"Vous etes trop diplomée"

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Modérateurs : superuser, Yves

Tetal

Message par Tetal »

lupita83 a écrit :Il n'y a pas que les docteurs, tous les étudiants d'université sont la cible de ces clichés :roll: Avec mon DESS, mes entretiens d'embauche ont été de véritables cauchemars...Pour éviter cela à mon beau-fils de 16 ans, je lui ai conseillé de partir directement en filière professionnelle après la 3ème
Oui c'est vrai. Ni mon bac, ni mon deug, ni ma licence, ni mon DEA et encore moins ma thèse, ni mon expérience professionnelle aux USA, au Japon, en Australie, ma connaissance de l'anglais, etc... ne me permette de bosser même comme technicien au SMIC. Ne PAS aller à l'université!!! Sauf les rares qui sont sélectives (médecin, pharma, véto) ou plus largement les formations qui sélectionnent (IUT, BTS, kiné, infirmier...) et bien sur les grandes écoles d'ingénieur!

C'est horrible à dire mes je disais à quelques uns de mes étudiants qui n'avait pas vraiment d'idée bien précise de leur avenir pro (certain veulent faire instit ou prof donc ca va) de QUITER la fac et de faire une vraie formation ou de passe rle concours de gendarmerie, etc... Tout sauf l'université
Maxerem

trop diplomé -Tout sauf l'université

Message par Maxerem »

trop diplomé -Tout sauf l'université - les entreprises n'embauchent que les ingénieurs etc....

Mon expérience de l'entreprise, des écoles d'ingénieurs, des doctorants, de la France et de l'international disent que ce n'est pas si simple.

Il y a un pb d'emploi en France qui concerne aussi les diplomés, dans tous les secteurs, un chinois ou un Indien coute bien moins cher et les entreprises qui emploient des gens diplomés sont des multinationales qui délocalisent.
Les diplomes ne protègent plus du chomage, certaines spécialités pointues ne trouveront plus d'emploi en France parce qu'il n'existe plus personne pour les employer.....Cela concerne les docteurs en particulier.

Alors, avant de s'engager dans une thèse, il vaut mieux envisager si on peut la valoriser en France.

C'est dramatique, mais si on se sent une vocation à faire une spécialité pointue, il faut penser à l'après diplome très tot et élargir son horizon, au moins à l'Europe, donc apprendre plusieurs langues - au minimum un Anglais fluide - et prendre des contacts, faire un post doc à l'étranger, etc....

Des docteurs sur le sable il y en a trop....
mais il y a des ingénieurs aussi, dans certains métiers on est vieux à 35 ans, car les entreprises fonctionnent avec du jetable.

Il reste les doubles compétences qui ouvrent d'excellents jobs dans des domaines comme les brevets par exemple, Les jeunes n'y pensent pas ou alors les méprisent, il n'y a que la recherche qui les motive, alors que c'est mal payé, souvent mal considéré, beaucoup de boulot et que la concurrence est féroce.

En résumé, il faut penser à son orientation professionnelle tout au long de ses études universitaires, si on repousse cette préoccupation d' année en année on finit par faire une thèse parce qu'on a pas de meilleure idée et cela finit en impasse.

Il y a aussi une responsabilité des universitaires qui n'informent pas les jeunes de la réalité, soit parce-qu'ils ne veulent pas la voir soit parce-qu'ils en sont eux-meme bien trop éloignés.

Tous les établissements ( fac et écoles confondus) n'ont pas le meme niveau de conscience de leurs responsabilités, loin de là !
superuser
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piqûre de rappel

Message par superuser »

Accuser l'école (… inadaptée aux besoins des entreprises ?) ou les allocations chômage (… trop généreuses ?) ou l'ANPE (… incompétente !), c'est sombrer dans la stratégie du bouc émissaire. Ce n'est pas la faute aux universités s'il y a du chômage, mais la faute à la non création d'emplois ! Et ceux qui créent des emplois - et surtout les détruisent - ce sont les entreprises.

