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"Quand les aides remplacent les salaires..."

Publié : 06 mars 2006
par serenity
Bonsoir tout le monde !

Totalement d' accord avec vous, la situation des SSII je ne la connais pas, mais j' imagine sans peine qu' elle suit le marasme ambiant...
Je viens de regarder sur France 5 l' émission de Yves Calvi "C dans l' air" prenant appui sur ce dont je parlais dans le message initial de ce fil à savoir les aides patronales exponentielles dans ce pays, d' où le titre de l' émission "Quand les aides remplacent les salaires...", franchement j' aurais pas trouvé mieux comme titre, c' est exactement ce que je pense et ce que nous vivons depuis bientôt 20 ans.
Les intervenants étaient Jean-Christophe Le Duigou syndicaliste, Emmanuel Rey juriste en droit du travail, Jacques Marseille économiste et une quatrième personne dont le patronyme m' échappe quelque peu qui était la patron de la CGCPME (Confédération Générale des Cadres des Petites et Moyennes Entreprises).
Le discours de Jacques Marseille est assez édifiant et fort inquiétant : "...en 2005, le secteur de la restauration en attendant la baisse de tva à 5.5 % a obtenu de l' état français 500 millions d' euros d' aides, en échange de la création de 40.000 emplois au cours de l' année... ils n' ont jamais été créés".
"Les entreprises françaises quelles que soient leurs structures juridiques peuvent bénéficier de 2.500 aides différentes allant des aides financières au versement du salaire (dans des proportions importantes), en passant par les exonérations de charges patronales et de cotisations de sécurité sociale... Depuis 1993 l' état français a versé aux entreprises nationales 60 milliards d' euros d' aides sociales et économiques à l' embauche (dont 24 milliards d' exonérations de charges)", Jacques Marseille conclut son propos en précisant que toutes ces aides n' ont que peu contribuées à diminuer le taux de chômage depuis 20 ans.
Tiens donc les aides ne créent pas d' emploi... la belle vérité, il était plus que temps que quelqu' un la crie haut et fort, l' intervenant propose de supprimer ses aides aux entreprises définitivement et demande que les jeunes gens puissent accéder plus facilement à des formations qualifiantes leur permettant de s' insérer dans les milieux professionnels avec des acquis pratiques et techniques immédiatement valorisables dans l' entreprise.
Les entreprises françaises paient la plupart de leurs employés peu qualifiés (et les autres de plus en plus) au SMIC, car jusqu' à concurrence du montant du smic elles peuvent prétendre à un maximum d' aides de l' état, une fois ce seuil fatidique franchit les aides décroissent rapidement en proportion... voilà la principale explication de la "trappe à bas salaires" les aides de l' état. CQFD.
Serenity.

Publié : 06 mars 2006
par chris
tiens ,serenity ,dans le dernier passage ,tu souleves un point qui est peu evoqué , en effet non seulement pour etre dans l'optique des aides ,faut point payer les gens mais tous ceux qui ont eu une ou plusieurs entreprises ,ou ete dirigeant le diront :
decider de payer bien les gens ,cest a dire au dessus de ce qui se fait pour la categorie d un metier pose un probleme au niveau des banques !!!
si vous avez emprunter pour vous lancer ,la banque vous demande un compte de resultat et vous devrez justifier du pourquoi et comment !
pour les boites relativement importantes ,l'audit comptable avant bilan et certification des comptes ,bonjour les degats ,merci KPMG !!!

avoir une masse salariale superieure a la norme devient vite un casse tete chinois ,sans oublier le controle fiscal ou la on evoquera l'abus de bien social !!!

c'est vrai qu'il ya une veritable pression et encourageemnt a ne pas payer et ce a tout les niveaux ,et l'urssaf , j oubliais :twisted:

Publié : 06 mars 2006
par superuser
Jacques Marseille - ce faux économiste - commence à m'inquiéter : lui qui est le premier à clamer que les Français vivent au-dessus de leurs moyens, que nous sommes des "frileux", pas assez libéraux, etc…

Maintenant, quand il passe à la télé, il ose dire que les aides aux entreprises ne crééent pas d'emplois et que la France vit dans un système de castes (le dernier Zone interdite) !!!

Bon, puisqu'il se met à dire la vérité je vais pas râler...


Pour rallonger la liste de l'assistanat accordé aux frileux employeurs, je cite l'EMT ("évaluation en milieu de travail") ou l'AFPE ("période d'essai" proposée par l'ANPE aux frais de l'Assedic).

