Publié : 17 mai 2006
J'ai été enquêtrice téléphonique 8 mois, plus quelques semaines de téléprospection : pour moi, c'est le sous-prolétariat moderne. Pression, cadences à la con, quota, salaires de merde (les pauses pipi sont décomptées). Comme enquêtrice, j'étais souvent payée au questionnaire terminé (si tu raccroches juste à la dernière question, j'ai rien eu!), sur un calcul du temps de passation qui est sensé te faire le smic horaire, sauf que les temps de passation théorique sont calculés au plus juste (le mec parfait qui répond vite et du tac au tac et que tu n'as pas cherché une heure dans ton fichier de merde), ce qui fait qu'en réalité, tu gagnes forcément moins que le SMIC. Donc, tu acceptes tout : les enquêtes du soir, du WE. Pour nous, le jackpot, c'était le 1 mai, le jour où la paie compte triple. Des fois, j'ai signé 6 ou 8 contrat dans la journée. Et à la fin du mois, grâce aux avances et retenues, tu ne parviens toujours pas à payer ton loyer, alors que tu as bossé comme un ane.
Bref, je répond aux enquêteurs : faut être rapide, répondre en utilisant les items (oui ou non, ce n'est pas d'accord, pas d'accord), écouter pour ne pas faire répéter les questions, ne pas commenter le questionnaire, surtout s'il est con, on s'en branle, c'est juste pour la croûte du gars!
Bref, je répond aux enquêteurs : faut être rapide, répondre en utilisant les items (oui ou non, ce n'est pas d'accord, pas d'accord), écouter pour ne pas faire répéter les questions, ne pas commenter le questionnaire, surtout s'il est con, on s'en branle, c'est juste pour la croûte du gars!