Quoi de plus économe que de surfer sur la croyance générale de la fraternité... Au moins le peuple n'aura pas l'idée saugrenue de...s'insurger !
Lors d'une AG annuelle Associative, le Président de la dite Assoc' salua le fait que les pauvres et autres déshérités s'entraident entre eux. Du style "ne donnons pas d'argent, mais aidons-les à s'aider".
Le Président en question (que j'entendis de mes propres esgourdes un peu... gourdes) tint à peu près ce langage : c'est le plus gros bénéfice apporté par nos Associations à la société, que de savoir épauler les plus démunis afin qu'ils s'organisent eux-mêmes et s'entraident... entre eux.
Pendant ce temps, les pauvres ne pensent ni à leur propre pauvreté ni à se révolter.
Et de mes esgourdes un peu... gourdes je compris : Que les pauvres s'occupent des pauvres ; et les riches des riches. A chacun ses... affaires!
Ce qui est savoureux, c'est que l'Assocation (très très grôôôsse Assoc' et très très ancienne sur le territoire national) est composée d'une armada de bénévoles ou/et membres de Conseils d'Administration, plutôt recrutés dans la classe bourgeoise?
Leur rôle étant précisément de veiller à ce que la richesse reste du côté des riches, en mettant les plus pauvres en situation d'aider plus pauvres que.
Très efficace. La preuve par l'explosion de la concentration des ressources matérielles aux mains d'une poignée (1% de la population mondiale possède 80% des richesses matérielles).
En France : 0,01% des personnes les mieux payées (1700 salariés) ont eu des rémunérations quadruplées depuis 1980.
Salaire mensuel moyen de : 1,6 millions d'euros bruts!
17.000 "chouchoutés" ont confisqué 10% du total des augmentations de salaire depuis trente ans.
Les 1700 "les mieux servis" sont représentés par : 10% de sportifs ; 20% de PDG ; 30% de financiers.
Oui, MAIS... LES MEILLEURS! Alors soyons rassurés, nous pouvons mourir tranquilles!
"L'écart qui s'est creusé entre les revenus d'une oligarchie toujours plus riche et le monde du travail débouche sur une extrême violence dans les rapports sociaux" (Monique Pinçon-Charlot citée par le journal Marianne N°740)