@David50 : je reposte pour vous ici les résultats éparpillés de la recherche de fin mai 2018 et début juin 2018 sur le sujet.
Nous n'avons pas de liste complète des départements appliquant un seuil. Seuls certains départements déjà connus ici défavorablement ou faisant publier des articles de presse
qui peuvent être considérés comme agressifs ou autre, ont eu droit à quelques questions. Disons que pour
@Yves, nous avons prouvé que des différences de traitement entre
bénéficiaires potentiels du RSA existent, donc pas la peine de gaspiller davantage d'énergie, et de mon point de vue, je me suis inquiété du risque de donner des idées terribles
à des départements n'ayant pas de seuil et n'en ayant pas entendu parler.
Donc pour le moment la "top liste" "innovations en matière de gestion du RSA" (seuil en place ou prévu à un moment donné) comprend :
- La Manche (50) - Seuil à 23 000 euros (ou 23 500 euros maintenant ?), depuis la délibération du 17 juin 2016.
- L'Eure (27) - Seuil à 9 670 euros depuis le 15 mai 2017 (délibération du Conseil Départemental de l'Eure une semaine après l'élection de Macron).
- L'Orne (61) - Seuil à 15 000 euros depuis novembre 2014 (augmentation prévue sous peu - ou déjà en place - à 30 000 euros).
- Le Calvados (14) (cas particulier, lire ci-dessous) - Seuil éventuel à 30 000 euros dès décembre 2016 mais a priori disparu depuis.
- Les Pyrénées-Orientales (66) : au 1/1/2013 : 22 950 euros pour une personne seule, 45 900 euros pour un couple.
Voir ici, en page n°48 (lien remonté par
@va43200 :
http://www.ledepartement66.fr/uploads/D ... ANNEXE.pdf
- Isère (38) : situation inconnue, mais il existe une jurisprudence intéressante (déjà signalée plus tôt) :
http://grenoble.tribunal-administratif. ... der-le-RSA
La délibération du département de la Manche mentionnait toutefois : <<
les Départements du Calvados et de l’Orne ont respectivement retenu les seuils de 12 000 et
15 000 €. >>
L'excuse souvent évoquée pour le seuil retenu de 30 000 € est que l’Etat applique depuis octobre 2017 un tel seuil pour revoir les conditions d’application de l’APL
(Seulement, lui, l'Etat, il est en droit de légiférer là-dessus par décret ou via la navette parlementaire).
J'ai obtenu la réponse suivante du Conseil Départemental de l'Orne le 1er juin 2018 :
<<
Bonjour Monsieur,
Le Conseil départemental de l’Orne effectue de nombreux contrôles sur la situation familiale et le patrimoine des bénéficiaires, autorisés par la législation.
C’est pourquoi il sollicite le remplissage d’une fiche intitulé : « relevé de capitaux mobiliers ou non placés ».
En effet lorsque le bénéficiaire dispose de capitaux mobiliers placés ou non supérieur à 15000 €, lette somme est prise en compte dans le calcul du droit au RSA ce qui aboutit généralement à un non versement du RSA ;
Cette décision relève bien d’une décision départemental du Conseil départementale du 28/11/14 annexé à un plan de prévention des indus et de maîtrise des dépenses.
Sachez que ce seuil va être rehaussé à 30 000 € dans les mois qui viennent.
Restant à votre disposition,
>>
Concernant le département du Calvados, il se trouve qu'un seuil a bien existé : il a été prévu en décembre 2016, par délibération du Conseil Départemental du Calvados.
Par contre, j'ai appelé le Conseil Départemental du Calvados fin mai 2018, et mon interlocutrice m'a dit qu'il n'y avait pas de plafond, sans m'en dire plus.
Cette même réponse a été faite à l'utilisatrice du forum
@fromentine.
Donc ce seuil a été supprimé à un moment ou à un autre, en 2017 ou 2018 ; ou il n'a jamais été mis en place, pour des raisons que nous ignorons pour le moment.
Je recopie ci-dessous la délibération du Conseil Départemental du Calvados du 12 décembre 2016 (les délibérations de ce Conseil Départemental ne sont pas en ligne).
Le
principe d'équité y est mentionné, donc leurs croyances ne datent pas d'hier, et le tout semble - sous toutes réserves - soit concerté entre départements normands,
soit ils se copient l'un l'autre, sans, peut-être, forcément comprendre le tout.
Et j'ajoute que la question les travaillait depuis un moment :
https://www.senat.fr/questions/base/201 ... 1197S.html
(Question orale n° 1197S de M. Jean-Léonce Dupont (Calvados - UDI-UC) publiée dans le JO Sénat du 09/07/2015)
M. le Président du Conseil Départemental du Calvados, M. Jean-Léonce Dupont, demande en gros au ministère
représenté par son Secrétaire d'Etat, si tenir compte des économies des demandeurs du RSA ne serait pas possible
afin de le leur refuser. Le Secrétaire d'Etat lui explique qu'il y a d'autres façons de faire. Et toc.
