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Portugal : l'élève zélé de la zone euro

Publié : 24 avr. 2012
par superuser
Si un patient applique à la lettre la prescription de son médecin mais qu'il ne paraît pas pouvoir se guérir aussi rapidement que prévu, peut-on réellement incriminer le malade ? Ne faut-il pas plutôt blâmer la méthode du praticien ? C'est le message implicite qu'envoie le Portugal à la troïka en appliquant avec un zèle et une rigueur implacables le programme d'austérité et de réformes négocié avec ses créanciers en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros, mais dont les sacrifices sont menacés par la récession économique.

«On fait tout, absolument tout ce qu'ils demandent. Ça peut paraître idiot, mais c'est la seule façon de sauver le pays», soupire une source gouvernementale. Jusqu'ici, le zèle fonctionne. A chacun de leurs passages, les représentants de la troïka — Union européenne (UE), Banque centrale européenne (BCE) et Fonds monétaire international (FMI) — adressent un satisfecit à Lisbonne et débloquent sans encombre une nouvelle tranche du plan d'aide. «L'ajustement budgétaire en 2011-2012 a été remarquable à tout point de vue», loue ainsi le dernier rapport de la Commission européenne sur le Portugal, publié au début du mois.

Fort d'un soutien politique et social toujours très solide, le gouvernement de centre droit de Pedro Passos Coelho, arrivé au pouvoir en juin dernier, ne ménage pas ses efforts pour respecter les objectifs fixés dans le programme : élimination, pour l'instant temporaire, de deux mois de salaire pour les fonctionnaires, réforme du marché du travail supprimant 7 jours de congés et réduisant les indemnités de licenciement, hausse de la TVA ou encore abandon définitif du projet de TGV entre Madrid et Lisbonne.

«Restaurer la crédibilité et la confiance»

«Ils ne pourraient pas faire mieux dans leur façon d'appliquer le plan», confirme un représentant permanent de la troïka à Lisbonne. «Mes collègues, qui s'arrachent les cheveux en Grèce, ne me croient pas quand je leur dis comment ça se passe ici !», plaisante-t-il. Une cellule spéciale, directement rattachée au Premier ministre et placée sous la responsabilité du secrétaire d'Etat Carlos Moedas, est la véritable cheville ouvrière de la mise en œuvre du programme. «Ils sont très bien organisés, très transparents, poursuit la même source de la troïka. La communication est très facile : nous n'avons aucun mal à penser de leur façon et ils n'ont aucun mal à penser de la nôtre.»

Le profil international de leurs interlocuteurs portugais y est certainement pour quelque chose. Le ministre des Finances, Vitor Gaspar, a passé six ans à la BCE et trois ans à la Commission européenne. Germanophone : «Il connaît tous ceux qui sont aux affaires en Europe en ce moment», confie un proche. Cette carte de visite lui est très utile à l'heure de rencontrer les investisseurs du monde entier. Suite à la troisième visite des inspecteurs de la troïka, le ministre a réalisé un véritable «road show», se rendant tour à tour à Bruxelles, à Londres, à Francfort et à Washington avec un seul but, inscrit blanc sur bleu sur la première page de sa présentation PowerPoint : «Restaurer la crédibilité et la confiance».

«Nous devons aborder directement les marchés pour leur fournir l'information la plus concrète et la plus précise possible : si les résultats sont positifs, il n'y a aucune raison pour qu'ils ne soient pas reconnus», explique une source proche du Premier ministre. Les efforts du pays couplés à cette communication judicieuse commencent à porter leurs fruits. Après avoir dépassé les 16% en début d'année, les taux obligataires portugais à dix ans sont bien redescendus. Autre signe encourageant : le pays a réussi, le 4 avril, l'adjudication de bons à 18 mois, la maturité la plus longue émise depuis l'appel à l'aide financière extérieure. Le symbole est d'autant plus fort que ces titres arriveront à échéance après le 23 septembre 2013. Date à laquelle le Portugal est censé rembourser — à hauteur de 10 milliards d'euros — sa première échéance non entièrement couverte par le programme d'aide (celui-ci court jusqu'en juin 2014 avec des sommes de plus en plus petites à chaque versement). «Ça montre pour la première fois que le Portugal est capable de se financer quand il n'est pas totalement protégé», s'est félicité le ministre portugais des Finances.

