Cercle de réflexion sur la VALEUR TRAVAIL

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Modérateurs : superuser, Yves

lamido

Message par lamido »

Bonsoir,

Zoée dit "j'ai résilié pas mal de choses de plein gré" et cela peut amener à réfléchir sur ce que l'on pense être de notre liberté.
Si l'on est "obligé" de se passer de "certaines choses" parce qu'on n'a plus les moyens de les avoir et qu'on estime le faire en toute liberté... quel sens donnons-nous à notre liberté ?

Et si on s'aperçoit, qu'après tout, on peut être aussi heureux voire plus heureux en acceptant notre sort, faut-il en déduire que l'on a "baissé les bras" ?
maguy

Message par maguy »

quel sens donnons-nous à notre liberté ?
Je suis une primaire : je demande à être logée, chauffée, nourrie, lavée, soignée

Presque mission impossible avec un revenu comme l'ASS ou le RMI.

Même pas libre dans la mesure où nous avons nos big brothers qui guettent le moindre faux pas ou le provoquent au besoin.

Alors, libre de prendre son baluchon sur le dos, walzing Mathilda et aller discrètement mourir dans un coin comme une bête abandonnée par sa meute.

La seule valeur que je donne au travail est uniquement le salaire, décent si possible, pas l'occupation à toutes forces, j'ai toujours eu d'autres plaisirs dans la vie !

Parce que si n'importe qui peut gagner sa vie en transpirant dans son T-shirt, la vie que nous menons en gardant notre libre pensée, nos convictions est bien un boulot à plein temps.
zoée

Message par zoée »

Bonsoir,

Je touve que votre argumentaire est très intéressant Lamido :Et si on s'aperçoit, qu'après tout, on peut être aussi heureux voire plus heureux en acceptant notre sort, faut-il en déduire que l'on a "baissé les bras" ?

Pour ma part, je ne me suis pas sentie frustrée d'avoir résilié certains contrats. Cette situation de DE m'a permis, au contaire, d'avoir enfin le temps de m'y pencher...
Mais il demeure cette contrepartie finalement : Je le fais par choix propre, mais aussi au regard de ma situation financière. La liberté vaut de ma volonté, certes, mais si je n'avais pas vécu cette situation, aurais-je eu le "réflexe" de le faire? Ce "réflexe" n'est-il pas aussi impulsé et conditionné par l'extérieur (la peur de créanciers par exemple...)?
lamido

Message par lamido »

Cette question du choix est, je pense, cruciale dans toute situation de précarité. Peut-on dire que l'on choisit "sa misère" ?

Après tout, on pourrait bien choisir d'être pauvre non ? Il est vrai qu'à l'heure actuelle on ne peut même plus choisir "sa misère" car tout misèreux doit rendre des comptes. En fait "on le force à avoir la liberté d'être pauvre !" Quel paradoxe non ?

Un autre élément que dit Zoée porte à réflexion, c'est la question de la peur. Si on enlevait la peur (de ne plus "pouvoir y arriver") n'agirions-nous pas différemment ?
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

:D Dites lamido, z'avez un mémoire sur le feu ou quoi ? :D

Si l'on est "obligé" de se passer de "certaines choses" parce qu'on n'a plus les moyens de les avoir et qu'on estime le faire en toute liberté... quel sens donnons-nous à notre liberté ?
Si l'on est obligé de se passer de certaines chose parce qu'on n'a plus les moyens de les avoir, c'est une perte de liberté.
mais , si nous estimons le faire en toute liberté,
il s'agit de la conscience d'une alliènation et donc un gain de liberté.


Et si on s'aperçoit, qu'après tout, on peut être aussi heureux voire plus heureux en acceptant notre sort, faut-il en déduire que l'on a "baissé les bras" ?
Cette question n'est pas valide.
En matière d'emploi ce que vous appelez "notre sort" est la résultante d'une politique appliquée.
St-Dumortier

Message par St-Dumortier »

Bonjour,

Après tout, on pourrait bien choisir d'être pauvre non ?

:D Ah mais tout à fait !
D'ailleurs, chez les riches, ils existent aussi, ils les appellent
des avares ! :D
lamido

Message par lamido »

St Dumortier, j'essaye juste de réfléchir sur ma condition... et les commentaires de ce forum m'y aident...

Etre libre parce que conscient de son "aliénation" n'est pas une chose évidente il me semble. Ce chemin là est sûrement le seul qui puisse nous aider à ne pas subir le sort que l'on nous prépare.

A mon sens toutes les questions sont valides. Il faut juste s'entendre sur les mots. N'avons-nous pas déjà accepté "notre sort" c'est-à-dire la résultante d'une politique appliquée comme vous dîtes ?
Pili

Message par Pili »

Bonsoir,

J'ouvre et je ferme la parenthése :

A coquillette, pourquoi alors ne pas avoir citer plus tôt la défintion du mot Travail du Robert ou du Larousse* ...cela aurait éviter bien des ambiguités...vous avez en toute conscience mis un lien particulieriement douteux, qui méritait d'être précisé...et commenté...
La réference à Marx est nettement plus judicieuse à mon sens et là je partage l'avis d'informatix(1)

Sur ce, je laisse le cercle travailler sur la réflexion de la"Valeur travail"...

* l'étymologie du mot travail est du latin populaire Tripaliare : torturer avec le tripulium, donc loin de l'origine chrétienne...