Publié : 06 mars 2006
par P.PERRIN
la faute des syndicats et des fonctionnaires ces salauds qui ne veulent pas partager le gros gateau de l argent public des impots avec les chomeurs.
Que voilà des propos virils...
Faut dire que si les syndicats et les politiciens demandaient à l’état d’intervenir financièrement pour les chômeurs, on n’aurait pas de mauvaises idées…On est pas chien, juste quelques euros prouveraient déjà une indice, des prémices de bons sentiments. Seulement voilà, ils ne le demandent jamais.

P.PERRIN

Publié : 06 mars 2006
par chris
sont pas fou :roll:

zont deja de la peine a persuader les gens de bien vouloir bosser pour le smic :shock:

leur terreur ,c est que le chomeur soit bien au minima sociaux ,ca dereglerait le NAIRU auquel ils doivent se comforter 8)

augmentation des minimas sociaux = augmentation du smic ,plus personne pour faire du temps partiel = plus de personnel dans les galleries commerciales :roll:

zetes un dangereux revolutionnaire ,p perrin , l'actionnariat ,representé par une grande majorité de nos retraités actuels vont vouloir votre tete 8)

60 candidats sur un poste CAE... combien sur un CDI ?

Publié : 07 mars 2006
par serenity
Bonjour à tous ! :)

Suite et fin pitoyable de mes périgrinations : la secrétaire ne m' a bien évidemment jamais rappelé et lorsque j' ai essayé de la joindre après 18 heures le téléphone sonnait désespérément et se mettait subitement sur le répondeur...
""M' laisse pas démonter...! M' enfin !"
Je rappelle ce matin à 9 h 00 pour m' entendre dire "... ah oui monsieur M, désolé de ne pas vous avoir appelé, je ne peux pas vous passer Mr D, "il est en entretien pour le moment !" elle commence à bafouiller, je trouve l' excuse un peu bidon, puis me dit dans un souffle : "... de toute façon l' offre est déjà pourvue !".
Ah bon et il continue à recevoir les candidats sachant pertinemment que son choix est arrêté, pas très sympa pour ces pauvres gens..., ben voui mais les contacter tous par téléphone pour annuler plus de 60 rendez-vous (confirmés par la secrétaire) ça fait "chier" euh pardon cher, alors que laisser des espoirs à quelques "péquins" ça coûte rien..., sinon le temps passé à les écouter.
Décidément, cela fait la seconde fois que j' assiste en tant qu' acteur à ce type de pratique.
Oui, Superuser Mr Marseille est assez girouette, mais tant qu' il dit la vérité... bénit soit-il, bien peu d' économistes se sont aventurés sur ce terrain glissant.
Plus de 60 postulants sur une offre d' emploi misérable, après allez-vous étonner de mettre des années avant de retrouver un emploi stable, je n' ose pas imaginer le nombre de candidatures sur les offres CDD et encore plus CDI..., peu pas j' ai déjà le vertige.
Pas étonnant que la plupart des employeurs ne répondent plus aux lettres...
Serenity.

Publié : 07 mars 2006
par P.PERRIN
Oui, Superuser Mr Marseille est assez girouette, mais tant qu' il dit la vérité... bénit soit-il, bien peu d' économistes se sont aventurés sur ce terrain glissant.
Il m’a semblé lire sous la plume de ce monsieur que si la France avait consacré à la recherche une petite partie de l’argent gaspillé par nos technocrates, notre pays ne serait pas dans la situation actuelle.

En gros, il disait que l’endettement colossal du pays n’avait pas financé l’avenir du pays mais uniquement servi à payer les pensions et salaires du service public ainsi que les exonérations de charges patronales!
Il avait raison de dire que ce n’était pas le social et la recherche qui ruinait le pays, malgré des prélèvements obligatoires records ….

Il aurait aussi pu ajouter que sur l’utilisation du budget de l’état, patrons et syndicats partagent la même culture du silence….Car on ne parle pas des choses qui fâchent et susceptibles de remettre en question des situations acquises bien que parfaitement immorales….


