donner sa vie...
Publié : 18 août 2012
Bonjour,
Je ne peux qu'exprimer ma colère quand j'apprends qu'un allocataire du rsa s'immole par le feu. Je suis à la fois dégoûté et abasourdi. Je trouve cela insupportable. Malheureusement, je n'ai que des questions à donner.
Comment se fait-il que les administrations qui gèrent la misère continuent à nous faire croire qu'elles traitent honorablement les « usagers » alors que lorsqu'on écoute ces mêmes usagers, dans un cadre en-dehors de ces gestionnaires de la misère, ils expliquent qu'ils sont traités comme de la m**de ?
Comment se fait-il que pour la moindre incartade, ils sont traités de fraudeurs, soupçonnés comme s'ils avaient commis un crime ?
Comment se fait-il que le traitement de l'erreur pour un usager se règle par une « attestation sur l'honneur » et, pour les administrations qui gèrent la misère, par un simple problème informatique ?
Comment se fait-il qu'il n'y ait plus que des actes non plus de la parole ?
Comment se fait-il qu'il n'y ait plus que de la justification, de l'attestation comme seule parole possible ?
Comment se fait-il que la seule parole vraie soit celle du justificatif et de la parole sur l'honneur ?
Comment se fait-il que l'insupportable de l'impossibilité de parler devienne colère, peur au ventre et déclenche des actes destructeurs ?
Comment se fait-il que les salles d'attentes, d'accueil soient remplies d'affiches sur le contrôle, la fraude et de vigiles qui surveillent ?
Comment se fait-il que des personnes qui n'ont aucune compétence en matière de psychologie ni même de simple décence humaine se refuse d'aider une personne parce que son seul mode de communication pour survivre est de raconter une histoire ?
Comment se fait-il que tout le monde devienne le juge de l'autre à partir de critères erronés ?
Comment se fait-il que la seule intelligence acceptée soit celle du formulaire à remplir où la seule liberté de l'usager est de remplir correctement ou non une case (d'où l'idée induite de fraude) ?
Comment se fait-il que l'intelligence humaine, aussi brillante soit-elle, en arrive à suggérer à l'autre que sa place véritable soit dans la disparition ?
Comment se fait-il que pour améliorer les performances dans les entreprises, de nombreuses méthodes aient été inventées pour réduire les conflits, la souffrance et que ces méthodes ne soient jamais utilisées ailleurs (je pense à edward de bono, entre autres) ?
Comment se fait-il que partout, dans n'importe quelle entreprise et même ailleurs, la créativité, l'innovation soient mis en avant sauf quand il s'agit de traiter la misère où il ne reste plus que le formulaire à remplir ?
Comment se fait-il que le lieu du conflit, entre les gestionnaires de la misère et l'usager, se situe à l'accueil individualisé du suivi personnalisé de la personne qui attend son tour et que toute la discussion porte sur la valeur correcte ou non des données à valider (l'être administratif) non pas l'être humain ?
Comment se fait-il que celui, celle qui aime le pouvoir aime le contrôle comme si cela attestait d'une réalité quelconque ?
Comment se fait-il que cette croyance dans les données enregistrées et validées donnent l'impression d'avoir un meilleur profil de l'humain comme s'il était possible de tirer une valeur objective de ce qui est par essence subjectif ?
Comment se fait-il que ces mêmes données enregistrées et validées à l'aide du formulaire atteignent le rang de vérité vraie et transforment, en retour, l'humain qui s'exprime en sujet du mensonge, maître de l'illusion ? Par conséquent, il est dans le faux, la tromperie.
Comment se fait-il, quand il s'agit de traiter la misère, on tienne absolument à montrer que seul l'être administratif (géré par la caf, la cpam) soit l'être réel alors que l'autre, l'être humain pauvre, est potentiellement dans le faux, la tromperie, l'illusion et que c'est avec l'assistante sociale et/ou pôle-emploi que cela doit être démêlé : le vrai du faux par le biais de contrats, d'objectifs à atteindre, de projets personnalisés et suivis individualisés ?