Mais ce retour sur les marchés dès la mi-2013 est jugé prématuré par les investisseurs. «Il faudra sans aucun doute un deuxième plan d'aide d'environ 50 milliards d'euros, pour tenir jusqu'en 2016», juge le responsable de la division dette publique d'une grande banque du pays, interlocuteur privilégié des acheteurs de dette portugaise. Cette hypothèse commence à être évoquée officiellement par les responsables européens et par les Portugais eux-mêmes. «De l'avis de l'UE, il serait sage de préparer une sorte de soutien, lorsque le Portugal retournera sur les marchés», a ainsi déclaré Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, le 4 avril, sur la chaîne de télévision finlandaise MTV3.

Le taux de chômage a atteint 14%

Lui emboîtant le pas quelques jours après, le Premier ministre portugais a déclaré «ne pas savoir si le Portugal reviendra sur le marché en septembre 2013 ou plus tard», dans un entretien au quotidien allemand Die Welt. «Cela ne veut pas nécessairement dire un deuxième programme d'aide», a-t-il poursuivi, évoquant un «prolongement» du soutien financier apporté par l'UE et le FMI. L'étiquette «deuxième plan» établirait un parallèle désagréable et malvenu avec la situation grecque, dont le Portugal veut se démarquer à tout prix.

L'idée que le programme est «trop court et trop peu doté» est, depuis longtemps, largement partagée à Lisbonne. «Quand nous avons demandé l'aide, nos besoins se situaient autour de 105 milliards d'euros selon les calculs du gouvernement et de la Banque du Portugal et nous avons obtenu 78 milliards», explique Antonio Saraiva, le patron des patrons portugais, disant tout haut ce que certains officiels pensent tout bas. Le calendrier de réduction du déficit public (4,5% en 2012, puis 3% en 2013) paraît aussi trop serré, comme le défend le leader de l'opposition socialiste Antonio José Seguro.

«De deux choses l'une, prévient celui dont le parti a négocié le plan d'aide au printemps dernier, ou bien nous ne parvenons pas à 3% en 2013 ou bien nous y parvenons avec un coût énorme en termes économique et social, c'est-à-dire avec encore plus de chômeurs.» Le taux de chômage a déjà atteint un maximum historique de 14%. Cette fois-ci, c'est le docteur FMI qui a ouvert la porte à un assouplissement. «Le principal risque est que la récession soit plus profonde que prévu», a expliqué début avril le chef de la mission du FMI pour le Portugal, Abebe Selassie. «Nous pourrions alors devoir réviser les objectifs budgétaires», a-t-il admis.

Financer l'économie du pays

L'expérience grecque hante les esprits. «Notre plus grande peur est que le Portugal entre dans un cercle vicieux comme cela s'est vu en Grèce», reconnaît un représentant des créanciers internationaux. Les dernières évolutions de l'économie portugaise ne permettent pas d'être très optimiste. Fin mars, la Banque du Portugal a révisé les prévisions de croissance du pays à -3,4% en 2012 et une croissance nulle en 2013, contre 3,3% et 0,3% auparavant. La conjonction du désendettement public et privé — les entreprises et les ménages sont respectivement endettés à hauteur de 177,5% et 102,5% du PIB, soit 280% au total contre 227% en Espagne à titre de comparaison — alimente la récession. Pressées de se désendetter, les banques ont réduit leur ratio crédits sur dépôts de 160% à 140% en un an avant de lever le pied à la demande des créanciers du pays, qui craignaient un «credit crunch».

Pourtant, les entreprises crient à la pénurie de prêts. «J'ose dire qu'il y a un credit crunch, affirme Antonio Saraiva. Il faut absolument injecter des liquidités dans l'économie.» Le patron des patrons doute que les sommes colossales déversées par la BCE, qui ont réglé les problèmes de liquidité des banques portugaises, parviennent jusqu'à l'économie réelle. «Il y a peut-être un credit crunch pour certains secteurs qui sont dirigés vers le marché domestique», a récemment reconnu le directeur général de Banco Espirito Santo (BES).

