L'Emploi et le Chômage en Débats

avaroa a écrit : comment accompagner les usagers de service social quand on est soi même dans le besoin ?

Monsieur le Président de la République,

Vous avez mis une telle volonté à précariser ma vie que je ne peux que vous féliciter aujourd’hui d’avoir obtenu gain de cause !
Le défi n’était pas gagné quand je pense à l’énergie qu’il m’a fallu dépenser toutes ces années pour me sortir d’affaire ! Me voici cette fois définitivement dans le vivier de travailleurs pauvres que justifie votre politique de l’emploi.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir expérimenté pendant dix ans, les dispositifs d’insertion aux visibilités les plus floues, doublés du mode d’emploi si chers à nos élus : l’injonction d’autonomie !

Lassée de perdre mon temps dans ces petits boulots qui contentent tout le monde sauf l’intéressé, j’ai tenté une formation professionnelle et obtenu mon diplôme d’assistant social (catégorie B )

Trois années de formation dans des conditions économiquement difficiles, pour passer du statut de chômeur à celui de travailleur précaire ! Louable effort !

La question que je me pose aujourd’hui est la suivante : comment croire encore à l’initiative d’agir dans cette France qui précisément ne permet pas de vivre de son travail ? Et, d’autant moins si l’on cumule les disgrâces d’être une femme cinquantenaire, classée famille monoparentale.
À cette date, j’ai refusé pour la première fois de ma vie, un énième CDD d’assistante sociale (à temps partiel, cela va sans dire…) spécialisée RSA, rémunéré 1000 euros par mois pour 80% de temps de travail !

Comment pourrions- nous nous laisser convaincre que le simple fait d’être « en activité » suffise à se sortir de la catégorie des précaires ? En refusant ce poste qualifié, à 40 kilomètres de mon domicile, et sans perspective d’avenir, j’ai refusé tout simplement le « travaillez pour travailler ! »
Je veux vivre de mon travail !

on va finir par me dire que j'ai mauvais esprit !

je viens de recevoir une nouvelle offre d'emploi

vous allez dire que j'ai mauvais esprit ! [whistle] je dénonce ces organismes qui visiblement ne connaissent pas le métier de l'assistante sociale !
Certes, le temps est comptabilisé dans beaucoup de métiers, c'est évidemment une visibilité pour le client qui paie la facture... sauf que l'assistant social ne change pas un pneu sur une voiture ! QUE FAIT-ON DE LA DIMENSION HUMAINE ?
voilà l'objet de mon indignation :

annonce pôle emploi....
cherche assistant social
Lieu de travail 74 - ANNECY- ( 850 km de chez moi )
1 JOUR PAR SEMAINE (HORS VACANCES SCOLAIRES) DIPLÔME D'ÉTAT ASSISTANT SOCIAL (EXIGE)
Type de contrat CDI (seul avantage de l'annonce )

Salaire indicatif MENSUEL 299,48 Euros (1 964,46 F)

Durée hebdomadaire de travail 6H00 HEBDO 0,17 (ETP)
Déplacements
Secteur d'activité
ACTION SOCIALE SANS HBRGT

Effectivement, ceci n'est pas une offre "raisonnable" d'emploi, à tous points de vue.

C'est vrai qu'un poste d'AS stable aujourd'hui c'est dur à trouver pasque presque tous les recrutements se font dans des structures publiques et comme la tendance n'est pas à la création de postes pérennes (y'a trooop de fonctionnaires!) un CDI temps plein c les mouton à (au moins) 7 pattes.
Cependant, je sais pas si c'est le cas par chez vous mais dans ma région, en Aquitaine, le (peu de) besoin en CDI est concentré sur les structures médicalisées type centre de désintox, unités psychiatriques... peut-être pasque le boulot est particulièrement dur dans ces environnements et fait fuir les trop jeunes émoulus de l'école... à ajouter que ces employeurs privilégient généralement des personnes ayant une certaine maturité, et donc un certain recul... je sais pas si ça peut vous aider je suppose que vous y avez déjà pensé.

Bon courage

Le travail se rsaïse. L'assistante sociale sur un tel poste avec un salaire en dessous des minimas sociaux peut (doit) faire une demande de RSA, s'inscrire à pole emploi et suivre elle-même des "stages" d'insertion et accepter le flicage social auquel tout bénéficiaire de RSA est soumis. Ce n'est pas sans avantages pour les "assistés": les conseils prodigués aux personnes en difficulté sociale et professionnel peuvent être sûres que leur assistante sociale sait de quoi elle parle: elle l'expérimente comme ceux qui cherchent aide et assistance auprès d'elle. Et si l'assistante sociale RSAste éprouve des difficultés d'ordre financier ou social, soit elle se donne des conseils à elle-même (après tout c'est son job), soit elle va voit voir une collègue. Ça devient franchement absurde, mais ça occupe les gens à touner en rond.

[quote="Akhasha"]C'est vrai qu'un poste d'AS stable aujourd'hui c'est dur à trouver pasque presque tous les recrutements se font dans des structures publiques et comme la tendance n'est pas à la création de postes pérennes (y'a trooop de fonctionnaires!) un CDI temps plein c les mouton à (au moins) 7 pattes.
Cependant, je sais pas si c'est le cas par chez vous mais dans ma région, en Aquitaine, le (peu de) besoin en CDI est concentré sur les structures médicalisées type centre de désintox, unités psychiatriques... peut-être pasque le boulot est particulièrement dur dans ces environnements et fait fuir les trop jeunes émoulus de l'école... à ajouter que ces employeurs privilégient généralement des personnes ayant une certaine maturité, et donc un certain recul... je sais pas si ça peut vous aider je suppose que vous y avez déjà pensé.

