Peut t'on avoir des ami(e)s quant on est pauvre ?

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Modérateurs : superuser, Yves

Stockwell

Message par Stockwell »

Christophe79 a écrit :
Cependant les amis/collègues de mon ancien travail, j'ai arrêté de les fréquenter, les 3 derniers restaurants avec eux étaient d'un ennui pour moi... 90% de la discution concernait le travail car ils y bossent toujours et 10% restants c'est Sarkozy. Je n'ai quasiment rien dit pendant les repas et je me suis rendu compte que leurs intêrets dans la vie sont plus que limités, la seule chose qui leur fasse plaisir, c'est que tel collègue se fasse engueuler par le chef ou que Sarkozy fasse ci ou ça.
Encore un qui a connu les affres d'un restaurant avec des "amis" qui bossent. Je suis marquée au fer rouge par ces soirées-calvaire.
Monolecte

Message par Monolecte »

C'est parce que vous n'êtes pas encore "bien" dans votre tête et votre statut.
Quand avec des potes, ça dérape trop boulot-boulot, tu peux toujours relancer avec un : "mais dans la vraie vie, il t'arrive quoi d'intéressant?"

Évidemment rien, parce qu'ils n'ont pas le temps de vivre : trimer, trimer, faire les courses et s'effrondrer le soir, épuisés, devant un programme débilitant!

Ceci dit, j'ai des potes qui ont une vie en dehors du boulot, des passions et qui ont compris que le taff n'est qu'une question de tiroir-caisse.
Quand je demande à mon meilleur pote : "- Alors, le taff, c'est comment? - pffff, comme d'hab, on se fait chier, et les gens comme toi, avec lesquels on pouvait discuter, sont partis. Maintenant, quand c'est l'heure, je me barre en courant!"

Donc, on parle du reste : les nains qui poussent, les planchers flottants et les pompes à chaleur par accumulation, la nouvelle version d'Ubuntu qui arrive, les chats, les putains de Sarkozystes décomplexés qui pourrissent les ex-soirées entre amis au resto, du fait qu'on bouffe mieux à la maison que dehors, du jardin, du bonheur de vivre et de pouvoir être juste ensemble, et d'être suffisamment potes pour supporter les silences!
solange

Message par solange »

Tu as une sacrée chance ds ton ... malheur. Et ce n'est pas une question de bien être dans sa tête, c'est surtout un bien être ds le portefeuille... qd t'as pas un cents ds la poche - t'es mal - si personne ne t'offre le resto ou le coup à boire : t'es tt seul :cry:
maguy

Message par maguy »

Et ce n'est pas une question de bien être dans sa tête, c'est surtout un bien être ds le portefeuille...
Tout dépend de ce qu'on appelle le malheur ou le bonheur, je ne crois pas que ce soit une question que de fric.

En ce qui me concerne, c'est vraiment une question de tête, enfin d'état d'esprit.

Mes copines allemandes veulent absolument que je vienne les voir pendant une semaine. Elles me paieraient le billet d'avion ou de TGV, je serais chouchoutée aux petits oignons, logée chez l'une d'entre elles avec même une voiture à disposition.

Et bien, j'ai dit que je n'avais pas envie de voir des gens en ce moment. Elles l'ont compris, même si je ne les ai pas vues depuis 2 ans, parce qu'elles m'aiment bien, moi. Et elles comprennent, même si cela les désole.

Je précise que je suis rentrée depuis 20 ans en France et qu'elles me gardent leur amitié et ça réchauffe mon petit coeur. On avait un tas de choses en commun, anciennes collègues, même club d'équitation ou de sport, amis communs.

Donc, oui, on peut garder des amis, même dans la dèche complète et ce n'est pas une question de fric, ou alors ce ne sont pas des amis.

Précision : je suis en ASS depuis 6 ans et demi et mon loyer seul me bouffe 68% de mon "revenu" -merci Delanoe et consorts :evil: -

Pour le reste, je fais beaucoup par moi-même, cheveux, soins, couture, bricolage, très "démerde" aurait dit mon père.

Mais comme le disent justement Tristesir et Yves, le pire qui nous guette est de devenir "destructuré". Il vaut mieux le regarder en face et le reconnaitre.