La troïka et le gouvernent veillent en effet à ce que le secteur exportateur, véritable planche de salut pour le pays, ne soit pas coupé du crédit. En progression de 7,4% l'année dernière, les exportations portugaises ont notamment permis une forte correction du déficit de la balance des paiements courants, signe encourageant de la correction des déséquilibres de l'économie portugaise.

Mais le danger guette un secteur exportateur qui dirige les deux tiers de sa production vers une Europe en manque de croissance. Selon la banque centrale portugaise, les exportations ne devraient progresser que de 2,7% cette année contre une prévision initiale de 4,1%. Le gouvernement est actuellement en pleine négociation avec la Banque européenne d'investissement (BEI) pour obtenir une ligne de crédit d'un montant maximal de 5 milliards d'euros pour financer l'économie du pays. Une perfusion qui pourrait s'avérer salutaire pour le patient portugais ?

http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... 314210.php

L'austérité, cause de la dégradation du marché de l'emploi

Publié : 30 avr. 2012
par Succube
Bonjour

l'Organisation Internationale du Travail (OIT) semble peu convaincu que l'austérité puisse relancer l'emploi.

"...d’après l’OIT il est peu probable que dans les deux années à venir l’économie mondiale augmente de manière significative et suffisante pour combler le déficit d’emplois actuel."

"Dans ces deux pays [le Japon et les Etats-Unis] la reprise du marché du travail est au point mort."

OIT via l'usine nouvelle.

Re: La nouvelle Europe de Merkozy

Publié : 11 mai 2012
par superuser
Celle-là, elle est balaise :

«L'Europe n'a pas agi assez vite face à la crise», affirme Obama
Le président américain a affirmé jeudi que l'Europe souffrait toujours des conséquences de la crise financière parce qu'elle n'avait pas adopté des mesures de relance comme les Etats-Unis...

http://www.20minutes.fr/economie/932271 ... irme-obama


Certes, Obama n'a pas tort de critiquer la posture austéritaire de l'UE impulsée par Merkel, et il n'a pas tort de dire que l'UE n'a pas réagi assez vite face à la crise.

Par contre, il oublie de présenter son mea culpa parce que la crise, elle vient d'où ? Des Etats-Unis...
Ont-ils eux-mêmes bien réagi, et vite ? Pas vraiment.
Et qui est endetté jusqu'au cou et se retrouve aussi au bord du gouffre, tel un colosse aux pieds d'argile ? Les Etats-Unis...
Obama donneur de leçons, c'est l'hôpital qui se fout de la charité !!! :twisted:

Re: La nouvelle Europe de Merkozy

Publié : 11 mai 2012
par nanard
Obama donneur de leçons, ...
On ne s'attend tout de même pas à ce qu'il dise :"La Faillite, nous voilà !!" :roll:

Re: La nouvelle Europe de Merkozy

Publié : 11 mai 2012
par maguy
Il ne faut pas oublier qu'il y a des élections cette année.

Comme il ne peut pas se vanter de son bilan, il préfère taper sur les Européens. Assez minable comme réaction.

J'ai toujours trouvé qu'il faisait un peu produit marketing. A force de ménager la chèvre et le chou, il s'est fait une réputation de mou, pas usurpée.

Ils sont tous rentrés d'Afghanistan ou d’Irak ? Guantánamo a fermé ses portes ? Non.

HONTEUX !!!

Publié : 23 mai 2012
par superuser
Grâce à son statut privilégié de "valeur sûre" en Europe, l'Allemagne emprunte gratuitement sur les marchés

La Bundesbank, chargée de l'opération, indique avoir levé 4,55 milliards d'euros d'obligations à deux ans au taux incroyable de 0,07%...

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ ... 95581.html

Re: La nouvelle Europe de Merkozy

Publié : 23 mai 2012
par lobozo
voila pourquoi Merkel refuse les "eurobonds", c'est à dire une sorte de mutualisation de la dette européenne...le "chacun pour sa gueule " ça marche aussi entre les Etats.... :roll:

La nouvelle Europe de Merkollande

Publié : 24 mai 2012
par superuser
Les trois faux-pas européens de François Hollande

Le point de vue du Yéti : http://yetiblog.org/index.php?post/holl ... -europeens


Pour le changement, finalement, il faudra attendre encore un peu...