Bon courage[/qj'ai en effet postulé dans de asso et structures médicalisées mais les plein temps se font rares et c'est là que le bât blesse ! vous êtes travailleur social ?

Messagede diety » 04 Juil 2010
Le travail se rsaïse
sachant aussi qu'on demande aux assistantes sociales de trier à expédier les gens sur un suivi popole ou un suivi social: le rsaste ne décide plus lui-même de sa vie...leur travail devient du flicage. Ça devrait casser quelques vocations, si les gens s'informent suffisamment avant de s'engager dans les études. Ça fait un peu penser aux embrigadés des camps de concentration, du moins à ceux qui ne savaient pas encore la réalité de ces camps...
Peut-être que le boulot d'assistant social pourrait muter vers un idéal contestataire en vue de soutenir les précaires, peut-être doivent-ils s'associer aux associations en place?

cécile8 a écrit :Messagede diety » 04 Juil 2010
Le travail se rsaïse
sachant aussi qu'on demande aux assistantes sociales de trier à expédier les gens sur un suivi popole ou un suivi social: le rsaste ne décide plus lui-même de sa vie...leur travail devient du flicage. Ça devrait casser quelques vocations, si les gens s'informent suffisamment avant de s'engager dans les études. Ça fait un peu penser aux embrigadés des camps de concentration, du moins à ceux qui ne savaient pas encore la réalité de ces camps...
Peut-être que le boulot d'assistant social pourrait muter vers un idéal contestataire en vue de soutenir les précaires, peut-être doivent-ils s'associer aux associations en place?

non non on ne dispatche pas les gens aussi facilement sur un suivi machin chose ! la personne est écoutée, conseillée et aidée si besoin ...et c'est elle qui décide de l'orientation à donner ! si si je l'affirme c'est en tout cas de cette manière que j'exerce...je ne veux pas que mon boulot devienne du flicage ! cela n'aurait pas de sens pour les citoyens qui savent l'importance d'être encore protégés par le secret professionnel. imaginez le pire si les AS ne respectaient pas ce secret professionnel

c'est heureux qu'il y ait des gens comme vous... mais pourquoi, après avoir volontairement questionné sur le sujet une AS "expérimentée" pour qui la réforme des retraites n'arrive pas à point d'ailleurs, m'a-t-elle répondu, "on ne sait pas combien de temps encore nous allons pouvoir protéger les gens" pourquoi est-ce que la problématique leur coûte tant, pourquoi laissent-ils entrevoir leurs inquiétudes et que c'est vraiment le bordel?
enfin, autre point il existe malheureusement beaucoup de gens qui travaillent dans le social sans avoir une once d'aptitude empathique, et embrouillés par des réformes de lutte contre la soi-disant fraude qui n'est là dans la majorité des cas que parce que les gens crèvent sans qu'on se soucie d'apporter de réelles réponses à chacun, ne serait-ce que concernant la problématique de l'emploi, le cercle vicieux des contrats aidés, le chômage calculé, etc....

que vous le vouliez ou non, il y a un flicage à l'insu des bénéficiaires.
http://www.actuchomage.org/forum/index. ... ic#p248301

cécile8 a écrit :que vous le vouliez ou non, il y a un flicage à l'insu des bénéficiaires.
http://www.actuchomage.org/forum/index. ... ic#p248301

je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas flicage, je dis que l'assistante sociale n'est pas là pour cela et elle résiste (il suffit de voir l'actualité des AS avec les précaires sur le site l'ANAS )!
si l'on prend le dispositif du rsa on peut aisément y voir du flicage quand on rempli le formulaire qui se devrait être confidentiel ! mais j'ai le sentiment que l'état a mutualisé (impôts, vie familiale, comptes bancaires etc. ) à moindre frais et à notre barbe les informations supposées indispensables pour ouvrir le droit RSA ! en fait les dossiers sont instruits par des secrétaires rebaptisées instructeurs et les infos sont mises à la dispositions des acteurs de l'insertion ...c'est là que les choses ne vont plus ! je comprends que les gens n'aient pas envie de tout déballer sans savoir où vont les infos.
par ailleurs, les Assistants sociaux de l'éducation nat sont furieuses de voir arriver du personnel supposé lutter contre l'absentéisme à l'école ! pourquoi inventer de nouvelle professions non qualifiée ? parce que les contrats seront des contrats précaires !

avaroa a écrit :je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas flicage, je dis que l'assistante sociale n'est pas là pour cela et elle résiste (il suffit de voir l'actualité des AS avec les précaires sur le site l'ANAS )!

oui mais ce que j'ajoutais aux commentaires de Diety, c'est que dorénavant votre métier se fait en toute âme et conscience de cela, tout autant que la formation doit éclairer sur ce nouveau fait!
l'AS est censée aider,et non pas fliquer, même à son insu, même la meilleure volonté n'empêche plus rien...alors être AS c'est collaborer avec les injustices des réformes ou résister, votre profession est entrain de prendre une sacré claque, tout autant que les agents popole doivent faire leur boulot pour des gens qui se sentent forcés à des actions: à 55 ans certains TH sont par exemple contraints à des EMT, bon il y a une liste infinie d'exemples...j'irai pas jusqu'à dire que vous êtes inutiles, mais je pense que votre rôle est piétiné ... contester en masse tout ce qui se passe car tout est lié serait une belle oeuvre...

avaroa a écrit :mais j'ai le sentiment que l'état a mutualisé (impôts, vie familiale, comptes bancaires etc. ) à moindre frais et à notre barbe les informations supposées indispensables pour ouvrir le droit RSA !

ce n'est pas qu'une impression