Pétrole : C'est la fin

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Modérateurs : superuser, Yves

victorine83

Message par victorine83 »

On a voulu standardiser tous les véhicules et que chacun puisse s’approvisionner sans trop d’efforts et de distance.
C'est qui "on" ?

Parce que moi, je ne suis pas dans le coup...
Eschyle

Ni pile à combustible, ni biocarburants

Message par Eschyle »

Ni la pile à combustible, ni les biocarburants ne seront une solution.

Plusieurs techniques de piles à combustible sont envisagées, mais toutes posent d'énormes problèmes et il s'agit donc d'une solution illusoire. Les piles à méthanol ne sont qu'une variante dans l'utilisation des biocarburants.

Les piles à hydrogène nécessitent de produire cet hydrogène, soit à partir du gaz naturel ou autres produits pétroliers (cela ne change rien à la disparition progressive du pétrole et du gaz), soit de façon plus coûteuse et avec un faible rendement à partir de l'électricité (produite pour l'essentiel à partir d'énergie fossile). Et l'hydrogène doit être conservé sous forme liquide à moins 235 °C, soit sous pression à 700 bars (700 fois la pression atmosphérique) avec un réservoir spécial et très solide de 100 Kg pour contenir 5,7 kg d'hydrogène (pour parcourir environ 500 km). Cela n'a rien à voir avec une bouteille de butane ou de propane. Tout cela demande aussi de très importantes quantités d'énergie pour liquéfier (et conserver lique à -235°C) ou comprimer cet hydrogène.

Les biocarburants ne sont guère une solution eux aussi car leur production nécessite une utilisation importante de carburant (eh oui, il faut des tracteurs, des moissonneuses ...) et d'engrais (à base de produits pétroliers). Et la production de produits alimentaires, en France comme dans le monde, constitue un bien meilleur usage de l'agriculture que la production de carburants.

Nous devrons nous habituer à la disparition des voitures individuelles et des camions pour privilégier les transports ferroviaires et fluviaux. Le retour à la marche et à l'usage de la bicyclette sera la seule solution pour les déplacements à faible et moyenne distance (très bon pour la santé). Les transports de marchandises seront limités par nécessité.
Cela nous conduit à des solutions de bon sens pour l'utilisation de l'espace. Après plus d'un siècle d'exode rural, il faudra faire le chemin inverse : construire des villes de taille modeste loin des grandes aglomérations actuelles, autosuffisantes en énergie et en nourriture (productions diversifiées dans la campagne environnante).
victorine83

Message par victorine83 »

Le retour à...
J'ai plutôt confiance aux avancées...
tristesir

Message par tristesir »

J'ai plutôt confiance aux avancées...
Le capitalisme aussi 8)

Le projet ITER qui sauf erreur, doit aider à construire , un jour, des centrales atomiques à fusion (non plus à fission) ne produira peut être jamais de solution malgré tout l'argent investi 8)
victorine83

Message par victorine83 »

Tout ce que j'ai entendu sur ITER, c'est qu'il est juste un progrès par rapport à ce qui existe actuellement car il produit moins de déchets radioactifs. Nous ne pouvons pas encore nous passer de l'énergie nucléaire mais il est clair qu'elle ne doit être qu'une alternative vers autre chose.

Sinon, je n'y connais rien sur ces questions mais je ne crois pas que dire qu'il faut tout arrêter tout de suite soit réaliste.

Si je dis que j'ai confiance sur les avancées, c'est que l'homme est capable d'évoluer aussi dans le bon sens. Tout n'est pas négatif non plus.

Le problème des énergies polluantes reposent sur l'ère de la grande industrialisation et sur le lobbying du marché pétrolier.