Les CDI dans le viseur de Bruxelles

Publié : 31 mai 2012
par rsarnaque
http://www.20minutes.fr/economie/944013 ... -bruxelles

Dans l'article on voit le délire, le mensonge de ces gens :
a - La France devra-t-elle revoir à la baisse la sécurité de son CDI ? C'est ce que lui conseille la Commission européenne.
b - Pour la Commission, revoir «le haut niveau de protection» du CDI serait donc la solution pour favoriser l'emploi durable <= durable étant un mot à supprimer, et à remplacer par "jetable" pour connaitre le sens véritable de la phrase.

Donc ces gens là demandent à la France de baisser la sécurité du CDI qui assure un haut niveau de protection dans l'emploi, pour que les Français aient tous des CDD de merde, je ne vois pas en quoi ça favorisera l'emploi durable, par contre je vois bien en quoi ça favorisera le patronat.

Ces gens là sont d'une connerie sans nom, enfin peut être pas tant que ça, ils aident clairement leur amis du patronat,
surement un lien avec leur contrat de merde européen.

Re: Les CDI dans le viseur de Bruxelles

Publié : 31 mai 2012
par superuser
Je poste cet article en revue de presse du site.

Cependant, je note que c'est 20 Minutes qui remet le CTU sur le tapis et non une exigence de Bruxelles. Je soupçonne 20 Minutes de faire de la propagande visant à nous faire intégrer ce machin dégueulasse dans nos esprits. :twisted:

Sinon, la Commission européenne est en pleine offensive ultralibérale (Smic, cotisations sociales, etc):

http://www.actuchomage.org/201204172035 ... elles.html

Il est aussi question de favoriser la mobilité dans l'UE. En facilitant la délocalisation de jeunes chômeurs en son sein, ces technocrates ultralibéraux comptent organiser la fuite des cerveaux des pays décimés par leurs politiques d'austérité. On assiste bel et bien à une tiers-mondisation de l'Europe :

http://www.actuchomage.org/201205222088 ... omage.html

Irlande : référendum à risques sur l'austérité

Publié : 31 mai 2012
par superuser
Les Irlandais sont appelés à se prononcer ce jeudi, par référendum, sur le pacte budgétaire européen. Les sondages donnent le "oui" en tête entre 57% et 60%, mais les indécis peuvent toujours faire basculer le vote.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012 ... terite.php

Ils ont cédé

Publié : 01 juin 2012
par tristesir
Les Irlandais ont approuvé à une confortable majorité de 60,3% le pacte budgétaire européen soumis à référendum, selon les résultats officiels vendredi salués par l'Union européenne comme un "pas important vers la reprise et la stabilité".
http://www.lepoint.fr/monde/irlande-vic ... 432_24.php

Ils ont cédé au chantage:
Pendant la campagne, le gouvernement avait déjà insisté sur le fait qu'un vote négatif priverait l'Irlande du recours à de futures aides européennes, via le MES qui entrera en vigueur en juillet. L'Irlande, ancien "Tigre celtique", bénéficie déjà d'un plan de sauvetage du Fonds monétaire européen (FMI) et de l'UE de 85 milliards d'euros depuis fin 2010, l'obligeant à adopter des budgets d'austérité.

Le référendum était considéré comme un test pour la politique d'austérité en zone euro. Bruxelles a d'ailleurs immédiatement salué "le résultat positif" du scrutin.

Alerte au totalitarisme austéritaire !!!

Publié : 04 juin 2012
par superuser
Plusieurs journaux allemands ont révélé ces dernières heures qu’un coup de force est en cours de préparation pour le Conseil européen (réunion des chefs d’Etat et de gouvernement) des 28 et 29 juin.

Ce plan serait mené par un quatuor de personnalités non élues, dirigeant pourtant les institutions européennes : M. Draghi, président de la Banque centrale européenne, M. Barroso, président de la Commission de Bruxelles, M. Van Rompuy, président du Conseil de l’Union et M. Junker, président de l’euro-groupe. Non contents de faire accepter le traité austéritaire initié par M. Sarkozy et Mme Merkel, non contents de cacher au grand public deux projets de règlements qui donnent les pleins pouvoirs à la Commission sur les budgets nationaux, voici que ces gens proposent de faire un grand saut dans le fédéralisme ultralibéral européen.

