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Publié : 07 févr. 2007
par tristesir
De plus, en 2003, un mec de mon entourage qui était au chômage depuis 3 ans s'est pendu quand il est passé à l'ASS.
A la lecture de cette durée de 3 ans, j'ai le sentiment qu'un certain nombre de gens, aimeraient que l'on n'attendent pas d'être à l'ASS pour se payer une cravate en chanvre.
Il n'y a pas de petites économies
(pardon d'être cynique et si je choque , mais c'est ma façon de penser à ce sujet)
Publié : 07 févr. 2007
par superuser
La cravate en chanvre... pas mal
Bah... il a choisi de partir, d'autres restent. Après tout, c'est un choix personnel. Je ne le blâme pas, et la vie continue.
Publié : 07 févr. 2007
par St-Dumortier
Bonjour,
il a choisi de partir,
Pour choisir il faut avoir le choix.
Là y'avait qu'une corde !
L'autre c'est la société qui l'avait .......
Je sais pas ce qu'elle foutait à ce moment là ....
mais la deuxième corde était pas là.
Publié : 08 févr. 2007
par Florence
Bonsoir,
Je note que la personne qui a lancé son appel à témoin n'a pas refait surface pour expliquer dans quel contexte elle veut utiliser les informations qu'elle sollicite.
Hou Hou, y a quelqu'un???
Bon allez, je ramène ma fraise.
Pour avoir une expérience pas trop mince de l'accompagnement de mon prochain en souffrance physique et/ou psychique, j'ai pu constater que le travail n'est pas un simple moyen d'assurer la satisfaction de ses besoins primaires (logement, nourriture,...).
Le travail stable et rémunéré permet de se projeter dans son avenir propre. Le chômage diminue voire supprime cette possibilité, il met l'individu face à sa vie comme devant un terrain soudain découvert non constructible.
Les "dégâts collatéraux" du chômage (dissolution de couple, séparations familiales, perte de domicile,...) ne sont que des éléments immédiats, cruciaux certes mais moins destructeurs en eux-mêmes que la conscience parfois brutale d'être la victime et l'acteur d'un marché de dupes.
En effet, les chômeurs n'échappent pas à cette réalité : inféoder la conscience de soi, sa valeur intrinsèque, son intégrité à des données extérieures fluctuantes (statut, argent, regard des tiers,...) ne permet pas de "rester entier" dans l'adversité (en tant que conditions matérielles difficiles ou pires).
Analogiquement, ceux qui "bâtissent leur maison sur le sable et non sur le roc", ont plus de mal à (se) reconstruire ou à endurer une situation d'éviction du flux de cette normalité qu'on nous assigne.
Le suicide, ultime réponse ou refus, s'inscrit dans une désespérance que le chômage contribue à rendre aigue puis insupportable.
Ce n'est pas le chômeur qui se suicide, c'est plutôt l'être humain qui se vit impuissant à exister dans les conditions imparties.
Il n'y a là aucun monopole catégoriel.
Publié : 08 févr. 2007
par tristesir
mais moins destructeurs en eux-mêmes que la conscience parfois brutale d'être la victime et l'acteur d'un marché de dupes.
Si cette conscience existait et que ce soit une certitude, je ne crois pas que certains chomeurs se suicideraient en retournant cette colere contre eux.
Pour ma part, je reste convaincu, que c'est bien au contraire l'absence de cette prise de conscience veritable qui fait que puisqu'il faut un responsable, il est facile de se designer pour remplir ce rôle et de retourner toute cette colère contre soi.
Comme tu le dis toi-même:
En effet, les chômeurs n'échappent pas à cette réalité : inféoder la conscience de soi, sa valeur intrinsèque, son intégrité à des données extérieures fluctuantes (statut, argent, regard des tiers,...) ne permet pas de "rester entier" dans l'adversité
Cela explique le processus qui fait qu'un chomeur, au lieu de se voir comme une victime, se croit le responsable de sa situation avec toute la culpabilité qui va avec.
Les "dégâts collatéraux" du chômage (dissolution de couple, séparations familiales
Ce qui me fait m'interroger sur la nature réelle de la relation qui unit deux conjoints.
Quelle est la faute commise par un mouton à qui on va voler les nombreuses années qu'il lui reste à vivre pour qu'on le pousse dans un abattoir pour y etre tué?

Publié : 08 févr. 2007
par St-Dumortier
Bonjour,
De fait,
s'il y avait réelle prise de conscience,
qui, du chômeur ou du "consomateur"
devrai faire le constat le plus accablant ?
