L'Emploi et le Chômage en Débats

discussion passionnante.
y'a un seul point que vous n'évoquez pas : l'arrivée imminente d'un fascisme au pouvoir dans bcp de pays européens, qui changera la donne.
Car non, les pauvres et précaires ne se rebellent pas, en majorité ils décident de voter Marine, et consorts.
A lire les infos de Yves, je me dis que je dois préparer mes gosses à apprendre le chinois.
juste retour de bâton en effet, on a écrasé ces peuples, chaussé leurs baskets, acquis en masse des conteneurs entiers de saloperies en plastique, ça n'est que justice qu'on devienne leur poubelle sociale.
Dommage pour nous qui ne souscrivions pas au système et n'avons pas su le renverser faute de bras...

Pourquoi est-ce que les capitalistes ne pousseraient pas leur avantage encore plus loin: suppression du SMIC, de la sécu, des retraites et réforme des minimas sociaux pour que plus personne n'échappent à l'exploitation? Ils auraient bien tort de se gêne

Tu as parfaitement raison Tristesir, ce n'est pas du cynisme mais la réalité de demain.

Car non, les pauvres et précaires ne se rebellent pas, en majorité ils décident de voter Marine, et consorts.

C'est affreux mais vrai. Je discutais avec un voisin de mon âge récemment, il trouvait que la sortie de ce de copé (en minuscules) d'un racisme anti-blanc était fondée. J'ai essayé de lui expliquer qu'avec même pas 200.000 annonces sur PE, dont 80% à temps partiel et limité ne pouvaient répondre aux besoins de 5 millions de chômeurs. Peine perdue je le crains

je me dis que je dois préparer mes gosses à apprendre le chinois.

T'inquiète Faribole, quand j'étais gosse (en plein guerre froide) certains parents de mes copines de classe leur ont fait apprendre le russe ! Véridique.

 bebert » 13 Oct 2012
La question que je me pose : Arrêter de travailler ET toucher des allocations chaumage, est-ce boycotter le système, ou juste les aspects du système qui ne nous conviennent pas ? Je dirais plutôt : J'arrête de travailler, je suis plus heureux a rester chez moi


A bebert : Non ce n'est pas boycotter le système et faire profit des allocs !

C'est le système qui conditionne ta situation !
Je dis que j'arrête cette aliénation de la recherche d'emploi et que je me débrouille avec les miettes que l'on me jette !
Est-ce que je serais une fégnasse ? Non il me semble pas. Cela fait des années que je cours après un job, en plus j'ai fais les stages, les formations, pris les divers formules de cdd mais contre l'âge là je ne peux y arriver ! Est-ce moi qui suit mauvaise chercheuse ou le système qui supprime l'emploi ?

Je suis dans une ville et en précarité depuis de nombreuses années et je ne suis pas heureuse de rester chez moi car, l'exclusion du manque de rapport avec mes frères humains est d'une violence sociale que je trouve énorme. Sans parler de ce que le manque de moyens financiers abime dans une vie dans les sociétés comme les nôtres !
Le seul luxe que j'arrive à préservé dans ma vie est internet et, même cela, je trouve aussi paradoxale d'être heureuse à cause posséder ce truc !
J'ai chercher le système ecolieu, bien mimi mais il faut tout de même avoir une jolie somme au départ. Puis malgré d'autres recherches, les système à plusieurs sans tomber dans les aspects sectaires, connais pas !
Pourtant dans ma ville, on certainement quelques-uns à avoir envie … Mais ceux que je repère y et qui cherchent, pour le moment y sont toujours là !
Très difficile d'échapper à ce système et comment le combattre … j'ai l'impression de ne posséder comme seul moyen que d'aller gueuler dans les manifs !
C'est bien sa défoule, puis ….
Sur facederat idem, on s'apporte de l'info (et ce n'est pas rien !) mais est-ce que ça me permet d'apporter quelque chose dans ma manière de vivre qui fait que je pourrais ÉCHAPPER à ce système totalitaire ?????

Que vos esprits nourrisssent de quoi sortir de cette Merde
A plus loin

Quelques phrases que j'avais notées en 2008, écouter à la radio (c'est bien dit

Réduire la solidarité à des prestations est à la fois insuffisant et stigmatisant.
Au chomage vous êtes radié de l'espace social. Votre vie est amputée de touts dimension humaine. Il est impossible de savoir que l'on est vraiment à sa place.
Aujourd'hui les frontières passent d'abord par les classes sociales que part la géo-physique.

J'ai du mal a croire qu'il y ait une vraie frontiere entre classe sociales...

J'avais un copain qui me disait : "Ne te fous pas de la gueule des riches, on ne sait jamais ce qui peut t'arriver" Apres coup, je pense que j'ai eu tort de l'ecouter...

Etre chomeur, ce n'est pas etre pestifere, le temps libre ainsi degage devrait permettre d'aller au devant d'autres gens... Je ne suis pas un type qui aime particulierement vivre entoure, mais je ne ressens pas le moindre isolement du a ma condition. J'ai garde les memes potes, alors qu'ils ont garde leur boulot, je ne leur en veux pas...

