L'Emploi et le Chômage en Débats

Heureusement qu'il y a la télé pour avoir le plaisir de te voir Sophie et aussi Patricia

Tu décris tout très bien, les doutes, la solitude, le retrait de la société et encore, tu ne parles pas du sadisme de popaul et des réflexions qu'on se prend dans la tronche de la part de la famille ou des "amis".

J'ai finalement assez de chance, je n'ai jamais trop aimé les gens donc j'ai sans doute vécu moins de déceptions et ma solitude était volontaire.

Mais comme le disait la psy, quel gâchis !

France5 a bien fait son sujet, cela nous change des thierry f. ou du pathos habituel, quand les chômeurs ont forcément une tête d'alcoolo et ne savent pas s'exprimer.

Olala je vais répondre à quelqu'un qui est passé à la télé uhuh, je peux avoir un autographe?

Enfin un reportage sur ce sujet, de toute façon le journal de la santé je ne la râte presque jamais.

Alors plusieurs commentaires :

Je t'ai trouvé quand même pas mal en forme avec une pêche d'enfer.

J'adore Pink Floyd aussi (petite préférence pour echoes)

Et j'ai beaucoup aimé quand tu parles de l'isolement, que tu restes enfermée que tu ne veux voir personne.
Pour avoir travaillé dans la vente et me retrouver du jour au lendemain chez moi j'ai tout de suite compris.

Mes amis m'ont tourné le dos parce que je crois que l'on s'écarte volontairement enfin pour ma part je sais ce qu'il se dit et je vois dans leur regard une espèce d'incompréhension :"non mais tu ne travailles plus on n'a plus forcément les mêmes valeurs, t'es une glandeuse et tu touches de l'argent alors que nous on se lève pour te payer ton chômage, donc on se fait une sortie entre copines mais on t'invite pas on sait que tu n'as pas les moyens"

Et puis au bout d'un moment devoir se taire à chaque fois que quelqu'un donne un conseil alors que certain ne se sont jamais retrouvés sans emploi, ou alors devoir dire :"moi dans la vie je fais quoi? je fais le lit, la vaisselle mais à la base je suis dans la recherche" à ce moment il y a des regards et des ouahhh, puis quand je rajoute dans la recherche d'emploi d'un seul coup on devient moins intéressant.


Bref je ne vais pas raconter ma vie, sympathique reportage qui montre enfin une autre image de l'actif inactif

Salut, Sacha ! Bienvenue ici

Bah, je passe à la télé parce qu'il faut bien dire les choses. Je n'oublierai jamais que c'est en voyant Yves témoigner dans un JT lors de la bataille des Recalculés fin 2003 que j'ai enfin cessé de me sentir coupable et eu envie de me battre. Quand les journalistes font vraiment leur boulot et ne sont pas censurés par leurs supérieurs hiérarchiques, nos témoignages ont beaucoup de valeur et tordent le cou à toutes ces saloperies qu'on nous assène le reste du temps et qui rentrent comme du beurre dans la tête des gens, y compris nos proches.

Et là, je t'avoue que, pour une fois, on est bien tombés ! Le Magazine de la Santé est un ovni dans le paf : ils sont les seuls à aborder les choses avec vérité et naturel. C'est exceptionnel !

Si Pili réussit à télécharger tous les épisodes, on pourra mettre en Une du site un article qui les présente tous un à un, comme un feuilleton.
Ce sera génial pour ceux et celles qui ne les ont pas vu sur France 5 : au moins, ils les trouveront chez nous à durée indéterminée.

Bien@toi,
Sophie

maguy a écrit :tu ne parles pas du sadisme de popaul et des réflexions qu'on se prend dans la tronche de la part de la famille ou des "amis".

C'est sûr qu'il y a tant à dire !!!

Et il est vrai que, n'étant personnellement pas harcelée par Gestapolemploi (je croise les doigts !!!), j'ai un peu zappé le truc.
J'ai tout de même parlé de leur prestation "ASI" qui m'a enfoncée, mais vont-ils le passer ?

Patricia, elle, a eu plein d'emmerdes avec eux et je pense qu'elle l'a dénoncé aussi. Hélas, nous ne décidons pas de leurs choix...

