enfants je crois me rappeler, mais lui a survécu à l'explosion.

La poisse jusqu'au bout! Pas cool pour ses voisins...

Si les suicides de pauvres se perpétuent j'ai peur qu'ils nous coupent le gaz