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Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par Invité
seul hic à ce bouquin, le risque de passer à côté de quelquechose d'essentiel et je comprends bien ton point de vue Tristesir, le rsa c'est la voie vers l'esclavage institutionnalisé...avec tous les contrats aidés et la baisse des salaires que cela encourage grâce à la mise en place des obligations propres au rsaiste, contrôles de ses actions, du train de vie et du compte bancaire, tout ça n'est pas simple.
toute la résistance passive à ce système réside dans comment contourner les obligations du rsaiste! et franchement ne pas être radié du système est le parcours du combattant
alors oui pour résister vivons cachés :wink:

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par Invité
Du travail il y en a plein à faire, c'est le travail rémunéré qui manque.
Par ailleurs je suis sûre que le travail au noir se développe avec cette crise, parce que les minima sociaux sont vraiment trop bas, d'une part, et que d'autre part il y a une partie de la population qui a pas mal de fric et se paie volontiers des services.
Et comme il faut bien de l'argent pour vivre...
Et que, dès que tu travailles un peu officiellement, tu perds tellement d'autres avantages que le bilan est parfois négatif...

:D Le couple au RMI de Groland :
http://www.youtube.com/watch?v=asWAiyY2 ... re=related

Re: la paradoxe de toute résistance

Publié : 27 sept. 2010
par superuser
cécile8 a écrit :alors oui pour résister vivons cachés :wink:
Il est clair que ce système nous oblige, pour continuer à s'en extraire et à se préserver, à la clandestinité.
Mais la diffusion au grand jour des idées alternatives qui le condamnent est indispensable pour faire évoluer les mentalités.
Il faut donc se prêter à un double jeu.

C'est pour cela que parler de résistance est adapté. Les résistants mènent d'abord un combat silencieux. Mais leur activité clandestine n'a de sens que si elle est contagieuse. Et pour être contagieuse, il faut que ses idées se propagent au plus grand nombre.

Si on n'est pas philosophes comme Guillaume Paoli ou André Gorz qui développent officiellement ces idées dans leurs ouvrages, on peut aussi le faire "clandestinement", par le biais de romans ou de témoignages anonymes. :D

En même temps, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Nombre de résistants sont morts pour leur cause.

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par tristesir
Un peu comme les poulets élevés en batterie, de la simple viande sur pattes, juste bonne à produire toujours plus et après : au broyeur
La comparaison va bien plus loin qu'on imagine.

Dimanche, je suis allé au Pavillon de l'arsenal. C'est un lieu d'exposition de la mairie de Paris (entrée libre pour tout le monde), consacré à l'urbanisme parisien.
En ce moment, il y a une exposition sur la construction de Paris dans les années 50.
C'était le début des immeubles qui sont à peine mieux que des hangars où on élève des poulets en batterie.

Un chômeur est un spectre qui doit effrayer le brave travailleur.
Il doit distiller la peur de deux façons: la peur de la déchéance sociale, la peur de se faire remplacer par un chômeur. La peur c'est l'arme du patronat pur mâter les foules.
Un jour, il faudra qu'enfin, la peur change de camp...

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par Invité
Au-delà du fait qu'on a besoin d'argent pour les besoins vitaux essentiels, beaucoup de gens se livrent pieds et poings liés au système, en s'endettant, en se créant des charges.
On pense généralement qu'il vaut mieux acheter un logement plutôt que de louer, pour que l'argent soit placé, et parce qu'une mensualité est seulement un peu plus chère qu'un loyer. Pourtant dans beaucoup de cas, c'est faux.
Combien de gens remboursent pendant 25 ans une maison très bas de gamme, qui est bonne à refaire de fond en comble au bout de ce temps ?
Combien de gens ont des mensualités trop élevées par rapport à leurs revenus ?
Combien de gens sont foutus dehors par leur banque beaucoup plus vite que par un propriétaire ?
Combien de gens acceptent absolument n'importe quel boulot harassant, trop loin de chez eux, pour ne pas perdre cette maison ?

La génération de mes parents était en très grande majorité locataire et ne s'endettait pas. Les choses ont complètement changé, ce n'est plus la même époque, bien sûr, mais pousser les gens à s'endetter c'est le plus sûr moyen de leur faire accepter n'importe quelles conditions de travail et de salaire.

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par maguy
Entièrement d'accord avec toi Serabeth, on achète un bien immobilier quand on a suffisamment d'argent derrière soi et pas devant. C'est vraiment un leurre pour enchaîner les gens bien plus sûrement que des chaînes d'acier.

