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Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par Blèriot
RaoulPiconBière a écrit :Cette personne aurait bien raison de ne pas faire de démarches inutiles car l'AAH est versée à partir d'un taux d'incapacité (reconnu) de 80%. On est loin du handicap léger.
Si avec un taux de 80% d'incapacité, il est encore au rSa c'est probablement que les services sociaux publics et son entourage sont strictement incompétents et/ou qu'il est totalement marginalisé.
De plus, le rSa est subsidiaire et n'est servi qu'en dernier recours, donc après l'AAH. Une personne présentant un handicap à 80% qui aurait obtenu un rSa auprès des services sociaux, serait victime d'un deni de service public.
Attention de ne pas confondre invalidité et handicap.
Excusez moi, mais ça c'est la théorie,
Dans les faits je connais des gens qui ont eu leur 80% avec par exemple une arthrose au pied, des handicap psychique tel que des états dépressif ou des bipolarité ( une grosse proportion des personnes rqth même si il est impossible d'avoir un chiffre), des surdités légères (et corrigé par un appareillage) etc etc...
Et tant mieux pour eux (et pour moi)
Tout dépend ce qu'on appelle des handicaps léger, mais pour moi un handicap lourd c'est la chaise roulante, être aveugle, etc etc...
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par RaoulPiconBière
Ce n'est pas incompatible, parceque l'AAH compense une incapacité à obtenir un emploi de façon ordinaire.
Il ne nous reviens pas de nous substituer à un avis médical.
Une arthrose peut être invalidante au point de compromettre l'obtention d'un emploi. C'est la CDAPH qui évalue le taux d'invalidité sur fondement d'éléments médicaux. La CDAPH évalue les conséquences de la pathologie. Les notifications sont renouvelables (+- entre 2 ans et 5 ans) et on constate actuellement un grand nombre de "80%" rétrogradés à "79%".
Vous comprenez que celà change tout dans leur situation, ils n'ont plus droit à l'AAH.
La crise c'est pour tout le monde, personne n'y a échapé.
Tout celà date de 2005 déjà (comme les lois anti-chômeurs), mais le handicap c'est encore en dessous des chômeurs dans l'échelle des préocupations médiaticopolitiques.
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par Blèriot
Mais je trouve ça très bien moi que de plus en plus de personnes aient droit à l'aah surtout que je fais partie de ces personnes

On peut constater sans juger "jean-pierre pernault style".
J'ignorais pour les rétrogradation mais puisque le nombre de bénéficaire ne cesse d'augmenter ça ne doit pas encore être à trop grande échelle.
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par superuser
Faudrait faire comme en Grande-Bretagne, où il est beaucoup plus facile d'obtenir une AAH :
http://espace.yh.free.fr/social2/index.html
Ils sont 2,5 millions d’"invalides" ou de "malades" à ne pas être considérés comme chômeurs.
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par RaoulPiconBière
On pourrait penser que c'est bien d'être malade pour pas travailler.
On pourrait penser que c'est bien d'être considéré comme un malade et ne pas pouvoir travailler.
Dans les deux ont est exclu et déconsidéré par le "marché" du travail.
J'ignorais pour les rétrogradation mais puisque le nombre de bénéficaire ne cesse d'augmenter ça ne doit pas encore être à trop grande échelle.
On peut très bien restreindre l'accès et constater quand même une augmentation des cas admissibles.
Si l'AAH augmente ce n'est pas à cause d'une facilité d'accés,
c'est à cause de l'augmentation des pathologies.
D'autre part, il ne faut pas oublier que l'AAH c'est départemental.
Donc, selon que vous vivez dans un département riche et en bonne santé ou non, l'avis de la CDAPH pourra être différent pour des situations similaires.
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par Blèriot
RaoulPiconBière a écrit :Si l'AAH augmente ce n'est pas à cause d'une facilité d'accés,
c'est à cause de l'augmentation des pathologies.
Par quel magie ? (surtout dans de tel proportions), épidémie de paralytique ? Propagation de pratiques qui rend sourd ? On devient aveugle à force de regarder les écrans ?
Et vous jouez sur les mots, quand je dis "c'est bien" je veux dire qu'il est bon que de nombreuses personnes aient accés a leurs droits. Je ne me réjouis pas de leur handicap.
On dirait que le fait de parler de ces questions sur un ton qui n'est pas misérabiliste vous dérange, c'est d'autant plus regrettable que nous sommes d'accord.
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par RaoulPiconBière
je veux dire qu'il est bon que de nombreuses personnes aient accés a leurs droits.
Nous sommes d'accord.
On dirait que le fait de parler de ces questions sur un ton qui nest pas misérabiliste vous dérange,
Non pas du tout. Je dis que avoir une maladie invalidante à 80% ne peut pas être considéré comme un choix. De fait, il ne peut pas avoir de satisfaction à être invalide. Ce qui est bien c'est que cette invalidité soit reconnu. C'est la compensation qui est bien et non la maladie.
Par quel magie ?
Je ne sais pas.
Coté positif
on peut considérer une amélioration de la procédure d'accés, de la diffusion de l'information, un meilleur accés aux soins.
Coté négatif
on peut se rapprocher des chiffres de ceux de la consomation de psychotropes et ceux des suicides, entre autres et y voir une possible corélation.
Mais je n'ai pas connaissance que le critère d'invalidité ait été facilité. Au contraire.
petite parenthèse
Publié : 28 janv. 2012
par superuser
RaoulPiconBière a écrit :On pourrait penser que c'est bien d'être malade pour ne pas travailler.
On pourrait penser que c'est bien d'être considéré comme un malade et ne pas pouvoir travailler.
Dans les deux ont est exclu et déconsidéré par le "marché" du travail.
Je me souviens de deux amis privés d'emploi, seniorisés de bonne heure, et qui ont fait le choix de la maladie pour échapper au statut infamant et pesant de chômeurs. Le premier, avec le soutien de son médecin, a réussi à faire valoir son inaptitude au travail auprès de la Sécu, et il perçoit une pension d'invalidité : depuis, il a retrouvé la sérénité. Plus frappant, le cas de la deuxième à qui l'on a détecté (à temps) un cancer du sein : quand elle est passée de chômeuse à malade en ALD (affection de longue durée), elle m'a avoué son profond soulagement, me disant qu'elle préférait être considérée comme malade en ALD que demandeuse d'emploi.
Je ferme ma parenthèse...
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par RaoulPiconBière
qui ont fait le choix de la maladie pour échapper au statut infamant et pesant de chômeurs.
C'est ce qu'ils t'ont dit.
Je constate que dans les 2 cas il y a soulagement d'être enfin considéré pour ce que l'on est.
Les 2 sont "malades" et dans l'incapacité de trouver un emploi. Le choix était :
invalide ou invalide tenu de chercher un emploi.
Effectivement, y'a pas photo. ils ont du être soulagés.