Il y a dix ou vingt ans, le fait de sortir de l'université ne posait aucun problème. Quand les employeurs ont besoin de main d'œuvre, ils embauchent et ils forment. Quand les employeurs n'ont pour seule obsession que de réduire le coût du travail, ils cherchent des moutons à 5 pattes pour le Smic.
Et il n'y a pas qu'en France qu'on assiste à cette déconfiture. Personnellement, je ne crois pas que notre système éducatif soit plus à la dérive qu'un autre. Le grand responsable, c'est le chômage de masse, et les grands responsables du chômage de masse (et de la précarisation) sont les entreprises (qui le creusent) et les états (qui sont complices).
Tetal

Message par Tetal »

Il y a en France 2 universités: celles qui donnent un diplôme permetant de trouver un emploi facilement et bien rémunéré et les autres.
Celles qui sélectionnnent et celles qui ne sélectionnent pas. C'est aussi simple que ca. Médecine, pharma, par exemple. Mais de manière plus générale les formations pas universitaires qui selectionnent (kiné, infirmier, IUT, BTS et grande école). Elles sélectionnent tellement (numerus clausus instauré par le gouvernement) qu'il y a déficit chronique. Libérez les places d'infirmiers dans 3 ans, il y en aura tellement qu'on se saura plus quoi en faire. C'est pas plus compliqué.

D'ailleurs les jeunes partent en masse se former en belgique pour faire kiné! La belgique vient de leur fermer les portes (80% de francais dans leur filières kiné faut pas déconner). La sélection se fait au tirage au sort... En france on forme pas assez d'infirmier mais des milliers de professeur STAPS ou des étudiants en psychologie. Ca fera de très bonnes ciassières de supermarché.

J'ai longtemps travaillé en Australie, le niveau des universitaire n'est pas exceptionnel mais les diplômés trouvent du boulot.
grizzly

Message par grizzly »

le probleme que je trouve en france, c'est que le doctorat est vu avant tout comme un diplome, et non comme une expérience professionnelle... et ça, ça vient de tous les gens qui finalement ne savent pas ce qu'est une thèse, et plus généralement les diplômes d'université type dess ! j'ai bataillé avec mon conseiller pour qu'il considère mes 3 ans de thèses comme une expérience professionnelle... le combat était vain, car il voulait sans doute à tout prix me dire "32 ans et 3 ans d'expérience, c'est pas terrible" (ca m'a traumatisé cette phrase :evil: )

pour répondre à Maxerem qui disait
Alors, avant de s'engager dans une thèse, il vaut mieux envisager si on peut la valoriser en France.
j'ai fait une thèse parce que j'en avais envie, c'était un domaine qui me plaisait et le sujet que l'on me proposait me permettait d'avoir une approche de r&d sur différents secteurs (mécanique, électronique, informatique)

Pour Lupita83
Qu'est-ce que c'est que ça ?? :Shocked: :Shocked: Je croyais qu'on devait jeter mai 68 aux orties :Wink:
il m'a dit d'aller chercher sur le net... mais surtout de faire attention parcequ'il y aurait des sites "bizarres" :roll: et je n'ai trouver que ses 3 pages de cvconseil.com...

Par ailleurs j'ai vu que tu voulais enlever les références à ton 3éme cycle... c'est ce que mon conseiller m'a dit de faire :? moi je ne suis pas d'accord et je l'ai laissé comme expérience professionnelle ! (je suis breton, donc têtu :wink: ) et qui plus est, comment justifier après d'un trou de plus de 3 ans dans le CV ?

Pour superuser :
Accuser l'école (… inadaptée aux besoins des entreprises ?) ou les allocations chômage (… trop généreuses ?) ou l'ANPE (… incompétente !), c'est sombrer dans la stratégie du bouc émissaire. Ce n'est pas la faute aux universités s'il y a du chômage, mais la faute à la non création d'emplois ! Et ceux qui créent des emplois - et surtout les détruisent - ce sont les entreprises.
personnellement je pense que c'est l'ensemble de ces facteurs qui créent le chômage... et surtout le manque d'ouverture d'esprit ! car comme le disait tetal, en australie tu peux être biologiste et être recruté dans une banque ! en france dès que tu changes de secteur on te regarde avec des grands yeux !
Tetal

Message par Tetal »

grizzly a écrit :J'ai bataillé avec mon conseiller pour qu'il considère mes 3 ans de thèses comme une expérience professionnelle... le combat était vain, car il voulait sans doute à tout prix me dire "32 ans et 3 ans d'expérience, c'est pas terrible" (ca m'a traumatisé cette phrase :evil: )
Tu étais salarié pendant ces 3 ans, non? Tu avais des bulletins de salaire? Donc c'est une expérience professionnelle. Moi je la présente comme ca, cette période.