L'argument "c'est pour laisser quelque chose à mes enfants" est une ânerie de plus : soit l'enfant est unique et pas trop de problèmes, sauf que si le bien n'est pas payé entièrement, il hérite des dettes, soit ils sont plusieurs et les ennuis commencent.

A savoir que pour un bien remboursé intérêts et capital, la banque garde un droit de préemption de rachat pendant 5 ANS :evil:
Combien de gens remboursent pendant 25 ans une maison très bas de gamme, qui est bonne à refaire de fond en comble au bout de ce temps ?
Comme disait le regretté Coluche "quand vous avez raqué pendant 30 ans, les ruines sont à vous !" ou quelque chose d'approchant.

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par tristesir
mais pousser les gens à s'endetter c'est le plus sûr moyen de leur faire accepter n'importe quelles conditions de travail et de salaire.
L'argent c'est de la dette. Les banques fabriquent de l'argent avec les dettes qu'elles détiennent. Ce qui fait qu'ils comptent les richesses que les gens vont produire dans le futur et pas seulement ce qui est produit dans le présent.

La dette étrangle les gens aussi sûrement que des chaînes en bon acier. La dette étrangle également les Etats qui sont sous l'influence et la domination de leur créanciers enlevant le peu de pouvoirs qui restaient aux gouvernements européens.

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par Invité
Et c'est valable aussi pour d'autres charges que la pub nous fait croire indispensables. Il faut absolument acheter telle bouffe, tels jouets, tels gadgets.
Je prône la décroissance, ou "une autre croissance" si le mot décroissance fait peur ( "on va r'venir à la bougie, tant qu'vous y êtes" ? mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec cette bougie ... y a la lampe à huile aussi :roll: ). En plus d'être bon pour la Terre, ça laisse du temps pour lire, rêver, penser, observer, admirer, bref faire des choses qui ne rapportent pas un sou aux Bettencourt et autres medef.
Comme Tristesir y fait allusion, tant que nous alimentons ce système capitaliste avec nos endettements et nos achats, nous aidons les banques à créer de l'argent fictif, et à empocher les intérêts réels, que nous nous crevons à leur payer.

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par tristesir
En ce moment, je suis en train de faire un peu de vide chez moi.
C'est fou la quantité de cochonneries qu'on entasse chez soi en 40 ans 8)

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par Invité
En ce moment, je suis en train de faire un peu de vide chez moi.
C'est fou la quantité de cochonneries qu'on entasse chez soi en 40 ans 8)
M'enfin, Tristesir, il ne faut pas faire cela toi-même ! Dimanche je suis tombée sur une émission à la télé où l'on voyait une bonne femme (moins de 40 ans) qui faisait venir une "woman-organizer" (enfin si j'ai bien compris), pour lui ranger ses placards. La pauvre femme était submergée par son désordre, figurez-vous. Et elle a payé 350€ pour qu'une autre bonne femme vienne une seule matinée vider, trier et remettre le bazar bien ordonné dans les quelques placards de l'appartement.
Sois moderne : fait appel à un spécialiste, qui t'expliquera que sa méthode c'est de vider d'abord le placard, puis de trier en faisant plusieurs tas, ce qu'on garde, ce qu'on donne, ce qu'on jette (tu n'y aurais pas pensé, je suis sûre); puis de ranger ensemble les choses qui vont ensemble. Pour 350 petits euros, seulement.

Et tu pourras dire comme la cliente : ah je me sens mieux, libéré, allégé. :D

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 27 sept. 2010
par tristesir
Sois moderne : fait appel à un spécialiste
Je n'aime pas beaucoup que d'autres mettent les mains dans mes affaires.

Et en outre, je ne suis pas partisan du nettoyage par le vide idiot. Je fais ça en plusieurs étapes. Un peu comme on tamise pour trouver des pépites d'or, je filtre les objets.
Avec ma méthode, cela risque de prendre quelques semaines voire quelques mois c'est clair 8)

Mon rangement est compliqué par le fait que les appareils électroniques ne sont plus considérés comme des encombrants.
Il faut s'adresser à des déchetteries spécialisées si on veut bien faire. (j'ai une vieille platine cassette lourde dont je dois me débarrasser et du vieux matériel informatique et surement d'autres trucs dont je n'ai pas encore décidé ce que j'allais faire: un scanner sur port série: d'une lenteur énervante)

PS:
J'ai toujours eu un problème avec le rangement, affronter ce truc est une sorte d'épreuve que je veux réussir.
Je suis sentimental j'ai du mal à me séparer des objets.
Je me dis qu'un jour ils finiront de toute façon à la poubelle ou à la déchetterie.
(je fais un geste amical en direction de celui qui videra un jour mon appart' après ma mort que j'espère très tardive 8))

