Je vous la fais simple (simpliste) faute de temps.
Son programme économique est connu : Le premier volet en était la loi travail, improprement appelée El Khomri. Il va poursuivre dans cette voie… par ordonnances - comme il l'a dit - pour faire passer vite fait des mesures visant à fluidifier le marché de l'emploi, ce qui veut dire réduire les droits des travailleurs, forcément. Ceci pour respecter les "recommandations" du Conseil de l'UE.
Il s'inspirera aussi des travaux de son mentor Jacques Attali, le même qui conseillait Mitterrand, Sarkozy et Hollande.

Puisqu'on vous dit que Macron est LE candidat anti-système !
Attali qui, par ailleurs, recommande d'ouvrir en grand les frontières aux flux migratoires pour faire baisser le coût du travail, redynamiser la démographie et la consommation interne. (Tout est dans les conclusions de la Commission Attali à laquelle a participé Macron, et dans ses déclinaisons et développements plus récents).
EM est aussi pour un alignement français sur le cadre budgétaire (et donc la rigueur) fixé quasiment unilatéralement par l'Allemagne. Ça ne poserait pas de problème si notre économie était comparable à celle de notre voisin. Mais ce n'est pas le cas. Pour faire simple, l'Euro est une monnaie adaptée à la puissance allemande, pas vraiment aux pays plus faiblards de l'Union comme la Grèce (parmi d'autres). Même l'économie française souffre d'une surévaluation de l'Euro au regard de nos potentialités… notamment en matière d'exportations.
Exemple : Malgré un Euro "cher" (qui a certes été dévalué mais qui reste une monnaie forte), l'Allemagne exporte énormément l'excellence de ses productions (automobiles, machines outils…). Nous, on a beaucoup plus de mal parce qu'on a perdu nombre d'industries d'excellence (notamment dans les machines outils, secteur où nous rivalisions naguère avec l'Allemagne). Donc la France vend trop "cher" des produits à faible valeur ajoutée (à l'exception de quelques secteurs comme le Luxe). Nous sommes peu compétitifs, d'où notre déficit commercial abyssal. Et il y a trois façons de rendre nos produits et services + compétitifs : Tirer la qualité vers le haut - Baisser le coût du travail - Adapter sa monnaie au marché des changes. Améliorer la qualité, ça prend du temps. Adapter notre monnaie, on ne peut pas avec l'Euro. Qu'est-ce qui reste ?
Je pense par ailleurs que Macron - par son parcours professionnel - va vouloir "financiariser" plus encore notre économie et faire de Paris une grande place d'autant que la City de Londres pourrait souffrir du Brexit (ce qui n'est pas certain). Ce qui pourrait doper toute l'activité, c'est vrai, mais coûtera cher aux plus faibles dans un premier temps : Par l'augmentation des loyers notamment… et par l'inflation aussi.
Macron est donc le meilleur candidat pour les grandes entreprises, les multinationales et les banques. Ça, ça peut être positif mais pas pour les classes moyennes, les petites gens et les galériens à court terme. En revanche, s'il rétablit la croissance, ça profitera à tout le monde… au bout de plusieurs années… sous réserve qu'une politique de ré-industrialisation et de "redistribution" soit appliquée.
Ça, c'est la version "optimiste" de son programme.
La version pessimiste est qu'il a déjà passé 4 années à l'Élysée et au Ministère de l'Économie. Pour quel bilan ? Nul ou quasiment. Normal, c'est un pro de la finance internationale, pas de l'industrie française et de la recherche/développement.
Macron me fait furieusement penser au Sarkozy de 2007… Un "p'tit nouveau" qui avait un bilan catastrophique aux Ministères de l'Économie et de l'Intérieur… Et pour cause, il était avocat !!!
Mais je souhaite Bonne Chance à la France de Macron le Banquier d'Affaires qui me délivrera d'un engagement militant qui n'a que trop duré… pour aboutir à pas grand-chose. Il sera temps pour moi de me mettre au travail… grâce à Emmanuel !
