
OGM : Ce qu'on vous cache
Les cultures transgéniques réussiront-elles à nourrir le monde ?
En créant des variétés résistantes aux maladies et produisant des plantes insecticides adaptées à différents milieux écologiques, en augmentant ainsi les rendements et en diminuant les coûts de production, l’industrie des biotechnologies affirme que les plantes génétiquement modifiées sont le seul moyen de nourrir une population mondiale qui devrait atteindre 8 milliards d’habitants en l’an 2020. Les mécanismes économiques et politiques montrent cependant que la sécurité alimentaire de la planète ne dépend pas d’une "technologie miracle". La faim est le résultat du fonctionnement normal de l’économie de marché, dans lequel la nourriture va à ceux qui ont les moyens de la payer, théorie partagée par l’économiste prix Nobel Amartya Sen. Les OGM, technologie des pays riches, pourraient au contraire renforcer la dépendance alimentaire des plus pauvres et la faim dans le monde.
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(...)
Le vivant (1) possède deux propriétés fondamentales et paradoxales: celle de se reproduire et de se multiplier en conservant ses caractéristiques ; celle de changer, de se transformer, d'évoluer. La première nous a donné l'agriculture la seconde, la sélection.
Le temps géologique a accumulé une extraordinaire variabilité génétique inter et intraspécifique. Au cours de leur bien brève histoire, les hommes ont domestiqué les plantes et les animaux, les ont sélectionnés et adaptés à leurs besoins en tirant parti de cette variabilité naturelle et en l'élargissant. Mais, vers le milieu du XIX' siècle, ces deux propriétés complémentaires deviennent antagoniques. La sélection ne cherche plus à satisfaire des besoins : elle devient un moyen de gagner de l'argent.
Les investisseurs « semenciers» se rendent en effet compte que leur activité ne peut devenir source de gains Si l'agriculteur sème le grain qu'il a lui-même récolté. La nature s'oppose au «droit naturel » du profit; l'agriculture et l'agriculteur à la sélection et au sélectionneur. La confiscation légale de cette malencontreuse faculté du vivant de se reproduire et de se multiplier étant, à i époque, politiquement exclue, restaient seulement; pour aboutir au même résultat, les méthodes biologiques. C'est ce à quoi la génétique agricole allait consacrer ses efforts.
En mars 1998, cette génétique vient de marquer un nouveau point avec le brevet Terminator, accordé au département américain de l'agriculture et à une firme privée, la Delta and Pine Land Co. La technique consiste à introduire un transgène tueur qui empêche le développement du germe du grain récolté : la plante se développe dans les conditions habituelles, produit une récolte normale, mais elle produit un grain biologiquement stérile. En mai 1998, la multinationale Monsanto rachète la Delta and Pine Land Co. et le brevet Terminator - déposé ou en cours de dépôt dans 87 pays -, dont elle négocie en ce moment le droit exclusif avec le département de l'agriculture à Washington.
Au cours de ce même mois de mai 1998, Monsanto tentait d'amadouer l'opinion publique française par une coûteuse campagne de publicité sur les merveilles philanthropiques des organismes génétiquement modifiés (OGM). Ni les scientifiques concernés, ni les médias, ni l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques ne se sont donné beaucoup de mal pour comprendre de quoi il retournait, et encore moins pour l'expliquer à l'opinion.
Terminator est seulement le point d'aboutissement d'un long processus de confiscation du vivant (2), entamé dès le moment où l'hérédité biologique (3) commence à prendre la forme d'une marchandise. En 1907, Hugo De Vries, le plus influent biologiste du début de ce siècle, l'un des « redécouvreurs » des lois de Mendel (4), est le seul à prendre conscience que, pour une science appliquée comme la génétique agricole, l'économique domine le scientifique: ce qui est profitable influence, voire détermine, ce qui est « scientifiquement vrai » (5).
