L'Emploi et le Chômage en Débats

Je suis d'accord avec toi : au lieu de cracher sur "la politique", il faut au contraire dire aux gens que "la politique", tout comme l'économie, sont des choses qui les concernent et qu'ils doivent absolument se réapproprier ! Sur ce coup-là, on peut dire d'Augustin Legrand vire au populisme le plus crasse.

Sur ce coup-là, on peut dire d'Augustin Legrand vire au populisme le plus crasse.

Attendons de voir, c'est sur la durée qu'on voit les changements et les renoncements des gens. On peut être cependant inquiet et dubitatif, à la vue de cet interview qui n'apporte aucun renseignement sur l'action que prétend mener ce type et qui ressemble fortement à la langue de bois habituelle utilisée par les professionnels de la politique.

PS:
Un autre truc qui m'a fait tiqué.
Il se gargarise avec l'idée qu'il a donné la parole à des gens à qui on ne la donnait jamais. Mais les seuls souvenirs que j'ai des actions du canal Saint-Martin c'est la vision de ce type qui tient le crachoir pour se présenter comme une sorte de porte-parole. (les média sont demandeurs de ça par ailleurs, c'est parfois la condition sine qua non pour passer un message)
Et si vous écoutez attentivement l'interview il met en avant l'idée que la précarité est invisible et que les journalistes ont des difficultés à trouver des "clients' (c'est moi qui le traduit de cette façon-là) pour parler des problèmes de précarité. Cela me semble être une belle simplification. La précarité est tellement présente dans le paysage urbain qu'il n'est pas difficile de s'en rapprocher et ce ne sont pas les acteurs associatifs qui oeuvrent sur ce terrain qui manquent non plus pour avoir des contacts.
C'est seulement une question d'envie et de s'intéresser en profondeur à tous ces problèmes qui manque peut-être.

Un type comme Cotta a très bien su comment approcher des gens dans des situations invraisemblables pour les faire témoigner dans ses livres.
Ce n'est pas une tâche insurmontable.

Interview de Leïla Chaibi



Leïla Chaibi, figure incontestée de la lutte contre le précariat (militante du collectif de précaires l’Appel et la Pioche, Jeudi Noir ...), vient de quitter le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), formation d’Olivier Besancenot, tout juste deux ans après sa création, pour rejoindre le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon comme «secrétaire nationale à l’abolition du précariat».


http://www.dailymotion.com/video/xhc7ft ... from=embed

Séquence tournée au local du PG à Paris je reconnais le rideau rouge de la salle de réunion

Finalement ce que j'entends des propos de Leila en substance est qu'elle est une "réformiste". Je crains qu'un jour on la voit siéger à côté d'Augustin Legrand au couleur d'EELV (ou autre nom qu'aura ce parti caméléon) après 2012.

Résumer les dissensions dans un parti par l'expression "querelle de chapelles" c'est refuser de prendre en compte l'histoire de ce parti, tout au moins de la culture des militants.
Leila confond syndicat et parti, le NPA a voulu créer l'ambiguïté.
Mais le but d'un parti comme le NPA est avant tout la prise du pouvoir.
Fondamentalement au NPA la façon d'y arriver ne fait pas l'unanimité c'est ce qu'elle appelle je pense "querelle de chapelles".
Dans son propos elle n'aborde pas le sujet de la prise du pouvoir, ce serait intéressant qu'un jour que quelqu'un lui pose la question.

Pour résumer sans nuances, il y aurait deux stratégies principales. Une stratégie révolutionnaire et une stratégie intermédiaire de prise de pouvoir par les urnes. La première stratégie est critiquée dans le sens qu'elle ne nécessite par la création d'un parti de masse, les partisans étant critiqués comme étant "sectaires" dans le sens qu'ils se considéreraient comme étant <<l'avant-garde éclairée du prolétariat>> dont le rôle serait de conduire le prolétariat vers la révolution.
La deuxième stratégie est critiquée,elle aussi. Elle est accusée de mener "au réformisme" c'est à dire à se confondre avec l'action de la sociale démocratie et de perdre de vue le but ultime: le changement radical de la société, la destruction du capitalisme, pour se contenter de mesures sociales immédiates mais qui ne remettent pas en cause sur le fond le fonctionnement, l'injustice de la société.
Personnellement, je suis partisan de la deuxième conception (sans jamais perdre de vue le but) et je suis pour un certain opportunisme (sans substituer la "lutte des places" à "la lutte des classes")en attendant les prémisses d'une révolution (que je ne vois pas pour le moment ici). Il sera toujours temps de s' adapter à une situation révolutionnaire à partir de l'instant où on a un projet de société longuement réfléchi.

