Ici, on a coutume de dire - et de croire - qu'une personne persévérante peut faire bouger les choses ou, à défaut de les bouger, tenter l'impossible.
On ne le redira jamais assez, nombre d'entre nous se contentent de jérémiades et ne tentent rien… On laisse passer le train et, sans même essayer de l’attraper, on se contente d'attendre le prochain qui, lui aussi, passera sans s'arrêter.
Et même si souvent les initiatives n'aboutissent pas au résultat escompté, elles permettent à celui ou ceux qui les initient de retrouver leur dignité.
Qu'est-ce que ça change, me direz-vous ?
Ça change beaucoup de choses !
Les quelques "actuchomeuses" et "actuchomeurs" qui se sont lancés dans une bataille, pourraient témoigner du "bien fou" que ça leur a fait.
C'est la raison pour laquelle
je ne comprends pas l'apathie des millions de chômeurs et précaires que compte notre pays.
Même s'ils n'aspirent qu'à une chose : retrouver un vrai travail rapidement et échapper au statut "infamant" de demandeur d'emploi, se mobiliser fait également partie de la
démarche de "reconstruction" (après un licenciement ou des mois et des années de chômage… on est souvent brisé).
Se "bagarrer" pour faire respecter ses droits, c'est aussi un point d'ancrage dans la vie sociale et politique, alors que le chômage et la précarité excluent les individus qu'ils frappent.
En ce moment, sur le site, il y a José qui se bagarre pour l'application rapide du TPN - Jean-Claude qui voudrait que le "droit d'obtenir un emploi", inscrit dans l'alinéa 5 du Préambule de notre Constitution, soit appliqué - Gérard qui a lancé son idée de "Concertation nationale" sur l'emploi des travailleurs expérimentés (même s'il est déjà découragé par le manque de réaction) - Claude et Alain qui tentent de monter une liste aux élections municipales de Dijon… J'en passe.
Ces initiatives, pour certaines, n'aboutiront pas mais elles permettent à leurs auteurs de réfléchir, de structurer un mode d'action, d'alerter (même si c'est sans résultat concret), d'expliquer leur démarche, de se renseigner, d'approfondir, de lire… J'en passe là aussi.
De TRAVAILLER, en fait.
C'est aussi la fonction d'Actuchomage, une fonction qui a eu des effets bénéfiques sur celles et ceux qui ont créé notre association.
Prenons mon cas. Aujourd'hui, je bosse à plein temps après 6 ans d'intermittences professionnelles (80% de chômage, 20% d'activité). Les batailles que nous avons menées (juridiques, éditoriales, associatives, militantes…) m'ont permis de garder la tête hors de l'eau - même si je suis le Président d'APNÉE

- et mieux, de mon point de vue, d'être
plus opérationnel professionnellement.
J'ai pris le temps de m'intéresser à des sujets que je ne connaissais pas, de les creuser et, plus encore, de m'ouvrir aux préoccupations des autres.
(Je referme ici cette parenthèse nombriliste).
Je veux dire par-là que l'engagement de José sera payant à un moment ou un autre,
peut-être pas sur le terrain sur lequel il a choisi de se battre.
C'est aussi un autre enseignement !
Les actions engagées permettent de se restructurer, de retrouver de l'énergie, de l’envie, autant de bienfaits qui trouveront souvent leur expression ailleurs.
Il ne faut pas s'attendre à des résultats à court terme. Il faut être persévérant, patient, car la roue finit toujours par tourner.
La "leçon" est finie, rompez les rangs !
Le "Professeur" Yves - Un animateur du site