Mais c'est vrai que cela peut faire peur, les borderlines, beaucoup nous évitent comme si nous étions porteurs d'une maladie contagieuse ou grave.

Tiens, quand on me demande ce que je fais dans la vie, je reprends l'expression de Superuser "je suis dans la recherche" :P
solange

Message par solange »

Félicitations à tes amies, moi mon cas est à part : je n'ai plus de copines -ne pouvant pas suivre : 610 de rmi (avec alloc logement) et 550 de loyer.
Je me replie sur moi-même, personne à qui parler, de temps à autre un bonjour et bonne journée de la part da la caissière de chez lidl e tje me dis un de ces jours - je vais me réveiller je ne saurais plus parler - mes glandes vocales se seront auto détruites :)
tristesir

Message par tristesir »

qd t'as pas un cents ds la poche - t'es mal - si personne ne t'offre le resto ou le coup à boire : t'es tt seul
La "solution"...fréquenter des gens qui sont aussi fauchés que toi, comme ça, t'es sûr qu'il y'en a pas un qui essayerait de t'entrainer au resto du coin pour te faire dépenser les 20 ou 30 euros qui t'aurait fait mangé la semaine suivante.
Suis pas sûr que ma remarque va vous remonter le moral, sorry. :oops:
maguy

Message par maguy »

je vais me réveiller je ne saurais plus parler - mes glandes vocales se seront auto détruites
Nos cas ne sont pas très différents, tu sais. Je vis seule aussi.

Pour mes cordes vocales, je chante sous la douche pour le plus grand bonheur de mes voisins :P

Pour mes copines, en 20 ans les liens se sont distendus forcément. A part au téléphone, j'ai peu d'échanges vocaux normaux.
t'es sûr qu'il y'en a pas un qui essayerait de t'entrainer au resto du coin pour te faire dépenser les 20 ou 30 euros qui t'aurait fait mangé la semaine suivante.
Et aux restos du coeur ? :? Je rigooooole :lol:

Et puis ceux qui ont les moyens n'ont pas le temps et vice-versa.

Tiens, ça me rappelle une chanson "quand on a le temps, on n'a pas l'argent, quand on a l'argent, on n'a plus les dents..." enfin quelque chose comme ça.
tristesir

Message par tristesir »

Et aux restos du coeur ?
J'ai un ami qui a rencontré sa copine du moment, en faisant la queue aux restos du coeur. 8)
maguy

Message par maguy »

Mais oui pourquoi pas ? C'est pas banal, enfin je crois je n'y suis jamais allée.

Quoique si on ne pense qu'au fric, autant attendre sa table au... Fouquet's :P
solange

Message par solange »

Si si je me suis fte draguée ( à 56 ans : c'est chouette)
le 1er) il cherche un logement (je suis l'occase)
le 2ème) il est marié
le 3ème) il vit ds un camping car et m'a dit carrément qu'il voulait me saut..
le 4ème) vent du chitte, de l'estasie etc...
le pied tt ça .... :(
maguy

Message par maguy »

Houla :?

Mieux vaut zapper Solange :wink:

Je n'ai pas -encore- eu ce cas de figure, mais bon je n'ai que 53 ans :lol: :lol:

L'avantage à Paris, en plus de l'inflation scandaleuse des logements :? est le relatif anonymat.

J'imagine dans une petite ville ou un village l'étiquette que les braves gens te collent :?

Mon plus gros tour de force lorsque certains (on ne peut éviter la famille ou les voisins) se plaignent de leurs chefs ou de leurs maris, comme je me marre in petto, est de me dire "tu en as de la chance, toi !".

Ouep, j'en ai de la chance :lol:
Stockwell

Message par Stockwell »

J'ai réussi à trouver une "solution". Comme les "amis" qui ont fini par me laisser choir en sachant que j'étais au chômage, je fréquente des personnes auxquelles je n'ai jamais fait état de ma situation ou que je n'ai plus vu depuis tellement longtemps qu'elles croient que je bosse toujours.