"Ne te fous pas de la gueule des riches, on ne sait jamais ce qui peut t'arriver"

La richesse est une maladie rare. Mais ceux qui en sont atteints peuvent détruire toute l'humanité, la terre telle que nous la connaissons et la transformer en désert de pierres.

C'est comme Fabrice Luchini citant son père qui disait : "On n'habitera pas tous sur la place du village". Dans son interview face à Delahousse, il a dit que chez les pauvres, "il y a une dureté, un grand respect du travail et de l'argent".

C'est pourquoi la théorie du ruissellement est une illusion toujours bien ancrée, non seulement par les riches qui la prônent pour maintenir leurs privilèges, mais par une majorité de pauvres qui continuent à croire que plus les riches seront riches, plus leur richesse profitera à tous. Si les Français votent à droite, c'est certainement à cause de ça. Bien s'entendre avec les riches et se soumettre à eux, c'est s'assurer — à tort — d'en obtenir quelques miettes. Quelle connerie ! Quelle servilité !

bebert a écrit : Etre chomeur, ce n'est pas etre pestifere, le temps libre ainsi degage devrait permettre d'aller au devant d'autres gens... Je ne suis pas un type qui aime particulierement vivre entoure, mais je ne ressens pas le moindre isolement du a ma condition. J'ai garde les memes potes, alors qu'ils ont garde leur boulot, je ne leur en veux pas...

Je pense (et constate, à mon niveau) à peu près le contraire de ceci, et principalement à cause d'un "double" point qu'on a tendance à oublier : la limitation dans le temps du versement des allocations et les conditions d'accès à celles-ci.

En effet, vous dites que le temps dégagé devrais permettre une sociabilisation et ouvrir la voie à de nouvelles activités, ce qui serait vrai si le versement des allocations (ARE, ASS, RSA et compagnie) n'étaient pas assorties d'une sorte d'épée de Damocles qui est la peur quotidienne de perdre ces fameuses aides.

Quant on est au chômage et ce depuis un moment, on prends conscience qu'on a pas encore sombré "au fond du trou", mais qu'on peut y basculer à chaque instant et c'est cette peur qui fait qu'on n'est pas forcément enclin à aller de l'avant, voir des gens, et se rapprocher d'autres classes sociales qui nous renverrons au visage, sans le vouloir, cette peur de tout perdre. Et très souvent, l'effet inverse se produit, et les personnes ayant un boulot se sentent mal à l'aise (sans l'expliquer) avec des chômeurs, car ceux-ci leur renvoie cette peur de pouvoir basculer à tout moment, encore une fois sans que personne n'en prenne vraiment conscience.

Bien sur je ne souhaite pas généraliser et je n'affirme pas que les propos ci-dessus ne puissent pas être autre chose qu'une sorte de "philosophie de comptoir", mais c'est la conclusion à laquelle je suis arrivé de part ma propre expérience, et de ce que j'entends/lis/vois chaque jour. Je me gourre peut-être, je ne le sais pas.

Je sais en tout cas qu'étant au chômage de longue durée je me suis renfermé énormément sur moi-même, et je suis convaincu que si j'avais la certitude que je puisse toucher un ARE correct sans avoir à m'en soucier*, j'irais très volontier vers les autres et ferait une multitude de choses...

* Non ce n'est pas une "pub" déguisée pour un revenu universel, même si ça rejoins fermement l'idée.

Moi c'est pareil , je suis complètement renfermé sur moi même , de plus en plus timide du sans doute à un complexe d'infériorité , la peur de devenir extrêmement pauvre ! Pour le moment pas trop à me plaindre mais pas rassuré du tout face à mon devenir . Je me trouve tellement bien dans mon cocon à la maison ! J'aurai peur de travailler à l'heure qu'il est .

Arretez de vous dire que vous etes chomeurs ! Vous etes rentiers en CDD... Ne baissez pas les bras, vous leur feriez bien trop plaisir...

La desinvolture, ca se cultive, difficilement, je sais.

C'est moins dur a la campagne... Ce soir,je mange avec ma Beberette qui me fait des champignons que nous avons ramasse ensemble, en promenant les chiens, c'est bon et ca ne coute pas un rond. La campagne offre un tas de facilites que vous n'aurez jamais en ville. On se connait, on se donne des coups de main, on boit un coup ensemble, on se file les trucs qu'on a en surplus, des gestes qui nous semblent tout a fait evidents mais que vous n'avez pas en ville.

tristesir a écrit :

"Ne te fous pas de la gueule des riches, on ne sait jamais ce qui peut t'arriver"

La richesse est une maladie rare. Mais ceux qui en sont atteints peuvent détruire toute l'humanité, la terre telle que nous la connaissons et la transformer en désert de pierres.

Que j'aime ce que tu viens d'ecrire...

Encore un qui a tout compris, pas vrai Bébert ?

