L'expression exacte est :
exonérations nécessaires pour tenir pleinement compte des situations sociales très dégradées
Ça me fait gerber!
Alors qu'on force les gens à bosser pour l'équivalent d'un RMI, c'est à dire boulot de merde avec misère comprise, ça va être quoi une
situation sociale très dégradée?
Selon les seuils de pauvreté actuels (650€/mois), on a déjà
6,9 millions de situations sociales très dégradées, soit 11,6% de la population.
À ces presque 7 millions de pauvres au sens strict, on peut ajouter les
2,54 millions de Smicards, lesquels, avec l'inflation immobilière, ne peuvent plus vivre décemment aujourd'hui... et les SMICards ne vivent pas tous seuls, autant de personnes, dans leur famille qui survivent.
Bref, une proportion énorme de gens dans ce pays rame sévère.
En 1998, une étude du CREDES montrait que déjà 14% de la population avait du renoncer à des soins médicaux pour des raisons financières.
Depuis, on sait de quelle manière la misère et la précarité ont explosé dans ce pays et combien, dans le même temps, via les déremboursements, des montées en charges des cotisations des mutuelles, le coût de la santé à la charge du patient a grimpé.
Bref,
l'accès au soin est déjà problématique pour de nombreux Français, la sarko-franchise va exclure de nouveaux pans de la population du système de santé, alors même que des études ont démontré, par exemple, que de mauvais (ou
inexistants pour cause de non remboursement) soins parodentaires pouvaient être source de complications très coûteuses comme le cancer de la gorge ou bien des maladies cardiovasculaires.
Qui peut encore se payer des soins parodentaires ici?
Cette mesure va donc probablement
aggraver les problèmes de la Sécu. En écartant des soins basiques une forte population précaire, dont le mode de vie, à cause du manque d'argent, est déjà problématique du point de vue sanitaire (malbouffe, stress, etc), ces gens ne vont plus entrer dans le système de soin que tardivement, c'est à dire avec des pathologies dégradées, des complications, c'est à dire qu'ils vont
finalement coûter beaucoup plus chers.
Par ailleurs, les gros consommateurs actuels de médecine (ALD, vieillesse ou juste du fric!) ne vont pas changer leurs habitudes, la plupart n'étant pas discriminée par un surcoût de 100 ou même 200 euros.
Les professionnels de santé, devant la diminution du flux des petites pathologies (prévention!!!) vont probablement exiger de
nouvelles augmentations d'honoraires pour conserver leur train de vie, sans compter les primes de notoriété qui devraient considérablement augmenter...
Bref, une mesure inefficace, idéologique et dégueulasse et j'ai vraiment honte pour Martin Hirsh!