Il analyse le remplacement de la technique d'amélioration des céréales par isolement, remontant au début du XIX' siècle et fondée sur le fait que ces plantes se reproduisent ensuite à l'identique (breed true) - et sont donc sans profit pour l'investisseur - par la méthode de la sélection continue. Selon cette méthode que la meilleure science de l'époque, le darwinisme, peut justifier, les variétés « se détériorent » dans le champ de l'agriculteur. Mais cette méthode ne peut pas améliorer les plantes, comme le montre empiriquement Nilsson à l'institut Svalôf en Suède, en 1892, ce que confirmeront les premiers travaux d'inspiration mendélienne du début du siècle. Ainsi, dès cette époque, une technique incapable d'apporter le moindre progrès, mais profitable, remplace une technique utile pour la société mais qui ne dégage pas de profits.
De l'amélioration à la stérilisation
Les généticiens agricoles du XXe. siècle, dans l'ignorance de l'histoire de leur propre discipline et notamment des travaux de De Vries (6), ont répété le même scénario. A la fin des années 30, ils triomphent avec le maïs « hybride », célébré de façon extravagante (7). La technique de l'hybridation, devenue le paradigme de la recherche agronomique dans le monde, touche maintenant une vingtaine d'espèces alimentaires, et une dizaine d'autres devraient suivre. Toutes les volailles et une grande partie des porcs sont eux aussi « hybrides ». Au nom d'une explication théorique mystificatrice de la vigueur hybride, celle de l'hétérosis-superdominance (8), ces généticiens, à partir du milieu des année 30, se sont efforcés de généraliser la technique des « hybrides » après le succès obtenu dans le cas du maïs aux Etats-Unis. C'est que, disent-ils, « les hybrides accroissent le rendement ».
Cette expression résume précisément la théorie de l'hétérosis: le fait de posséder des gènes différents - 1' « hybridité » - est favorable en soi.
En réalité, ce qui distingue ce type variétal de tous les autres, c'est la diminution du rendement de la génération suivante, c'est-à-dire, en clair, la stérilité. D'où l'obligation, pour l'agriculteur, de racheter chaque année ses «semences ». Or tout progrès variétal ne peut venir que d'un travail d'amélioration des populations par sélection, ce que précisément la recherche de ces « hybrides » entrave. Sans en être apparemment consciente, la communauté scientifique des généticiens agricoles a dialectiquement renversé la réalité: elle croit et affirme mettre en oeuvre un phénomène biologique, l'hétérosis, afin d'augmenter le rendement, alors qu'elle utilise la dépression consanguine pour le stériliser. Mais, pour réussir politiquement à stériliser le niais, il fallait centrer l'attention sur l'illusion que crée le travail de sélection - l'amélioration - pour occulter la réalité de l'objectif poursuivi: la stérilité. il n'y a donc aucune différence entre la technique de « détérioration » de la fin du XIX' siècle, celle des « hybrides », et la technique Terminator. La seule nouveauté tient au contexte politique.
Jusqu'à la période récente, les investisseurs ne pouvaient pas révéler leur visée - la stérilisation du vivant - sans la rendre du même coup inaccessible. Les paysans constituaient une catégorie sociale puissante. Le vivant était sacré. Or les paysans sont maintenant en voie de disparition: ils se sont transformés en agriculteurs à l'affût du moindre « progrès » susceptible de retarder leur élimination finale. Quant au vivant, on le réduit à une source de bénéfices qui se présente sous la forme banale de filaments d'ADN.
Le citoyen, anesthésié par vingt ans de propagande néolibérale, est conditionné à attendre de la science et de la technique la solution aux grands problèmes politiques de nos sociétés, pendant que les politiques, eux, se contentent de « gérer ». Enfin, les modestes maisons de sélection ont laissé la place à un puissant complexe génético4ndustriel qui étend ses ramifications jusqu'au coeur de la recherche publique (9). Terminator révèle simplement que ce complexe se sent maintenant assez puissant pour ne plus avoir à dissimuler son exigence de confiscation du vivant.
(...)
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OGM : Ce qu'on vous cache
Merci beaucoup Tristesir
C'est un exposé clair et clairement funeste de l'annonce de la mort du "vivant" pour le profit de quelques uns.
Même moi, j'ai compris
Sincèrement jusqu'à présent, je ne savais pas ce qu'étaient les OGM, enfin je n'avais que le discours officiel.
Génétiquement modifiés pour résister aux prédateurs naturels. Je comprends mieux à présent pourquoi les écolos détruisent les récoltes OGM. Tout ça pour de simples profits.