Je suis persuadée que les scientifiques feront de belles avancées en matière de nouvelles technologies propres à condition qu'on leur donne les moyens de faire des recherches.
GENIA

BIOENERGIES

Message par GENIA »

BIOENERGIES :
Ton raisonnement Eschyle,sur les bioérnergies, est totalement erroné.
Les bioénergies sont les seules solutions raisonnables pour l’avenir.
Il faudrait peut-être les nommer les énergies ne produisant (ou le moins possible) de résidus toxiques.
L’éthanol est quand même utilisé par les véhicules depuis plus de 30 ans au Brésil …
Nous devons rattraper notre retard : Le bon choix, pour la France :
http://www.moteurnature.com/actu/2006/b ... france.php

La production d’aliments, par les agriculteurs, n’est plus nécessaire, il y a longtemps que la saturation est arrivée sur ce plan.
Produire des végétaux à objectif énergétique est une chance inespérée pour le milieu rural. Et contrairement à ce que tu affirmes, on a pas besoin ni de pétrole ni de ses dérivés pour ce type de culture. D’ailleurs on en a jamais eu besoin, dans la réalité …
Si les automobilistes se sont fait alliènés par la dépendance au pétrole, on avait presque fini par croire qu’il en était de même pour les agriculteurs.
Heureusement, grâce à quelques irréductibles et à une conjoncture plus favorable à de nouvelles orientations, on va pouvoir renverser la vapeur.
Ce que je peux te dire, c’est que la résistance a pris des proportions réellement intéressantes. Lors de mes dernières visites dans des petites propriétés du S.Ouest, j’ai constaté que depuis longtemps, il y avait des associations et organisations collectives permettant des autonomies totales sur le plan énergétique. Et crois-moi, il y a longtemps que l’huile de colza et de tournesol ( des auto-productions) a remplacé le gasoil, dans les tracteurs (et les autres véhicules par la même occasion). Quant’à la dépendance aux poisons chimiques de toutes nature, elle reste surtout du côté des grands producteurs qui font de la quantité, au détriment de la qualité, et qui comme tout bon capitaliste n’en ont rien à foutre de polluer l’air, la terre, les nappes phréatiques etc …

Le bioéthanol réduit peut réduire de 75% la production de CO2, sans compter les 15% qui étaient produits dans la transformation à partir du brut jusqu'au produit distribué dans les pompes.
Quand on pense qu'il y a 16 milliards de litres de pétrole qui disparaissent dans l'air , CHAQUE JOUR, avec des prévisions allant jusqu'à une augmentation de 75 % en plus dans les 30 ans à venir !!!!!
Mais chacun peut se trouver mille et une raison de continuer à utiliser le pétrole jusqu'à sa dernière goutte.

On est tous libres et tous responsables et solidaires, malgré nous.

ENERGIE ATOMIQUE :

Bon rendement, super pour nous rendre immédiatement indépendants.
Mais j'adhérerai uniquement le jour où l'on aura découvert le moyen de rendre innoffencifs les déchets radioactifs.
Pour l'instant, on stocke en de beaux paquets cadeaux pour les générations futures.
Vous aimeriez vous avoir la charge surveiller des poubelles mortelles de terriens d'il y a un million d'années ?
victorine83

Message par victorine83 »

Bon rendement, super pour nous rendre immédiatement indépendants.
Erreur ! On est déjà dépendant.
Pour l'instant, on stocke en de beaux paquets cadeaux pour les générations futures.
Vous aimeriez vous avoir la charge surveiller des poubelles mortelles de terriens d'il y a un million d'années ?
C'était il y a 30 qu'il fallait imposer ce discours et j'étais bien trop jeune pour qu'on m'accuse aujourd'hui de quoi que ce soit.

Maintenant, c'est trop tard et il faut envisager l'avenir en étant réaliste.

Apparemment, cela n'a pas l'air simple car les écologistes eux-même ne sont pas d'accord entre eux et tiennent des discours différents.

En matière écologique, c'est toujours à long terme qu'il faut raisonner. Le présent, on ne peut que l'aménager puisqu'il dépend directement du passé. L'évolution, c'est toujours pour le futur.
victorine83

Message par victorine83 »

Ségolène Royal a placé l'écologie au coeur de son programme et elle a décidé de créer un poste de Vice-Premier Ministre de l'environnement.