Ils préparent un plan en quatre axes :
• création d’une «Union bancaire» pour renforcer l’Union monétaire et soutenir les marchés financiers
• s’affronter aux syndicats nationaux pour «assouplir les règles sur le marché du travail et faire tomber toutes les frontières douanières»
• création d’une «Union budgétaire» au nom de la sacro-sainte discipline de l’austérité renforcée
• créatin d’une «union politique» donnant les pleins pouvoirs aux institutions européennes, c'est-à-dire à eux-mêmes, pour instituer le totalitarisme austéritaire.

http://www.humanite.fr/monde/alerte-emp ... uro-497869

A suivre...

Merkel favorable à une Europe à deux vitesses

Publié : 07 juin 2012
par superuser
Ça se précise...

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré jeudi matin qu'elle souhaitait travailler à une "union politique" en Europe, quitte à accepter l'idée d'une Europe à deux vitesses si certains pays bloquent. "Nous avons besoin de plus d'Europe (…) d'une union budgétaire (…) et nous avons besoin avant tout d'une union politique. Nous devons, pas à pas, abandonner des compétences à l'Europe", a-t-elle déclaré dans un entretien à la télévision publique allemande ARD. Mais "nous ne devons pas rester immobiles parce que l'un ou l'autre (pays) ne veut pas encore suivre", a-t-elle ajouté.

Elle a évoqué la libre de circulation au sein de l'Europe, réglée par les accords de Schengen, et l'existence même de la zone euro comme exemples de domaines où l'Union européenne avance d'ores et déjà en rangs dispersés. Dans le même temps, "nous devons être ouverts, donner la possibilité à tout le monde de participer", a-t-elle précisé. La chancelière s'exprimait au lendemain d'un entretien téléphonique avec le président américain Barack Obama, avec lequel elle a évoqué la nécessité de mesures pour renforcer la zone euro, selon la Maison Blanche. Angela Merkel reçoit aussi jeudi à la mi-journée le Premier ministre britannique David Cameron pour discuter de la crise dans les pays de l'euro.

Angela Merkel a par ailleurs tenté jeudi matin de tempérer les attentes autour du sommet de l'Union européenne prévu fin juin, estimant qu'il n'allait pas régler d'un coup tous les problèmes de la zone euro. Elle a expliqué, comme elle le fait régulièrement avant les réunions de ce genre, ne pas croire "qu'il y ait un seul sommet capable de tout régler d'un coup", soulignant qu'elle voulait soumettre à ses partenaires au sommet de juin une proposition pour un programme de travail ayant pour objectif une union politique. Plus de trois-quarts des Allemands (78%) pensent d'ailleurs que "le pire de la crise de la zone euro est encore à venir", selon un sondage publié jeudi. Mais 70% se disent toutefois confiants dans le fait que l'Europe devrait surmonter la crise actuelle, et l'euro continuer à exister.

Jeudi la chancelière allemande a de nouveau expliqué sa stratégie de croissance pour l'Europe. "La consolidation budgétaire et la croissance sont les deux faces d'une seule et même médaille", a-t-elle dit, soulignant que la croissance devait venir d'une compétitivité renforcée dans les différents pays de l'Union européenne. "Nous devons, chaque pays d'Europe, nous confronter à nos propres faiblesses", a-t-elle dit. La compétitivité "veut simplement dire que l'on produit de manière à pouvoir bien vendre partout dans le monde", a-t-elle expliqué, "c'est cela que je défends et je pense que cela fait l'unanimité en Europe".

http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ ... 99763.html

Re: Alerte au totalitarisme austéritaire !!!

Publié : 11 juin 2012
par superuser
superuser a écrit :Plusieurs journaux allemands ont révélé ces dernières heures qu’un coup de force est en cours de préparation pour le Conseil européen (réunion des chefs d’Etat et de gouvernement) des 28 et 29 juin.

