@David50: je suis sidéré de lire que la droite conservatrice a commencé à appliquer son programme politique,
sans même être élue convenablement pour ce faire au niveau national. En effet, comme le rappellent
@aaa et
@va43200,
les conseils départementaux n'ont, sauf cas prévu par la loi, aucune liberté pour des fantaisies dans le cadre de l'administration du RSA :
c'est la jurisprudence récente du Tribunal Administratif de Strasbourg dans l'affaire << travail "bénévole" contre RSA >>
(département du Haut-Rhin) qui le dit - il y avait un flottemment autour de l'article 72 de la Constitution Française
quant à la prétendue libre administration des Conseils Départementaux en matière de RSA :
plus aujourd'hui.
La jurisprudence (1601891) détaillée avec nombre d'informations utiles se retrouve via Google (premier résultat remonté)
avec les mots clés suivants (cabinet Landot et associés) : <<
département du Haut-Rhin rsa travail constitution française collectivités territoriales >>
Ca, c'est le premier point.
Dans votre cas précis, il peut être argumenté que
ce n'est pas à un Conseil Départemental de définir ce que sont les
"moyens convenables d'existence", mais bien aux juridictions et/ou à l'Assemblée Nationale.
Je viens d'effectuer une recherche dans les bases de données du Conseil d'Etat et des cours d'appel : la question n'est juridiquement toujours
pas tranchée : c'est une espèce de serpent de mer qui revient fréquemment, notamment du fait des articles 10 et 11
du
préambule de la constitution de 1946 (sur laquelle s'appuient d'ailleurs les articles concernés du CASF) : le montant du RSA est-il suffisant pour vivre, etc.
Voir ici :
http://www.conseil-constitutionnel.fr/c ... .5077.html
Ceci dit, je n'ai pas une certitude absolue qu'en cas de procédure au Tribunal Administratif, sur votre point seul, vous soyez
sûr de gagner à 100%. En tous cas en première instance (ce genre de sujet, c'est plutôt le domaine du Conseil d'Etat ou
des juridictions d'Appel) - ça peut durer. Un superbe ballon d'essai de la droite.
Ce qui nous amène au second point : la taxation illégale de 3%. Si je ne me trompe (sauf petits revenus ?) vous n'avez pas touché le RSA
au taux net, à savoir 480 euros environ, puisque vous indiquez 397 euros. Là, comme cette taxation de 3% est illégale et jugée comme
telle,
si vous combinez devant un tribunal administratif tant la contestation des 3% que la suspension du RSA pour raisons politiques, c'est logiquement bingo :
ça doit passer. Et libre à vous d'engager ensuite des poursuites (selon les conseils d'un avocat et si possible et justifié) devant d'autres juridictions : pénales, civiles.
La prescription est généralement aujourd'hui de cinq à six ans devant de telles juridictions. Côté juridictions administratives, il y a
prescription
de deux ans pour la récupération des sommes spoliées, et il faut un courrier recommandé pour acter de la constestation : c'est à faire
si vous ne l'avez pas déjà fait.
Si vous souhaitez vous lancer dans une telle procédure, nous l'indiquez, il y a quelques écueils à éviter, notamment dans la rédaction du recours préalable.
Avez-vous une assurance juridique ? Un référé auprès du Tribunal Administratif le plus proche de chez vous est aussi peut-être possible.
Sinon, plus simple :
vous pouvez déménager... Et je le dis aussi pour
@ALBERT56 : vu l'état de mes relations avec mon Conseil Départemental,
en cas de radiation unilatérale, j'envisage un éventuel déménagement (en plus des procès) - pas trop le choix quand il y a des problèmes de santé.
Près de chez
@David50, il y a le département d'Ille-et-Vilaine (35) qui est favorable au revenu universel. Une sorte d'asile politique, en somme.
Il y a peu de rsastes en Bretagne, donc moins de difficultés pour les collectivités territoriales.
@David50 est à deux pas de ce département.
En contexte, les départements normands, dont la Manche, sont orientés politiquement et déjà connus en matière de RSA : voir ici (en page 2) :
https://www.actuchomage.org/forum/index ... =viewtopic
Echapper au référé et/ou à un recours amiable, puis un procès devant un Tribunal Administratif paraît plus ou moins très difficile en l'état.
Et le problème des procès, c'est notamment que c'est long.
L'histoire de la cypto-monnaie, ce n'est pas élégant (et naïf, vu le contexte politique), mais ne constitue pas a priori, sous réserve,
une intention frauduleuse : le rapport du Défenseur des Droits de septembre 2017 en précise le contexte et la jurisprudence
est très stricte vis-à-vis des accusateurs : cf :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichJu ... &fastPos=1 Mieux vaut éviter de les multiplier.
Et ce que dit
@Skippy est bien, aussi :
N'hésite pas à demander au CD le texte entérinant l'établissement d'un tel seuil.
Ça mérite probablement une saisine du défenseur des droits pour « discrimination quant au lieu de résidence »
Accumuler le maximum de preuves est utile :
- Demander le texte à votre Conseil Départemental. Si refus, faire une saisine de la CADA. C'est simple et gratuit.
- Effectuer une réclamation auprès de votre CAF : c'est la loi de la Nation qui s'applique, et pas une autre : c'est important pour montrer qu'ils sont impliqués (ou non).
- Effectuer une saisine de la médiatrice (ou du médiateur) de votre CAF départementale.
Une
saisine (c'est simple) du Défenseur des Droits est tout à fait possible à ce stade aussi, et
en parallèle à un procès au Tribunal Administratif.
Ecrire au Ministère concerné ainsi qu'à votre Préfet peut aussi être fait : même si ça ne passe pas, ça fera des preuves en plus.
Notez que dans certains départements, oser se comporter ainsi permet de se retrouver menacé, etc., ce qu'
@Yves appelle, être dans le collimateur.
Mais comme vous êtes déjà radié, il n'y a rien à perdre (même succomber en procédure au Tribunal Administratif, cela coûte de 0 à 1000 - 1500 euros,
rien à voir avec une juridiction civile, où les réparations peuvent être bien plus importantes).
Gardez bien toute preuve de préjudices : vacances annulées, frais de santé, etc.
Et sur ce Joyeuses Pâques à tous ! (là, on a trouvé un bel oeuf surprise, avec cette affaire) : département de la Manche (50), département des Pyrénes-Orientales (66), ...,
le tout au nez et la barbe des français et des journalistes (enfin, les rares que le RSA intéresse). D'ailleurs,
de quand datent ces décisions ?