Voici un questions-réponses à Bruno Rebelle, ex-numéro 2 de Greenpeace qui a rejoint l'équipe de Royal :
Le pacte écologique de Ségolène Royal

Avant-propos : “Pour une politique durable” »

Bruno Rebelle : “S. Royal place l’écologie au cœur de son programme”

Bruno Rebelle, le conseiller environnement de Ségolène Royal, détaille les convictions et les propositions qui l’ont convaincu que la candidate socialiste est la plus crédible en matière d’environnement. L’ancien numéro deux de Greenpeace Monde revient aussi sur les manoeuvres des renseignements généraux dont il a été victime : une stratégie de brouillage médiatique, destinée à occulter la campagne de fond.

Quelle est la force des propositions de Ségolène Royal dans le domaine de l’environnement ?

Ségolène Royal a choisi ce qu’aucun «grand candidat » à l’élection présidentielle n’avait osé: faire de l’excellence environnementale un des piliers de sa campagne. Elle place l’écologie au coeur de son programme et non pas comme une espèce d’appendice pour se conformer à l’air du temps. Elle s’engage à ce que les questions environnementales structurent les différentes politiques sectorielles (des transports, du développement économique, du logement, de la santé publique, etc). C’est une nouvelle grille de lecture qui intègre le respect des limites écologiques qui sont celles des ressources et de la santé publique –, mais qui propose aussi de mettre en valeur les opportunités de cette crise environnementale.

Qu’appelez-vous les opportunités de cette crise ?

Qui dit crise, dit risques bien sûr, mais aussi opportunités. Ségolène a une vraie compréhension des risques et des mutations que l’on doit opérer pour passer de la situation dangereuse où nous nous trouvons actuellement, à une situation d’opportunité. Ségolène Royal propose une vision positive de l’écologie tant économique que sociale. Prendre en compte l’environnement amène toujours les acteurs dans une démarche différente et débouche sur une politique sociale plus intéressante. C’est un élément de la cohésion sociale. Economiquement, cette crise, c’est potentiellement la montée en puissance d’une agriculture paysanne écologique pour peu qu’on ait le courage de réorienter les priorités politiques et les aides agricoles. L’impératif de réduction du CO2, c’est aussi l’occasion de développer des secteurs d’avenir à fort potentiel (habitat, transports, énergies). Des secteurs créateurs d’emplois et de croissance.

Dans le bâtiment par exemple, les matériaux durables et naturels représentent une réduction des coûts, ils sont jusqu’à 40 % moins chers,mais ils ont aussi des performances très supérieures pour la maîtrise de l’énergie !

L’écologie,ce n’est pas se faire mal, mais imaginer comment on fait mieux plus sobrement.

À vous écouter, Ségolène Royal est donc la candidate la plus crédible en matière d’écologie ?

C’est pour moi une évidence! C’est celle qui fait de l’écologie politique de manière la plus sophistiquée, la plus efficace. C’est la première fois que l’on a une candidate à la présidentielle en position d’influer vraiment sur le cours des choses, qui nous annonce une plateforme dont l’un des piliers est la démarche environnementale innovante. Cela va bien au-delà de la démarche de Nicolas Hulot qui ne prenait en compte que l’aspect proprement environnemental des choses. On ne va pas passer d’une société «qui va dans le mur» à une société merveilleuse, mais je suis persuadé que les propositions de Ségolène Royal, sa compréhension des problèmes, en font la meilleure pour gérer cette phase de transition. Je suis connu pour être quelqu’un d’intègre et d’entier. Mon adhésion n’est pas une adhésion au rabais.

Un mot sur les méthodes de basse police du successeur de Charles Pasqua, place Beauvau ?

