
Si c'est ce que tu souhaites et si telle est ta vision sur ton occupation, je ne peux que t'y encourager. J'occupais "un emploi d'avenir" et, effectivement, ce devait être une formule magique car j'y ai cru. Sauf qu'au bout de quelques mois la magie n'a plus eu d'effets. Je me suis donc posé des questions, "peser le pour et le contre", j'ai tenté l'approche conciliante en soulevant, auprès de mon employeur, des questions relatives à mon poste, ses perspectives d'avenir...et là, bizarrement, il (enfin elle, c'était une patronne) son attitude a changé, je me suis finalement vu relegué à un coin de bureau à coller des timbres sur des enveloppes et y a ajouter les adresses...et puis c'est tout. Là, il n'était plus question d'avenir, mais de gestion de personnels. Comment allait-elle faire pour garder son contrôle sur moi ? Et plus les jours passaient et plus elle éludait mes questions...mais moi, toujours conciliant, je continuais à venir au travail, espérant toujours le meilleur, que c'était un mauvais moment que tout allait redevenir serein. Et puis, il y a eu ce fameux week end de juin où, très gentiment, elle m'a demandé de venir bosser un week end. Je lui ai demandé si c'était une journée de travail "classique" et elle m'a répondu qu'effectivement c'en était une. Donc, je suis allé à ce week end de travail, pour lui prouver que je continuais à valoir le coup, que mes compétences s'étendaient également à autre chose qu'au collage de timbres et au remplissage d'enveloppes.
Mais qui dit travail le week end en plus des horaires de la semaine, travail supplémentaire donc, dit soit rémunération soit récupération et lorsque j'ai prétendu à cela elle m'a simplement répondu : "si tu es venu, c'est que tu le voulais bien"...

surprise !
Alors j'ai décidé le lundi suivant de ne pas aller au travail, pour récupérer tout en ne la prévenant pas et quand je suis rentré le mardi (je leur ai laissé un jour tout de même, pis pour être franc, je me sentais coupable...bêtise!), un joli conseil d'administration m'attendait. J'ai apprécié leur discours sur le travail, l'importance de travailler etc. oui, sauf qu'ils appliquaient cela à tout le monde, sauf à eux-mêmes. L'importance de la parole donnée, du service, de la conciliation, de l'arrangement...la considération de l'emploi précaire (j'étais à temps partiel en dispositif CUICAE), emploi précaire dans l'associatif je précise, et plus encore : dans la solidarité !
Bref, j'ai compris que tous ces gens étaient loin de mon monde, la plupart retraité-e-s de la fonction publique, certains rentiers, tous prets à monter au créneau pour aller défoncer de la barrière pendant les manifs sur des mesures gouvernementales auxquelles ils n'adhéraient pas et pas capable de respecter leurs engagements vis-à-vis du péquenaud bac+3 qu'ils sous-payaient et sous-estimaient. Tous ces gens gueulant haut et fort "au scandale" quand des entreprises pratiquent la sous-traitance à l'étranger et exprimant, apparemment, quelques difficultés à prendre en compte la situation du péquenaud-gratte-papier employé par leurs soins (via des aides de l'Etat, bien sûr). Bref, ce fut une très bonne expérience humaine, me concernant, une bonne leçon sur le "désenchantement" du monde.."non, rien de rien, non je ne regrette rien..." :p