L'Emploi et le Chômage en Débats

Statovore a écrit :L'approche psychologique de l'accompagnement des chômeurs n'a aucun impact sur le chômage de masse. Cela peut aider certaines personnes à sortir provisoirement de l'exclusion mais dans le fonctionnement économique actuelle qui est voulu, cela se fera systématiquement au détriment d'une autre personne. Pourquoi ? Parce qu'il faut stimuler la compétition entre individu afin d'augmenter les profits de certaines personnes en faisant baisser les salaires.

Ce qui veut dire que les problèmes de fond ne sont pas traités, et que la psychologie est utilisée, non pas comme un moyen de transformation personnelle et collective, mais comme un outil de réinsertion rapide.
L'option prise est donc qu'on ne peut rien changer à l'extérieur de soi, et qu'on doit se transformer intérieurement pour coller au marché, et pourquoi pas à la limite abandonner ses rêves et accepter l'inacceptable, et être en conflit psychique interne permanent (très mauvais pour la santé).

Statovore a écrit :C'est comme l'histoire d'utiliser son réseau, si j'obtiens un poste parce que j'ai une connaissance dans l'entreprise, c'est du favoritisme, de la discrimination à l'embauche, de la magouille ... rien de bien "déontologique". Regarder du coté des "professionnels de la politique" où cette notion de réseau fonctionne très bien.

Option qui ignore la montée de l'isolement et du chacun pour soi (difficile pour monter son réseau), qui va à l'encontre de l'égalité des chances et qui prône l'instrumentalisation de l'autre pour ses propres objectifs.

C'est la société dans son ensemble qu'il faut analyser psychologiquement, et en particulier les "fauteurs de trouble", bon courage !

cestpasvrai a écrit :Ce qui veut dire que les problèmes de fond ne sont pas traités, et que la psychologie est utilisée, non pas comme un moyen de transformation personnelle et collective, mais comme un outil de réinsertion rapide.
L'option prise est donc qu'on ne peut rien changer à l'extérieur de soi, et qu'on doit se transformer intérieurement pour coller au marché, et pourquoi pas à la limite abandonner ses rêves et accepter l'inacceptable, et être en conflit psychique interne permanent (très mauvais pour la santé).

Plutôt comme un outil de coercition dont le but est d’empêcher une rébellion générale face à ce qu'on veut nous imposer. Les méthodes derrière sont connu de tous ici.
=> Donner de faux-espoir du style : tel accompagnement vous permettra de trouvez un travail, la reprise est au coin de la rue, suivez cette formation car il y a des pénuries de mains d'oeuvre dans ce secteur...
=> Culpabiliser le chômeur : Ça doit être votre CV, votre lettre de motivation, votre age, vos qualifications, votre expériences, votre attitude ... qui pose problème
=> Empêcher de communiquer : Vous n'êtes pas à plaindre, vous avez une aide financière (rsa, are ...), on s'occupe de vous, dans d'autre pays, les gens n'y ont même pas droit

Dans ce cas on n'est plus dans la psychologie mais dans la sociologie.

C'est la société dans son ensemble qu'il faut analyser psychologiquement, et en particulier les "fauteurs de trouble

Paulina a écrit :Dans ce cas on n'est plus dans la psychologie mais dans la sociologie.

Ou peut-être dans les 2 voire dans la psychosociologie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychosociologie

La psychosociologie, à l'inverse de la sociologie, ne fait pas de césure entre l'individu et le collectif. Elle étudie les conduites humaines et les phénomènes sociaux comme des processus relationnels à l’intérieur desquels le psychologique et le collectif sont indissociables. Elle analyse l’articulation, les interactions entre l’individuel et le collectif. Elle appréhende donc l’homme comme un être relationnel, une réalité interactive, au cœur d'un jeu d’influence entre contrainte et contrôle d’une part, écart et autonomie d'autre part.

Owaha devrait peut-être élargir le cadre de son étude, et la réaliser conjointement avec d'autres personnes compétentes dans ces domaines (un projet en équipe).

Ouaaah... J'vais prendre un efferalgan...

Paulina a écrit :Dans ce cas on n'est plus dans la psychologie mais dans la sociologie.

Tout en restant relativement proche car nous sommes encore dans les sciences humaines. Les différences entre les disciplines sont souvent ténue c'est d’ailleurs dans l'intitulé de son master qui titre "Psychologie de l’Orientation, de l’Insertion et du Conseil".

