L'Emploi et le Chômage en Débats

Pour ceux que ça intéressera une petite vidéo, très bien faite et ludique, qui explique depuis les origines comment la monnaie et son mauvais usage depuis des siècles à des fins spéculatives nous a irrémediablement conduit dans le marasme d'aujourd'hui... et laisse à craindre une évolution aussi rapide que fatale si le système n'est pas revu en profondeur.

http://www.dailymotion.com/video/x75e0k ... fr-in_news

Alors oui, le troc est une chose précieuse et que je trouve profondément satisfaisante! ça me contente beaucoup d'aller passer un coup de tondeuse ou autre petit service chez mon voisin, un papé qui me refile à tous les coups un plein panier de délicieuses tomates de son jardin sans pesticide ou quelques oeufs de ses poules qui galopent en plein air, avec toujours en prime une bonne blague et une bonne orangeade... maison bien sûr... et le troc gratuit du sourire vient parachever tout ça. Ce sentiment sans doute totalement immature et candide d'avoir un tout petit peu fait la nique au système en se faisant mutuellement plaisir. On a jamais parlé d'argent. Il a pas les moyens de m'en donner et j'en voudrais pas. Ouais je sais ça fait un peu comtesse de ségur mais je trouve ça génial que ça puisse fonctionner comme ça.

Bien sûr ça a ses limites dans le sens où avec l'organisation actuelle ça ne peut marcher qu'en local. Mais certaines communautés de quartier commencent à s'organiser, chacun faisant profiter les autres de ses talents, le tout dans un esprit de solidarité qu'on pouvait craindre de voir totalement disparaitre dans une société qui encourage l'individualisme et culpabilise les plus nécessiteux de la "charge" qu'ils représentent pour les concitoyens plus chanceux.

Il y a peu de SEL vers chez moi (2 dans tout le département!) e les échanges se font exclusivement sur des produits agricoles polyculture de saison ou bestiaux. ça pourrait être une idée intéressante de l'élargir au service à domicile de personnes assez valides pour rester chez elles mais pas forcément pour assumer les travaux de petit bricolage, entretien de la maison et du jardin... c'est du reste un créneau très largement exploité par les entreprises de services à domicile qui prolifèrent comme hérissons (encore!) sur bord de route en facturant la peau des fesses un service d'une qualité humaine souvent très discutable... à creuser...

Contente de vous lire, Akhasha (à vos souhaits... ). Je pense qu'un SEL avec un réseau étendu sur la ville et la campagne est intéressant parce que les échanges peuvent être plus complémentaires. A la campagne, on a des jardins, beaucoup de gens sont de bons bricoleurs, mais on a peut être moins de gens qui connaissent des langues étrangères, peuvent enseigner la musique ou un artisanat quelconque. Enfin je ne sais pas.
Au SEL dont j'étais allée à la première réunion, toutes les femmes proposaient des confitures et du repassage, et tous les hommes étaient bricoleurs. Comme les unes étaient les épouses des autres, en plus, vous voyez que ça ne permettait guère d' échanges. (Maguy, je crois t'entendre pouffer...)
L'argent-dette de Paul Grignon, on en avait déjà mis le lien sur ce forum. C'est une vidéo intelligente et passionnante, qui est une révélation pour moi, sur ce qu'est l'argent, je le dis sans honte.
Sur un tout autre sujet, la retraite, j'ai trouvé la mini-conférence de Bernard Friot, sur le site "la télé de gauche", que Actu avait en page d'accueil la semaine dernière, extrêmement percutante et "bousculante", vraiment super.

Je pouffe Serabeth, je pouffe

En principe ce système d'échanges peut être sympa, seulement je reste méfiante. Il reste toujours les profiteurs. Il y a quelques années, je donnais des cours d'allemand à la fille de voisins. Tout s'est bien passé 2 ou 3 fois, ensuite sa mère n'avait pas de monnaie ou avait oublié d'en prendre... bref, j'ai laissé tomber ce qui peut se révéler délicat quand on croise les gens.

Evidemment, ce n'était pas des échanges, en ville c'est plus compliqué, pas de légumes ou de fruits ni d'oeufs frais.

