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Publié : 31 déc. 2006
par Monolecte
C'est le discours qui m'exaspère, pas forcément ceux qui le tiennent...
Manière, on ne se connait pas

Publié : 31 déc. 2006
par tristesir
J'ai rencontré plus d'hommes dépressifs que de femmes dépressives et je ne crois absolument pas qu'un homme soit plus armé pour résister qu'une femme. J'ai même l'impression que c'est l'inverse.
Néanmoins, il semblerait que les femmes soient plus touchées par cette maladie mais les hommes ne sont pas épargnés bien évidemment.
Je partage l'avis de Superuser, le traitement du chômage devrait avoir une dimension psychologique.
Malheusement, ce n'est pas du tout l une des priorites du gouvernement actuel, qui en fait, ne s'intéresse pas du tout à cet aspect du chômage.
Si tu as les moyens de payer les honoraires d'un bon psychologue/psychiatre (la médication bien qu'insuffisante en soi, peut parfois être nécessaire, on ne peut pas laisser quelqu un souffrir sans rien faire alors que l on peut le soulager)
, à condtion que tu surmontes la gêne naturellement entretenue par la societé, (pour ne pas dire la honte), tu peux espérer parvenir à dépasser la dépression.
Dans le cas inverse, tant pis pour toi, à ta souffrance psychologique viendra se greffer la misère sociale , on ne retrouve pas un emploi si on n a pas suffisamment de confort psychique.
Publié : 31 déc. 2006
par superuser
edwin29 a écrit :j'ai seulement du mal à comprendre qu'une personne ne puisse pas surmonter ca d'elle même.
On est toujours dans le culte du sur-homme.
Je te rassure : on peut surmonter ça soi-même, tout seul comme un grand... de toutes façons, y'a pas le choix quand on est au chômedu et qu'aucune aide adaptée n'existe ! Mais ça prend plus de temps (je n'ai pas pu chercher de boulot pendant un an, heureusement que je n'ai jamais été contrôlée).
Mais on y arrive !

Publié : 31 déc. 2006
par victorine83
Néanmoins, il semblerait que les femmes soient plus touchées par cette maladie mais les hommes ne sont pas épargnés bien évidemment.
C'est juste parce que les femmes sont moins soumises à l'image du winner qu'un homme.
Pour l'alcoolisme, il semblerait que les hommes soient plus touchés.
Mais autant un homme peut afficher ses penchants pour l'alcool (image associée à la virilité... un homme costaud, ça résiste aussi à l'alcool), autant une femme sera plus discrète.
Un homme qui sombre dans l'alcoolisme est un homme qui fait une grosse dépression et quand je vois le nombre d'hommes qui boivent, je ne pense pas que les femmes soient plus majoritairement sujettes à la dépression.
On peut surement faire le lien entre le "plus de femmes dépressives" et le "plus d'hommes alcooliques", les premières étant plus enclines à traiter leur dépression que leurs congénères masculins.
Publié : 31 déc. 2006
par superuser
Quand je disais que la "clientèle" des psys se compose d'environ 80% de femmes et de 20% d'hommes, ce n'est pas parce que les femmes sont plus sujettes à la dépression : c'est parce qu'elle n'en ont pas honte.
Il y a ce qui se voit, mais plus intéressant est ce qui ne se voit pas. Ces 20% d'hommes qui acceptent de parler et de se remettre en question, c'est un peu la partie visible de l'iceberg : sous l'eau, il y en a un sacré volume qui gardent ça pour eux ou se noient dans une bouteille, comme dit Victorine.
D'ailleurs, on dit souvent que la violence apparaît quand les mots manquent. Quand on connaît les dégâts de la violence, conjugale ou autre, ça fait réfléchir. Quand les mots ne sont pas là pour exprimer un sentiment, qu'il soit d'impuissance, de peur ou de douleur, il faut bien que ça sorte d'une autre façon, et parfois pas de la plus recommandable......
Publié : 31 déc. 2006
par tristesir
Pour l'alcoolisme, il semblerait que les hommes soient plus touchés.