L'orientation sert à l'insertion. Or quand on parle d'insertion dans la société, on est en plein dans le social donc il y a un rapport avec la sociologie.

L'une des disciplines étudie l'individu et l'autre le groupe. Mais le comportement d'un individu impacte le groupe et le groupe impacte l'individu. Comment établir une frontière nette sans borner et donc fausser le raisonnement ?

Tu devrais relire les objectifs de son étude, on y fait bien mention du coté psychologique et du coté social.

Alors oui, elle tirera de son questionnaires des conclusions sur le fait que les chômeurs de longue durée semblent plus ou moins dans l'urgence financière, plus ou moins assidu dans leurs recherches, plus ou moins exigeant sur les offres.
Maintenant, elle aura des résultats qu'elle va avoir du mal à comprendre car son parti pris sur l’échantillonnage fait qu'il sera loin d'être représentatif, les questions laissant trop de place à l'interprétation... et qui ne prennent pas certains facteurs externe qui sont donc des facteurs sociaux.

Bebert, moi aussi j'ai besoin d'un paracétamol.

@Paulina : Le code de déontologie des psychologues énonce un ensemble de valeurs auquel les psychologues se réfèrent et les règles qui en découlent (Le principe éthique fondamental étant le respect de la personne). Vous pouvez trouver l'ensemble du code ici : http://www.cncdp.fr/

D'autres approches possibles de la question :

L'Empowerment :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Empowerment

L’empowerment est l'octroi de plus de pouvoir aux individus ou aux groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques qu'ils subissent. Diverses traductions ont été proposées en français : « capacitation », « développement du pouvoir d'agir », « autonomisation », « responsabilisation », « émancipation » ou « pouvoir-faire ».

La Recherche-Action :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Recherche-action

Une conception « classique » de la recherche-action consiste à penser que cette méthodologie nouvelle n'est qu'un prolongement particulier de la recherche traditionnelle en sciences sociales, s'appuyant sur l'idée que l'humain et le social, en tant qu'objets d'études, présentent des caractéristiques spécifiques qui appellent à la mise en place d'une méthodologie différente de celle qui a cours dans les « sciences dures » : interiorité, non-déterminisme et singularités. Elle implique dans le processus de construction de la recherche, aussi bien le chercheur que les acteurs participant à l'expérimentation.

Merci Owaha

Bonjour à tous, et merci pour votre aide !

Grace aux internautes et aux personnes rencontrées, déjà 80 questionnaires ont été complétés pour mon étude (présentée en post 1) !

Je reste en recherche de volontaires,
alors si vous êtes à la recherche d'un emploi et que vous n'avez pas encore participé, n'hésitez pas, suivez le lien :

http://etudes.centrepsycle-amu.fr/index ... 86/lang-fr

Merci encore et à bientôt

alors si vous êtes à la recherche d'un emploi

Merde... J'remplis pas encore toutes les conditions...

je suis contente que vous ayiez trouvé matière à avancer
mais je tiens quand même à vous dire, en toute sympathie et bienveillance, que tout ça...
ça sert à rien !

il ne sert à rien d'expliquer les effets à court, moyen ou long terme, psychologiques ou sociologiques ou psycho-sociologiques, de la recherche d'emploi sur les populations.

on s'occupe là à gérer la misère, c'est cautère sur jambe de bois

alors, ce n'est pas grave, ce n'est pas aussi nuisible que d'autres métiers, mais par pitié, quand vous travaillerez.... ne soyez pas dupe !

en ce moment je bosse dans la formation de jeunes en difficulté, je suis retournée vers l'insertion (alors que j'avais juré de ne plus y refoutre un pied ! )
et je le sais : ça ne sert à rien. j'essaie, a minima, de ne pas nuire, comme les toubibs. Faut le savoir, c'est tout.

Je viens de relire l'ensemble des échanges, et je voulais vous remercier pour vos interventions.
Chacun m'a donné à réfléchir (sauf bebert, qui lui m'a donné le sourire !), et même s'il y a eu pas mal de critiques, elles ont étés constructives.
Alors un grand merci !

(Je retirerai le questionnaire du serveur la semaine prochaine, mais je préviendrai le jour J)

Et vous reviendrez - j'espère - nous livrer un petit exposé de vos analyses et commentaires…