A mon avis, il ne faut pas confondre l'objet et l'usage que l'on en fait.
La monnaie, en soi, n'est pas "nocive" et d'ailleurs, nous nous en passons trés bien la plupart du temps.
Qui a réellement vu la monnaie qu'il a dépensé dans le mois ? Combien d'achats, d'échanges et de trocs faisont nous réguliérement sans voir le moindre centime nécessaire à la transaction ?
Ce que l'on gagne est viré sur un compte, puis dépensé à l'aide de cartes ou autres moyens informatisés.
Et qu'est-ce qu'un sel sinon l'usage d'une autre forme de monnaie ?

Cette vidéo est trés interessante (nous en avions parlé sur ce forum il y a un moment déjà), mais elle ne désigne pas la monnaie comme vecteur de l'escroquerie des financiers internationnaux.
C'est bien le concept d'"argent-dette" dont il est question, c'est à dire les règles comptables qui ont été mises en place et qui font que toute la monnaie mise en circulation est prétée aux états contre intérêts. Ceux qui possèdent ce pouvoir exorbitant (être propriétaire de toute la monnaie en circulation) agissent pour leur propre intérêt privé.

En fait dans cette file on a parlé de 2 choses différentes : le troc dans le cadre d'un sel, qui permet d'éviter les profiteurs, qui, comme dans l'exemple de Maguy, "oublient" de payer le service rendu, en sachant bien que la personne n'osera pas réclamer.
Pour obtenir un service ou un bien, dans un sel, vous êtes bien obligé de fournir un autre service ou un bien. En général vous vous sentez impliqués, et il y a des règles.
Et les SELs utilisent une monnaie. Mais ne prêtent pas.
Évidemment la monnaie n'a rien de nocif, elle permet de différer le deuxième mouvement d'un échange.
Maguy : il y a des SELs en ville. On a des tas de choses à échanger : cours de langues, nettoyage de vitres, cours de musique, ourlets des rideaux, traductions, garde d'enfants, "débugage" de votre ordi, leçons de bureautique, soutien scolaire, peinture du logement, coiffure...
Et comme l'utilisation des cartes de crédit, chèques et autres TIP laissent des traces, on a un certain plaisir à échanger des biens ou des services d'une façon tout à fait informelle : la valeur, c'est nous qui la choisissons, et la trace n'est que dans notre mémoire.
Voyez le succès des vide-greniers. Qui permettent de se faire plaisir, ou de trouver l'essentiel (vêtements, équipement, livres) pour peu d'argent. Les pouvoirs publics avaient commencé à fourrer leur nez là-dedans, comme si des biens importants s'échangeaient sans taxes, ou si de nombreux escrocs écoulaient de la marchandise volée au détriment de l'ordre public. Mais je ne sais plus qui avait fait remarquer que ces manifestations étaient une soupape sociale pour de nombreuses personnes et qu'il serait assez malvenu d'essayer de taxer les malheureux 20 ou 30 euros qu'on arrive parfois péniblement à se faire, en restant en plein cagnard tout un dimanche depuis 6 heures du matin... (c'est mon cas : je suis une piètre commerçante, faut dire).

D'un autre côté le mécanisme de création de l'argent par les banques, chaque fois qu'elles prêtent. Ce qui met l'ensemble des personnes, des sociétés et des états dans la situation de devoir toujours rembourser plus d'argent qu'ils n'en ont emprunté, cf. l'image de la grande piscine qu'il faut remplir avec l'eau d'une plus petite.
Un peu comme quand vous êtes à vélo, tant que vous roulez ça va, si vous vous arrêtez, vous n'êtes plus en équilibre. Le monde doit toujours produire plus, consommer plus, exploiter plus, simplement pour ne pas se casser la figure à cause de ce système pervers mis en place par les banques. L'argent est alors un moyen d'oppression.

Voyez le succès des vide-greniers. Qui permettent de se faire plaisir, ou de trouver l'essentiel (vêtements, équipement, livres) pour peu d'argent. Les pouvoirs publics avaient commencé à fourrer leur nez là-dedans, comme si des biens importants s'échangeaient sans taxes, ou si de nombreux escrocs écoulaient de la marchandise volée au détriment de l'ordre public.