Mais autant un homme peut afficher ses penchants pour l'alcool (image associée à la virilité... un homme costaud, ça résiste aussi à l'alcool), autant une femme sera plus discrète.
Un homme qui sombre dans l'alcoolisme est un homme qui fait une grosse dépression et quand je vois le nombre d'hommes qui boivent, je ne pense pas que les femmes soient plus majoritairement sujettes à la dépression.
Pourtant, il me semble bien avoir lu quelque part, que les femmes etaient plus touchées que les hommes par la dépression. Ce qui ne signifie pas pour autant que les hommes soient epargnés par cette maladie.
L'alcoolisme n'est pas une résultante directe de la dépression, ne mélangeons pas tout.
Est ce que fumer beaucoup est une resultante de la depression?
(Pourtant, lors des quelques visites que j ai pu faire dans des services d'hopitaux psychiatriques, en visitant une parente proche, j avais remarqué que certains patients hospitalisés fumaient beaucoup et passaient beaucoup de leur temps à chercher des cigarettes)
Il semblerait, que les femmes soient plus sensibles aux effets de dependance engendrée par l'alcool (voir la recente campagne anti alcoolisme)
Il est vrai que l'alcool a ete longtemps considéré avec bienveillance par les hommes, mais ce n est plus vrai de nos jours.
Il y a quelques jours dans les medias, on nous relatait cette histoire qui s est passée au campement de tentes du canal Saint Martin, un sans-logis aurait retrouvé un emploi de cuisinier.
Et que disait le patron qui va employer cet homme sans-logis? Que cette personne avait une bonne reputation aux yeux des autres et qu'elle ne buvait pas. Ce qui laisse entendre que si cet homme avait eu un probleme d'alcool il n'aurait pas eu cet emploi.
C'est fini, la tolerance bienveillante de l'alcool dans le monde du travail (voir aussi les controles des chauffeurs de cars transportant des enfants pour les emmener à l'école)
Fumer, boire est consideré dorenavant de plus en plus comme étant le fait de personnes faibles psychologiquement. (Pour ma part, je n ai aucun jugement moral à porter je ne fais que reporter un avis)
Publié : 31 déc. 2006
par toit_de_chôme
superuser a écrit :Quand je disais que la "clientèle" des psys se compose d'environ 80% de femmes et de 20% d'hommes [...]. Ces 20% d'hommes qui acceptent de parler et de se remettre en question, c'est un peu la partie visible de l'iceberg : sous l'eau, il y en a un sacré volume qui gardent ça pour eux ou se noient dans une bouteille, comme dit Victorine.
En effet, et je rajouterai que j'ai vu des hommes en pleine dépression qui riaient abondamment en société, mais tres tres tres fatigués lorsqu'ils rentrent chez eux.
Quand les mots ne sont pas là pour exprimer un sentiment, qu'il soit d'impuissance, de peur ou de douleur, il faut bien que ça sorte d'une autre façon, et parfois pas de la plus recommandable......
Les plus grandes douleurs ne s'expriment pas avec des mots. Je sais de quoi je cause ....
Publié : 31 déc. 2006
par EnquêteChômageSanté
Bonjour à tous
Je voulais d’abord vous remercier pour vos réponses et témoignages.
Cela m’a donné plein de pistes, mais il va falloir que j’en choisisse une, plus originale et réalisable que les autres.
La dépression chez les personnes au chômage en est une intéressante, mais qui a déjà été traitée et à laquelle on peut malheureusement s’attendre. Concernant les différences hommes/femmes sur le sujet, elles ont tendance à s’effacer. Les psychologues voient plus d’hommes qu’il y a 20 ans, et on tend à la parité homme/femme concernant les malades alcooliques. Les jeunes s’y mettent aussi, mais leurs raisons sont différentes de celles des générations supérieures, ce qui fait qu’ils sont difficilement traitables.
Je voudrais me centrer sur les maladies psychosomatiques qui apparaissent lors de la période de chômage. Des exemples que j’ai trouvés :
Dans la sphère des troubles psychiques : troubles persistants du sommeil ; accroissement de l'anxiété ; états de panique ; crises d'angoisse avec apparition de phobies.