P.PERRIN

Budget de l' état : opacité et trafiques en tous genres

Publié : 07 mars 2006
par serenity
Bonjour P. Perrin,

Effectivement, l' endettement colossal de l' état français s' éléve à 1.000 milliards d' euros, par conséquent les 60 milliards offerts aux entreprises depuis une quinzaine d' années correspondent à peu près à 6 % de la somme globale...
Ce qui coûte extrêmement cher ce n' est pas le remboursement lui-même, mais le paiement des intérêts (sur l' exercice 2005 ils s' élèvent à 50 milliards soit environ un taux d' intérêt de 5 % annuel).
Jacques Marseille hier soir a précisé qu' avec les 60 milliards d' aides et éxonérations diverses versées au patronat depuis 1993 on aurait pu employer 2 millions de chômeurs à temps plein pendant un an.
L' opacité sur la réalité du budget annuel de l' Etat est voulue, quand on pense que l' affaire du porte-avion Clémenceau va coûter à la france la bagatelle de 2 millions d' euros rien que pour son rapatriement à Brest... (à mon avis le montant de la facture a été sous-estimé).
Pour exemple, le bilan financier de l' Etat français est nettement dans le passif, et lorsque l' on apprend comment est géré le parc de logements privés de la Banque de France avec des loyers "cadeaux" proposés aux anciens directeurs et à certains anonymes bénéficiant des largesses de cette "noble institution" avec dégrévements de quelques 50 voire 60 % par rapport aux prix pratiqués sur le marché sur des produits de très haut de gamme dans les quartiers les plus côtés de la capitale et que l' on sait la façon de traiter le commun dans les institutions bancaires (avec mépris et condescendance la plupart du temps).
Au lieu de renflouer les caisses de l' Etat en pratiquant des loyers en accord avec les prix du marché, les cadors de la Banque de France (tous fonctionnaires faut-il le préciser) ne font que creuser le gouffre.
Pareil pour les directeurs d' écoles de la capitale qui bénéficient d' un statut particulier par rapport aux autres fonctionnaires de l' éducation nationale en province... les premiers peuvent bénéficier de logements de fonction (souvent rattachés aux établissements scolaires) à des prix défiant toute concurrence (ex : 350 euros pour un 83 m² dans un arrondissement parisien où le même logement est affiché à plus de 1000 euros...).
La plupart refusent de se séparer de cette aubaine immobilière même après avoir quitté la fonction publique tant que le bail en question coure... eh oui, lorsqu' ils ne sont plus fonctionnaires l' état français continue de leur offrir une "roulotte" dans un champ... avec nos sous.
Trop sympa... merci l' Education Nationale, vraiment des méthodes à suivre et à imiter pour refaire notre propre éducation...
Serenity.

Publié : 07 mars 2006
par tristesir
Ca semble un terrain glissant de melanger l histoire du clem', les avantages en nature de hauts cadres qui ne sont pas assujetis à des salaires de 1000-1500 euros par mois, le logement pris en charge des directeurs d ecole (tous les profs d ecole, si on ne peut pas leur fournir un logement, ont une prime, mais un prof des ecoles n'a pas, de loin, le meme salaire qu un haut cadre du lyonnais).

Le desamiantage du clem' delocalisé était un moyen de ne pas payer la facture à taux plein et de ne pas creer un dangereux precedant en s occupant de cette tache en france: il y a des dizaines de navires qui devraient subir le meme traitement, la marine francaise n'a pas qu un seul vieux navire dont il faut se debarrasser.
Au final, l economie escomptee sur la delocalisation de ce desamiantage risque d etre tres douteuse, rendez vous apres les elections pour la publication des comptes, si la droite ne reste pas au gouvernement :P

Beaucoup de gens qui gagnent peu mais payent des impots et n ont le droit à aucune prestation sociale (surtout s ils n ont pas d enfants ou des enfants de plus de 20 ans) envient les privileges de ceux qui vivent (qui sont assujetis en fait) des minimas sociaux.
Pas d impots sur le revenu, pas d impots locaux, pas de redevance audiovisuelle (pour les eremistes)
possibilite de se faire rembourser des factures edf-gdf, 5 euros d abattement mensuels sur l abonnement telephonique, cmu et demi-tarif pour les transports parisien, acces vip aux restos du coeur, cette liste des privileges "exorbitants" des precaures n est surement pas complete. J avais oublie la prime de noel, parfois doublee dans certains departements.
Mais au final, quel est le montant de tous ces avantages?
faible, permet il d avoir une vie decente comme tout le monde? Bien sur que non.

Monter les gens les uns contre les autres est assez facile somme toute, tout melanger est la bonne maniere pour y arriver.