Oui, certains ont été à bonne école, avec eux vraiment « tout devient possible ! »… J’ai la preuve qu’il y avait une vraie volonté de nuire et j’ai surtout été choqué du champ d’investigation des RG portant sur des éléments de ma vie personnelle et de cette concomitance des faits avec mon entrée dans l’équipe de campagne de Ségolène Royal. Des méthodes sales qui se découvrent aussi dans cette forme de harcèlement sur la petite phrase, cette chasse « au mot de travers » ouverte contre la candidate. Je voudrais qu’on fasse le même travail de traque sur Sarkozy ! Ce serait intéressant. J’ai par exemple eu des échos de son voyage en Baie de Somme.Il rencontre des chasseurs,puis à quelques mètres des écolos,leur tient successivement des propos contradictoires sur la Loi littoral. Ce serait amusant que l’on voit ça aussi dans les médias, non ?

Comment vois-tu cette campagne de l’intérieur ?

Ségolène a placé la barre assez haut en termes de probité et de niveau de campagne. Sa volonté, c’est de mettre en avant les valeurs qui fondent ce programme. A Montluçon, Ségolène a expliqué la nécessité de faire des choix difficiles, en matière d’orientation agricole, de nucléaire, d’intégration du coût réel payé par la société (la facture environnementale) dans les prix des transports ou de l’agriculture intensive. Ce ne sont pas des débats faciles à aborder et je n’ai jamais entendu un politique porter ces questions avec autant de force. Ségolène pose avec cette détermination qui lui est propre les questions que l’on ne peut plus éviter, alors que souvent la classe politique s’est décrédibilisée à force ne pas les affronter.

Que réponds-tu à ceux qui s’interrogent sur sa méthode ?

La méthode est vraiment très importante ! Même s’il y a quelque chose de déroutant pour la classe politique traditionnelle, je dis aux médias: «regardez ce qui se passe dans les débats participatifs». Ce sont des lieux où commence à se préparer une forme de co-participation à la décision publique. C’est un prolongement de la démarche de Nicolas Hulot. Il a par son activisme imposé fortement l’écologie dans la campagne. Ségolène reprend le flambeau aujourd’hui et propose d’intégrer la société civile et le travail énorme des associations aux politiques publiques.Réformes du Conseil économique et social, intégration des associations aux politiques publiques, nouveaux pouvoirs pour les consommateurs, les comités d’entreprise…. Souvent on réduit le développement durable à ses dimensions économiques et sociales, mais l’écologie c’est aussi la participation !

http://hebdo.parti-socialiste.fr/2007/01/31/407/
Mais aussi :

- Lettre à Nicolas Hulot

- Les OGM

- L'après-pétrole

... et plein d'autres pages sur la question écologique sur son site.
Eschyle

L'illusion des biocarburants

Message par Eschyle »

Le recours aux biocarburants pour remplacer le pétrole est une illusion.

Lire : Prix et coût énergétique du bioéthanol
... le bilan énergétique de l’éthanol en France n’est pas satisfaisant puisqu’il nécessite presque autant d’énergie pour le produire qu’il n’en restitue : il faut l’équivalent de 0.8 à 1.2 litre d’essence pour produire 1 litre d’éthanol à base de betterave ou de céréales ...
D'autre part, la production d'éthanol à partir de la canne à sucre est une des principales causes de la déforestation au Brésil et en Asie tropicale. Rappelons que les forêts absorbent le CO2. Le mal écologique est pire que les avantages des biocarburants. L'intention paraissait bonne mais la réalité est affligeante.

On a pu se passer pendant des siècles (millénaires) de pétrole et d'engrais chimiques (et autres saloperies) pour l'agriculture, mais les rendements n'étaient pas les mêmes et la main d'oeuvre nécessaire pour les labours et les récoltes était bien plus nombreuse (sans compter les animaux de trait qui ont aussi besoin de manger). Pour produire beaucoup de blé ou autres cultures à l'hectare, il faut beaucoup d'engrais, de pesticides ... (sans compter l'eau). Si les rendements diminuent de moitié par une généralisation nécessaire de l'agriculture biologique, on ne pourra se permettre de gaspiller les ressources agricoles pour produire des carburants.