En fait ils ont essayé sous la pression des "antiquaires" qui trouvaient qu'ils avaient une concurrence déloyale.
Pour en avoir fait un (sous le cagnard aussi) je peux dire que ce sont de vrais rapaces qui arrivent à 6 heures du mat' pour rafler le plus intéressant. Mais je m'étais bien amusé dans la campagne de ma mère, c'était sympa et je crois me souvenir que pour une table de 2,40 nous avions payé dans les 10 Francs.

En fait ils ont essayé sous la pression des "antiquaires" qui trouvaient qu'ils avaient une concurrence déloyale.

Les antiquaires n'ont rien à craindre, les brocanteurs patentés, oui, à la rigueur. Mais ils viennent aux petites heures, avec la lampe torche pour trouver la vraie vieillerie intéressante. Donc c'est intéressant pour eux aussi.
Je me demande si la "grogne" des "antiquaires" n'était pas plutôt un prétexte pour réglementer. Depuis, dans certains vide-greniers, on est censés décliner son identité, donner son n° de voiture, montrer ses papiers. Mais pas à l'entrée, seulement en plein milieu de matinée , quand les organisateurs passent faire payer la place. Moi je n'ai pas mes papiers sur moi, ils sont dans la voiture qui est garée tout là-bas là-bas ;et je gribouille mon nom. Les organisateurs s'en foutent, ils remplissent une liste pour avoir la paix avec le préfet.
J'aime pas les listes.

Dans son livre "L’Ile d’Utopie" Thomas MORE décrit une société idéale ayant abolie la propriété individuelle, ainsi que l’argent, où règne l’égalité, et où la tolérance est une règle.
Considéré comme hérétique, il fut décapité le 6 juillet 1535. Déjà, politiques et religieux bouffaient dans la même gamelle et affamait le peuple...

J'ai mieux que les vide-greniers. (il y a trop de professionnels qui ne sont pas là pour se débarrasser d'objets qui les encombrent)

J'adore les jours à "encombrants". Ce soir je sortais de chez une amie et j'ai remarqué que c'était le jour des encombrants. J'ai fait le tour de cette ville des Yvelines (bourgeoise). Bilan: j'ai ramassé quelques livres.

Ces jours-là on peut trouver parfois du matériel informatique qui est encore utilisable efficacement (les ordis d'entrée de gamme sont à un prix plancher, les gens se débarrassent de leur ordi plus ancien mais pas si ancien que cela)

Ce soir, j'ai vu trainer deux ou trois ordis portables, mais ils étaient antiques cette fois-ci (pas de prise usb)
La quantité de trucs jetés qui pourraient avoir une deuxième vie est incroyable.

On voit beaucoup d'imprimantes et de scanners. Généralement, l'alimentation n'est pas présente à côté de l'objet

PS:
Les jours de vide-grenier, faites la fin. Certaines personnes ne ramènent pas tous les objets qu'elles ont essayé de vendre.

Ongles_noirs a écrit :Dans son livre "L’Ile d’Utopie" Thomas MORE décrit une société idéale ayant abolie la propriété individuelle, ainsi que l’argent, où règne l’égalité, et où la tolérance est une règle.
Considéré comme hérétique, il fut décapité le 6 juillet 1535. Déjà, politiques et religieux bouffaient dans la même gamelle et affamait le peuple...

Oui ! Il prônait le partage du travail et la semaine de 4 jours...

ouais mais moi je rame pour troquer... je propose, je propose...

à croire que les gens préfèrent payer !

ouais mais moi je rame pour troquer... je propose, je propose...

à croire que les gens préfèrent payer !

Certaines personnes, la majorité, trouvent honteuses de mettre des vêtements portés par d'autres ou d'utiliser des objets qui ont appartenu à d'autres. C'est une question de statut social.

Certaines personnes jettent des vêtements neufs sur lesquels il y a encore l'étiquette et le prix mais comment pourraient-elles faire autrement puisqu'il devient difficile de dire aux gens qu'on connait: cela t'intéresse des vêtements, sans donner l'impression que tu les prends pour des miséreux et qu'ils se sentent insultés.

C'est une grande réussite de la société de consommation: créer un tabou qui fait que les gens n'utilisent que des objets neufs.