Jouer à l'apprenti sorcier sans mesurer, autrement que par des dollars, les catastrophes engendrées, j'appelle ça des crimes contre l'humanité.
C'est proprement effrayant, les générations futures vont nous maudire à moins qu'elles ne soient aussi modifiées...
Les essais sur les rats ont montré que non seulement les organes les plus fragiles comme le foie ou les reins étaient abimés, mais ils ont constaté une modification des organes sexués (je l'ai vu je ne sais plus où).
Donc, on deviendra des humains asexués, incapables de se reproduire autrement que par clonage ????
Ils sont devenus fous.
C'est un exposé clair et clairement funeste de l'annonce de la mort du "vivant" pour le profit de quelques uns.
Même moi, j'ai compris

Sincèrement jusqu'à présent, je ne savais pas ce qu'étaient les OGM, enfin je n'avais que le discours officiel.
Génétiquement modifiés pour résister aux prédateurs naturels. Je comprends mieux à présent pourquoi les écolos détruisent les récoltes OGM. Tout ça pour de simples profits.
Jouer à l'apprenti sorcier sans mesurer, autrement que par des dollars, les catastrophes engendrées, j'appelle ça des crimes contre l'humanité.
C'est proprement effrayant, les générations futures vont nous maudire à moins qu'elles ne soient aussi modifiées...
Les essais sur les rats ont montré que non seulement les organes les plus fragiles comme le foie ou les reins étaient abimés, mais ils ont constaté une modification des organes sexués (je l'ai vu je ne sais plus où).
Donc, on deviendra des humains asexués, incapables de se reproduire autrement que par clonage ????
Ils sont devenus fous.
demande de précision

Préambule : Surtout ne me "sautez pas sur le palto" car ma question est pour comprendre et me définir sur le sujet car jusqu'à présent les "pour" et les "contre" avancent des arguments soit trop techniques, soit trop "idéologiques" sans explications claires.
Question : J'ai écouté RTL lundi et il a été question des OGM pour la recherche contre la mucovicidose ainsi que de José BOVE qui ne serait pas "seul" mais aurait des "lobbies" derrière lui qui financent ses actions...comme ses voyages et son train de vie puisqu'il a vendu son exploitation. Qui de vous connait la réalité sur les deux affirmations avec argumentation largement développée et non "théorisée" ?
Merci à celui ou celle - expert du sujet - qui répondra de manière impartiale mais simple !
Cordialement à toutes et à tous,
Vincent
alias Mentor
Le texte suivant est issu d'une plaquette d'information d'un groupement de céréaliers:bin là, je sais pas. doit bien y avoir un truc pour qu'on te montre à la tv un agriculteur fier de faire de l'ogm qui lui rapporte davantage que du normal...
J'ai mis en rouge des points qui sont contestés et contestables.
La croissance des besoins alimentaires et l’ampleur des exigences
sociétales mettent l’agriculture moderne, et plus particulièrement les
productions végétales, en demeure de relever des défis majeurs :
• Une plus grande qualité et diversité des produits par le
développement de plantes aux caractéristiques nutritionnelles et
organoleptiques répondant aux nouveaux besoins,
• L’amélioration de la sécurité sanitaire par la capacité à
résister aux parasites pathogènes, sources de métabolites
indésirables,
• Une meilleure protection de l’environnement par
l’économie et la valorisation des ressources naturelles (eau…),
par la réduction des traitements chimiques, par l’optimisation de
la fertilisation, par le développement de ressources énergétiques
renouvelables,
• Une production alimentaire en quantité suffisante par la
suppression des facteurs de pertes de rendement (stress
climatiques, maladies et parasites…),
• La compétitivité de l’agriculture et l’indépendance agricole,
par la maîtrise des coûts de production et la diversité des cultures,
facteurs essentiels d’une productivité raisonnée et durable.(...)
Source
L'argument de la sésurité argumentaire est presque ridicule.
L'argument de La diminution de la quantité de produits chimiques pour faire pousser des céréales (pesticides,...) est plus que contesté.
Il faut se rappeler que certains fabricants d'OGM étaient surtout connus pour être des fabricants de produits chimiques pour traiter les champs avant la création des OGM.