Dans la sphère dermatologique : extension du psoriasis, apparition d'eczémas, crises d'urticaires géantes.
Et aussi, migraines, crampes digestives, ulcères...
Les médecins ont parfois du mal à trouver la cause des maux pour les traiter...
Voilà, c’est un peu vague, mais si vous pouvez témoigner sur ces sujets, j’en serais très reconnaissante. N’hésitez pas à m’envoyer des messages privés.
J’accepte bien sûr de publier l’enquête une fois qu’elle sera terminée, mais pour moi, le plus dur reste à faire !
A bientôt, et bonne fin d'année 2006.
Lucie
Publié : 31 déc. 2006
par victorine83
Tristesir a écrit :
L'alcoolisme n'est pas une résultante directe de la dépression, ne mélangeons pas tout.
Pourtant, je peux te dire que les hommes alcooliques que j'ai cotoyés étaient vraiment en dépression en raison de multiples facteurs (solitude, rupture, chômage, emplois précaires, stress lié à un emploi, vie insatisfaisante, ennui...).
(Pourtant, lors des quelques visites que j ai pu faire dans des services d'hopitaux psychiatriques, en visitant une parente proche, j avais remarqué que certains patients hospitalisés fumaient beaucoup et passaient beaucoup de leur temps à chercher des cigarettes)
Ce phénomène est une des principales caractéristiques du mal-être dans les services psychiatriques où les patients doivent gérer un stress qu'ils évacuent, en partie, en fumant et, de toute façon, ils sont déjà dépendants du tabagisme.
Il est vrai que l'alcool a ete longtemps considéré avec bienveillance par les hommes, mais ce n est plus vrai de nos jours.
Que ce soit moins bien perçu, peut-être, mais cependant cela reste culturel.
Quant aux femmes, elles sont certes moins résistantes à l'alcool mais cela ne veut pas dire que les hommes soient moins touchés en nombre. De plus, une femme reconnaitra plus volontiers qu'elle a un problème d'alcool alors qu'un homme, lui, dira plus volontiers qu'il est capable d'arrêter dès qu'il l'aura décidé. Là-aussi en bon réflexe viril, il pense qu'il maîtrise alors que le mal s'installe ou est déjà installé dans son corps.
toit_de_chôme a écrit :
En effet, et je rajouterai que j'ai vu des hommes en pleine dépression qui riaient abondamment en société, mais tres tres tres fatigués lorsqu'ils rentrent chez eux.
Oui, c'est vrai et j'avais un pote comme ça, très beau mec, toujours gai, festif, apprécié, adulé... il riait beaucoup et il était la joie de vivre. Pourtant il s'est pendu à l'âge de 42 ans sans que personne n'ait compris son geste (pas un problème de fric, ni de boulot car sa petite entreprise marchait bien).
Le connaissant très bien, j'avais compris qu'il avait un profond mal-être malgré les apparences mais il semblait fort et capable de le gérer.
En règle général, les hommes ne se ratent pas quand ils ont décidé de se suicider et ils le font souvent d'une manière très brutale.
énormes dégâts
Publié : 01 janv. 2007
par Rose
victorine83 a écrit :
Je me contenterais donc juste de dire que le chômage peut effectivement faire d'énormes dégâts
Je peux témoigner de ce que je vois de l'autre côté du guichet, côté professionnelle de l'insertion.
Quelque chose de très profond très intérieur très vital se détruit chez le chômeur, me semble-t-il. Comme si on le débranchait, si on lui coupait le jus. On lui coupe les pattes. On lui coupe les vivres. Quelque chose se dégrade, se désintègre. C'est sûr et certain que les défenses naturelles en pâtissent.
Toutes les maladies, toutes les conduites addictives peuvent croître et embellir sur ce terrain retranché et miné.