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DÉPARTEMENT DU CALVADOS
Direction Générale Adjointe de la Solidarité
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Direction de l'insertion et du logement COMMISSION PERMANENTE DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL
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SÉANCE du 12 décembre 2016
DELIBERATION
___
OBJET: R.S.A. Respect du juste droit
Depuis la généralisation du R.S.A., le Département s’est fortement mobilisé pour mettre
en oeuvre le dispositif afin de répondre aux attentes des personnes en difficulté.
Cette volonté forte s’est notamment traduite par l’adoption d’un programme
départemental d’insertion et pacte territorial d’insertion pour les années 2012-2016.
Durant cette période, malgré un contexte budgétaire délicat dû à une forte
augmentation du nombre de bénéficiaires R.S.A. (+ de 23% entre 2012 et 2015), nous avons
développé sur l’ensemble du Département de nombreuses initiatives pour, d’une part, adapter les
actions d’insertion sociale aux besoins du public en passant convention avec des prestataires pour
mettre en place des formes d’accompagnements individuels et collectifs pour faciliter le
déroulement des parcours d’insertion et, d’autre part, afin de poursuivre nos efforts dans le domaine de
l’insertion professionnelle pour permettre l’accès à l’emploi et à la formation.
Enfin, nous avons également instauré une politique de prévention des indus en
demandant aux bénéficiaires R.S.A. d’apporter les justificatifs sur leur situation patrimoniale (ainsi entre
2012 et 2015, le nombre d’indus frauduleux a été divisé par 2).
Pour compléter ces différentes initiatives, il me semble important de rappeler
l’objectif visé par l’article 1 de la loi généralisant le R.S.A. qui stipule que « le R.S.A. a pour objet
d’assurer à ses bénéficiaires des moyens convenables d’existence, afin de lutter contre la pauvreté et
d’encourager l’exercice ou le retour à une activité professionnelle et aider à l’insertion sociale des
bénéficiaires. »
S’agissant d’un minima social et comme le pratiquent plusieurs départements dont ceux
de la Manche et de l’Orne, je vous propose d’adopter le principe d’un seuil de capitaux au-delà
duquel l’ouverture du droit à l’allocation R.S.A. ne sera pas effectuée.
Le seuil retenu serait de 30 000 € par allocataire par référence à ce que l’Etat
applique depuis octobre dernier pour revoir les conditions d’application de l’APL, ce montant qui équivaut
à plus de deux années de SMIC constitue une épargne de précaution pour permettre à une famille de
faire face à des dépenses imprévues.
Sur la base des données en notre possession, plus de 180 allocataires ont déclaré
en 2016 plus de 30 000 € de placements. Ils totalisent plus de 12 000 000 € soit plus de 60 000 € par
allocataire en moyenne.
L’application de cette règle est en principe d’équité, la solidarité collective a un
caractère subsidiaire, et n’a pas à être mobilisée lorsque les niveaux d’épargne des demandeurs
sont conséquents.
La procédure sera la suivante :
1. tout nouveau demandeur devra, comme cela se pratique depuis plus
de 2 années, produire à nos services une (ou des) attestation(s) visée(s) de sa (ou ses)
banque(s) sur l’ensemble des placements du foyer. Ceux qui totaliseront plus de 30 000 €
n’auront pas de droit à l’allocation. Cela fera alors l’objet d’une décision d’opportunité que
les organismes payeurs devront appliquer ;
2. si un allocataire à qui le R.S.A. a été refusé en vertu de cette règle, formule une
nouvelle demande en déclarant moins de 30 000 €, le Département exigera les
justificatifs de dépenses engagées afin de s’assurer que le demandeur n’a pas
organisé son insolvabilité ;
3. pour les allocataires qui détiennent moins de 30 000 €, c’est la règle de la prise en
compte de 3% des capitaux dans le calcul du R.S.A. qui continue d’être mise en oeuvre ;
4. les allocataires R.S.A. actuellement dans le dispositif qui détiennent plus de
30 000 €, recevront un courrier notifiant l’interruption de l’allocation mais il n’y aura pas
d’effet rétroactif, ni indu généré ;
5. notre commission départementale R.S.A., présidée par le Docteur Michel ROCA, sera
associée à la mise en place et au suivi de cette mesure et sera saisie pour étudier les
situations particulières.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir délibérer sur cette proposition que je
souhaite mettre en place à compter de janvier 2017.
-=-=-
La commission permanente du Conseil départemental a adopté le principe d’un seuil de
capitaux au-delà duquel l’ouverture du droit à l’allocation R.S.A. ne sera pas effectuée. Ce seuil est fixé à
30 000 € par allocataire R.S.A. 11 conseillers départementaux ont voté contre et 3 conseillers
départementaux se sont abstenus.
Adopté par la Commission permanente du Conseil Départemental lors de la réunion du 12 décembre
2016, sous la présidence de Jean-Léonce DUPONT.
Pour : 33
Contre : 11
Abstention : 3
Accusé réception Préfecture :
Le jeudi 15 décembre 2016
Identifiant de l’acte : 014-221401185-20161212-lmc1691986-DE-1-1