Plus acteur que victime, par son exemple notre ami malheureusement suicidé,
ne nous montre-t-il pas que c'est un salarié évincé qui s'est pendu ?
Ce gars là n'a jamais été chômeur ....
c'est la société qui ne l'a plus reconnu comme travailleur !
d'ailleurs ç'est ce qu'il l'a perdu:
Avec son mental de "travailleur intégré"
il ne s'est retrouvé nul part !
Faut comprendre aussi:
"co..fié" par toute la république ....
quand on est "amoureux fou",
ça doit faire vraiment trés mal !
Mais ce n'est certainement pas "la Belle"
qu'il n'a pas rencontré qui l'a tué.
Publié : 08 févr. 2007
par Florence
Bonjour,
La plupart des chômeurs que j'ai eu à connaître ne se sentaient pas coupables mais impuissants. Ils avaient conscience d'arpenter et de se débattre en tous sens dans un labyrinthe dont ils désespéraient chaque jour un peu plus de ne jamais pouvoir trouver la sortie.
La conscience du marché de dupes se fait rarement jour tant que la vie se déroule sans anicroche ou à peu près.
Comme je l'ai exprimé dans d'autres circonstances, je suis malheureusement convaincue que trop font l'économie d'une réflexion de fond sur l'existence.
Seule la souffrance et souvent la peur, quelle qu'en soit l'origine, les amènent à poser leur regard.
Ce qui d'ailleurs est valide en matière de politique ou d'écologie. Au bord du gouffre, combien voient ce vide vertigineux et se révèlent capables de changer de mode de pensée?
Oserais-je maintenir que le suicide est une réponse de victime habitée par le sentiment persistant que la seule option qui lui reste est de "partir" qui pose un acte ultime et meurt symboliquement debout?
Comme l'évoque Tristesir, quelle est cette relation entre deux êtres qui se délite quand l'autre se retrouve socialement nu? Certainement pas de l'amour, moins que de l'amitié. Et visiblement moins solide qu'un vulgaire pacte d'associés.
J'ai l'impression d'être réductrice ou lapidaire en "mode clavier". Désolée, je ne suis pas une "foromeuse" expérimentée. Allez hop, je tente le smilie.

Candidat...mais que si c'est en direct !!!
Publié : 08 févr. 2007
par Mentor
Beaucoup de commentaires mais la journaliste vient-elle les lire après avoir déposé son appel ???
Si c'est le cas, je lui propose deux deals :
- Elle a le suicide d'un chômeur précaire en direct de son émission à condition qu'elle invite les candidat(e)s aux élections présidentielles (sans exception) et que le sang impur éclabousse les certitudes qu'ils ont sur nous...
- Elle filme des suicides médiatiques lorsque nous apostrophons hommes et femmes politiques toutes tendances confondues, coupables de ne se préoccuper que de leurs privilèges.
Lorsque je ferai le grand saut, elle aura tout son temps pour commenter l'évènement...30 secondes d'empathie.
A vous lire sur notre misère et notre petite mort...
Vincent
alias Mentor
Publié : 08 févr. 2007
par solange
Arrêtez de brasser du vent : moi je peux et veux témoigner - je n'ai pas honte de ma situation de chomeur et de rmiste : en 93 tentative de suicide , et depuis 2 ans : je me suicide à petit feu...le boulot je m'en fous (ni'mporte quoi) je veux vivre avec de quoi me loger et bouffer - en sept je suis à la rue et au rmi et j'ai 55 ans, j'en ai marre de galérer ! malgré mon dess, malgré mon expérience, j'ai ft des ménages, j'ai lavé les fesses des ptits vieux, j'ai bossé à la chaine : alors aujour'hui je suis au bout du rouleau
Respectons nous...
Publié : 08 févr. 2007
par Mentor
Solange,
Ta vie t'appartient et tu as tout mon respect...alors je te suggère humblement de se respecter mutuellement. Les autres ne le font pas forcément aussi le faire entre nous pourrait être un ciment fortifié qui nous unirait...au delà de la mort.
Arrêtez de brasser du vent
Derrière la prose il y a du sérieux et de sérieuses intentions. Relis les mots confiés par bon nombre de nos semblables au gré des différents sujets du Forum, tu y percevras que la honte n'est le ressenti le plus communément exprimé. Bien au contraire, nous dénonçons les dysfonctionnements, les injustices et agissons contre certaines d'elles. Nous régulons également parmi nous ceux et celles, très minoritaires, qui "profiteraient" du système ou chercheraient à "aboyer vulgairement".