Je leur monte un bâteau quand on arrive sur le terrain miné de l'emploi. Le restaurant reste malgré tout une épreuve mais à sur un autre plan: j'y vais, mais comme les quelques personnes que je fréquente ont un niveau de vie élevée, je dois me hisser, le temps de quelques heures, à feu mon ancien niveau et quand sonne l'heure de l'addition, c'est déjà beaucoup moins gai. Entre 30 et 45 EUR le repas, voire plus, c'est pas évident. Donc, une fois sur deux, je décline une proposition, prétextant une réunion, une conférence ou un truc du genre.
maguy

Message par maguy »

Donc, une fois sur deux, je décline une proposition, prétextant une réunion, une conférence ou un truc du genre
C'est la solution de sagesse Stockwell.

Lorsque j'étais en Allemagne, mes copines étaient assez bourgeoises et ne se rendaient pas compte de la différence des revenus, mais vraiment pas compte et pourtant j'avais un travail.

Elles dépensaient 100 DM comme moi 5, alors forcément, ça coinçait pour les sorties, que je n'ai jamais beaucoup aimées de toutes façons.

Alors je m'inventais aussi des "obligations", sinon elles/ils auraient payé pour moi ce que je ne voulais pas.

Ceci dit, je profitais sans honte de leurs jardins et piscines l'été, j'apportais simplement un gâteau.

L'hiver, je partais souvent faire du ski avec eux dans leurs chalets, heureusement en Autriche et pas en Suisse pour le prix des remontées :?

Le midi on mange en altitude une grosse soupe bien épaisse avec des saucisses et le soir chacun paie sa part de courses, et on popote ensemble.

Evidemment, il m'a fallu reprendre mes marques en revenant. Pas simple de partir et pas simple de revenir.

Mais on peut aussi se voir chez soi et chacun apporte sa bouteille ou son dessert. Après tout, Mono a raison c'est pas forcément meilleur au resto, il faut attendre, pour commander, être servis, payer.

Les amis, les vrais, ne sont pas là pour compter leur amitié goutte à goutte à l'aune des succès ou autres.

Je suppose que chacun d'entre vous a perdu un très proche un jour. Qu'avez-vous entendu comme c..ies ????

"Il était vieux/malade, c'est normal"

Mais non, on le sait ça, on n'est pas idiot. Le chagrin est irrationnel, on n'a pas besoin de trucs à trois balles, on a mal, c'est tout. Un ami devrait sentir ces choses.

Et je n'ose pas penser aux malades où les amis après avoir compati un temps raisonnable vous disent presque "bon allez, ça suffit, tu n'es pas drôle, on parle d'autre chose..."

Avant d'espacer les coups de fil.

On reconnait toujours ses amis dans la douleur, dans l'épreuve, on l'a tous vécu. Les autres resteront toujours des relations de cocktail ou de boulot, tant qu'on n'aura pas partagé les mêmes peines.

C'est ce ciel noir qui m'attriste autant ?

Méthode Coué : je vais bien, il fait beau, tout baigne :lol:
romain23

Message par romain23 »

Comme le disait si justement un formateur à l'ecole d'educateurs sur un cours sur L'insertion sociale:

IL vaut mieux etre JEUNE, BEAU, RICHE et INTELLIGENT que

PAUVRE, VIEUX, MALADE, HANDICAPE, FEMME, NOIRE, HOMOSEXUEL,GAUCHISTE et ETRANGER de Surcroit...
Christophe79

Message par Christophe79 »

Vous parlez assez souvent du problème financier comme le restaurant. Mes quelques amis qui travaillent font seulement 2 ou 3 restos par an, avoir un travail ne signifie pas avoir de l'argent, une fois le loyer retiré, les impôts, la voiture et l'essence, tout le monde n'a pas envie de claquer 30 Euros dans un restau moyen...

Pour moi le problème des gens qui travaillent au niveau des relations sociales est qu'ils ne sont jamais disponibles. Pour faire simple: la semaine ils sont au boulot donc pas dispos, le samedi c'est le jour des courses chez Carrefour/Leclerc et le dimanche c'est repas en famille.

Actuellement mes seuls amis que je fréquente sont au chômage/interim et le seul qui travaille est prof (normal il ne fait pas 35h donc il est dispo).
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