« La solitude au travail vaut celle au chômage »

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Modérateurs : superuser, Yves

maguy

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage. »

Message par maguy »

Je le crois volontiers. En partie parce chacun reste la tête dans le guidon et ne regarde pas autour de lui, en partie parce que les CDD ou les intérimaires ne font pas partie de la "famille", ils restent des "pièces rapportées".
Je l'ai souvent constaté, faites votre travail tranquillement, empochez votre salaire et ciao !
superuser
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Re:

Message par superuser »

superuser
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Trois conversations par an

Message par superuser »

Quatre millions de Français souffrent de la solitude, Grande Cause nationale 2011

Jusqu’à 122 jours entre deux véritables échanges – autres que les politesses avec la boulangère : c’est la réalité quotidienne de 4 millions de Français. Ce jeudi, un collectif de vingt-six associations, dirigé par Bruno Dardelet, met en lumière cet isolement et demande la mise en place d’un Observatoire de la solitude.

Qui sont ces quatre millions de Français qui n’ont que trois véritables conversations annuelles ? Selon ce que l’on observe sur le terrain, ce sont plutôt des personnes entre 30 et 50 ans que rien ne prédisposait à cette situation : des femmes abandonnées par leur compagnon, des hommes veufs, des gens au chômage ou qui prennent leur retraite après une activité qui constituait leur seul lien aux autres. On retrouve ces personnes aussi bien à la ville qu’à la campagne. (...) Dans les campagnes, par exemple, la télé a remplacé les veillées et les agriculteurs sont de plus en plus isolés. Les cas de suicides dans cette catégorie de la population sont d’ailleurs de plus en plus nombreux. Quant à l’ordinateur, certes, il peut permettre aux plus jeunes de correspondre davantage avec leurs grands-parents, de leur envoyer des photos, par exemple. Mais comme ils communiquent de cette façon, ils ne font plus forcément l’effort de faire quelques kilomètres en voiture pour prendre de leurs nouvelles en direct. (...) À force de ne plus être en relation avec d’autres, ces gens ont l’impression de ne pas être intéressants et ne font plus d’efforts.

http://madame.lefigaro.fr/societe/trois ... 711-167924
trepalium

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par trepalium »

Mais qu'est-ce que c'est tarte comme article.
On voit bien que Madame Figaro, dans son ennui existentiel, (consistant à se pavaner pour paraître être investie d'une mission divine auprès de la France d'en bas), vient se préoccuper, avec la compassion que l'on sait, des solitudes humaines.
En quoi consiste un Observatoire de la Solitude, sinon chercher la faille et le maillon faible chez celles et ceux qui rejettent la surconsommation à outrance ?
Je suis un vrai solitaire, et ne me sens bien que lorsque je suis seul. C'est un choix mûrement réfléchi.
On apprend davantage dans la nature qu'au milieu des hommes.
+++
tristesir

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par tristesir »

On apprend davantage dans la nature qu'au milieu des hommes.
Bof, ici apprendre à pêcher ne me serait pas d'une grande utilité, il n'y a pas de poissons. Dois-je aussi ajouter un commentaire sur la conduite d'un tracteur? :mrgreen:

Le Figaro croit avoir déniché un sujet qui ne traine pas derrière lui l'épineuse question de la répartition des richesses.
Mais ils se trompent dans un certain sens.
Les gens sont seuls parce que la société privilégie la production et la mise en coupe réglée des richesses: l'homme et la femme sont éduqués pour produire et créer de la valeur ajoutée (les soit-disant "rouges" qui éduquent les enfants dans les écoles publiques ne font pas beaucoup échec à ce lavage de cerveau), tout ton temps doit être tourné vers le travail et la consommation. Quel temps te reste-t-il alors pour développer les relations avec les autres une fois que tu as enlevé ton temps de sommeil destiné à régénérer ta force de travail pour que tu sois frais et dispo pour te faire exploiter le lendemain? 8)
Pili

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par Pili »

Salut

Pour info à propos de la solitude et de la précarité, La fondation de France a publiée hier la 2ème partie de son étude


Attentive au phénomène d’exclusion qui place l’isolement au coeur de la question sociale, la Fondation de France publiait en 2010 les premiers résultats de l’étude « Les Solitudes en France ». Cette étude révélait un phénomène de grande ampleur Une nouvelle analyse des données montre aujourd’hui que la pauvreté aggrave encore le risque d’isolement.
http://www.fondationdefrance.org/La-Fon ... s-existent
maguy

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par maguy »

Mmouais... cela suppose que l'on souffre d'être seul. Ils n'imaginent pas un instant que ce peut être choisi.