Courrage camarade :wink:
grizzly

Message par grizzly »

tetal, je crois que de toute façon je vais adopter 2 attitudes : celle que je fais en essayant de valoriser ma thèse, et celle de faire plaisir à mon conseiller en faisant comme lui : être un bon petit soldat :wink:
Tetal

Message par Tetal »

grizzly a écrit :tetal, je crois que de toute façon je vais adopter 2 attitudes : celle que je fais en essayant de valoriser ma thèse, et celle de faire plaisir à mon conseiller en faisant comme lui : être un bon petit soldat :wink:
De toute façon il ne faut aps attendre grand chose de l'ANPE et des conseillers. Ils sont parfois de bons conseils mais faut trouver soi même la solution. Moi j'ai fait thèse en biotechnologie, et toi? Quels sont les voies que tu envisage pour l'avenir?
grizzly

Message par grizzly »

tetal, je suis d'accord avec toi, et en gros ils m'ont dit la même chose à l'anpe... ce que finalement je trouve incohérent avec leur façon de faire...

moi j'ai fais une thèse en physique des particules, et la suite j'espère intégrer, de façon durable, une industrie pour faire de façon assez générale de la gestion de projet (j'ai été responsable qualité/environnement il n'y a pas longtemps)
diety

Message par diety »

Bonsoir,

Pardon je tombe tardivement sur ce fil de discussion que je trouve intéressant, et j'ai envie de mettre mon grain de sel.
grizzly a écrit :le probleme que je trouve en france, c'est que le doctorat est vu avant tout comme un diplome, et non comme une expérience professionnelle
Oui, c'est vraiment regrettable et ne correspond pas à la réalité.
maxerem a écrit :En résumé, il faut penser à son orientation professionnelle tout au long de ses études universitaires, si on repousse cette préoccupation d' année en année on finit par faire une thèse parce qu'on a pas de meilleure idée et cela finit en impasse.
J'avoue que je ne m'en suis jamais occupé. Pendant mes études j'ai tout simplement été passionné, point barre. Je trouve cela triste que dès la quatrième ou troisième on soit obligé de penser de façon purement utilitariste pour sa future "carrière", (avec quoi puis-je trouver du boulot ?) et ne jamais prendre le temps de découvrir ou sont ses points forts et ses envies, son plaisir. Faire comptable car on trouve du boulot en tant que comptable, s'interdire à s'écarter une once du chemin utilitariste, je trouve cela d'une tristesse...
Tetal a écrit :Le problème n'est pas le diplôme mais le manque de valeur pour les entreprises du doctorat! Les employeurs vont priviligier des diplômés des grandes écoles, les ingénieurs, etc... mais jamais les universitaires.
À mon avis, c'est le revers de la médaille de l'enseignement en France - il y a les formations pour "l'élite", puis il y a la formation pour "les autres", et on fait bien sentir aux universitaires qu'ils n'ont fait "que" l'université. Dans d'autres pays où il n'y a pas cette séparation élite/"le reste", on n'a pas ce problème. Même si aujourd'hui en Allemagne les jeunes diplômés rencontrent aussi les difficultés habituelles (génération stagiaire), on reconnait l'éffort, la performance de quelqu'un qui a fait une thèse, et les entreprises s'en vantent quand ils ont des collaborateurs qui sont docteur (carte de visite Dr. Machin...)
Tetal a écrit :Moi non plus j'ai pas le capes et j'ai pas envie de me taper tout le programme de bio pour le tenter. J'en ai pas envie et surtout j'ai pas envie d'enseigner au lycée alors que j'ai fait des vacations à la fac et j'ai été un excellent prof
Une copine à moi vient de réussir l'agreg et se retrouve au Collège. Ce sont peut-être les 20 premiers qui peuvent choisir leur affectation, les autres peuvent émettre des "souhaits" mais on s'en fiche, que ce soit le lieu ou l'établissement. Les Capes'iens ou Agrégés n'ont pas la maîtrise sur leur vie - on les envoit et ils doivent obéir. Une autre copine de Paris a eu l'Agreg, et on l'a envoyé à Dieppe enseigner dans deux lycées. C'est peut-être bien pour quelqu'un qui a envie de vivre à Dieppe. Mais une parisienne citadine à fond qui a famille et amis en région parisienne - au bout de trois ans elle jeté l'éponge.
Pili

Message par Pili »

Bonsoir,

Je réagis au post de Diety :

J'ai fréquenté pendant de longue année des copains enseignants et agrégés etc...et par les remarques que je lis ici et bien cela confirme bien ce que je pense depuis longtemps...que l'école publique, laîque et républicaine se casse la figure par l'interieur...notamment par le discours des enseignements...un agrégé ne devrait pas enseigné en collége? Enseigner qu'est-donc? Y-a-t-il un embourgeoisement de l'éducation nationale?