Ce plan serait mené par un quatuor de personnalités non élues, dirigeant pourtant les institutions européennes : M. Draghi, président de la Banque centrale européenne, M. Barroso, président de la Commission de Bruxelles, M. Van Rompuy, président du Conseil de l’Union et M. Junker, président de l’euro-groupe. Non contents de faire accepter le traité austéritaire initié par M. Sarkozy et Mme Merkel, non contents de cacher au grand public deux projets de règlements qui donnent les pleins pouvoirs à la Commission sur les budgets nationaux, voici que ces gens proposent de faire un grand saut dans le fédéralisme ultralibéral européen.

Ils préparent un plan en quatre axes :
• création d’une «Union bancaire» pour renforcer l’Union monétaire et soutenir les marchés financiers
• s’affronter aux syndicats nationaux pour «assouplir les règles sur le marché du travail et faire tomber toutes les frontières douanières»
• création d’une «Union budgétaire» au nom de la sacro-sainte discipline de l’austérité renforcée
• créatin d’une «union politique» donnant les pleins pouvoirs aux institutions européennes, c'est-à-dire à eux-mêmes, pour instituer le totalitarisme austéritaire.

http://www.humanite.fr/monde/alerte-emp ... uro-497869

A suivre...
Cette germanisation de l'Europe qui fait peur
Après deux années d'une crise européenne qui n'en finit pas de prendre de l'ampleur, la chancelière allemande Angel Merkel a décidé de poser les conditions d'une "union politique", qui fait craindre aux autres responsables de l'UE un leadership de l'Allemagne.

Depuis que le major Angela Merkel a lâché le mot d’"union politique", la panique s'est emparée du reste du bataillon européen. "Où veut en venir exactement la chancelière ?" se demandent les Hollande, Monti et autres Rajoy. Continue-t-elle l'œuvre des Adenauer, Hallstein, Schmidt et autre Kohl qui ont réussi à concilier intérêt allemand et alliance équilibrée entre les Etats d'Europe ? Ou bien est-elle en train de fomenter un coup d'Etat pour asseoir une domination allemande sur l'Europe ?

Un malaise qui déborde l'Hexagone

En France, l’"offre" de Merkel suscite plus d'embarras que d'enthousiasme, parce que l'idée d'union politique y est au mieux impensée, au pire franchement rejetée. Mais le malaise déborde l'Hexagone. Je l'ai vraiment réalisé la semaine dernière lors d'une conversation avec Hannes Swoboda. Inconnu en France, cet Autrichien policé est depuis janvier le chef des députés européens socialistes. Autant dire qu'il compte parmi les 5 ou 6 personnes les plus influentes d'une institution dépourvue de majorité et qui fonctionne donc à partir de compromis entre partis.

Au début de l'année, quand il a remplacé à ce poste l'Allemand Martin Schulz, parti lui-même prendre la présidence du Parlement, une Française de ses consœurs me l'avait désigné comme l'une des nouvelles tentacules de l'hydre germanique qui était en train de s'emparer de tous les postes de pouvoir européens. Autrichien, Swoboda était supposé appartenir à l'aire d'influence de son puissant voisin et venir allonger la liste des dirigeants germanophones : président de la Banque européenne d'investissement (BEI), du Fonds européen de stabilisation de l'euro (FESF), de la Task Force opérant en Grèce et, si le gouvernement Hollande n'y avait mis son veto, bientôt président du collège des dix-sept ministres des Finances de la zone euro, l'Eurogroupe.

"Un discours de division entre le Nord et le Sud"

Qu'elle ne fut donc pas ma surprise, quand je lui demandais ce qu'il pensait de l'union politique selon Angela Merkel, de l'entendre faire cette réponse ahurissante : "C'est une germanisation de l'Europe" qui n'a d'autre vocation que de sauver l'alliance de la chancelière avec les libéraux du FDP. "Son Europe, c'est la réunion des Premiers ministres avec, à leur tête, le chancelier allemand", dit-il. Et d'ajouter : "Il faut changer le discours politique en Europe qui est un discours de division entre le Nord et le Sud, entre les payeurs et les bénéficiaires. Les Allemands manquent terriblement de sensibilité politique vis-à-vis des autres pays."