Lire : Corée du nord, pétrole, famine
Le pétrole et ses dérivés ont une très grande importance dans l'agriculture, celle des pays occidentaux en particulier. Les machines agricoles en font un grand usage et les engrais sont fabriqués à partir du pétrole. Sans machines et sans engrais, l'agriculture intensive n'est plus possible (en un sens, c'est une bonne chose).
...
Un des aspects méconnus de la disparition du pétrole, c'est le devenir de l'agriculture intensive et comment nourrir les populations.
...
Pendant près de 40 ans ... l'agriculture a pu augmenter ses rendements. L'agriculture traditionnelle a été abandonnée, remplacée par des méthodes modernes utilisant des tracteurs et machines, des engrais chimiques, des herbicides et pesticides.
Cette aide a cessé après 1990. La production de céréales a diminué de moitié. Une partie importante de la population a du retourner dans les champs, le travail de la terre et les récoltes ne pouvant plus se faire avec la puissance des machines.
Lire : Agriculture et pétrole
Prenons conscience de la fin d'une façon de vivre (aberrante) et préparons nous aux changements inéluctables.
GENIA

Biocarburants

Message par GENIA »

Et bien si c'est la fin de l'agriculture intensive parcequ'il n'y aura plus de pétrole, c'est plutôt une bonne nouvelle !
De toute les façons, l'agriculture intensive a littéralement "tué" les terres, qui contrairement à ce que tu dis (après avoir fait augmenter les rendements) produisent maintenant de moins en moins.
Il fallait donc toujours plus d'engrais, les plantes déséquilibrées avaient besoin de toujours plus de traitements. En finale, le consommateur avait des aliments de plus en plus gorgés de produits chimiques (dont l'accumulation déclanche incidieusement de nombreuses pathologies) et qui n'apportent plus à l'organisme les éléments nutritifs souhaitables, pour le maintenir en santé.
Les conséquences de ces cultures intensives sont très multiples : désertification, terres arides par perte de l'humus, raréfaction de l'eau disponible pour tous les usages, perte de la capacité de s'autosuffire par les jardins potagers familiaux ou de retirer quelques rares revenus par la vente locale des productions individuelles, pertes des semences locales particulièrement adaptées à l'environnement ( et que l'on peut auto produire) pour les piéger avec avec des hybrides dont la majorité sont stériles. Le savoir ancestral est dénigré au profit du grand savant qui apporte le progrès avec ses produits chimiques indispensables etc , ect ...
Les multinationales de la chimie qui ont prospéré grâce au pétrole sont les pires requins que la terre ait connus !
Il n'y a pas un centimètre carré sur cette planète où on ne trouve pas de pesticides.
Eschyle

Fusion nucléaire : ce qu'en dit un Prix Nobel de physique

Message par Eschyle »

Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique 1991 et très bon connaisseur de la question, a donné un avis pertinent sur l'illusion dangereuse de la construction de réacteurs à fusion nucléaire.
Je trouve que l'on consacre beaucoup trop d'argent à des actions qui n'en valent pas la peine. Exemple, la fusion nucléaire. ... Quoique grand défenseur des grosses machines communautaires il y a trente ans, et ancien ingénieur du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), je n'y crois malheureusement plus, même si j'ai connu les débuts enthousiastes de la fusion dans les années 1960.
...
Pourquoi ? Un réacteur de fusion, c'est à la fois Superphénix et La Hague au même endroit. Si, avec Superphénix [Ndlr : un prototype de surgénérateur, dont l'arrêt a été décidé en 1997], on avait réussi à gérer un réacteur à neutrons rapides, ce serait difficile à reproduire sur 100 réacteurs en France - ce qu'exigeraient les besoins électriques nationaux -, car ces installations réclament les meilleurs techniciens pour obtenir un résultat très raffiné dans des conditions de sécurité optimales. Et ce serait littéralement impossible dans le tiers monde.

Sans compter qu'il faudrait reconstruire une usine du type de La Hague autour de chaque réacteur pour pouvoir traiter sur site les matières fissibles extrêmement chaudes, qu'on n'a pas le droit de transporter par voie routière ou ferroviaire. Vous vous rendez compte de l'ampleur d'un tel projet ! ...
["chaude" au sens de forte radioactivité]
Recherche : le cri d'alarme d'un prix Nobel
(Entretien publié le jeudi 12 janvier 2006 dans Les Echos)
Eschyle

Consommer du pétrole pour produire des biocarburants ?

