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Publié : 05 oct. 2006
par lupita83
Les lots concernent 41 000 allocataires relevant de quinze Assedic pour un "accompagnement renforcé" - suivi permanent avec un rendez-vous par semaine au moins
STOP !! y'a rien qui vous choque là ? :shock: :shock: :shock:

Relisez :

:arrow: Les lots concernent 41 000 allocataires relevant de quinze Assedic pour un "accompagnement renforcé" - suivi permanent avec un rendez-vous par semaine au moins"

Ca ne vous fait pas froid dans le dos qu'on parle d'humains comme de troupeaux ?

A quand la tracabilité des DE ??? le code barre dans l'oreille ??? :x :x :evil:

Moi, tout ça me choque profondément...

Publié : 06 oct. 2006
par victorine83
Les lots concernent 41 000 allocataires relevant de quinze Assedic pour un "accompagnement renforcé" - suivi permanent avec un rendez-vous par semaine au moins
STOP !! y'a rien qui vous choque là ? :shock: :shock: :shock:
Si, Lupita, ce qui prouve bien que les chômeurs sont devenus un produit d'exploitation mis sur le marché et on parle aussi de gestion de stock dans les ANPE.

L'article du Monde est signé Rémi Barroux et j'ai imprimé le nom de ce sinistre journaliste pour le graver à jamais.

Publié : 06 oct. 2006
par superuser
Pourtant, Rémi Barroux est un bon journaliste. Peut-être ne fait-il que retranscrire des termes qu'il a lu par ailleurs (infos Unedic) ? Je crois que l'Unedic s'exprimerait plus volontiers dans ces termes que M. Barroux (à mon humble avis, il ne l'a pas inventé)...

A ce propos : suite aux plaintes des centres de formations associatifs qui s'estiment lésés par les méthodes de sélection de l'Unedic dans l'affaire des 17 opérateurs privés choisis pour le suivi de "lots" de chômeurs, le tribunal administratif de Paris s'est déclaré incompétent et à renvoyé les recours au TGI de Paris. Qui a commencé à trancher...
Voila.fr a écrit :Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a validé un appel d'offres de l'Unedic pour le suivi et le reclassement de chômeurs, rejetant les arguments de l'assignation déposée par quatre centres de formation qui en avaient été exclus.

Les centres de formation, affiliés à l'Union régionale des organismes de formation (UROF), estiment qu'ils ont été exclus à tort de cet appel d'offres lancé par l'Unedic pour suivre et placer 46.000 demandeurs d'emploi par an pendant deux ans.

Ils demandaient au juge des référés (juge de l'urgence et de l'évidence, saisi pour faire cesser un trouble manifestement illicite ou imminent) d’"ordonner à l'Unedic de procéder à un nouvel appel public à concurrence auquel les personnes morales de droit privé à but non lucratif seront admises à participer au même titre que tout autre".

Début septembre, le bureau de l'Unedic a validé une liste de 17 opérateurs privés. Les centres de formation exclus de cette liste exigeaient l'interdiction de conclure les conventions avec ces opérateurs, sous astreinte de 500.000 euros par infraction constatée.

Le juge Bernard Valette a estimé que la note interne à l'Unedic produite par les demandeurs, indiquant qu'il serait souhaitable de sélectionner des organismes de droit privé qui exercent une activité de placement à titre accessoire, "n'avait qu'une valeur informative" et qu'il n'était pas démontré qu'elle "ait faussé la mise en concurrence des candidats, et concouru à l'élimination des associations requérantes".

"L'activité non lucrative des associations candidates n'a donc pas été un élément discriminant", relève l'ordonnance rendue vendredi soir qui a donc débouté les demandeurs.
A tous les coups, les coûteux choix de l'Unedic seront donc validés.

