merci@Lionel de m'avoir répondue!
voici un avis du Président Emmaus33 Pascal Lafargue sur le rsa datant du 14-9- 2009
http://pascallafargue.blogs.sudouest.com/
Pascal Lafargue
président d'Emmaüs Aquitaine
Entretien : Alain Ribet
Lorsqu’on vous demande votre profession, que répondez-vous ?
Acteur de l’action sociale. Je dirige un centre de formation et une entreprise d’insertion qui n’ont aucun lien juridique avec Emmaüs. A Emmaüs, je suis un président bénévole.
Aujourd’hui, Emmaüs, qu’est-ce que c’est précisément ?
Une ONG, une organisation non gouvernementale, au niveau international, reconnue par l’ONU. En France, le territoire est maillé avec 250 groupes. 10.000 personnes sont mobilisées autour d’Emmaüs, réparties entre 5.000 permanents salariés et 5.000 bénévoles.
Quel est leur rôle, leur mission ?
Il faut revenir à la base. Emmaüs a été fondé par l’abbé Pierre pour que des hommes vivent ensemble une expérience communautaire et dégagent des solidarités. Il s’agit de réunir des hommes rejetés qui s’unissent en s’appuyant sur Emmaüs. Et cette démarche est basée sur l’économie de récupération.
“Hirsch, c’est l’ENA, les grandes écoles”
Beaucoup de choses vous opposent à Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse et aux Solidarités actives. Vous avez même été candidat contre lui à la présidence d’Emmaüs qu’il a occupée de 2002 à 2007, jusqu’à son entrée au gouvernement. Pourquoi cette opposition et n’est-ce pas d’abord une rivalité entre deux hommes ?
Pas du tout. Notre différence est sur le fond. Cela dit, c’est lui qui a gagné lorsque je me suis présenté contre lui à la présidence. J’avais et j’ai toujours la vision d’un mouvement de proximité menant un travail de terrain au quotidien et, en tout cas, je voyais mal Emmaüs se transformer en administration. Hirsch, c’est l’ENA, les grandes écoles, etc. Nous nous sommes opposés sur cette conception-là du mouvement. A l’époque, j’étais vice-président national. J’ai regretté qu’il se serve beaucoup du mouvement pour lui-même, pour sa notoriété. Et, là aussi, nous n’étions pas en accord.
Vous vous voyez de temps en temps ?
Non. On ne se fréquente plus.
Vous avez été étonné que Martin Hirsch entre au gouvernement ?
Oui. Je ne pensais pas qu’il entre dans un gouvernement avec Sarkozy, avec aussi un ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, ce qui est contraire à nos valeurs. C’est tout de même le ministère de la chasse à l’homme. Nos enfants auront honte de nous lorsqu’ils apprendront ça.
C’est comme le RSA (revenu de solidarité active). Son financement est scandaleux puisque les riches ne financent pas la solidarité. Le RSA a modifié en profondeur le droit social. On a inventé le salarié précarisé. Je ne vois pas comment l’Etat financera le RSA car nous perdons des dizaines de milliers d’emplois chaque mois et donc, en même temps, nous perdons la ressource du RSA puisque ce sont ceux qui travaillent qui le paient.