De toutes façons, vous l'avez remarqué, j'ai levé le pied sur Actuchomage (suivre et décortiquer l'actualité, ça me rend malade). Mais je prépare un livre. Et je ne manquerai pas de détailler tout ça. Je prends des notes. Je veux tout aborder. L'asservissement et le harcèlement au travail se poursuivent quand on est au chômage grâce, notamment, aux méthodes de Pôle Emploi. Et c'est le regard imbécile des autres qui nous achève.

Mais toi, Maguy, est-ce que tu vas mieux ?

J'ai finalement vu la partie diffusée lundi. C'est vrai que ce documentaire montrait des aspects du chômage rarement vus à la tv.

J'ai été frappé, effrayé, par les pathologies qui frappent Patricia.
D'ailleurs, ils ont mis en premier son témoignage pour donner de l'intensité au propos, (ou pour faire peur aux <<actifs>>: voilà ce qui va t'arriver si tu n'es pas un employé "compréhensif") Sophie ayant un discours plus distancié par rapport à la situation.

Je ne crois pas que le documentaire insiste sur le fait, du moins dans ce volet il faudrait voir les autres, que le chômage frappe aveuglément tout à chacun même s'il est voulu, planifié, organisé et non pas une fatalité divine ou autres.

Je t'assure que, pour une fois, ces reportages ne servent pas d'épouvantails à salariés.
Dans les volets 2 et 3, on le voit très bien puisque ce sont des salariés menacés par le chômage qui expriment leur colère : la journaliste ne les victimise pas, bien au contraire !!! C'est une vraie dénonciation. En cela, son travail est exceptionnel.

Je t'assure que, pour une fois, ces reportages ne servent pas d'épouvantails à salariés.

On ne sait pas comment le salarié lambda reçoit ce type de documentaires.
Pour un documentaire honnête sur le sujet combien de messages de propagande et de haine contre ceux qui ont perdu leur emploi/qui aimeraient en trouver un?

Il y a une campagne radiodiffusée (télévisée?) contre les fraudes payée par le gouvernement en ce moment...

Merci, ma chère Sophie, je vais mieux,pour résumer je vais pouvoir garder ma maman encore un peu...

Par contre, tu te réfugies dans ton lit quand tu te sens mal, je n'ai même pas cette solution. Mon lit, c'est mon ennemi, j'ai toujours une angoisse le soir, je sais que je vais mal dormir malgré le somnifère.

J'ai été frappé, effrayé, par les pathologies qui frappent Patricia.

Malheureusement oui. Pour certains, ce sera des dermatites ou eczéma en tout genre, d'autres un ulcère à l'estomac, troubles du sommeil, de la tension du rythme cardiaque. Il peut même y avoir un arrêt des règles chez les femmes.

Mes amis m'ont tourné le dos parce que je crois que l'on s'écarte volontairement enfin pour ma part je sais ce qu'il se dit et je vois dans leur regard une espèce d'incompréhension

J'ai fait au plus court, j'ai viré tout le monde de ma vie Je m'épargne au moins leurs con-seils ou les réflexions. Quand on me disait "je ne comprends pas" je réponds toujours "normal, c'est trop compliqué pour toi".
Demain, j'ai encore RV pour la prestation, pfffffff

C'est cette "prestation" qui te rend malade, j'en suis convaincue.
Les salauds !!!

T'inquiète ma puce, je me défoule sur elle, elle ne sait plus comment me parler

Je l'ai prévenue que je voulais entendre quelque chose de nouveau et d'intelligent, ça me changera

Si elle me sort, comme je le pressens le discours convenu, j'envoie bouler "merci je connais".

tristesir a écrit :

Je t'assure que, pour une fois, ces reportages ne servent pas d'épouvantails à salariés.

On ne sait pas comment le salarié lambda reçoit ce type de documentaires.