Je ne suis pas un animal grégaire et le revendique. Si je ne suis pas dans les normes, que je sors du cadre pré-établi je m'en fiche. Je m'en donne le droit.
tristesir

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par tristesir »

Dans un monde où tout le monde est en concurrence avec tout le monde, il devient difficile de ne pas considérer l'autre comme un ennemi qui va te mettre au chômage. On va de plus en plus vers une société avec une seule règle: "il ne peut en rester qu'un !" 8)
Mona

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par Mona »

"la pauvreté aggrave encore le risque d'isolement"

Ben je veux mon n'veux. Qui dit pauvreté dit pas l'sou. Et rien sur cette terre n'est gratos, donc en étant pauvre beaucoup s'isolent parce qu'ils n'ont pas les moyens qu'imposent les relations zumaines. On se rend dificilement chez quelqu'un les mains vides (fauit du fric). Il faut rendre les invits (faut du fric)...

Perso je suis plutôt du genre solitaire par "nature". Mais quand je travaillais il m'arrivait de répondre à une invitation. A présent que je suis très très très fauchée, je m'isole de plus en plus. D'abord pour les raisons citées plus haut et ensuite parce que c'est très lourd de ne pas être au même niveau financièrement que les autres. On ne peut pas toujours refuser de faire les choses en prétextant des motifs bidons alors que le seul motif réel est : "j'ai pas d'tunes !".

Sinon leurs "grandes causes nationales" c'est toujours du vent. Parce que et après ????
Invité

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par Invité »

"Un homme (ou une femme) seul(e) est en mauvaise compagnie" (triste sire)
Ben, non! Moi je suis avec moi-même, et je me suis d'une excellente compagnie! On fait un tas de trucs hein! On se promène, on lit, on blablate sur le Web. Le pire serait de ne pas être d'accord avec soi-même. Des fois on se fait des réunions de mis au point. On va bien, hein! lol
serenity

Hypocrise et "manque d'argent"

Message par serenity »

UNE GRANDE CAUSE NATIONALE QUI N'A SANS DOUTE PAS ETE CHOISIE PAR HASARD. TRES PRATIQUE EN TERME DE FINANCEMENT EN CES TEMPS DE "DISETTE BUDGETAIRE" : ELLE NE COÛTERA RIEN A L'ETAT !!!!!
maguy

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par maguy »

Tu parles, grrrrrande cause nationale, mouarf :lol:

Un peu comme des fabricants d'accélérateurs de feu qui sponsoriseraient les pompiers, foutage de g... cela les arrange drôlement que les gens soient isolés et par là même désolidarisés.
Le pire serait de ne pas être d'accord avec soi-même
Quelquefois, il m'arrive de ne pas être d'accord et de me disputer ! :lol:
D'abord pour les raisons citées plus haut et ensuite parce que c'est très lourd de ne pas être au même niveau financièrement que les autres.
Je trouve dommage de tout aligner sur le fric. J'ai toujours eu des gens bien plus friqués autour de moi que je ne l'étais, même en travaillant avec un salaire correct. Il suffit en général de moduler les invitations, de garder un équilibre et de ne pas être envieux de ce que les autres s'offrent et nous pas. J'ai beaucoup d'indifférence pour le paraitre et la frime, les choses. S'ils ont de super baraques de 200m2 avec piscine et s'ils vont en vacances tous les 3 mois dans des destinations exotiques, tant mieux pour eux.

Les atomes crochus sont infiniment plus importants à mes yeux.