Sans salaire, ni allocs, depuis bien longtemps, avec mon épouse qui gagne tout juste assez pour pas de rsa.
D'ailleurs j'en dmanderai pas: j'veux pas etre contrôlé. Je fais ce que je veux, je bosse pas pour la dignité, mais pour le pognon, donc à mon prix. Ca arrive , on vient me chercher, surtout si on est dans la merde. On a besoin de gens comme Polo, parce que la campagne c'est pas boboland ....
Avec ça, une maison, un jardin, du bois, pas mal de récup et un peu de business à saute frontière ( que du légal ! c'est dingue ce que les prix changent quand les langues changent ...)
Mes trois enfants font des études sup! Et réussissent bien, mais jleur ai dit: démerdez vous, comptez sur personne, ne faites JAMAIS esclave, ni fonctionnaire, partez à l'étranger, voyagez, restez pas coincés en France. y l'ont tous fait, trouvé des stages correctement payés sans piston, vu des gens et appris la vie.
Le grand vient de finir un diplome d ingénieur d'un grande école, y a déjà travaillé à l'étranger, fait 3 boulots, y a des références, donc y s'en sortira. La plus jeune aussi et Le 3eme a eu Erasmus pour partir en Inde.
Je suis fier d'eux, mais je crois qu'y sont plus durs que Polo, et c'est pas rien, avec l'instruction en plus !
Pour les entuber ou les faire obéir, va falloir se lever tôt !

Y a 12 ans que j'ai plus vraiment de salaire,ni de patron surtout !
J'ai jamais pu obéir, je fais plus semblant, mais j'ai jamais arrêté de travailler !

Alors je dis aux gens des grandes villes: descendez dans la rue, y se passe des choses, y a des trucs à faire, derrière un clavier c'est mort! Tiens j'ai vu des Chinois y a pas longtemps, c'est des bons ceux-là, mais un peu magouilleurs, et pis j'ai du mal à les comprendre, jcrois que j'vais m'y mettre au Chinois!

C'est dingue Paulo, a part le passage sur les enfants puisque je n'en ai pas, tu viens de raconter ma vie... En plus je disais l'autre jour que si la seule maniere de faire des affaires a ma portee etait de bosser avec des chinois, j'apprendrais le chinois... (bon, je deconnais...)

bebert a écrit :La question que je me pose : Arreter de travailler ET toucher des allocations chomage, est-ce boycotter le systeme, ou juste les aspects du systeme qui ne nous conviennent pas ? Je dirais plutot : J'arrete de travailler, je suis plus heureux a rester chez moi..

Moi je dirais, j'arrête l'esclavage et je travaille chez moi. Parce que comme le dit très bien Bernard Friot, il faut distinguer travail et emploi. Le problème est que sans emploi, si l'on vit seul, il est difficile voire impossible de mener une vie satisfaisante et heureuse à moins de bénéficier de solide ressources financières car l'argent est aussi vital que l'eau.

superuser a écrit :Quand j'écoute mes amis salariés me raconter leurs galères au boulot (conflits avec des petits chefs, bêtise et/ou lâcheté des collègues, pressions — on fait le boulot de 2 pour un même salaire qui n'est plus revalorisé, on vous agite sans cesse la prochaine fermeture de la boîte — c'est ce qu'on appelle "la précarité subjective"…),
quand je lis le contenu (le charabia) des offres d'emploi et le salaire qu'elles proposent (quand elles le mentionnent…),
je me dis que oui : je suis mieux au chômage, même à l'ASS,
parce que si je bossais pour un salaire de misère à me faire emmerder par un petit chef à la con et à supporter des collègues décérébrés, non seulement je ne m'en sortirai pas mieux financièrement mais en prime je serai totalement déprimée, et, surtout, je n'aurais plus tout ce temps précieux dont je dispose.

Pour moi, l'affaire est entendue. Arrêter de travailler et toucher l'ASS, c'est à la fois boycotter le système et faire payer l'Etat pour sa complicité avec ce système. C'est aussi être plus heureuse.

Je partage ce point de vue, seulement, le système nous a rendu dépendant de l'argent au point qu'il est impossible de faire quoi que ce soit sans en posséder et aujourd'hui il faut être très riche pour vivre une vie vraiment intéressante. Même le minimum a un prix élevé. Alors, oui, les inconvénients liés au statut de salariés sont importants et le travail reste très insuffisamment rétribué, mais tant que les individus n'auront pas compris qu'il est dans notre intérêt à tous de nous révolter pour de bon, nous seront contraint de subir le système pour avoir un peu d'argent. Le chômage m'a fait comprendre que l'argent est notre maître et qu'il n'y a rien de plus important au monde (pour la plupart des individus et donc pour moi aussi). Cela m'attriste parce que je ne pensais pas ainsi auparavant. Seulement, sans argent et même avec très peu d'argent, on ne fait pas grand chose : pas de vacances, pas de projets et même les petits plaisirs qu'on peut se faire de temps en temps ont un prix. En réalité tout, absolument tout à un prix, y compris ce qu'on croit échapper à cette règle.