Dans la veine des "Travailler à en mourir", "La mise à mort du travail" et autres débats télévisés sur France Télécom et cie auxquels on a eu droit récemment, avec la crise, je pense que de + en + de salariés commencent à voir les choses autrement.
En tous cas, dans le volet 3 de ce "7 minutes" (sur les coiffeurs), les salariés couards qui acceptent la dégradation de leur travail et méprisent ceux qui ne se laissent pas faire sont clairement montrés du doigt. Et dans les docs de Moreira et Viallet, il est clairement dit que toute lâcheté finit par se payer très cher, ce qui est pour moi un discours nouveau, contre la soumission, qu'on n'entendait nulle part.

tristesir a écrit :Pour un documentaire honnête sur le sujet, combien de messages de propagande et de haine contre ceux qui ont perdu leur emploi/qui aimeraient en trouver un?

C'est sûr qu'on ne fait pas le poids !
Mais je crois que la puce commence à changer de chien...

Mes amis m'ont tourné le dos parce que je crois que l'on s'écarte volontairement enfin pour ma part je sais ce qu'il se dit et je vois dans leur regard une espèce d'incompréhension :

Dans mon cas ça a été quelque chose de progressif et réciproque. Dans un premier temps on a continué à m'inviter. Si c'étaient des soirées où tout le monde se connaissait, une partie des gens me demandait si j'avance dans ma recherche de boulot ou si j'avais trouvé quelque chose. Cela me rappellait les entretiens à l'ex-Anpe "alors, où en est-vous... ?" ce qui me faisait ch****. Une autre partie évitait le sujet, mais pas seulement le sujet mais moi avec.

J'ai souvent eu l'impression que quand on fait quelque chose d'intéressant (intéressant dans le sens "reconnu dans la société"), on est intéressant pour l'autre car on peut potentiellement être utile à l'autre, au moins on valorise l'autre. Ces "intéressés" ne sont plus intéressés quand cette "valeur" a disparu. Ensuite, il y a aussi des gens qui sont simplement angoissés ou gênés à l'idée que cette situation puisse leur arriver aussi, et ils évitent "l'univers anxiogène" ou gênant, en l'occurrence moi.

Je ne peux même pas leur en vouloir, c'est la même chose je crois quand on a une maladie grave, ça angoisse les gens et ils se détournent pour se préserver, ou ils ne savent pas comment se comporter; les certitudes du cotidien s'effondrent. Ce qui est difficile c'est que cela se passe en silence, jamais rien n'est exprimé. D'ailleurs si on pouvait en parler librement, cela se passerait probablement différemment.

Sophie, j'imagine que tu as des chôses à écrire, et connaissant ton style d'écriture je suis sûr que ça va devenir un livre superbe !

Hélas, il faut plus d'une demi-heure pour parler de tout ça. Le sujet est tellement vaste…
(Faut vraiment qu'on se dégote notre propre documentariste ! Ou qu'on se filme nous-mêmes : on y songe sérieusement…)

Il est vrai qu'au départ, le sujet qui nous avait été "vendu" devait traiter de l'accompagnement médico-psy des chômeurs ou des salariés en train de perdre leur emploi... Ils ont changé d'angle en cours de route.

La rédac’chef de l'émission m'a aussi dit hier au téléphone que mon témoignage perso sur l'absence de structures d'aide et leur inadaptation quand elles existent ne passerait pas non plus à l'antenne. Ils se sont, finalement, juste focalisés sur l'aspect pathologique... c'était plus simple pour eux.

Ne le prend pas pour toi, Vincent : c'est désagréable, mais c'est un choix éditorial et tu n'y es pour rien.

En tous cas, ce qu'il en reste est au-delà de nos espérances, dieu merci !

Bonjour Sophie,

Merci a toi , que j'ai enfin le plaisir de voir sur un écran , les photos ne sont souvent pas très révélatrice et a l'autre personne (dont j'ai oublier le nom et prénom je m'en excuse) pour ce reportage plus que intéressant !

C'est une bonne chose que de décrire "l'autre" coté des choses du chômage , j'espère que cela fera réfléchir un minimum de gens pour qui seul le discourt du genre "les chomeurs = feneant" ou "du boulot y'e a si on veut..." comprenne vraiment qu'etre au chômage n'est pas un choix voulu , mais bien dans une immense proportion quelques choses que l'on subi avec tout ce qui a été dit aussi par les psy .

félicitations