E je n'aime pas beaucoup parler argent à tout va, c'est une chose intime.
Invité

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par Invité »

Bjr. Je réagis sur le thème de l'argent (ou de l'absence d'argent) et de la solitude, ou plutôt sur la notion d'isolement (qui introduit, me semble-t-il , la notion de non-choix, d'acte subi).
Les interventions de Mona m'ont particulièrement intéressée. Le lien que j'y vois, pour moi en tout cas, et c'est là que je rejoins Mona, c'est que l'absence de ressources, certains jours, ne permet même pas de pouvoir, en effet, exercer le minimum de courtoisie pour honorer un hôte. Concrètement, parfois, et assez fréquemment à vrai dire, je ne dispose pas des 2.50 euros pour acheter une bouteille de vin en guise de présent! Je préfère m'abstenir, dans ce cas. Et je le dis: "je suis désolée, là, l'état des pesetas ne permet pas le moindre mouvement!". Les amis comprennent. Sinon, ce ne sont pas des amis. Et donc des personnes intéressées, et sans intérêt (je suis sans valeur - et d'une valeur inestimable!- et non cotée en bourse!).
Sur la question des disparités au niveau de la possession de biens matériels, je ne suis pas d'un tempérament envieux ou jaloux, et il m'importe peu de posséder une villa avec piscine. Je n'en voudrais point! La nature offre de généreux endroits de baignade pour ceux et celles qui savent les dénicher! Si des personnes peuvent s'offrir ces biens et qu'elles en sont heureuses: j'en suis ravie pour elles! La vie m'a donné de fréquenter certains d'entre eux: il en est qui tournent désespérément à vide dans leur piscine! Et à les voir, ils feraient presque peine, là, à barboter tristement dans leur aquarium!
Quand à la sociabilité qu'apporterait les relations de travail, certains y trouvent peut-être bénéfices. Ces relations ne sont pour moi que de relations de surface, comme les relations de voisinage. Quand on arrive dans une entreprise, c'est comme quand on arrive dans une immeuble: on a pas choisi qui habitait là. Dans le lot, il peut y avoir des personnes que l'on apprécie plus ou moins.
Pour ce qui me concerne, je ne vais pas au travail pour me faire des amis. J'y vais pour travailler.
Ladybug

Re: « La solitude au travail vaut celle au chômage »

Message par Ladybug »

On peut éprouver plus de solitude au milieu d'une foule qu'en plein désert, non ?! (il me semble que quelqu'un à dit ça, déjà).
On est seul, fondamentalement, foncièrement.
Je n'ai jamais éprouvé (rarement) de rejet ni de véritable inconfort avec la solitude. Maintenant, que l'on ait besoin de partager, dialoguer, rencontrer d'autres personnes, c'est évident. Mais peut-on vraiment partager, dialoguer, rencontrer les autres, en tant que "collègues de travail" ? Parfois, oui. Le plus souvent, non.

Plumette dit
l'absence de ressources, certains jours, ne permet même pas de pouvoir, en effet, exercer le minimum de courtoisie pour honorer un hôte
Je me permets d'ajouter "absence de ressources financières".
C'est peut-être cela, cet espace de ressources... autres, qu'il faut pouvoir chacun explorer.

Il faut se battre pour que les plus riches (ceux qui ont par exemple trusté les plus fortes augmentations de salaires (1) rendent les surplus qui leurs sont octroyés.... parce qu'effectivement, personne ne peut durablement "vivre" en étant obligé de tout calculer à l'aune de 2,50€ comme seuil maximal.

Mais franchement Plumette, je pense que les véritables "ressources" de courtoisie et d'accueil de l'autre ne sont pas dans l'achat d'une bouteille de vin.
Tu vas me dire que ce ne sont que des mots : oui, quand on survit avec cette jauge de 2,50€, c'est évident.

Ce n'est pas leur propre train de vie que les plus pauvres entretiennent, mais celui des plus riches (et pas l'inverse, jamais).
D'où toutes les pratiques abusives de prêt et d'incitation à la consommation, alors même que les frais de base (se loger, se nourrir, se vêtir) ne peuvent même pas être assurés.
Une caste ultra-prédatrice siphonne les ressources (matérielles, financières...), et capte -ce sont de véritables détournements de fonds légalisés- les richesses, tout en culpabilisant et pointant du doigt les plus pauvres, sommés à "toujours moins".

Je me suis écartée du sujet : "la solitude au travail vaut celle du chômage". Désolée.

(1) Journal Marianne N°740 : "entre 1994 et 2007, le salaire moyen des 0,1% de Français les mieux payés s'est envolé de 70% pour atteindre 35.600€ bruts par mois... (les mêmes) 17.000 Français ont capté à eux seuls 10% de l'augmentation totale des salaires consenties sur la même période par les entreprises privées".
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