Je ferme la parenthèse de la réponse à la parenthèse.
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par diety
Je ne souhaite pas devenir plus malade que je ne le suis (reconnu TH mais loin des 80%), mais je n'hésiterais pas une seconde si mon état physique et/ou mental ne me permet plus de chercher un truc qui n'existe pas de me le faire attester et dire au revoir au contrôle social de pole emploi & Co.
D'ailleurs, personnellement je suis content de ma reconnaissance TH, j'y tiens. Elle peut être utile si PE voulait m'envoyer dans un des métiers "en tension". J'ai des arguments pour convaincre PE que ce ne sera pas possible.
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par RaoulPiconBière
Vous avez raison diety.
Constatons que votre RQTH ne vous ouvre pas droit à l'AAH.
Elle vous permet seulement d'accèder à des dispositifs particuliers au sein de l'emploi. (aide AGEPHIP, adaptation du poste, accès à CAP-Emploi, etc...)
Il est normal que celà soit reconnu et pris en compte.
D'ailleurs, pour revenir aux 2 exemples de Superuser il faut préciser qu'il s'agit de constats d'invalidité et du versement d'une pension (CPAM). Ce qui n'est pas pareil que l'AAH (CAF).
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 28 janv. 2012
par RaoulPiconBière
Un exemple simple :
Un pianiste de métier commence à avoir de l'arthrose dans les mains qui l'empèche d'exercer son métier.
Dans un premier temps, il pourra revendiquer une RQTH et percevoir une pension d'invalidité. Il pourra toujours trouver un autre emploi.
Si l'arthrose s'agrave et devient invalidante au point de ne plus pouvoir rien faire, il pourra être évalué à 80% d'incapacité et percevoir l'AAH.
Si notre homme n'est pas pianiste et qu'il lui arrive la même chose, il devra attendre l'incapacité de 80% pour prétendre à quelque chose (AAH).
A chaque stade, chacun est content que son handicap soit pris en compte.
Jamais, je pense, il y a satisfaction à voir la maladie s'agraver.
En tous cas, l'aide vient après constat de handicap.
Jamais il ne s'agit d'un choix raisonné.

Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 30 janv. 2012
par bebert
J'ai lu l'article de Sophie, et ma conclusion est que tous autant qu'on est, on ne va pas se laisser emmerder par quelques marginaux qui persistent à bosser...
Deux chiens pour garder le troupeau, ça ne le fait qu'avec les moutons, je n'ai jamais vu deux chiens guider une meute de loups...
Re: Chômage : ses invisibles et son "halo"
Publié : 01 sept. 2012
par Blèriot
Je viens de lire dans "courrier internationale" que le nombre de personnes touchant l'équivalent de l'AAH aux USA a augmenté de 3,6 millions depuis 4 ans. De là à penser que cette tactique pour diminuer les chiffres du chomage (et diversifier les sources de financement des allocs, ça sort pas du même "chapeau") est plus ou moins généralisé en occident, il n'y a qu'un pas.