(1)
cette question de la "valeur travail" est tellement risible par rapport aux vrais problèmes que je pense qu'il faudrait peut etre en denoncer l'imposture...
il serait temps meme.
elle ne s'est posé qu'en situation de plein emploi.
Dernière modification par Pili le 05 févr. 2008, modifié 2 fois.
zoée

Message par zoée »

Re bonsoir,

J'ai l'impression que la "peur" évoquée revêt différentes formes :
La peur de soi, de sa capacité à retrouver un travail, cette peur qui peut être induite par ces incessantes questions de la famille ou des amis : Alors...?
Cette peur inhérante des institutions, qui se veulent décourageantes pour la plupart: "Je ne comprends pas ... Rappelez plus tard... Comment se fait-il qu'avec..."?
Aussi les réponses des créanciers :"Mais l'année précédente, vous perceviez tels ou tels revenus... Je ne peux vous garantir un échéancier...
Qui n'a jamais eu cette peur et "hantise" de se faire expulser de son logement, être privé de ses meubles, même bibelots divers ayant une valeur sentimentale... Car même cette valeur, aussi importante soit-elle n'a plus de crédit de nos jours...
tristesir

Message par tristesir »

Cette question du choix est, je pense, cruciale dans toute situation de précarité. Peut-on dire que l'on choisit "sa misère" ?
Personne ne choisit la précarité et la misère.

Etre dans La précarité c'est vivre dans une plus grande incertitude que d'autres personnes.

La perte de salaire, qui vous tombe dessus parce qu'on vous a licencié, peut vous entrainer dans la spirale de vous retrouver à dormir sous les ponts.

Notre vie est fragile puisque nous pouvons mourir demain ou dans une seconde mais il n'est pas anormal de vouloir des garanties sur notre devenir sur cette terre et en ce qui concerne la satisfaction de nos besoins comme être humain sinon à quoi cela sert il que l'être humain se soit fatigué à construire une civilisation?

Moi ce que j'aimerai savoir c'est qu'est ce que le contraire de la misère?
La misère je pense n'est pas difficile à imaginer même superficiellement par chacun mais son contraire?
lamido

Message par lamido »

Bien sûr, la peur est un sentiment connu du demandeur d'emploi. J'ai longtemps eu peur aussi de ne jamais "y arriver", d'être toujours dépendante de ma famille et honteuse de dire que je cherchais un travail.

Cette peur permet à nos dirigeants de nous garder en "stock disponible", dépendants de leur volonté. Sachant cela nous continuons d'avoir peur. Pourquoi ? Peut-être parce que nous culpabilisons, nous pensons que quelquechose "cloche" chez nous, c'est pour ça que nous ne trouvons pas de travail.

N'avons-nous pas été tellement "défini" comme chômeur que nous sommes incapables de nous "voir" autrement ?
lamido

Message par lamido »

Peut-être la misère est-elle liée à la notion de souffrance ? On ne choisit donc jamais d'être dans la misère (dans le sens de souffrir ?)

C'est vrai que ce serait intéressant de savoir ce que c'est exactement !
On plaint quelqu'un qui semble être miséreux alors que ce n'est qu'une appréciation de notre part.
lamido

Message par lamido »

Le contraire de la misère si on la voit en terme de souffrance serait le bien-être mais c'est relatif car quelqu'un qui vit dans l'opulence peut vivre aussi dans la souffrance.

Donc la misère on voit à peu près ce que c'est mais peut-on dire exactement ce que c'est ?
ledesa

Message par ledesa »

lamido a écrit :Le contraire de la misère si on la voit en terme de souffrance serait le bien-être mais c'est relatif car quelqu'un qui vit dans l'opulence peut vivre aussi dans la souffrance.

Donc la misère on voit à peu près ce que c'est mais peut-on dire exactement ce que c'est ?
Ouais ?!!! Et tout ça c'est un Tout, mais un Tout quoi ? !!! :lol:

Trêve de plaisanteries : Le chômage c'est le bordel, la m...e !!! :twisted:
tristesir

Message par tristesir »

nous pensons que quelquechose "cloche" chez nous, c'est pour ça que nous ne trouvons pas de travail.
C'est peut être bien le cas. 8)

Je m'explique:
Ce qui peut clocher:

-le temps de chômage: les employeurs ont décrété qu'être depuis trop longtemps au chômage faisait de vous quelqu'un ayant un potentiel amoindri. Un simple critère de plus de sélection parce qu'il y'a trop de demandeurs d'emploi et beaucoup moins d'emplois disponibles.

-Avoir commencé à réfléchir sur l'absurdité de beaucoup d'emplois salariés.
-Avoir commencé à réfléchir sur la course sans fin à la possession et au paraitre.
-Comment faire semblant de participer à cette funeste mascarade quand on a visité les coulisses et après être passé de l'autre côté du miroir?

-Comment trouver encore la motivation de dépenser de l'énergie dans quelque chose auquel on ne croit plus et qu'on sait néfaste?
(La sempiternelle "lettre de motivation" est mal nommée, il faudrait plutot l'appeler "lettre de soumission". )

Et si on est un peu trop sensible comment ne pas penser aux implications environnementales et sociales de certains emplois salariés sans avoir la nausée ?

A quand un label HQSE (haute qualité sociale et environnementale)
pour distinguer les emplois? 8)
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