Publié : 07 oct. 2006
par lupita83
Je pense qu'effectivement ce sont des termes qu'il a repris sans même se poser de question : mais le problème réside bien là, que ce genre de phrase soit banalisée au point que plus personne ne s'en émeuve.
Ainsi, d'une façon très insidieuse, on finit par assimiler des humains à des marchandises, dans les termes, puis dans les actes :evil:

Merci pour l'info concernant la suite donnée aux plaintes des centres de formation. Cela ne m'étonne pas ! Maintenant, il y a trop de tunes à la clé pour partager le gâteau avec l'associatif : On a laissé faire tout le boulot de l'insertion depuis des années aux associations sans les rémunérer à leur juste valeur. Maintenant que ce travail de suivi et de reclassement est valorisé et payé correctement, les cabinets privés déboulent pour réclamer la part, la plus grosse si possible !
Et comme ce gouvernement méprise de près ou de loin tout ce qui est public et associatif, on leur déroule le tapis rouge...

Je sais de quoi je parle, j'ai tâté des deux, associatif et privé, lorsque j'ai bossé dans l'insertion : j'ai oeuvré des années en milieu associatif, dans différentes structures qui avaient toutes en commun de bosser avec des budgets de misère et donc de payer leurs salariés au lance-pierre.
Je ne regrette pas, j'y ai appris mon métier et rencontré des collègues formidables, animés des mêmes idéaux de justice sociale et qui sont restés des amis.

Au bout de quelques années, bloquée à un salaire de débutant, j'ai décidé d'aller vers de meilleurs perspectives : Coup de chance, le privé n'avait plus de recrutements à se mettre sous la dent et commencait à se tourner vers l'outplacement. Je croyais avoir un niveau professionnel inférieur à ce qui se pratiquait dans ces boites "qui en jetaient" en apparence, j'ai donc accepté une première mission à un salaire de consultant débutant pour vite me rendre compte que je m'étais fait entuber ! Ces mecs là bossaient 10 fois moins bien qu'une association !! C'était pas sérieux à tous les niveaux, une catastrophe...j'avais honte de bosser pour ce genre d'escrocs, face au salariés licenciés que je devais aider avec des bouts de ficelle.

A la fin du CDD, on m'a proposé un autre contrat, et de monter en grade avec le même salaire...Je me suis tirée, je n'aurais pas pu continuer à regarder en face toutes ces personnes licenciées et trompées sur toute la ligne.
Lors de ce contrat, j'ai rencontré d'autres consultants qui bossaient pour des boites concurrentes ayant pignon sur rue que j'ai vu galérer de la même manière dans leurs antennes de reclassement.

Il faut savoir qu'un cabinet ne fait pas un boulot différent d'une association.
La grosse différence, c'est qu'une association est inscrite dans un territoire depuis des années, elle y connait les autres acteurs (sociaux, poilitiques, économiques) et accompagne les gens sur du long terme.

Le cabinet, lui, il apprend qu'une boite met la clé sous la porte, il se positionne, il remporte l'appel d'offre à coup de promesses mirifiques et, depuis son siège, il envoie un ou des consultants sur place pour 6 à 12 mois (le nombre de consultants mis à dispo est proportionnel au pognon à se faire). Dans l'appel d'offre figure clairement les moyens techniques et humains mis à dispo durant le reclassement : en réalité, ils louvoient, le secrétariat des consultants se transforme en secrétariat du cabinet situé au siège et qui a autre chose à foutre que de s'occuper des demandes d'un consultant situé à 500 bornes et qu'il ne connait que de nom !
Les consultants se transforment en un consultant sur place à temps plein, et au autre qui passe de temps en temps.

La prospection entreprise, qui devrait logiquement être faite sur place, est confiée à une stagiaire du cabinet qui fait des mailing et passe des coups de fil dans les entreprises avec l'efficacité que l'on sait (% retour positif dérisoire).
En réalité, ainsi entouré, le consultant fait comme dans les associations -voire même moins bien puisque certaines assoc paient des chargés de relation entreprise- il utilise les offres de l'ANPE et met en rapport ses candidats !!!!
Ni plus ni moins !

Et c'est ce genre de boites à qui on va confier ces marchés en les rémunérant à prix d'or pour un boulot tout juste médiocre alors que des centaines d'associations disséminées sur le territoire ont fait bien mieux avec 1/10 ème des budgets aujourd'hui alloués pendant ces 15 dernières années.

C'est lamentable :( :(

Publié : 07 oct. 2006
par Monolecte
Je pense que si tu mets juste un peu en forme ton témoignage, ça ferait un super article pour Actu-chomage... :D
Faut balancer!!