Quand je dis à des gens que je récupère des objets dans la rue (essentiellement des livres et des pièces pour ordi), ils croient sans doute que je suis un miséreux qui fait les poubelles pour survivre

à croire que les gens préfèrent payer !

Oui je n'en suis pas étonnée. C'est plus rassurant de payer, (alors qu'on se fait pourtant avoir si facilement dans le commerce), c'est ancré dans nos habitudes.
Et puis, accepter un truc sans payer c'est un peu comme si l'autre te fait la charité. Faire un échange sans tarif, c'est se demander tout le temps si on n'a pas été trop généreux, et surtout si l'autre ne vous a pas trop donné. Car quand on reçoit, il y a presque de l'humiliation.
C'est pour cela qu'il est important qu'il y ait une monnaie (grain de sel par ex), quand on échange avec des gens qu'on connaît peu.

Certaines personnes, la majorité, trouvent honteuses de mettre des vêtements portés par d'autres ou d'utiliser des objets qui ont appartenu à d'autres. C'est une question de statut social.

C'est très à la mode de récupérer, donc ceux qui vous prennent pour un miséreux, Tristesir, sont juste des attardés.
Moi aussi je récupère des trucs chouettes et j'ai toujours fréquenté les trocs-habits associatifs.

Et puis, accepter un truc sans payer c'est un peu comme si l'autre te fait la charité.

C'est vrai qu'il est aussi difficile de donner quand on est sincère que d'accepter, sauf pour les vêtements de bébés, poussettes et autres accessoires dont les échanges ou dons sont plus courants.

Il y a une dizaine d'années, je suis passée d'un petit 38 à un bon 42 et même pas pour la bouffe, pfff
Bref, j'avais un tas de sacs de 100 l de vêtements en très bon état qui auraient convenu pour la taille à une ado pour la partie sport ou vacances et à une femme pour les vêtements de ville. Finalement je n'avais qu'une copine correspondant aux critères de taille, mais lorsque j'en ai parlé à certaines voisines pour leurs filles, réponse vague et gênée.
Finalement, j'ai ramassé tous mes gros sacs dans la voiture et suis allée tout mettre dans des containers au profit de je ne sais qui, ce qui a dû faire le bonheur de beaucoup de bénévoles triant en premier.

J'avais aussi appelé un "asile philanthropique " pour femmes/enfants près de chez moi pour leur proposer des petites peluches (on ne rit pas !) de très belle qualité, lavées, on m'a répondu qu'on ne s'occupait pas de ce genre de choses et d'un ton qui m'a fait froid dans le dos, dans le style "on les loge en urgence, on les nourrit, bref ça suffit".

Mieux encore, j'avais un collègue qui avait deux filles ado. Je lui ai donné pour les filles une paire de patins à glace à peine portée et un costume de ski porté une seule semaine et le truc de très bonne qualité extensible dans tous les sens. Les filles étaient ravies, mais la mère est venue au bureau m'eng.. qu'elle avait les moyens d'acheter elle-même ceci pour elles. Je doute que pour une semaine par an, elle ait mis un tel prix dans un costume. A l'époque je partais souvent en week-end.

Bref, pour dire que mes essais de dons ont souvent été mal compris ou mal reçus, alors que j'avais beaucoup de vêtements à donner qui m'encombraient l'armoire.

C'est très à la mode de récupérer, donc ceux qui vous prennent pour un miséreux, Tristesir, sont juste des attardés

Oui, je crois qu'ils appellent cela du customing surtout pour les meubles anciens et en bois massif, pas de ces trucs en aggloméré recouverts de papier imitant le bois. D'ailleurs je peux rigoler je n'ai que ces trucs bon marché chez moi
Bon à Paris intra muro, pas de jour pour les encombrants, c'est bête quel gâchis !

Certaines personnes, la majorité, trouvent honteuses de mettre des vêtements portés par d'autres ou d'utiliser des objets qui ont appartenu à d'autres.

Mon problème n'est pas celui-là, en peu d'années j'ai pris tellement de kilos que je ne trouve plus rien dans les vide-grenier à ma taille "généreuse" (vive les pléonasme) !

Mieux vaut avoir des dimensions classiques pour les vêtements d'occasion. Sinon, j'ai regardé sur E-bay, rien ne me plaît...