d'abord je n'aime pas manger
Moi j'adorais manger...mais depuis que je ne bouffe plus que des aliments vendus en discount, et les mêmes trucs de façon répétitive, j'y prends de moins en moins de plaisir. Passer à table ne se fait plus dans l'impatience et la joie, tout bêtement
J'ai eu la chance de connaître la bouffe de riches et, effectivement, ça n'a pas grand chose à voir avec la bouffe pour pauvres!
Tout a fait d'accord avec toi. En fait, je réalise à quel point je bouffe de la m----- lorsque je rentre (de plus en plus rarement à cause du budget essence exhorbitant!) dans ma famille. Mes parents sont d'anciens cadres sup', des retraités très aisés aujourd'hui...Rien ne manque sur la table, y'a pas de trucs flambeurs comme le caviar, non, mais des bons produits, de marque, du terroir ( produits fermiers). Et là, mes papilles se réveillent et je réalise, douloureusement, de la fadeur et de la monotonie de ma table quotidienne.
D'ailleurs en général, quand je regagne mon chez moi, je mets plusieurs jours à m'en remettre, à oublier..et à remanger mes trucs discount!
Le seul moment où je peux améliorer l'ordinaire, c'est au printemps et en été, grâce à un copain qui produit des légumes bio et les vend à prix raisonnable, un régal !...Mais comme il a lui-même bien du mal à en vivre, je sais pas s'il va continuer ce boulot très longtemps
Plus largement, je trouve criminel ce qui est en train de se passer sur terre : Entre les millions de personnes qui crèvent de faim dans les pays en voie de développement, et les millions de personnes qui crèvent de cancer, de maladies cardio-vasculaire ou de suicide dans nos pays, qui est bien loti ? La seule poignée de gens qui ont accaparé les richesses de la planète entière !!!
@danslamouise : Je comprends et je partage ton ras-le-bol. Je crois que le pire, c'est l'humiliation quotidienne imposée par le reste de la société: se justifier, mendier, s'excuser d'exister sans être productif et utile, sans pouvoir participer au sacro-saint Effort National de Consommation.
danslamouise, je sais que c'est pas facile, mais il faut lutter contre le sentiment d'être en trop.Il faut se convaincre chaque jour que notre existence, même merdique, même à la marge, est aussi utile au monde que celle de ceux qui ont détourné le système à leur profit exclusif.
Relever la tête quoiqu'il arrive.
Ne pas avoir honte car nous, nous ne faisons de mal à personne, ni à la terre ni aux autres humains.
Nous n'exploitons et ne profitons de personne.
Ce n'est pas le cas des gens qui travaillent dans les banques, dans les sociétés de crédit, pour des boites d'armement etc...
Nous ne pesons peut-être pas dans le monde tel qu'il est aujourd'hui, mais au moins, nous ne participons pas activement à le rendre pire.
Tu vois ce que je veux dire ?
Alors plus de honte !! De la fierté bien au contraire, la fierté de ne pas être un acteur de cette entreprise de démolition de la planète et des hommes.
La fierté d'être resté un personne
humaine, et non pas un robot aux ordres, exécuteur des pires tâches, avec ses oeillères confortablement scotchées sur les yeux...