Message par Eschyle »

Les biocarburants sont séduisants, à condition de ne pas regarder le bilan énergétique de leur production , ni la surface de terres cultivables à utiliser pour remplacer une partie seulement du pétrole utilisé à ce jour en France.

Et il en est de même du reste du monde, sans doute en pire, en particulier dans les régions tropicales. Car si celles-ci permettent un meilleur bilan énergétique à court terme (avec beaucoup de produits chimiques issus du pétrole) les sols de ces régions sont très fragiles et deviendraient rapidement stériles, sans compter les ravages de la déforestation.

Lorsque l'on étudie la consommation de pétrole (carburants, engrais et autres produits pétrochimiques) utilisée pour produire l'équivalent en biocarburants, on constate qu'il faut, sur un hectare de culture, en tep = tonne équivalent pétrole :
- huile de colza : 0,50 tep consommé pour produire 1,37 tep = 0,87 tep à l'hectare,
- huile de tournesol : 0,29 tep pour 1,06 tep = 0,77 tep / ha,
- éthanol de betterave : 3,22 tep pour 3,98 tep = 0,76 tep / ha,
- éthanol de blé : 1,72 tep pour 1,76 tep = 0,04 tep /ha.

Pour produire l'équivalent des 50 millions de tonnes de pétrole consommés par les seuls transports (sans compter le chauffage et la pétrochimie) il faudrait utiliser dans le meilleur cas (huile de colza) 57.500.000 hectares ( 575.000 km2) soit plus que la superficie de la France et 3,6 fois la superficie des terres cultivées.

Voir : Les biocarburants : que pouvons nous en espérer ?

De façon plus générale, voir http://www.negawatt.org
et en particulier
Appel pour un avenir énergétique sobre, efficace et renouvelable

La seule solution est de consommer beaucoup moins d'énergie, quatre fois moins et peut-être cinq à dix fois moins (pour les pays développés).

Sur le plan alimentaire, seul un usage intensif et polluant des engrais chimiques permet d'avoir une production exédentaire en France. Sans les engrais chimiques (pétrochimie) les rendements baisseront sans doute de moitié et chaque parcelle de terre cultivable devra être réservée aux productions alimentaires. Sans doute faudra-t-il aussi réduire les productions animales, car chaque gramme de protéine animale consomme 5 à 10 fois plus (de mémoire) de ressources agricoles qu'un gramme de protéines végétales.

La question de la surpopulation, évidente au niveau mondial, se posera sans doute aussi en France.

Voir aussi La fin progressive du pétrole

Le temps est donc venu de ne pas rêver à partir de solutions en apparence agréables et séduisantes, ni aux progrès de la science, mais de se préparer à des réalités contraignantes en changeant de façon radicale notre mode de vie, l'organisation du territoire (passer de l'exode rural à l'exode urbain), l'urbanisme, l'architecture, l'organisation économique et sociale.
GENIA

Chouette ! Bye bye pétrole

Message par GENIA »