Etre "simple" évite souvent...la complexité partis
J'ignorais que José BOVE a la mucovicidose. Plus sérieusement et parce qu'on ne plaisante pas avec la maladie, ma question est sur les recherches OGM et cette maladie. J'ai bien lu ta contribution où tu affirmes qu'il s'agit de propagande en citant leurs auteurs. Bien, alors il doit être facile de le prouver afin que la recherche réelle contre cette terrible maladie ne soit pas prise en otage dans ce débat ?ce qui est "marrant" c'est que la "réalité sur les deux affirmations" ne concerne que josé bové !!
Quel dommage que l'engagement partisan provoque souvent la "petite pique railleuse" pour qui s'interroge avant d'avoir un avis sur un sujet aussi important que l'environnement (et la santé par la même occasion) ! Etre "simple" c'est quoi ? J'ose espérer que nous serons de plus en plus nombreux à devenir "simple" afin de ne pas se laisser guider par tel ou tel "courant" sur tel ou tel grand thème qui engage l'avenir et les générations futures. De là à associer que les gens simples "gobent" toutes informations qui leurs est faite...c'est faire injure à la simplicité de poser une question pour comprendre. Relis moi et je dis bien en préambule que j'ai besoin d'arguments prouvés de personnes férues sur le sujet pour me faire une opinion....il faut vraiment être plutôt "simple" pour gober cela: en effet les recherches peuvent parfaitement se faire dans des laboratoires en milieu fermé: donc rien à voir avec des hectares de production ogm destinés à la vente pour l'alimentation animale !!
Cela se tient pour les frais de José BOVE dans ses actions de luttes agricoles. Mais qu'en est il de ses autres déplacements politiques internationaux ? Encore une fois, je n'ai - pour l'instant - aucune opinion à charge ou favorable à José BOVE [hormis ce qui relève de l'illégalité réprimé par une loi qui devrait nous concerner toutes et tous...].ensuite josé bové est membre d'un groupe international qui s'appelle via campesina (rien à voir avec un lobby quelconque c'est un regroupement mondial de paysans !! et comme toute association les prises en charges des frais à ce niveau là en plus semble une évidence non??)
En conclusion et pour expliquer ma quête d'arguments prouvés, nul ne peut être spécialiste en tout et chacun a ses thèmes d'expertises en fonction de ce qui le touche et de son expérience de vie. C'est la richesse et l'originalité de ce site de permettre d'échanger et de se cultiver auprès des autres. Encore que je verrai bien ce thème et les échanges qui l'illustrent sur le site ami "Rénovation démocratique" car il s'agit de politique du futur à mettre en place dès à présent, ne croyez vous pas toutes et tous ?
Cordialement votre,
Vincent
alias Mentor
Au suivant ! A la suivante !
Mea culpa, nous n'avons pas le même sens de l'humour et je te prie de bien vouloir m'en excuser. Mon propos sur BOVE et la muco...était de l'humour puisque tu ramènes tout à lui.t'as pas le sens de l'humour à ce que je vois !!
Par contre l'association entre "gens simple" et "gober ce qui est dit", semble être de l'humour de ta part, si je comprends bien.
Tu m'as enrichi de ta position, de sources où puiser des informations (certes unilatérales), de ton coté fan de José BOVE, et je t'en remercie. Je vais attendre patiemment la contribution d'autres personnes sur le sujet principal qui est à la base de ma question simple : les OGM.
Je ne tiens pas à m'enfermer dans un échange qui limiterait les OGM - pour ou contre - à la seule personne de JB. Son voyage en Palestine m'interpelle... mais je n'ai pas envie d'approfondir car le personnage est amusant mais pas central. Pour répondre à ta question finale, le gouvernement français, les multinationales, JB, les syndicats, les organisations professionnelles et un grand nombre de personnes commettent des illégalités, des inégalités et c'est à chacun de nous de cautionner ou de dénoncer...dans la légalité !
Revenons au sujet initial : OGM, ce qu'on vous cache.
Cordialement,
Vincent
alias Mentor
NB : ne pensez vous pas qu'un tel sujet serait plus à sa place sur le site ami "Rénovation démocratique" puisque loin du chomage et de l'emploi...?