PS2:
Quand je fréquentais un centre de (ré)insertion où il y avait des groupes de parole, je crois me rappeler que le problème du rangement était récurrent chez les chômeurs-exclus, tout du moins chez les célibataires. (hommes et femmes)
Certains rangements sont un travail à plein-temps 8)

Re: la paradoxe de toute résistance

Publié : 29 sept. 2010
par Invité
superuser a écrit :
cécile8 a écrit :alors oui pour résister vivons cachés :wink:
Il est clair que ce système nous oblige, pour continuer à s'en extraire et à se préserver, à la clandestinité.
Mais la diffusion au grand jour des idées alternatives qui le condamnent est indispensable pour faire évoluer les mentalités.
Il faut donc se prêter à un double jeu.

C'est pour cela que parler de résistance est adapté. Les résistants mènent d'abord un combat silencieux. Mais leur activité clandestine n'a de sens que si elle est contagieuse. Et pour être contagieuse, il faut que ses idées se propagent au plus grand nombre.

Si on n'est pas philosophes comme Guillaume Paoli ou André Gorz qui développent officiellement ces idées dans leurs ouvrages, on peut aussi le faire "clandestinement", par le biais de romans ou de témoignages anonymes. :D

En même temps, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Nombre de résistants sont morts pour leur cause.
c'est vrai, je suis d'accord, on peut parler de résistance passive, d'autres l'exécutent dans le silence et il est sûrement temps que les idées se propagent , moi la première suis capable de saouler mon entourage pour le mener jusqu'à la conscience du scandale, mais tout est dans l'art de bien le faire, ce qui n'est pas évident tous les jours et pour tous,(car les gens pauvres harcelés par ce système sont plus facilement déprimés) face à des sceptiques (difficile de croire qu'on entube des pauvres)ou des convaincus! il faut vraiment faire comprendre l'ignominie du truc, c'est comme les retraites,dans le sens où il y a une contamination d'un raisonnement arithmétique sur lequel les politiques ont bien conditionné les gens (pour les retraites je fais référence à l'explication de Bernard Friot ) Pour le rsa= vos impôts, des profiteurs, des fainéants, de l'argent non mérité, assistanat, idiot de base qui ne sait rien faire et pauvre mec(ou meuf) et limite ce sont eux qui ont niqué vos retraites et vidé les caisses de l"état!
Il faut forcément se détruire un minimum si l'on veut se faire entendre. Personnellement je pense qu'il ne faut épargner personne, et dénoncer, comme si c'était un métier et certains jours il faut prendre des vacances :D , mais l'idéal serait une demande de reconnaissance d'existence légale, légitime en tant que rsaiste confronté sans cesse au rejet du travail...au rejet tout court, à l'inadaptation à ce système et j'en passe
ils en ont fait tout une tartine, ça a créé des boulots, maintenant ya des réinsertionnistes pour caser les rsastes dans des boulots de merde, pour les aider, pour mieux les casser je veux dire, on les balance dans des stages pourris, voilà le social, une belle invention qui fait bouffer certains et se la raconter les autres, les mêmes! le social n'existe qu'à cause du capitalisme, c'est une fiction réelle

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 20 oct. 2010
par BAC_-6
Bonjour
"En cinq ans, affirme-t-il, j'ai bossé une semaine, au black, pour rendre service à un pote qui a sa propre boîte. Mais je n'ai plus envie, pour l'instant en tout cas. Je ne veux vraiment pas bosser."

C'est bien joli tout sa, mais ils vivent où ? chez leurs parents ? :shock: (pas beaucoup de détails sur leurs façons de payer le troquet qui leurs sert de squatt)

Une semaine au black, c'est pas suffisant pour poireauté au café toute la journée. Ils touchent le RSA ?

Je demande sa, car j'ai moi même été SDF (volontaire) pendant plus de 20 ans, et que par expérience donc, je sais qu'il est impossible de vivre sans rien faire. Le minimum vitale quand on est SDF sans emploi, c'est avec la mendicité qu'on l'obtient.

Sinon moi depuis que je suis "inséré dans la vie Active" (12 ans déjà !), ben j'ai jamais réussi à me faire un salaire équivalent à celui que je me faisais avec ma guitare dans la rue (je tairais mon salaire, pour qu'on continue à donner des thunes aux musiciens dans la rue :mrgreen: ). Si ce n'était mon âge (52), et mes rhumatismes, je retournerais illico presto dans la rue.

Re: Ils ont décidé de ne plus travailler

Publié : 21 oct. 2010
par superuser
Toi, t'es un sacré ! :D

Bienvenue chez nous...