La PPE, première visée
Publié : 07 juin 2010
Que se passera-t-il si on passe un «coup de rabot» ? Une réduction de 10% du bouclier fiscal qui passerait alors à 55% du revenu (et non plus 50%) ? De 10% des exonérations de droits de succession ? De 10% des exonérations d’heures supplémentaires ? La TVA restauration passera-t-elle à 6% contre 5,5% ? En l’occurrence, non, puisque les lois européennes l’interdisent, etc. Tout l’édifice que la droite a patiemment construit depuis 2002 pour réduire les impôts pour les plus riches est menacé. Et les élus le savent bien.
Je dis les plus riches car pour les pauvres, on prend moins de gants. La même majorité qui rechigne aujourd’hui n’a pas faibli en 2008. Cette année-là, l’UMP a modifié le mode de calcul de la prime pour l’emploi (PPE) qui concerne près de 9 millions de personnes. On était en plein débat sur le financement du RSA et la question qui obnubilait les médias était de savoir si la taxe sur les produits de l’épargne serait ou non dans le bouclier fiscal. On ne mesurait pas alors la portée de la mesure sur la PPE. Martin Hirsch, lors des «Journées du social» organisées par l’AJIS le 4 juin dernier, a levé le lièvre : «On avait promis de ne pas désindexer la PPE. Et bien cela été fait quand même», a lancé l’ex-haut commissaire aux solidarités. Le résultat, qu’on trouve dans l’annexe «voies et moyens» du PLF 2010, vaut le détour : en trois ans, l’enveloppe de la PPE a baissé de 4,095 milliards d’euros à 2,44 milliards. Plus de 300.000 salariés perdent le bénéfice de cette «niche» chaque année, ce qui apporte 1,6 milliards d’économies au bout de trois ans pour le budget de l’Etat. Pour les salariés pauvres voire «moyens» (qui gagnent moins de 1,2 Smic), c’est déjà -10% par an depuis 3 ans !
Le processus devrait se poursuivre puisque la désindexation de la PPE, qui fait sortir plus de 300.000 personnes du dispositif et diminue automatiquement les droits des autres, continuera à faire effet dans les années qui viennent. Un jour, la PPE sera résiduelle. Mais de ceci, on ne parlera guère dans les semaines qui mèneront aux ultimes arbitrages de la loi de finances 2011, à la fin du mois d’août. «Vae victis», ça se traduit par «malheur aux pauvres» ?
http://www.marianne2.fr/hervenathan/Mai ... e_a35.html
Je dis les plus riches car pour les pauvres, on prend moins de gants. La même majorité qui rechigne aujourd’hui n’a pas faibli en 2008. Cette année-là, l’UMP a modifié le mode de calcul de la prime pour l’emploi (PPE) qui concerne près de 9 millions de personnes. On était en plein débat sur le financement du RSA et la question qui obnubilait les médias était de savoir si la taxe sur les produits de l’épargne serait ou non dans le bouclier fiscal. On ne mesurait pas alors la portée de la mesure sur la PPE. Martin Hirsch, lors des «Journées du social» organisées par l’AJIS le 4 juin dernier, a levé le lièvre : «On avait promis de ne pas désindexer la PPE. Et bien cela été fait quand même», a lancé l’ex-haut commissaire aux solidarités. Le résultat, qu’on trouve dans l’annexe «voies et moyens» du PLF 2010, vaut le détour : en trois ans, l’enveloppe de la PPE a baissé de 4,095 milliards d’euros à 2,44 milliards. Plus de 300.000 salariés perdent le bénéfice de cette «niche» chaque année, ce qui apporte 1,6 milliards d’économies au bout de trois ans pour le budget de l’Etat. Pour les salariés pauvres voire «moyens» (qui gagnent moins de 1,2 Smic), c’est déjà -10% par an depuis 3 ans !
Le processus devrait se poursuivre puisque la désindexation de la PPE, qui fait sortir plus de 300.000 personnes du dispositif et diminue automatiquement les droits des autres, continuera à faire effet dans les années qui viennent. Un jour, la PPE sera résiduelle. Mais de ceci, on ne parlera guère dans les semaines qui mèneront aux ultimes arbitrages de la loi de finances 2011, à la fin du mois d’août. «Vae victis», ça se traduit par «malheur aux pauvres» ?
http://www.marianne2.fr/hervenathan/Mai ... e_a35.html