Et de rapporter son échange avec un dirigeant portugais qui lui aurait affirmé que l'image de l'Allemagne était si dégradée dans son pays au point que le gouvernement avait préféré céder ses entreprises d'énergie à des investisseurs chinois plutôt qu'à des entreprises allemandes. Si son intention avait été de conforter l'influence de Berlin en Europe, mon interlocuteur s'y prenait d'une étrange manière.

Mais fallait-il le croire ? De même que ma source française s'était trompée en faisant de lui un cheval de Troie de l'influence allemande, Hannes Swoboda ne se méprenait-il pas sur la vocation hégémonique de Berlin ? Seule la chancelière a la réponse.

"L'Arrêt Lisbonne" du Tribunal constitutionnel allemand

Qu'elle soit sincère ou pas en proposant son offre d’"union politique", qu'elle veuille abattre les institutions communautaires, comme d'aucuns en prêtait l'intention à "Merkozy", ou bien qu'elle compte investir la Commission européenne et le Conseil d'une légitimité renforcée, via le suffrage universel, comme son parti, la CDU, l'a proposé lors de son Congrès de Leipzig, ne change pas fondamentalement la donne.

Une Europe plus fédérale sera dans tous les cas de figures plus allemande. C'est évident, compte tenu du poids démographique (certes déclinant) et économique de l'Allemagne en Europe, et cela suffirait à expliquer les craintes françaises. Le Tribunal constitutionnel allemand a adressé un message très clair à cet égard avec son fameux "Arrêt Lisbonne" de juin 2009.

Le Parlement européen n'étant pas formé selon le principe d'«un homme, une voix» (les petits pays y étant relativement à leur taille "surreprésentés"), il ne pouvait prétendre à un rôle totalement représentatif, ont expliqué les juges. Autrement dit : pour le rendre conforme aux canons du droit constitutionnel, il faudrait qu'il compte relativement plus d'élus allemands. L'Allemagne, où vit environ 18% de la population européenne, ne "pèse" que 13% des sièges au Parlement européen. Proposée par la CDU, l'élection d'un dirigeant européen au suffrage universel, effectuée selon le principe d'«un homme, une voix», modifierait profondément l'équilibre entre pays.

La construction européenne, une affaire de géopolitique

A force de débattre de quotas laitiers et d'émissions de CO2, on a fini par oublier que la construction européenne est une affaire de géopolitique. A force de célébrer les Pères Fondateurs, on s'abstient de noter que la "déclaration Schuman" du 9 mai 1950 était non pas motivée, côté français, par la volonté de permettre le réarmement industriel de l'Allemagne mais par l'incapacité de l'empêcher.

Dans le contexte de la guerre de Corée, les Américains, véritables maîtres du jeu, avaient déjà tranché cette question et fait cesser les démontages. La Communauté européenne du charbon et de l'acier est une concession arrachée par la France dans le nouveau contexte stratégique de la guerre froide afin de placer l'inévitable renaissance industrielle rhénane sous le contrôle européen.

Une crise qui prolonge le choc de 1989

Ce deal a été déséquilibré par la Chute du Mur, la réunification de la RDA et de la RFA et l'élargissement de l'Union qui remettait l'Allemagne au centre de l'Europe, alors qu'elle avait été durant plus de quarante ans plutôt une frontière stratégique. En ce sens, la crise politique que traverse actuellement l'Europe prolonge davantage le choc de 1989 plutôt qu'elle n'est la conséquence de la crise financière de 2008. C'est de ce constat qu'il faut repartir pour comprendre ce qui se passe.

Puisque l'Europe reste une union d'Etats, il serait bon que chacun se demande ce qu'il y gagne et ce qu'il y perd. On s'apercevrait que les "bénéficiaires" et les "contributeurs" nets ne sont pas forcément ceux que l'on croit, l'Allemagne étant le pays qui profite le plus et de la monnaie unique et de la profondeur du marché intérieur. Ce faisant, puisqu'une union fiscale et politique s'impose, le moment est peut-être venu de s'interroger sur la façon de l'organiser, sur la base de quel équilibre entre les Etats.

http://www.latribune.fr/opinions/tribun ... -peur.html