Etc, etc.
Je ne peux qu'exprimer ma colère quand j'apprends qu'un allocataire du rsa s'immole par le feu. Je suis à la fois dégoûté et abasourdi. Je trouve cela insupportable. Malheureusement, je n'ai que des questions à donner.
Comment se fait-il que les administrations qui gèrent la misère continuent à nous faire croire qu'elles traitent honorablement les « usagers » alors que lorsqu'on écoute ces mêmes usagers, dans un cadre en-dehors de ces gestionnaires de la misère, ils expliquent qu'ils sont traités comme de la m**de ?
Comment se fait-il que pour la moindre incartade, ils sont traités de fraudeurs, soupçonnés comme s'ils avaient commis un crime ?
Comment se fait-il que le traitement de l'erreur pour un usager se règle par une « attestation sur l'honneur » et, pour les administrations qui gèrent la misère, par un simple problème informatique ?
Comment se fait-il qu'il n'y ait plus que des actes non plus de la parole ?
Comment se fait-il qu'il n'y ait plus que de la justification, de l'attestation comme seule parole possible ?
Comment se fait-il que la seule parole vraie soit celle du justificatif et de la parole sur l'honneur ?
Comment se fait-il que l'insupportable de l'impossibilité de parler devienne colère, peur au ventre et déclenche des actes destructeurs ?
Comment se fait-il que les salles d'attentes, d'accueil soient remplies d'affiches sur le contrôle, la fraude et de vigiles qui surveillent ?
Comment se fait-il que des personnes qui n'ont aucune compétence en matière de psychologie ni même de simple décence humaine se refuse d'aider une personne parce que son seul mode de communication pour survivre est de raconter une histoire ?
Comment se fait-il que tout le monde devienne le juge de l'autre à partir de critères erronés ?
Comment se fait-il que la seule intelligence acceptée soit celle du formulaire à remplir où la seule liberté de l'usager est de remplir correctement ou non une case (d'où l'idée induite de fraude) ?
Comment se fait-il que l'intelligence humaine, aussi brillante soit-elle, en arrive à suggérer à l'autre que sa place véritable soit dans la disparition ?
Comment se fait-il que pour améliorer les performances dans les entreprises, de nombreuses méthodes aient été inventées pour réduire les conflits, la souffrance et que ces méthodes ne soient jamais utilisées ailleurs (je pense à edward de bono, entre autres) ?
Comment se fait-il que partout, dans n'importe quelle entreprise et même ailleurs, la créativité, l'innovation soient mis en avant sauf quand il s'agit de traiter la misère où il ne reste plus que le formulaire à remplir ?
Comment se fait-il que le lieu du conflit, entre les gestionnaires de la misère et l'usager, se situe à l'accueil individualisé du suivi personnalisé de la personne qui attend son tour et que toute la discussion porte sur la valeur correcte ou non des données à valider (l'être administratif) non pas l'être humain ?
Comment se fait-il que celui, celle qui aime le pouvoir aime le contrôle comme si cela attestait d'une réalité quelconque ?
Comment se fait-il que cette croyance dans les données enregistrées et validées donnent l'impression d'avoir un meilleur profil de l'humain comme s'il était possible de tirer une valeur objective de ce qui est par essence subjectif ?
Comment se fait-il que ces mêmes données enregistrées et validées à l'aide du formulaire atteignent le rang de vérité vraie et transforment, en retour, l'humain qui s'exprime en sujet du mensonge, maître de l'illusion ? Par conséquent, il est dans le faux, la tromperie.
Comment se fait-il, quand il s'agit de traiter la misère, on tienne absolument à montrer que seul l'être administratif (géré par la caf, la cpam) soit l'être réel alors que l'autre, l'être humain pauvre, est potentiellement dans le faux, la tromperie, l'illusion et que c'est avec l'assistante sociale et/ou pôle-emploi que cela doit être démêlé : le vrai du faux par le biais de contrats, d'objectifs à atteindre, de projets personnalisés et suivis individualisés ?
Etc, etc.