Le microbe n'est rien, c'est le terrain qui est tout, disait Claude Bernard. Le contexte, c'est le manque chronique d'argent, la honteuse pauvreté, c'est le sentiment d'être inutile et sans valeur, ce honteux chômage. C'est le discours des médias, le regard des autres, le CV refait 10 fois sur prescription de l'ANPE, l'obsessionnelle recherche d'emploi vouée à l'échec, les démarches humiliantes, les renoncements...
C'est un contexte d'humiliation. D'atteinte à la dignité et à l'intégrité de l'être.
C'est un énorme dégât.
Rose
Publié : 01 janv. 2007
par edwin29
pas pour tous, il y en a qui passe au dessus, qui n'ont aucune honte d'etre pauvre etc... j'en suis.
et encore une fois, tous les troubles que vous cités, et d'ailleurs tous les troubles qui existent, apparatrons toujours en majorité chez les salariés, c'est mathematique.
alors arrettez avec ces "consequences" du chomages qui ne feront que faire culpabiliser encore + les plus fragiles et donnez les chiffres des salariés stressés quand il rentre le soir, qui abandonnent leur gosses par fatigue/j'enfoutisme..., qui picole à la maison tout le week-end etc... tien j'avais mis une phrase un jour sur un forum du genre : "ha non, pas vendredi soir c'est la fin de la semaine tu comprend je decompresse, et puis pas samedi y'a les courses, les gosses etc... et le samedi soir ben... faut s'occuper de maman hein ! et puis soirée télé cool, et dimanche ben non, y'a école demain !" voilà les week-end des salariés, je preferre mes week-end de chomeur, j'ai essayé les deux ! (même si je bosse + d'heure qu'un salarié lambda)
le "mal-être" a cent fois + evolué chez les salariés (même chez les patrons), croyez-moi, c'est de ce côté là qu'il faut fouiner.
Publié : 01 janv. 2007
par victorine83
alors arrettez avec ces "consequences" du chomages qui ne feront que faire culpabiliser encore + les plus fragiles
T'es gentil, Edwin29, mais nous, nous avons envie d'en parler étant tout autant concernés que toi.
La libre expression, tu connais ?
Publié : 01 janv. 2007
par Cioran
La dépression, çà vous mange à l'intérieur. Plus envie de rien, tout simplement. Aprés, pour faire comprendre çà autour de vous........ on peut chercher à comprendre pourquoi, reprendre le dessus, mais le mal est fait. Alors le plan "faut se bouger' merci bien. C'est un sujet que je connais assez bien, dans cette superbe société, si on est pas jeune et en bonne santé pour résister, on a plus le droit d'exister socialement. Je me bat depuis cinq ans (pas tout seul, heureusement) pour me réinventer, je sais pas combien de temps je vais tenir. Tout ce que je sais, c'est que je supporteraits pas une seconde dépression. Et le premier qui vient me dire que je suis tranquille!/peinard, il a intérét à courir vite. Longtemps que j'étais pas venu ici, faut arriver à se sentir concerné, aussi.
Publié : 01 janv. 2007
par edwin29
attend victorine83, j'etait sur internet à ces balbutiement déjà en train de defendre la libre expression, et je te fait grace de mes activité d'aujourd'hui.
on envenime beaucoup + aujourd'hui en parlant de certaine chose à outrance, en gonflant des actus dejà gonflantes et on passe ainsi à côté de l'essentiel. je persiste à croire que ce genre d"etude" ne sert qu'à stigmatiser un peu + un public suffisament condamné de tous les côté.
Publié : 01 janv. 2007
par St-Dumortier
Bonjour,
D'un autre coté, ce qui me gène dans cette file,
c'est que les "symptomes et maladies" décrits, sont attribués au chomage.
Or il me semble que ces "symptomes et maladies" sont valables pour tous les chocs (stress, violences) physiques ou émotionnels quels qu'ils soient.
J'ai fait une "dépression" aussi,
les périodes chomage/travail me sont passées complétement au dessus de la tête.
A part en rajouter un peu plus ...mais
un verre d'eau dans un océan .... ça se voit pas beaucoup.
Alors ?
Le chômage comme seul vecteur de ce qui est décrit ici ?
Le problème est bien plus complexe me semble-t-il.