PS:
Il y aura une vie après 2012

... Cette réforme des codes du travail nationaux en vue d’une plus grande flexibilité, ce passage de la gestion budgétaire à la lutte de classe n’a pas de limite. Seules les trouvailles varient pour emballer avec des mots piégés les mauvais coups. Ainsi quand « l’Europe qui protège » prétend vouloir transformer les droits sociaux en "incitations au travail"? Voyez. "En règle générale, les prestations de chômage devraient être revues afin de s'assurer qu'elles fournissent des incitations au travail". Et comment? Tout le monde devine que ce n’est pas avec tendresse. "Il y a lieu de s'attacher en particulier à accroître l'attrait du travail et à réinsérer les chômeurs sur le marché du travail. Pour réduire les risques d'exclusion à long terme du marché du travail, il convient que les prestations soient étroitement liées aux formations suivies et/ou à la recherche effective d'un emploi". Ce texte vous dit que si vous êtes au chômage depuis longtemps c’est de votre faute et qu’il faut vous surveiller pour savoir si vous vous formez vraiment et si vous cherchez vraiment du boulot, tas de fainéant que vous êtes. Dites merci. ...

http://www.jean-luc-melenchon.com/2011/ ... douillage/

réinsérer les chômeurs sur le marché du travail.

Que je déteste cette formulation

Et hop, dans le rang, que pas une tête ne dépasse, au taf même s'il n'y en a plus.

"Il y a lieu de s'attacher en particulier à accroître l'attrait du travail...

Par exemple le travail du prof dans des classes où c'est la foire d'empoigne, le travail de l'ouvrier qui goudronne les chaussées, les poumons au chaud dans les vapeurs du goudron fumant, le travail du télévendeur chronométré et espionné par son chef ?
Soit on continue comme ça et on triple leur salaire, soit on change tout de fond en comble, sinon je ne vois pas.

Il y a lieu de s'attacher en particulier à accroître l'attrait du travail..

Ah, la vieille antienne !

Je ne le répèterai jamais assez et jusque chez PE : le seul attrait du travail pour moi est le salaire, et toc !

… d'autres, à des degrés divers, s'en chargent pour elle.

http://droites-extremes.blog.lemonde.fr ... -il-tombe/

Aujourd'hui, ce sont les médias qui, ouvertement, nous suggèrent comment voter !

Il y a quelques mois, ils nous ont imposé DSK (un phénomène créé de toutes pièces).
Maintenant que le soufflé DSK retombe, ils font la promotion de la fille Le Pen.

Non, nous ne sommes plus en démocratie !

On commence par un sondage bidouille.
Ensuite, on invite partout la gagnante de ce sondage.
Nos média font du commerce.

Chantal Brunel, "la députée UMP, en proposant de "remettre dans les bateaux" les immigrés venus de la Méditerranée, a provoqué un tollé à gauche."
http://www.lexpress.fr/actualite/politi ... 70135.html

L'UMP espère récupérer les % qui s'envolent au FN ?

Nous vivons réellement une profonde crise politique.

A force de piller ce continent depuis des siècles, arrivera bien un jour où ils viendront sans nous demander notre avis.

en proposant de "remettre dans les bateaux" les immigrés venus de la Méditerranée,

Et pourquoi pas par dessus-bord ?
Ignoble cette bonne femme.

D'ailleurs, Olivier Bonnet vient de pondre un article. Extrait :

« Le temps n’est plus à la parole mais aux actes et aux décisions. Marine Le Pen n’a aucune solution à proposer. Nous, on doit montrer qu’on a des solutions. » Comme, par exemple donc, les remettre dans les bateaux. Alors que la fille de son père dit justement avoir une solution, n’en déplaise à la Brunel partie dans une hystérique course à l’échalotte vers l’infamie.

article complet et source

Décidément cet excellent journaliste ne rentrera jamais dans le moule.

Les ficelles UMP/FN deviennent vraiment de plus en plus énormes, peut-être qu'un jour, un très beau jour, ils auront de la corde pour aller se faire pendre mutuellement.