Publié : 07 mars 2006
par P.PERRIN
Ca semble un terrain glissant de melanger l histoire du clem', les avantages en nature de hauts cadres qui ne sont pas assujetis à des salaires de 1000-1500 euros par mois, le logement pris en charge des directeurs d ecole (tous les profs d ecole, si on ne peut pas leur fournir un logement, ont une prime, mais un prof des ecoles n'a pas, de loin, le meme salaire qu un haut cadre du lyonnais).
Pour résumer les circonvolutions verbales de Tristeir, c'est qu'il trouve normal que les exclus sombrent, pendant que l'état gaspille l'argent public, pourvu que cet argent atterrisse dans la poche du service public.

Il justifie et approuve la politique criminelle de gestion du pays, tout comme les syndicats et le patronat qui en profitent et l’organisent.

Comme cela, c’est dit plus directement et surtout plus franchement. Tristesir tourne toujours autour du pot....


P.PERRIN

Publié : 07 mars 2006
par superuser
P.PERRIN a écrit :Tristesir tourne toujours autour du pot....
P.PERRIN, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité, non ?
Pour quelqu'un qui ne parle que du même sujet à longueurs de posts, critiquer Tristesir alors qu'il sait, lui, diversifier ses interventions, c'est un peu lamentable... mais bon.

Publié : 08 mars 2006
par tristesir
Pour résumer les circonvolutions verbales de Tristeir, c'est qu'il trouve normal que les exclus sombrent, pendant que l'état gaspille l'argent public, pourvu que cet argent atterrisse dans la poche du service public.
Si je t ai bien compris tu proposes qu on ne paye plus les profs des ecoles et les fonctionnaires pour que l Etat arrete de gaspiller de l argent afin que l Etat te reverse cet argent?
Les primes versées aux fonctionnaires permettent pour un bon nombre d entre eux d avoir un salaire qui soit decent.

je voudrais bien savoir ou commence l abus pour toi?
Si on ne te reverse pas un % sur tout tu te sens lésé?

Publié : 08 mars 2006
par Monolecte
Pour ce qui est des avantages des minima sociaux, j'attend encore : dans la rétroactivité de mon ASS carottée pendant plus de 6 mois, pas vu la fameuse prime de Noël. Je continue à payer les impôts locaux plein pot, la taxe pour les ordures ménagères, la cantine plein tarif, une mutuelle hors de prix, le téléphone comme tout le monde, tout. Aucune réduction sur rien. Enfin, il parait qu'il y a un carte pour les transports en commun, mais la gare la plus proche est à une heure de voiture...

Tout est lié...!

Publié : 08 mars 2006
par serenity
Bonjour à tous ! :)

Réponse à tristesir :
Pourquoi un terrain glissant, tout est lié quant on voit comment on demande aux personnes en grandes difficultés de se serrer la ceinture ("... les français vivent au-dessus de leurs moyens !" dixit Thierry Breton) et ce que font les individus sensés savoir gérés les crises et l' argent public...
En l' espèce il ne s' agit plus d' avantages en nature seulement, mais bien de prévarication, ici des hauts fonctionnaires profitent de leur position pour s' octroyer à eux-mêmes ou à leur commensaux et amis des places et des logements en désaccord total à toute déontologie.
Les directeurs d' école en question si tu as bien lu mon com' sont uniquement ceux de PARIS, ceux de province ne bénéficient d' aucune faveur en numéraire...
Une personne courageuse de la mairie de Paris cherche à faire annuler ces "priviléges" qu' elle estime d' un autre âge.
Une directrice d' école à plus de 2 000 euros d' appointements nets refuse catégoriquement de payer un surcoût de loyer de quelques 200 euros (alors qu' elle ne verse qu' à peine plus de 300 euros pour son logement), "... cela grèverait considérablement son budget...!"
Pour ce qui est du clem, il semble qu' à un moment il est eu l' idée de le couler au large des côtes bretonnes (où se trouve d' ailleurs de nombreuses épaves coulées par le passé)... merci pour la nature... un petit peu d' amiante dans votre matelote... c' est offert par la défense nationale sans supplément de prix.
Ma mère âgée de 73 ans et veuve perçoit une retraite d' a peine 750 euros et par conséquent peut bénéficier d' un coupon de transport demi-tarif... tu me croieras ou pas certains individus bien peu attentionné (dont des fonctionnaires retraités eux aussi jalousent cet incroyable privilège... eux qui sont logés avec des pensions de plus de 2 000 euros nets en HLM).
Régulièrement des esclandres paraît-il éclatent dans les locaux des transports en commun, chahut provoqué par certaines personnes crevant le plafond ouvrant droit au demi-tarif... ah la solidarité en france...