Deux valeurs chères à Sarkozy, qui en fait le ramènent à lui-même d'une bien étrange façon :
1) LE MÉRITE
Le petit Nicolas a deux frères aînés (Guillaume et François), qui étaient chouchoutés par son père… et pas lui. Comme tout enfant ayant besoin de susciter l'amour et l'admiration de ses parents, comme tout fils voulant être digne de son père, le petit Nicolas a eu une enfance frustrée où il a passé son temps à vouloir prouver à son papa indifférent (et idolâtré à hauteur de cette indifférence) qu'il était lui aussi digne d'admiration et d'amour. Il a donc fait des pieds et des mains pour cela, et ça ne l'a jamais quitté car à force ça devient un réflexe, et même qu'on y prend goût... C'est pour cela que la notion de mérite est très forte chez lui : elle est restée ancrée dans une enfance où il n'a pas été suffisamment valorisé par son modèle paternel (qu'il a, d'ailleurs, recherché en compensation chez un Chirac ou un Balladur). Comme tout enfant mal aimé, il a un besoin de reconnaissance plus exacerbé que d'autres, et il estime qu'il doit constamment en faire plus que les autres pour qu'on le remarque enfin (d'où, aussi, cette obsession à faire parler de lui et à être vu partout).
Là où ça ne tient plus la route, c'est que le petit Nicolas est quand même né dans un milieu socialement favorisé (je ne vais pas dire avec une p'tite cuiller en or dans la bouche, mais presque) où papa, certes immigré et peut-être méritant, était avant tout un aristocrate hongrois. Pour l'aspect social de sa personnalité, le petit Nicolas n'a eu qu'à ouvrir le bec pour que ça lui tombe dedans, même s'il s'est agité beaucoup pour se faire remarquer (on a vu que se faire remarquer est chez lui obsessionnel). Et quand on récapitule son parcours politique, on s'aperçoit qu'il n'a finalement pas eu beaucoup de mérite et que
son bilan est insignifiant, voire émaillé d'erreurs plus ou moins monumentales.
Aller encenser la notion de mérite pour l'insuffler chez les autres alors que le seul mérite qu'on a, c'est un acharnement égocentrique issu d'une aristocratie affectivement frigide, à mon avis c'est une grave imposture psychologique.
2) LE TRAVAIL
Nicolas Sarkozy est un workaholic : un drogué du travail (enfin, de l'agitation). Il fait partie de ces individus qui ne peuvent pas se poser plus d'une journée, sinon la vie leur semble totalement vide de sens... ou plutôt, se poser plusieurs jours et être confronté à soi-même, c'est ça qui est effrayant. Ce besoin d'action pour oublier/éluder ses fêlures rejoint ce besoin de reconnaissance maladif qui lui sert de moteur et qu'il doit absolument assouvir. Alors, le travail acharné (enfin, la parade constante) est pour lui une valeur suprême intimement associée au mérite.
Seulement voilà : comment un cumulard comme lui peut-il tout assumer (sauf s'il veut se faire passer pour un sur-homme, ce qui n'existe pas) ? Et bien : il séduit, puis délègue. Sa tactique : un carnet d'adresse où figurent les plus riches de France ainsi que ceux qui ont le(s) pouvoir(s), plus des collaborateurs subjugués, fidèles et dévoués, happés dans sa toile et qui font le boulot à sa place tandis qu'il se reçoit tous les honneurs. Et comme il a compris que l'image a pris quasiment toute la place dans notre société, alors il s'adapte et s'acharne à travailler avant tout… les apparences.
Ce petit homme finalement chanceux est aujourd'hui totalement convaincu d'être digne de l'admiration de son papa et de la France entière : il voue donc un culte à sa personnalité qui est à ses yeux un modèle de réussite française, et qu'il veut nous faire avaler à grand coups de louche.
Nous avons donc affaire à un grand névrosé qui a une revanche à prendre sur la vie, doublé d'un séducteur et d'un manipulateur de talent. Tout est dans l'esbroufe, l'imposture, mais comme on le sait - hélas -
plus c'est gros et plus ça marche !!!
En fait, nous avons affaire à un petit homme blessé qui rêve d'être président de la République depuis trente ans (il en avait un peu plus de 20 à l'époque), tout ça pour épater un papa qui l'a ignoré. Cette obsession de se faire remarquer pour devenir remarquable et cet égocentrisme compulsif sont pour moi des signes de grande dangerosité, surtout si on lui offre le pouvoir un jour...
La vie de Nico