Oui, voilà, voilà exactement où se situe l'incompréhension : pour certains conseillers PE et pour les prestataires, (et pour un tas de gens, sans doute), l'intérim réel correspond à sa définition : les entreprises ont le droit d'y recourir quand elles font face temporairement à un surcroît d'activité. Vous faites une mission intérim dans une boîte, vous vous montrez motivé, vous travaillez bien, vous vous intégrez à l'équipe, on vous trouve très bien, donc forcément on vous fait un CDD, et ensuite un CDI. Alleluia, c'est pourtant simple de se caser...
Mais les usines agro-alimentaires (je ne m'avance pas concernant les autres boîtes, que je ne connais pas) ne fonctionnent quasiment qu'avec des intérimaires. En effet, ces boîtes sont liées à la grande distribution, laquelle achète par à-coups, pour faire des promotions.
Il y a donc du boulot à un niveau que je qualifierais de normal, pendant 2 à 3 semaines par mois dans chaque atelier, et une baisse de production le reste du temps. Au niveau "normal", il y a 80% d'intérimaires sur les lignes de production, et au niveau "bas" il y en a 60-70%.
Ces boîtes emploient des intérimaires pour gérer à 5 minutes près la quantité d'ouvriers nécessaire, avoir toujours des troupes fraîches, affaiblir les syndicats. Pourquoi iraient-elles embaucher en contrats plus longs ?
Que le grand public ignore cela, c'est normal, encore que la télé ferait bien de s'occuper un peu de ce qui se passe dans la grande distribution. Mais un spécialiste de l'emploi, compétent pour recevoir des DE bretons de base et les conseiller, devrait savoir ça, vu que l'agro-alimentaire est le principal employeur de gens peu qualifiés, dans ma région.