On peut aligner tous les chiffres, les prévisions des plus grands spécialistes, voir la comédie et la récupérations des responsables ... rien ne va s'améliorer, au contraire tous va s'aggraver dans les décennies à venir.
Les plus riches vont continuer à profiter de la manne de notre système, les citoyens de classe moyenne vont continuer à utiliser leur petite voiture comme tout le monde et à manger de la nourriture poussées à renfort d'engrais et de traitement chimiques, les plus pauvres ca leur passe au dessus de la tête, toute leur énergie étant focalisée à leur survie.
Bref 90 % de la population sur cette planète s'en fout royalement et ne changera rien à ces choix de vie.
Le plus navrant c'est que les cons d'écologistes comme moi qui ont passé leur temps à crier au secours pour rien, n'ont pour ainsi dire pas participé à la pollution atmosphérique (en s'abstenant par exemple d'utiliser un véhicule particulier), n'ont pas participé à la pollution de la terre (en ne consommant que du bio) et qui ne participent même pas à la surpopulation, préférant s'occuper de ceux qui sont là avant d'en rajouter .... et bien on va tous morfler, puisqu'on est tous sur le même bateau.
L'autre jour j'entendais un spécialiste en démographie et agriculture il expliquait comment faire pour résoudre le problème de la faim dans le monde et comment nous allons accueillir le 3 milliards supplémentaires dans les 20 ans à venir.
C'est pas compliqué : il faut doubler les surfaces cultivées et doubler les rendements, mais sans polluer d'avantage et sans empiéter sur les espaces naturels, déjà réduits excessivement.
Mais ne parlons surtout pas de contraindre les être humains à réduire leur reproduction : tabous absolu!
Il faudra 50° à l'ombre en France pour que l'écologie devienne prioritaire sur les autres sujets de préoccupation et que la planète supporte au moins une dizaine de millards d'individus, pour des instances internationales commencent à chercher des solutions collectives.
superuser
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Message par superuser »

Le principe N°1, et qui est valable pour des tas d'autres sujets (je pense notamment à la réforme des retraites, ou à celle de la Fonction publique, ou à la mise en place d'une VIe République…), c'est que ceux qui décident - leur puissance n'étant pas uniquement liée à leur pouvoir de décision mais à des tas d'autres avantages connexes accumulés et aux accointances qui vont avec - ces décideurs sont les premiers à n'avoir aucun intérêt à ce que les choses changent puisque, s'ils avaient le courage de le faire, ils perdraient tout ou partie de leurs privilèges ou avantages connexes liés à la situation présente, qu'ils ont pour la plupart eux-mêmes instaurée.

Et après, on va nous faire de l'escroquerie intellectuelle en désignant les Français ou le petit peuple comme principaux responsables (ou des franchement irresponsables qu'on doit sensibiliser... par le porte-monnaie). Un peuple qu'on ne peut pas réformer, etc, etc. Alors que les réformes sont injustes car elles sont toujours faites pour demander aux plus petits de se sacrifier tandis que les huiles, elles, restent épargnées.

L'IMMOBILISME des Français, nous dit-on. Mais hélas, ce sont les plus hauts placés qui décident, et si on doit déplorer cet "immobilisme", on doit déplorer avant tout celui DE NOS ÉLITES, ceux qui ont les pouvoirs politique, économique, administratif... et pas celui du peuple qui subit. S'il refuse d'endosser des réformes, ce n'est pas par égoïsme, mais parce qu'il n'est pas dupe !

Quand Thierry Breton prend un jet privé pour aller voir ses copains jouer au rugby le week-end entre deux déplacements ou que les pontes du G8 viennent parler environnement alors qu'ils roulent toute l'année en 4x4, comment voulez-vous que ça change ? Payer une écotaxe pour un nouvel écran plasma ou se faire doublement facturer le ramassage des ordures n'est qu'une goutte d'eau dans leur budget. Ce sont les plus riches et les plus privilégiés qui polluent le plus et s'engraissent le plus avec la pollution, et c'est encore eux qui ont aussi le pouvoir de ne rien changer du tout.
tristesir

Message par tristesir »

A propos des gens qui verrouillent le système:

Une critique d'un livre:
Patrick Bonnaza vient de publier LES GOINFRES chez FLAMMARION. Il liste et décrit les principales affaires récentes concernant les rémunérations des dirigeants. A la partie descriptive (personnalités, montants, circonstances), s'ajoute une thèse selon laquelle le système de rémunération des dirigeants ne connaît plus ni lois, ni de régulations. Selon l'auteur, les patrons auraient réussi à aménager/détourner le système à leur profit personnel, en déconnexion complète avec les réalités du marché et ce, sans prendre en compte les réglementations récentes en matière de transparence.
Que faut-il en penser ? La partie descriptive est très documentée et exacte. Elle est centrée sur les grandes affaires récentes (VINCI, ELF, CARREFOUR, VIVENDI, ALCATEL) qui ne concernent que la France.
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