Freud disait qu'il y avait 3 métiers difficiles : Gouverner, éduquer et soigner!

Pour ma part, j'ai pris plaisir à étudier et je continue à avoir ce plaisir d'apprendre...en ce qui me concerne, je n'ai pas terminé ma thése en droit public pour des raisons matérielles et je ne souhaitais pas enseigner, et aujourd'hui, je ne le regrette nullement...et je n'ai plus envie de collectionner les diplomes et les concours! seulement, à priori en France, on aime les diplômes et les titres, malgré le double discours " trop diplômé" ou "pas assez diplômé"!
Dernière modification par Pili le 25 juin 2007, modifié 1 fois.
diety

Message par diety »

Salut Pili,
un agrégé ne devrait pas enseigné en collége? Enseigner qu'est-donc? Y-a-t-il un embourgeoisement de l'éducation nationale?
Ce n'est pas ce que j'ai voulu exprimer. Pour moi il y a une différence entre "embourgeoisement" et vocation. Certains ont la vocation d'énseigner au collège, d'autres au lycée, d'autres à la fac. Une agrégation ne fait pas nécessairement un bon prof au collège non plus. Un maître auxiliaire qui a la vocation de travailler avec des ados peut être bien meilleur prof qu'un agrégé complètement dépassé par l'énergie des ados...

Justement je pense que l'Éducation Nationale devrait plus tenir compte des souhaits et des aptitudes des enseignants. Pourquoi envoyer un nouvel enseignant de Toulouse à Paris, et un Parisien à Toulouse, si les deux souhaitent travailler dans leur ville et que c'est possible ? Pouquoi ne pas laisser le choix à l'enseignant d'enseigner le niveau où il est le plus à l'aise ? C'est là qu'il serait le plus efficace de toute façon. On fait une formation, et puis c'est la roulette. Je trouve qu'il serait mieux de faire un système dans lequel le futur enseignant peut faire son choix. Si moins de profs voudraient enseigner au collège (je ne sais pas si c'est le cas), c'est peut-être parce que ce n'est pas un travail simple ? Il faudrait donc tenir compte de la difficulté et dans la formation et par un salaire en conséquence.
Tetal

Message par Tetal »

J'ai bossé comme enseignant a la fac aux coté d'un agrégée (PRAG) qui par dérogation pouvait enseigner a la fac. Mon doctorat et mes années d'expérience à l'étranger comptent moins que ce concours aléatoire pour l'enseignement supérieure. Mais bon elle a passé et obtenue le concours donc voila, statut à vie, peu importe qu'elle soit bonne ou nulle...
Nous avons la folie des concours administratif en france. Un chercheur par exemple est embauché A VIE pour quelques minutes d'entretien devant une commission de "spécialistes". Spécialiste mon c...
grizzly

Message par grizzly »

Tetal a écrit :J'ai bossé comme enseignant a la fac aux coté d'un agrégée (PRAG) qui par dérogation pouvait enseigner a la fac. Mon doctorat et mes années d'expérience à l'étranger comptent moins que ce concours aléatoire pour l'enseignement supérieure. Mais bon elle a passé et obtenue le concours donc voila, statut à vie, peu importe qu'elle soit bonne ou nulle...
Nous avons la folie des concours administratif en france. Un chercheur par exemple est embauché A VIE pour quelques minutes d'entretien devant une commission de "spécialistes". Spécialiste mon c...
completement d'accord, sachant que pour pas mal de poste de maitre de conf, les "lauréats" sont connus avant le début du concours...
tristesir

Message par tristesir »

Mon doctorat et mes années d'expérience à l'étranger comptent moins que ce concours aléatoire pour l'enseignement supérieure.
L'agrégation n'est pas un concours très facile pour autant que je m'en souvienne. Ce qui fait qu'il garde une certaine crédibilité aux yeux du monde enseignant.
Et après tout, c est un concours de recrutement d'enseignants, le doctorat n'a pas pour finalité de recruter des enseignants avant tout.

Je vais sans doute m'attirer une volée de bois vert mais le fait d'avoir un doctorat, en soi, n'est plus un gage de mérite suffisant. C'est regrettable mais hélas exact.

Je pourrais vous parler de deux cas médiatiques qui ont défrayé la chronique et qui révèlent en profondeur que l'obtention d'un doctorat peut s'avérer être très obscur et très opaque: piston, copinage, renvoie d'ascenseur,... et revetir auprès de beaucoup d'universitaires un voile de suspicion.

Désolé de me montrer critique.
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