S'il y bien un endroit qui n'est pas venté de mots inutiles mais au contraire est vanté pour son à propos et sa grande imprégnation des réalités de la précarité et du chomage, c'est ACTUCHOMAGE !!! Rénovation Démocratique n'est pas en reste, ainsi que Inter-emploi.
Le sujet est sensible ! Permets aux autres de se mettre en danger autrement que de la manière que tu ferais. Le résultat est le même, ils partiront lorsqu'il le décideront...
Cordialement tien,
Vincent
alias Mentor
Publié : 08 févr. 2007
par Florence
Impossible.
Forcément impossible de vous répondre, Solange, de vous exprimer sans être maladroite la profonde tristesse et l'indignation que je ressens à la lecture de votre témoignage.
La plupart des intervenants ici sont conscients, vivent, survivent, ont vécu des situations difficiles voire pire.
S'exprimer, partager des idées, débattre librement, s'assurer même implicitement les uns les autres de notre compassion (pas pitié) et de notre soutien mutuel, pratiquer le respect dont beaucoup sont privés, ce n'est pas du vent.
Si j'écrivais les mots que je crois appropriés, on me bâcherait en me traitant de bouddhiste...au mieux.
Mais je vous les adresse en pensée.
Bien à vous.
Publié : 08 févr. 2007
par tristesir
Arrêtez de brasser du vent
Ca me met en colère qu'on m'adresse ce genre d'injonction.
Je suis désolé de ce qui vous arrive Solange et ma situation, n'est guère éloignée de la votre.
C'est parce que des gens refusent de "brasser du vent", c'est à dire d'exterioriser par la parole leur souffrance, qu'ils finissent parfois par retourner tout ce mal de vivre contre eux-même alors de grace merci de ne pas essayer de confisquer le sujet. Pour ma part, je crois en la vertue "curative" des mots et des paroles.
En outre vous ignorez le vécu des gens qui s'expriment dans ce fil de messages.
Désolé et pardon d'être agressif, mais je suis un peu en colere en ecrivant ces mots.
Solange a du comprendre...
Publié : 08 févr. 2007
par Mentor
Bien ! Je pense que Solange s'est rendu compte combien une petite phrase injonctive pouvait heurter ses semblables.
Réjouissons nous si elle a pu témoigner de ce lien qu'il peut y avoir entre l'acte, l'intention ...ou la réussite d'un suicide et la précarité, le chomage ou les dysfonctionnements de la société qui aggravent notre situation. Ceux qui regarderont le reportage futur pourront y repenser...
Reprenons le thème de cette journaliste...qui nous comblerait si elle pouvait revenir poster une suite à son appel urgent !
A vous lire toutes et tous,
Vincent
alias Mentor
Publié : 08 févr. 2007
par superuser
Je viens de témoigner.
Cette charmante journaliste indépendante a bien l'intention de dire que le chômage est un catalyseur, et mettre l'accent sur le fait que rien n'est prévu pour aider les chômeurs en dépression.
Elle n'est pas venue répondre ici parce qu'elle ne veut pas rentrer dans la polémique : pendant que le petit village gaulois s'engueule, elle fait son boulot et elle essaie de le faire le mieux possible.
PS : pour Mentor, elle pige pour la presse écrite, pas la télé. Et le voyeurisme n'est pas son intention. Pourquoi tant d'agressivité ? Pourquoi tu t'en prends aussi à Solange, qui souffre autant que toi ?
La tournure de ce débat me consterne par moments.
Comme quoi certains sujets ne peuvent pas être abordés avec sérénité, et qu'ils méritent donc que des personnes bien intentionnées s'y penchent avec un regard plus distancié.
Dont acte !
Publié : 08 févr. 2007
par Mentor
Merci Sophie !
Je n'ai pas lu en détail tous les commentaires depuis son "appel urgent" mais je ne pense pas que l'intégrité de cette journaliste ait été remis en question.
Merci néanmoins pour ce post apaisant !
Le village des gaulois peut reprendre son empoignade...
A lire entre les lignes nous allons bientôt ressembler à une secte et faire un suicide collectif... Il est des sujets sensibles ou la dérision protège de la triste réalité mais n'empêche pas les mots de cheminer.
Elle a donc eu sa dose de témoignages et peut écrire son article. Le sujet est clos, l'appel fut entendu !
Bon courage à toutes et tous !
Un dernier mot : "Qui que tu sois, avant le geste fatal....appelle nous !!!"
Bien à vous,
Vincent
alias Mentor